Slumdog continue sa moisson de prix

Posté par vincy, le 26 janvier 2009

Les Guildes professionnelles remettaient leurx prix ce week end. Très bon indice de prévision dans la course aux Oscars, c'est, contre toute attente il y a encore deux mois, le film de Danny Boyle, qui a récolté le gros lot. Les producteurs ont décrété Slumdog Millionaire film de l'année, au côté de Wall-E (animation) et Man on Wire (documentaire).

De manière plus surprenante, la guilde des acteurs a élu le casting de Slumdog "meilleur ensemble de l'année". Le plus puissante des guildes annonce ainsi son favori pour l'Oscar du meilleur film. Sean Penn (Harvey Milk), Meryl Streep (Doute), Heath Ledger (Batman The Dark Knight) et Kate Winslet (Le liseur) ont été choisis dans leur catégorie respective (acteur, actrice, seconds rôles masculin et féminin).

Les réalisateurs se décideront samedi prochain. En pleine cession de votes pour les Oscars, le "petit" Slumdog aura bien besoin de toutes ces récompenses pour lutter contre le "Goliath" Benjamin Button...

Sundance succombe au charme de Louise-Michel

Posté par vincy, le 25 janvier 2009

sundanceLe festival du film indépendant de Sundance, créé par Robert Redford en 1978, s'est achevé sur la rituelle cérémonie de prix. Du 15 au 25 janvier, Sundance a montré, encore une fois, la vitalité d'un cinéma mondial, toujours davantage préoccupé par les relations humaines complexes et les conditions sociales contemporaines.

Le grand vainqueur, et donc le film dont on parlera dans les prochains mois, s'intitule Push, d'après le roman de Sapphire, réalisé par Lee Daniels. Il emporte le prix du public et le Grand prix du jury (fiction). Un doublé qui n'avait pas eu lieu depuis 2006 avec Echo Park, L.A.. Push emporte aussi un prix spécial pour l'interprétation de Mo'Nique, star cathodique américaine. Notons aussi, dans ce film, la présence du chanteur Lenny Kravitz, dont c'est la première apparition sur le grand écran.

Dans ce palmarès, un seul film français, sur les quatre engagés, s'y glisse. Louise-Michel, complètement snobbé par les César, a été reconnu avec une mention spéciale du jury "cinéma du monde" pour son "originalité". Une originalité qui séduit en france, d'ailleurs, puisque le film a déjà attiré 350 000 spectateurs. Kassovitz, producteur, était aussi présent dans la catégorie Spectrum avec Johnny Mad Dog. Les deux autres films français en sélection sur les pentes neigeuses de l'Utah étaient Cliente, de Josiane Balasko, et Zion et son frère, film franco-israélien de Eran Merav.

sundance jodie fosterAprès une orgie de dix jours où 120 films étaient présentés, Sundance tire un bilan moins pessimiste que prévu. Trois films ont cartonné au marché : le biopic Black Dynamite, de Scott Sanders, la comédie gay Humpday, de Lynn Shelton, le film d'horreur norvégien, Dead Snow, de Tommy Wirkola. Thématiquement, le cinéma s'est emparé de trois grands thèmes : la sexualité (dans tous ses états), l'environnement et les luttes sociales (quelque soit l'époque). Les stars étaient présentes (Jim Carrey, Ashton Kutcher, Susan Sarandon, Sam Rockwell, Ethan Hawke, Jodie Foster, Uma Thurman...) pour des films indépendants calibrés pour les festivals et les salles art et essai.

L'ambiance était plus conviviale, moins stressante. Tout était moins cher, plus chaleureux. La crise économique n'est pas seule responsable. L'investiture de Barack Obama a vidé le Festival dès le 21 janvier... Les ventes de billets ont ainsi chuté durant les quatre derniers jours. A cela s'ajoutait une révolution plus souterraine : les formes de distribution des films indépendants. Les salles de cinéma ne sont plus la seule possibilité pour vendre un film à un distributeur. Le numérique (VoD, Internet...) bouleverse tous les contrats. Le modèle économique que l'on a toujours connu est officiellement révolu.

Malgré tout, Redford essayait de rassurer tout le monde lors du discours inaugural : "La manière dont avons programmé ce festival est la même que lorsque nous avons débuté. C'est lo monde qui a changé."

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sundance lee daniels pushPrincipaux prix de Sundance 2009 :

Grand prix du jury : We Live in Public (documentaire américain) ; Push: Based on the Novel by Sapphire (fiction américaine) - photo du réalisateur Lee Daniels

Prix du jury cinéma du monde : Rough Aunties (documentaire), La Nana (fiction)

Prix du public : The Cove (documentaire américain), Push: Based on the Novel by Sapphire (fiction américaine), Afghan Star documentaire du monde), An Education (fiction du monde)

Prix de la mise en scène : Natalia Almada, El General director (documentaire américain), Cary Joji Fukunaga, Sin nombre (fiction américaine), Havana Marking, Afghan Star (documentaire du monde), Olivier Hirschbiegel, Five minutes of Heaven (fiction du monde)

Meilleur scénario (cinéma du monde) : Guy Hibbert, Five minutes of Heaven

Prix spécial du jury cinéma du monde : Louise-Michel (originalité), Tibet in song (documentaire), Catalina Saavedra (interprétation dans La Nana)

Prix spécial du jury : Good Hair (documentaire), Humpday (pour l'esprit d'indépendance), Mo'Nique (interprétation dans Push : Based ont the Novel by Sapphire)

Le dilemme des récompenses posthumes

Posté par vincy, le 25 janvier 2009

ledger_williams_oscarsHeath Ledger dans la catégorie second rôle masculin aux Oscars, Guillaume Depardieu en lice pour le César du meilleur acteur... deux comédiens "cultes" cités de manière posthume. Ce n'est pas une première.

Peter Finch avait été récompensé par un Oscar du meilleur acteur en 1977. Sa veuve était venue chercher la statuette. De nombreux artistes - le scénariste Sidney Howard, le chef opérateur Conrad Hall, le musicien Bernard Herrmann - ont reçu des nominations posthumes aux Oscars. Edward G. Robinson et Audrey Hepburn ont même été primés par un Oscar humanitaire quelques mois après leur décès. Le cas le plus connu est évidemment James Dean, décédé en 1955 et cité aux Oscars de 1956 et 1957.

Les César ne sont pas en reste. Jean Gabin fut césarisé d'honneur en 1987, après sa mort. De même Gérard Philipe en 1990, en guise d'hommage. Serge Gainsbourg fut primé en 1996 pour la musique d'Elisa, et Geoffrey Unsworth ne pu jamais recevoir son César pour la photo de Tess en 1980.

Le dilemme est double : la récompense est-elle un hommage déguisé et donc fausse-t-elle l'intention du collège électoral? Qui peut s'approprier dignement un tel prix? Si, par exemple, Cassel, archi-favori, perd contre Guillaume Depardieu, n'y verra-t-on pas un subterfuge?

Pour Heath Ledger, il semble que les producteurs ont déjà tout prévu. L'ex-compagne de l'acteur, l'actrice Michelle Williams, et leur fille, Matilda, pourraient monter sur scène s'il gagne l'Oscar. Pour Michelle Williams, la victoire serait d'autant plus amère, qu'elle figurait parmi les favorites dans la catégorie actrice pour sa performance dans Wendy and Lucy. Elle n'a finalement pas été nommée.

On voit mal Christopher Nolan, le réalisateur du film pour lequel il est cité, Batman The Dark Knight, aller chercher l'Oscar. Lui a été clairement snobbé par l'Académie, alors que nombreux sont ceux qui considèrent ce Batman comme l'un des meilleurs films de l'année.

D'autres solutions s'offent aux producteurs : les parents de l'acteur, Christian Bale ou le producteur du film.

Aux César, si Guillaume Depardieu l'emporte sur Vincent Cassel, le clan Depardieu devrait faire l'affaire. Le père, la mère, la soeur. Mais la tradition française, qui déteste tant l'émotion pré-fabriquée, est de convier sur scène, en cas d'absence, le réalisateur, Pierre Schöller, ou le producteur du film (Géraldine Michelot). Le problème se posera surtout s'il ne gagne pas : comment ne pas faire doublon en cas de victoire, ne pas le passer sous silence en cas de défaite? La grande classe serait que Carax, Salvadori et Rivette viennent juste parler de lui...

Que ce soit le 22 février aux Oscars ou le 27 février aux César, cette année, les soirées glamour seront hantées par des fantômes.

Slumdog Millionaire ne plaît pas à des habitants de bidonvilles indiens

Posté par vincy, le 24 janvier 2009

slumdog millionaireAprès la mafia napolitaine qui a tout fait pour discréditer le film italien Gomorra, et qui continue de menacer l'auteur du livre, Roberto Saviano, voici les habitants d'un bidonville indien qui poursuit en diffamation le film Slumdog Millionaire.

L'ironie es qu'il s'agit d'une association indienne de résidents d'un bidonville qui se situe à des milliers de kilomères des lieux de tournage du film de Danny Boyle (le bidonville de Dharavi, 700 000 personnas, à Mumbay).

La plainte de la part d'une association (caritative) indienne de résidents de bidonville se porte contre la star Anil Kapoor, qui interprète l'animateur du jeu "Qui veut gagner des millions?", et le compositeur de la bande originale, A.R. Rahman, trois fois cité aux Oscars (deux fois dans la catégorie chanson, une fois dans la catégorie musique).

Ces deux personnalités représentent, selon la plainte, un film qui "violerait" les droits de l'Homme et la "dignité" des pauvres. Derrière cette plainte, il y a évidemment un ressentiment d'une autre époque. Le représentant de l'association "a dit clairement qu'il ne s'attendait à rien de positif venant d'un réalisateur britannique, puisque ses ancêtres nous qualifiaient de "chiens"", selon les propos rapportés par son avocat Shruti Singh à l'agence de presse Indo-Asian News Service (IANS).

Que dire dans ce cas de la représentation des bidonvilles dans La cité de Dieu? L'illustration d'une Inde factice dans les productions de Bollywood est-elle plus décente? On ne peut que s'insurger contre tout type de censure, mais srtout, on aimerait voir un Etat qui améliore les conditions de vie de toute personne. Quand la pauvreté est subie, peut-on parler de droits de l'homme???

Slumdog Millionaire emporte un vif succès dans le monde entier. Il a récolté dix nominations aux Oscars jeudi dernier. En France, le film, dans seulement 126 salles, a attiré plus de 200 000 spectateurs en première semaine.

Pour Gomorra, l'histoire s'est achevée avec cette nouvelle incroyable : des DVD contrefaits du film avaient finalement été distribués par la maffia elle-même. Soyons cyniques : entre la vente de DVD, de produits dérivés, et la curiosité des touristes, nul ne doute que le bindonvilles indiens pourraient devenir à la mode pour les occidentaux. Des voyages organisés existent bien dans ceux de Rio de Janeiro...

Warner Bros. appelle Tom et Jerry à la rescousse

Posté par vincy, le 23 janvier 2009

tom et jerry concertoL'animation chez Warner patine depuis quelques années. Le genre familial a pourtant les faveurs du public. Le plus gros hit du studio, Happy Feet, est sorti en 2006. Pourtant, avec le succès de Space Jam, en 1996, mélange d'action et d'animation, Warner aurait pu devenir incournable avec le panthéon de personnages mondialement connus dans son catalogue.

Les bons scores d'Alvin et les Chipmunks, mais aussi de Stuart Little, Garfield, Scooby-Doo (déjà produit par Warner) et Casper ont montré le potentiel cinématographique des animaux animés par ordinateurs, et notamment ceux issus des séries TV. Tom et Jerry, superstars atemporelles, vont ainsi renaître sur grand écran.

7 fois gagnants d'un Oscar du meilleur court métrage animé  (pour 13 nominations), un film d'animation avait été produit en 1992 (un flop intégral). Six histoires longues ont e le droit à une sortie vidéo dans les années 2000. Mais rien n'équivalait, qualitativement, à la série (114 épisodes de 1940 à 1958 puis 13 autres de 1961 à 1962 et 34 autres de 1963 à 1967).

Le ton politiquement incorrect choquait à l'époque. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. D'autant que, la plupart des adaptations du genre, assagissent toujours le propos original.

Nous verrions donc un chat et une souris en format CGi, au sein de décors et personnages réels. Le scénario raconterait la rencontre  de ces deux meilleurs ennemis, avant qu'ils ne se perdent dans Chicago et que leur solidarité soit mise à rude épreuve. Un script proche de celui de Garfield.

Il s'agira pour le studio de décliner ces deux stars sur tous les supports (jeux vidéos inclus) et en produits dérivés.

Pour nos deux "héros", ce ne sera pas une première dans le cinéma : Jerry dansait avec Gene Kelly dans Escale à Hollywood, Tom et Jerry nageaient avec Esther Williams dans Traversons la manche. Ils auraient du apparaître dans Qui veut la peau de Roger Rabbit? mais des complications légales les ont empêchés de s'y amuser.

La sortie en salles est prévue pour 2010.

« Entre les murs » en course pour l’Oscar

Posté par MpM, le 22 janvier 2009

Entre les mursCette fois, c'est sûr, le film de Laurent Cantet récompensé par la Palme d'or en mai dernier, et grand favori pour le César du meilleur film 2008, participera à la course aux Oscar, catégorie meilleur film étranger, le 22 février prochain ! Ce n'est pas vraiment une surprise, tant Entre les murs fait l'unanimité partout où il passe, mais plutôt une magnifique confirmation pour cette adaptation subtile et enlevée du livre de François Bégaudeau.

En face, on compte un concurrent de poids avec le film d'animation Valse avec Bashir d'Ari Folman, récompensé il y a dix jours par un Golden Globes, ainsi que de sérieux outsiders venus d'Allemagne (La bande à Baader de Uli Edel), d'Autriche (Revanche de Götz Spielmann) et du Japon (Departures de Yojiro Takita). Pas forcément de quoi assombrir les espoirs de la "classe la plus célèbre de France", voire du monde...

Dans les autres catégories, on retrouve tout à fait logiquement Slumdog millionnaire (10 nominations dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation), Milk (8 citations, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur), Frost/Nixon (5 nominations dont meilleur film et meilleur réalisateur) et (peut-être plus surprenant au vu de la qualité ?!) L'étrange histoire de Benjamin Button qui est nommé 13 fois (dont meilleur acteur, meilleur second rôle féminin, meilleur film, meilleur réalisateur...), ce qui en fait le grand favori de cette 81e édition des Oscar.

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A voir : toutes les nominations.

Trop de films mauvais pour les Razzies !

Posté par vincy, le 22 janvier 2009

disaster moviePour leur 29e cérémonie, les prix qui récompensent le pire produit par Hollywood, les Razzie Awards, ne savaient plus quoi choisir parmi les 75 films recensés sur leur forum... Un record.

Résultat, 6 films, tous des fiascos au box office ou des flops budgétaires, cumulent de 4 à 6 nominations!

Le bien nommé Disaster Movie (6 nominations, en photo), The Hottie and the Nottie (5 nominations, dont celle pour l'actrice Paris Hilton), In the Name of the King (5 nominations), The Love Guru (5 nominations dont celle pour l'acteur Mike Myers) et Phénomènes (4 nominations) sont les heureux élus des catégories principales : film, réalisateur, scénario.

Reconnaissons qu'ils n'ont pas brillé au box office américain, ou étranger. Qui peut croire que Paris Hilton est une actrice? Les producteurs devraient être humiliés en place publique. Même en étant mauvaises dans leurs films ratés, Kate Hudson (qui rêve de tourner dans d'autres films que des comédies de vidéoclubs), Jessica Alba, Cameron Diaz, et le casting de Women (Meg Ryan, Eva Mendes, Jada Pinkett-Smith et Annette Bening) ne font pas le poids.

On ne peut pas dire que les Razzie soient complètement à côté de la plaque. Les "comiques" Myers et Eddie Murphy sont responsables de films qui ne font rire personne. De même, Al Pacino, à force de choisir des séries B indignes de son talent, mérite sans doute cette "petite" humiliation.

Parmi les grands noms, oscarisés ou millionnaires du système on retrouve aussi Ben Kingley, Pierce Brosnan, Burt Reynolds, Carmen Electra (seconds rôles) et M. Night Shyamalan (réalisateur). Où Paris Hilton est aussi nommée. Cela signifie qu'elle a tourné deux films cette année ??? En ce temps de crise, on peut parler d'argent gâché.

Si les Razzie pouvaient être utiles, peut-être que Uwe Boll, Jason Friedberg et Aaron Seltzer ne tourneront plus pendant quelques années. Uwe Boll, archi nommé cette année, pour la troisième année consécutive, va recevoir un Razzie d'honneur, en tant que "réponse allemande à Ed Wood".

En revanche, les Razzie n'ont auront aucun impact sur Le jour où la terre s'arrêta, Indiana Jones 4, Speed Racer ou The Clone wars, tous nommés dans la catégorie pire suite ou remake. On a hâte d'y voir le remake de Karate Kid ou la suite de Superman...

La cérémonie aura lieu, comme c'est la tradition, la veille des Oscars. Il est très rare qu'une star se déplace pour recevoir ce (dés)honneur qui n'a pourtant aucune incidence sur sa carrière.

Le DVD en chute, le Blu-Ray ne sauve rien

Posté par vincy, le 21 janvier 2009

dvdJanvier est le mois de la galette. Tout dépend de quelle galette il s'agit. Après le bilan toujours déprimant des ventes de CD musicaux, les chiffres de ventes de DVD n'ont pas de quoi réjouir davantage.

-7,5%. En valeur. Le volume ne baisse "que" de 5,5%. La baisse des tarifs n'a rien changé : le marché s'effondre avec une dégringolade d'un tiers des ventes en quatre ans, après une très forte croissance. Cela ne représente plus que 1,4 milliard d'euros... La faute au piratage, sans doute, mais plus généralement à l'évolution du numérique, que ce soit la multiplication des programmes télévisés, les outils d'enregistrement, et surtout la concurrence des jeux vidéos.

Ne parlons pas du pouvoir d'achat.

Bien sûr le format Blu-ray a limité la casse. Sans ce nouveau support, la chute aurait été de 10%. Le Blu-ray a vu ses ventes multipliées par quatre. Pas de quoi sauver les meubles. Pour accélérer le passage à ce standard, Disney veut lancer une opération promotionnelle couplant les DVD et les Blu-ray, durant six mois. Amazon brade les Blu-ray durant les soldes. Paramount essaie de rattraper le temps perdu à refuser le format en proposant de plus en plus de titres. Sony tente d'une manière ou d'une autre de convaincre les consommateurs, via la X Box notamment.

D'autant que rien ne dit que le Blu-Ray s'imposera. 3,5% du marché avec ses 1,72 millions d'unités vendues. Il y avait 10 000 titres en DVD pour 700 en Blu-Ray fin 2008. Et Toshiba prépare la riposte avec des films sur carte mémoire. Un marché potentiel mais encore réduit avec 50 millions d'euros de ventes et locations dématérialisées, soit à peine 4% du marché.

On voit bien que le piratage n'est pas seul en cause.

La solution la plus pragmatique est sans doute dans le projet de loi gouvernementale bousculant la chronologie des médias. Le CNC propose en effet de raccourcir les délais entre la sortie des films en salles et leur exploitation en DVD/Blu-ray, en VoD et en diffusion TV. Les délais actuels (6 mois pour un DVD, un an pour une chaîne cryptée) ne satisfont plus les professionnels confrontés à une augmentation du nombre de film et une réduction du temps d'exploitaton.

Il ne faudrait plus que quatre mois entre la sortie en salles et l'exploitation en DVD ou en VoD.

Maintenant, un DVD, sans bonus réel, à 19 euros, reste un produit trop cher. Il faudra donc davantage que de simples ajustements juridiques ou d'améliorations techniques pour affronter cette mutation qui a transformé le marché musical, en attendant celui du livre et des médias.

Big Day pour… Dustin Hoffman

Posté par vincy, le 20 janvier 2009

dustin hoffman barack obamaL'acteur américain Dustin Hoffman a connu une journée épique. Déjà chanceux d'être parmi les invités à l'investiture du nouveau Président des Etats-Unis, les César ont confirmé aujourd'hui qu'il serait honoré lors de la prochaine cérémonie.

C'est Emma Thompson, qui parle français, qui lui remettra le trophée. Ils jouent ensemble dans Last Chance for love, comédie romantique qui sort le 4 mars prochain.

On l'a vu, notamment, dans deux films impliquants la présidence américaine, et pas forcément sous son meilleur jour : Les hommes du Président et Des hommes d'influence.

Plus tard tu comprendras : touchant mais pesant

Posté par Morgane, le 20 janvier 2009

jeanne moreau plus tard tu comprendras« - Promets-moi de résister à l’intolérance »

L’histoire : Paris, aujourd’hui : Victor, un homme d’une quarantaine d’années, seul, se recueille devant un grand mur où l’on devine des noms gravés. Le mur à la mémoire des déportés. Paris, 1987. Alors que le procès de Klaus Barbie est retransmis en direct, on découvre Victor entouré de documents où il tente de découvrir la vérité à propos de son passé familial.

De son côté, Rivka, sa mère, s’active à préparer un repas. De la télévision, on entend très distinctement le début du même procès, le témoignage d’une rescapée. Lors du dîner, Victor tente de faire parler sa mère qui s’y refuse. Elle fait mine de ne rien entendre ou change de conversation, elle veut finir tranquillement sa vie, au milieu d’objets et de souvenirs et entourée de ses enfants et petits-enfants. Son attitude ne fait que renforcer l’agitation de Victor. Sa femme Françoise va le soutenir dans cette reconquête de la mémoire familiale.

Ce que l’on en pense : Loin des conflits armés, Amos Gitaï plonge ici au cœur d’une famille juive parisienne, dans les dédales de la mémoire et de la transmission. Il se fonde sur les Mémoires de Jérôme Clément, président de la chaîne Arte, qui diffuse, d'ailleurs le film en avant-première ce soir.

Victor (Hippolyte Girardot), petit-fils de grands-parents juifs morts dans les camps, cherche à savoir et part en quête de quelque chose d’impalpable. Espérant trouver des réponses auprès de sa propre mère Rivka, interprétée par la grande Jeanne Moreau, cette-dernière se ferme à lui et refuse de parler du passé. A ses côtés, sa femme Françoise (Emmanuelle Devos) le soutient, l’aide à comprendre tandis que sa sœur Tania (Dominique Blanc) cherche à respecter ce silence, celui de la mémoire qui a parfois nécessité de se rompre ou bien au contraire de rester enfouie, comme c’est le cas ici, afin de continuer d’avancer et surtout de pouvoir vivre.

Le sujet abordé ici est bien évidemment touchant mais également lourd et pesant. Cette sensation d’étouffement est renforcée par une mise en scène tout en sobriété. Les scènes tournées en plans-séquences, presque exclusivement dans des intérieurs plutôt sombres, symbolisent fortement l’enfermement des personnages, notamment de Rivka dans sa mémoire et de Victor dans son obsession de savoir. Même les extérieurs, rares, semblent fermés, dans des rues étroites. Les seuls moments de respiration, aussi bien pour les personnages que pour les spectateurs, se situent dans le petit village où Victor et sa famille se rendent sur les traces de ses grands-parents disparus ou lorsque, tour à tour, Victor puis Rivka ouvrent rapidement la fenêtre comme une bouffée d’air nécessaire avant de replonger en apnée en eux-mêmes.

Malheureusement, tout ceci est trop vite dissimulé par le côté beaucoup trop scolaire avec lequel Amos Gitaï peint son film et son propos. Celui-ci débute face au mur à la mémoire des déportés comme un cours d’histoire nous frappant en pleine figure. Le fil se déroule pour ensuite déboucher sur le procès de Klaus Barbie retransmis à la télévision. Puis ce dernier continue son chemin via des questions très scolaires des enfants de Victor et Françoise sur les juifs et leur grand-mère. Le côté très démonstratif, à l’image d’un cours magistral, ôte l’émotion de certaines scènes devenant alors très froides comme celle où Rivka emmène ses petits-enfants à la synagogue pour Kippour.

Amos Gitaï interroge avec pudeur la question du silence et de la mémoire ensevelie. Néanmoins, son aspect instructif en fait un film froid d’où l’émotion et les sentiments sont finalement absents là où ils devraient être à fleur de peau.