LE visage du cinéma japonais

Posté par MpM, le 17 mars 2008, dans Festivals, Personnalités, célébrités, stars.

Koji YakushoMême si son nom ne vous dit absolument rien, vous connaissez forcément Kôji Yashuko, grand brun ténébreux au visage comme taillé à la serpe et au regard insondable, pour l'avoir vu jouer chez les plus grands. L'ancien détenu ayant apprivoisé une anguille dans la palme d'or éponyme de Shohei Imamura ? C'est lui. Le chauffeur de bus traumatisé par une prise d'otage dans Eureka de Shinji Aoyama ? Encore lui. Le père d'une adolescente sourde et muette dans Babel d'Alejandro Inarritu ? Toujours lui. Et l'on ne vous parle pas de Mémoires d'une geisha de Rob Marshall ou de Shall we dance ? de Masayuki Suo qui l'a propulsé sur le devant de la scène en 1996...

Bien entendu, cet acteur éclectique et trouble est également connu pour être l'acteur fétiche de Kiyoshi Kurosawa avec lequel il a tourné presque une dizaine de fois depuis 1997 : Cure, Charisma, Kairo, Doppelganger... il promène sa silhouette ambigüe et inquiétante dans les plus grands succès du réalisateur. Et même lorsque le film est raté, lui conserve son élégance lointaine, son mystère nonchalant.

Voilà sans doute pourquoi le festival du film asiatique de Deauville avait-il décidé cette année de lui rendre hommage. Une demi-douzaine de ses films étaient projetés au cours de la manifestation, et une courte cérémonie lui a été consacrée, au cours de laquelle il a déclaré qu'un tel honneur lui donnait du courage pour ses prochains films. C'était d'autant plus gentil de sa part que contrairement au compositeur Joe Hisaichi, dont le panégyrique a été réalisé par Alexandre Desplats lui-même, ou au réalisateur Jia Zhang-Ke, honoré par Jan Kounen, aucune personnalité n'était là pour lui servir un petit compliment bien senti.

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