A VENEZIA
Les stars en gondoles
Le lido devient un beau plateau de stars, et principalement pour des films hors-compétition: Kidman-Cruise ( Eyes Wide Shut), Banderas-Melanie Griffith (Crazy in Alabama), Catherine Deneuve (surprise de cette mostra avec un film sorti cet hiver), Cameron Diaz et John Malkovich (Being John Malkovich), Brad Pitt, Edward Norton et Helena Bonham Carter (The Fight Club), Meryl Streep (Music of the Heart de Wes Craven), le Golden Globe 99 Michael Caine (The Cider House Rules), mais aussi Emmanuelle Seigner, Valeria Bruni-Tedeschi, Chiara Mastroianni, Harvey Keitel, Pam Grier, Kate Winslet (Holy Smoke), Isabelle Huppert et Vincent Lindon pou le Jacquot, Nathalie Baye (Une liaison pronographique)...
Et bien sûr le prochain Woody Allen, Sweet and Lowdown, avec Sean Penn et Uma Thurman.
Sous le signe de l'Europe
On notera une forte présence européenne, l'absence de cinémas venus des pays en voie de développement, et une ascendance du film labellisé "art et essai", dit film d'auteur.
Parmi eux, les attendus comme Mike Leigh, Benoît Jacquot, Jane Campion, Zang Yimou (qui avait snobbé Cannes), et de nombreux noms peu connus du grand public. Le Portugal, la Corée du Sud, l'Autriche contribuent à une diversité internationale. On notera la domination de la France et des USA au détriment du cinéma latin (Espagne, Italie...) ou nordique (Allemagne, Scandinavie...). "Aucun film de langue espagnol n'a t digne d'tre retenu dans la section
en comptition." a regretté le Délégué Général.
Venise n'est donc pas tout à fait équilibré. La compétition des festivals et l'absence de dimension artistique des producteurs empêchent la Mostra d'avoir une compétition excitante. ce qui est inquiétant pour le festival est que sa sélection officielle ressemble à une section parrallèle, chargée de dénicher les talents. Pas de sections underground dynamique non plus, puisque les films hors-compétitions sont avant tout des grosses machines à stars, afin d'assurer une certaine médiatisation (télégénique vue la ville).
Grand noms
On savait que Kubrick ferait l'ouverture, avec une avant-première européenne; on se doutait que le nouveau Woody Allen serait là. On ignorait que Scorsese, en tant que documentariste, ferait la cloture, avec le premier épisode sur sa vision du cinéma italien.
Au total ce sont 81 films qui seront projetés dont 18 en compét' (à majorité européenne). Et quelques avant-premières mondiales (Campion, Yimou, Leigh, Allen, la plupart recalés de Cannes). On notera aussi des "oublis" comme le Ang Lee, le Régis Wargnier ou encore le Albert Brooks. Locarno a pris l'avantage sur Wargnier, mais aussi sur le Tornatorre. Et Toronto squatte beaucoup des films américains.
On reste intrigué par la présence de Wes Craven, avec son premier film qui n'est pas gore, le très prometteur film de Spike Jonze (Being John Malkovich), ou encore le second Michael Winterbottom de l'année (après Wonderland présenté à Cannes, voici, With or Without You).
On retiendra les deux hommages: Jerry Lewis, ex-roi du rire, et empereur du téléthon, et Akira Kurosawa, décédé en 98. Et bien évidemment Hitchcock pour le centenaire de sa naissance.
Lacunes de la lagune
Alberto Barbera, le Gilles Jacob vénitien, l'a décrété : " Cette Mostra sera une des plus riches et des plus ouvertes de l'histoire." Les stars y seront majoritairement américaines et françaises. Etrange paradoxe. Le Philippe Garrel, sorti il y a 6 mois en France, est qualifié de film important. Coup de coeur ou opportunisme d'un film qui se balade entre la France et l'Italie? En tout cas l'occasion d'avoir la chérie des italiens, la Deneuve, Coupe Volpi 98. En plus de Baye, d'Huppert, de Chiara, .... Une belle visibilité pour le cinéma français.
A la manière d'Un certain regard à Cannes, Venise met dans Cinma du prsent, son fourre-tout, des oeuvres venues de partout, mais apparemment trop faibles pour la compétition, qui, elle, continue de vouloir attirer les noms connus comme Leigh, Kiarostami, Campion.
Pour le reste, on réunit les films d'ailleurs (Nouveaux Territoires : 11 longs métrages), , les courts métrages, les documentaires.
Le must résidera dans les versiosn restauyrées de 5 films, dont Les Inutiles (Fellini) et L'étranger (Visconti).
En voyant la diversité annocnée, les manques et déséquilibres de la programmation, les ghettos créés sur le papier, et le clan constitué par les grands cinéastes, on se doute qu'il est de plus en plus difficile de maintenir un Festival au cinéma au plus haut niveau.
Il reste un film de compétition à annoncer. En attendant le mot de la fin pour Barbera: "C'est un festival pour des yeux grands ouverts."
VCT / 30.07.99