La mémoire qui se souvient

Posté par Morgane, le 22 février 2008

Le titre de ce documentaire parle de lui-même. La mama de mi abuela lo conto a mi abuela, traduisez, la mère de ma grand-mère l’a raconté à ma grand-mère. Dans ce film, il est question de mémoire, celle qui passe et se transmet de génération en génération. Celle que la compagnie de théâtre Camino tente de réveiller au sein de Villa Alegre, village situé à 300km de Santiago, perdu entre vignes et collines.

Le projet de cette compagnie de théâtre est le suivant : monter un spectacle avec l’aide des villageois comme sources de l’histoire, mais aussi acteurs de celle-ci. Tous sont alors conviés à confier les secrets de Villa Alegre. Nombreuses légendes refont surface. Ainsi, le diable qui vole l’âme côtoie la boulangère jetée dans son four et la légende du taureau aux cornes d’or et à la queue argentée vivant dans un nuage de brouillard. D’autres, en revanche, s’attardent plutôt sur la réalité, leur réalité, leurs conditions de vie, leur exploitation par les grands propriétaires et leur abandon par le gouvernement actuel.

La caméra suit le parcours de chacun dans les dédales de sa mémoire. Après le spectacle, chaque villageois revient sur cette expérience pas comme les autres. Le film avance, se déroule suivant un fil pas toujours très clair. Le documentaire tombe parfois dans un style un peu brouillon, mais le film n’en ressort que plus humain.

Le Cas Pinochet

Posté par Morgane, le 22 février 2008

Avec ce film, le thème de la dictature revient en force. Patricio Guzman se penche sur Le Cas Pinochet (réalisé en 2004), sur cette période noire de l’histoire chilienne qui n’appartient pas seulement au passé. Le pays semble avoir beaucoup de difficultés à accepter, à regarder la réalité en face. Réalité très dure que relatent certaines victimes de la dictature dans le film. Victimes de la torture, familles de personnes « disparues », elles ont toutes cette dignité au fond des yeux et leur vengeance est d’ « être encore en vie » et de s’être relevées.

Patricio Guzman leur a donné la parole, mais pas uniquement à eux. Il a aussi laissé s’exprimer la justice espagnole et anglaise, juges et avocats, ainsi que des amis et proches du général Pinochet. Les différents points de vue sont exprimés même si l’on est conscient devant ce documentaire que la caméra penche plus d’un côté que de l’autre. Le long et lent processus de la machine judiciaire est à l’image du travail de mémoire. Ce dernier est nécessaire pour avancer, aller de l’avant et créer un avenir. Le film révolte, choque. Il ne cherche pas à tirer la larme. Au contraire, il tend à faire réfléchir sur l’état du monde, son fonctionnement et notamment sa grande absurdité.

Un film coup de poing qui frappe juste.

Nicolas Cage n’a plus de secret

Posté par vincy, le 21 février 2008

Il y a des semaines ainsi. Nicolas Cage aurait utilisé les comptes de sa société pour faire passer ses dépenses personnelles, soit un montant de 3,3 millions de $ (2,2 millions d'euros). Redressés par le fisc américain, sa boîte, Saturn productions, comme lui-même ont engagé une poursuite.

Il semble aimer les procédures puisqu'il menace de traîner en justice l'actrice Kathleen Turner. Sa partenaire de Peggy Sue s'est mariée, film qui valu une nomination à l'Oscar pour la comédienne, vient de rédiger une autobiographie (Send Yourself Roses) où elle évoque un Nicolas Cage pas très sage sur le tournage et même en dehors (ivresse, vol, arrestation). Fausses accusations selon l'acteur. Le chapitre s'intitule "Pourquoi je déteste Burt Reynolds et Nicolas Cage", mais Burt Reynolds n'a pas répliqué. Mais l'attaque a produit l'effet escompté. Le livre devient celui dont tout le monde parle à Hollywood. Diffamation ou pas, Turner s'est excusée auprès de l'acteur, mais l'ouvrage reste publié et vendu sans être coupé d'une ligne.

Sorties en bonus

Posté par vincy, le 21 février 2008

Semaine étrange où un film ressort plusieurs mois après son lancement initial et un autre s'autorise une exploitation locale (pour ne pas dire communautariste) avant sa diffusion nationale.

César et Oscars oblige, Pathé relance Le scaphandre et le papillon. Le film, malgré son prix de la Mise en scène au Festival de Cannes, n'avait séduit que 310 000 spectateurs en France. Un échec commercial si l'on considère l'accueil critique et le potentiel du best-seller de Jean-Dominique Bauby. Le distributeur espère quelques prix pour remplir les salles qui repassent la copie. Mais il s'agit surtout de lancer le DVD, dans les rayons depuis hier...

chtis_blog.jpg

Mercredi 20 février, justement, était le jour de la sortie locale de Bienvenue chez les ch'tis, la comédie ethnique de Dany Boon. Puisque les gens du Nord sont à l'honneur, le film s'offre une diffusion régionale (et régionaliste) avant de conquérir tous les "méridionaux". Déjà expérimenté avec le Disney de Noël au Grand Rex ou Taxi à Marseille, ce type de promotion, aidé par des médias nationaux prêts à soutenir l'événement, a déjà fait ses preuves. Résultat, 29 000 nordistes se sont précipités dans les salles en une journée, soit 6 000 spectateurs de plus que lors du premier jour d'exploitation d'Astérix aux Jeux Olympiques il y a trois semaines.

Etoiles d’or : graines de César?

Posté par vincy, le 20 février 2008

blog_kechiche.jpg

Les Etoiles d'or ont rendu leur verdict. Les journalistes de cinéma ont fait un triomphe à La graine et le mulet : meilleur film, réalisateur, scénario, révélation féminine.  Deuxième gagnant, le festival de Cannes qui à travers sa sélection, emporte le meilleur premier film (Persépolis), le meilleur documentaire (L'avocat de la terreur), le meilleur acteur (Mathieu Amalric dans Le Scaphandre et le Papillon), la meilleure musique (Les chansons d'amour).

blog_moreau.jpg

Après l'Etoile d'or d'honneur à Jeanne Moreau (précédée par une Frédérique Bel sautillant sur "J'ai la mémoire qui flanche..."), la cérémonie (trop classique pour être percutante) a décidé de célébrer le centenaire de la musique de films ("c'est à dire les cent ans..." comme le signalait l'animatrice) avec un ciné-concert sur le premier film doté d'une trame musicale (L'assassinat du Duc de Guise, 1908) et un concert à six autour des musiques d'Alexandre Desplats (au piano).

Bon training pour les César, Abdellatif Kechiche a pu tester trois discours. Celui du scénario est beaucoup plus élaboré que celui du réalisateur. On propose un gigantesque couscous pour celui du meilleur film. La plus belle phrase revenait cependant à Andy Gillet, très joli Céladon chez Rohmer, et meilleure révélation masculine. "Je tâcherai de ne pas faire de cette étoile une étoile filante..."

blog_andy.jpg

Un peu d’EDO pour le Musée Guimet

Posté par Raphaël, le 20 février 2008

auditoriumguimet.jpg

Pour célébrer le 150ème anniversaire des relations franco-japonaises, le Musée Guimet, spécialiste des Arts Asiatiques, propose un cycle de films sur le pays du soleil levant du 12 mars au 25 juin. Une programmation éclectique qui réunit des grands classiques de Akira Kurosawa ( Rashômon, Les Sept Samouraïs, Ran, etc. ) ou Kenji Mizoguchi ( Les Contes de la lune vague après la pluie, Les amants crucifiés, etc. ) et des documentaires, parfois rarissimes, notamment cinq films sur l’histoire du Japon réalisés par Jean Antoine. Le Musée Guimet sera donc sous le signe de l'EDO...

Ce terme désigne une des 14 subdivisions traditionnelles de l’histoire du Japon. Cette période débute vers 1600 avec la prise de pouvoir de Tokugawa Leyasu et se termine vers 1868, avec la restauration meiji. EDO est aussi le nom de la capitale Tokyo à cette période-là.

Cette époque se caractérise notamment par une fermeture du pays sur lui-même. Le Japon ne conserve que quelques liens diplomatiques avec la Corée. Seules la Chine et la Hollande ont le privilège d'entretenir des relations commerciales avec lui.

Ecran Noir, partenaire de cet événement, proposera à ses abonnés de gagner des laissez-passer valables pour la totalité des projections ! Il suffit de s’inscrire à la newsletter pour participer au prochain jeu-concours.

L'intégralité des projections a lieu à 12H15 ! Par ailleurs, depuis le début de l'année, le Musée national des arts asiatiques est gratuit (excepté pour les expositions temporaires).

__________

Evénement sur Ecran Noir

C’est parti pour une grande semaine chilienne !!!

Posté par Morgane, le 20 février 2008

19 février, le cinéma Le Latina ouvre ses portes à la 2ème édition du festival du documentaire chilien dont la sélection est signée Patricio Guzman. Cette année, trois D donnent le ton : Documentaire, Dictature, Démocratie.

Le travail de mémoire annoncé commence dès l’ouverture du festival sur un air révolutionnaire avec le film Actores Secundarios de Pachi Bustos et Jorge Leiva. Malgré un mode télévisé où les images se succèdent sur un rythme effréné et où la musique prend parfois trop de place, ce petit bijou reste exceptionnel de par son propos, notamment son travail de mémoire sur la culture politique. Le film revient dans les années 80, sur les traces de ces jeunes lycéens (qui étaient pour certains à peine plus âgés de 12 ans) qui ont contribué « à la chute de la dictature ». Cette génération s’est « appropriée la rue toute seule » sur fond de slogans tels que Seguridad para estudiar, Libertad para vivir.

Les réalisateurs ont retrouvé certains acteurs de cette époque qui reviennent avec beaucoup d’humour sur une période qui fut très dure. On regarde ces personnages se regarder eux-mêmes 20 ans auparavant, revenir sur les pas de leurs mémoires. Certains d’entre eux gardent un goût amer, d’autres, au contraire, ont continué la lutte et sont fiers d’appartenir à cette génération. Ils ont en tout cas tous un point commun : un grand recul sur la politique actuelle et leur propre engagement.

La Nuit Américaine

Posté par Morgane, le 20 février 2008

Dans le cadre de sa programmation « les métiers du cinéma », le festival CinéJunior propose, entre autres, La Nuit Américaine de (et avec) François Truffaut. Le concept est simple et à la fois original : le spectateur est placé derrière la caméra et assiste par ce film au tournage d’un autre film, en l’occurrence celui de Je vous présente Paméla.

François Truffaut tient donc le rôle qui est le sien, celui de réalisateur. La Nuit Américaine donne alors l’occasion au spectateur de voir également l’envers du décor, de se glisser au sein d’une équipe et d’en apprécier tous les divers acteurs. Ceux qui dans la lumière ou dans l’ombre permettent au film de voir le jour.

Mais La Nuit Américaine n’a pas seulement un but pédagogique. Le génie de François Truffaut trouve ici l’art et la manière de créer le film dans le film, perdant ainsi le spectateur à la frontière entre les deux...
Un grand moment de cinéma, à voir et à revoir.

Décès: Alain Robbe-Grillet (1922-2008)

Posté par geoffroy, le 19 février 2008

Pape du "Nouveau roman", l'écrivain-cinéaste Alain Robbe-Grillet n'est plus. Décédé lundi matin d'une crise cardiaque à l'âge de 85 ans, son oeuvre cinématographique restera singulière, fantasmatique, onirique et surtout emprunte d'une réelle liberté.

Après avoir collaboré sur le scénario de L'Année dernière à Marienbad (1961) d'Alain Resnais, il réalisera entre autre L'Immortelle (prix Louis Delluc 1963), Trans-Europ-express (1966), Glissements progressifs du plaisir (1974), Belle captive (1983) ou Un bruit qui rend fou (1995). Gravida, sorti en 2007 avec Arielle Dombasle, fut sa dernière incursion dans le 7ème art.

Festival CinéJunior – clôture -

Posté par Morgane, le 18 février 2008

17 février – clôture du festival CinéJuinor au cinéma La Tournelle de L’Haÿ-les-Roses

Après 10 jours de projections et de débats, le festival CinéJunior touche à sa fin. Les prix pleuvent. La plupart des classes d’enfants ont plébiscité Linda, Linda, Linda de Nabuhiro Yamashita (Japon). Le prix du Grain à Démoudre a été remis à Chop Shop de Ramin Bahrani (Etats-Unis). Les Passeurs d’Images ont décerné un prix ex-æquo à Linda, Linda, Linda et Cochochi de Laura Amelia Guzman et Isarël Cardenas (Mexique). Le jury CICAE, lui, s’est tourné vers Pièces Détachées d’Aaron Fernandez (Mexique – France). Enfin, le grand prix du jury, présidé par Jean-Pierre Thorn, a été remis à Chop Shop.

Par la suite, le début du film Faire kifer les anges  réalisé par Jean-Pierre Thorn a été projeté. Ces quelques minutes hip-hop ont laissé la place sur l’écran à Chop Shop, grand gagnant du festival.

Chop Shop nous entraîne sur les pas d’Alejandro, jeune orphelin de 12 ans qui tente de survivre dans la jungle new-yorkaise. Débrouillard, il travaille dans un garage planté en plein milieu d’une immense décharge. Sa sœur, Isamar, âgée de 16 ans, vient le rejoindre.

Sur un style proche du documentaire, Ramin Bahrani pose son regard sur une tranche de vie pas comme les autres mais qui concerne beaucoup plus d’enfants qu’on ne l’imagine. Il dénonce cette vie qui n’en est pas une pour un jeune garçon de 12 ans. Mais, malgré un sujet dur et fort intéressant, le film semble ne pas savoir où il va. Les scènes se répètent sans véritable but et le message n’en devient que plus obscur. Le film touche de par son propos mais laisse quelque peu le spectateur sur le bord de la route...