Trois questions à Eric Serra

Posté par MpM, le 27 mars 2008, dans Bourges, Festivals.

Ecran Noir : Comment est-ce que vous composez les musiques des films auxquels vous collaborez ?

Eric Serra : En général, je travaille en deux phases. D’abord, je lis le scénario, même si, parfois, Luc [Besson] me contacte avant même de l’avoir écrit. Mais je passe à la composition de la musique seulement lorsque le montage est fait. Entre ces deux moments, j’opère une sorte de travail abstrait, quasi inconscient. Quand je passe à l’écriture, je sais déjà où je vais.

EN : Alexandre Desplat nous disait l'an dernier : “on oublie trop souvent qu’il y a trois auteurs pour un film : le réalisateur, le scénariste et le compositeur”. Pensez-vous que le compositeur ait une telle place ?

ES : Oui, c’est même officiel. Mais la place de la musique dépend aussi du réalisateur, du film, et même des scènes. Quand je compose, il faut que la musique ait un rôle important et c’est le réalisateur qui le lui confère car elle va placer la perception du spectateur. Grâce à elle, il va s’identifier à un personnage en particulier au moment d’une scène. Si le réalisateur a une idée précise, comme c’est souvent le cas de Luc Besson, il va me dire de souligner ce que ressent tel ou tel personnage grâce à la musique. Pour moi, la relation avec le réalisateur est essentielle, je sélectionne mes films en fonction de ça, c’est ce qui me motive : j’estime que le réalisateur est cent fois plus important que le scénario ! C’est pour ça que j’accepte très souvent de composer une musique avant même qu’il soit écrit.

EN : Comment traduisez-vous en musique les idées du réalisateur, comment est-ce que la communication s’établit?

ES : Souvent, ses idées peuvent être abstraites, comme tout ce qui est artistique. Mais si cette communication entre lui et moi pose problème, c’est qu’il n’a pas de sensibilité musicale, donc ça ne prend pas.

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