L’eXcentris de Montréal change de vocation

Posté par vincy, le 24 septembre 2009

ex-centris.jpgC'était l'un des multiplexes les plus intéressants de la métropole québécoise. Quand L'eXcentris a ouvert, il s'agissait d'en faire un lieu de résistance (en défendant le cinéma art et essai) et d'expérience (vidéos expérimentales, cinéma interactif...). Il accueille ainsi le festival du Nouveau Cinéma, dont la 37e édition se tiendra  à partir du 8 octobre prochain.

Daniel Langlois, propriétaire du lieu, a annoncé sa métamorphose en janvier dernier : "Il est certain qu'après 10 années consacrées en bonne partie à la diffusion d'un cinéma d'auteur et différent, l'arrêt de la programmation régulière de cinéma à Ex-Centris créera probablement un vide. Par contre, comme d'autres exploitants de salles inspirés par les succès d'Ex-Centris programment de plus en plus le type de cinéma que nous avons mis en valeur depuis 1999, il existe maintenant à Montréal quelques alternatives pour voir ce type de cinéma."

"Les contraintes imposées par la distribution traditionnelle du cinéma, qui sont basées sur un nombre de séances fixes par jour et ce 7 jours sur 7, sont acceptables pour les salles à vocation spécialisée et équipées uniquement pour la projection du cinéma. Par contre, cela limite grandement un lieu versatile comme Ex-Centris qui désire programmer à sa guise un contenu varié et expérimental. "

Le 5 avril 2009, le complexe fermait ses portes dans on état d'alors. Le cinéma Parallèle, crée en 1967 et hébergé dans l'eXcentris, a été du coup relocalisé. Il s'abritera dans un édifice qui accueillera aussi l'Ecole d'imagerie numérique et l'École de danse contemporaine. Un projet qui devrait coûter 40 millions de $ CAN.

Du son et du vivant

L'eXcentris change de mission. Lieu pluridisciplinaire situé au coeur du Plateau, le lieu va s'ouvrir à la musique. Un laboratoire permettra aux artistes de mélanger les genres, les supports, transformant l'endroit en un centre expérimental des arts de la scène.

Cabaret, cinéma, spectacle vivant, arts numériques : il faudra de toute façon passer par un hall transformé en restaurant bar. Un club d'un nouveau genre finalement.

La programmation hétéroclite vise à privilégier les échanges. Le cinéma prendra moins d'importance. La salle Cassavetes accueillera même des concerts classiques et du jazz, voire du théâtre...

La fin d'une belle aventure, et surtout d'une audace individuelle.

J’ai tué ma mère dans la course aux Oscars

Posté par vincy, le 24 septembre 2009

Le premier film du jeune Xavier Dolan, J'ai tué ma mère, a été choisi pour représenter le Canada pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Trois fois primé à Cannes, énorme succès au Québec, le film a le défi de succéder au dernier film canadien sélectionné (et primé) par Hollywood : Les invasions barbares (en 2003).

Hancock aura sa suite

Posté par vincy, le 23 septembre 2009

Assez logique. Quand un film comme Hancock rapporte 630 millions de $ dans le monde, on pense rapidement à la suite. Au Festival de Toronto, le réalisateur Peter Berg a confirmé qu'elle était en chantier. Les acteurs - Will Smith, Charlize Theron et Jason Bateman - auraient déjà accepté l'offre. Deux scénaristes - Adam Fierro (Dexter) et Glen Mazzara (The Shiled) - planchent sur le script.

Et un troisième épisode est évidemment dans les esprits (pour ne pas dire prévu dans les contrats). L'histoire commencerait il y a 3 000 ans, qaund les deux héros étaient des Dieux immortels.

Sony pourrait prévoir la sortie pour juillet 2011.

The Age of Stupid : science-frictions

Posté par Claire Fayau, le 22 septembre 2009

theageofstupid.jpg

Synopsis : 2055, un homme seul en haut d'une tour s'installe devant son ordinateur relié à l'ensemble des archives vidéo du monde. Face au monde dévasté qui l'entoure, il se pose la question suivante : pourquoi n'avons nous pas réagi lorsqu'il était encore temps ? Pour y répondre, il ouvre les archives de 2008.

Notre avis : Le genre a le vent en poupe : voici un documentaire écolo-moraliste. Celui-ci fait preuve d'anticipation : quel temps fera -t il en 2055 ?

L'originalité vient du fait que le seul acteur du film Pete Postlethwaite (Au nom du Père , Jurassic Park...) joue un archiviste vivant seul dans le monde dévasté de 2055, et qui regarde de vieux films datant de 2008 (les documentaires tournés entre 2004 et 2008 ) en se demandant pourquoi nous n'avons pas pu empêcher le changement climatique tant que nous le pouvions .

Une bonne idée pour faire prendre au plus grand nombre le sens des réalités. Le problème est que ce film qui a pris 4 années de la vie du réalisateur est un grand fourre-tout mélangeant la politique et l'économie avec différents styles de images (documentaire, fiction et courtes séquences d'animation)...Tout cela est confus au final.

Après avoir bien culpabilisé le spectateur, on nous dit qu'il n'est évidemment pas trop tard. Calculer l'empreinte carbone du film ne suiffra pas à le rendre plus attachant ni moins maladroit.

Le film a été projeté à New York hier soir, dans une tente installée dans Manhattan, en présence notamment l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, à la veille d'un sommet de l'ONU sur le climat qui réunira une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement. La projection et le débat qui suivra seront retransmis en direct dans plus de 400 cinémas aux Etats-Unis.

Mardi, le film, qui a été traduit en 32 langues par des bénévoles, sera projeté dans plus de 60 pays , dans des lieux extrêmement divers: de la Géode à Paris, à une projection gratuite sur une immense toile tendue en bord de mer sur l'archipel de Vanuatu, dans le Pacifique Sud.

La librairie spécialisée Cinedoc ferme…

Posté par vincy, le 21 septembre 2009

Enfin pas tout à fait. Ce qui est certain c'est que la librairie spécialisée dans le cinéma - affiches, photos, revues, livres, dossiers de presse, DVD, cartes postales ... - a abandonné le Passage Jouffroy, près des Grands Boulevards, à deux pas de la sortie du Musée Grévin.

Malgré une restauration récente, après 20 ans d'existence, le 4 septembre dernier Cinédoc a fermé. Laissant la place à des travaux (déjà entrepris) pour une future galerie / boutique de photographies.

Cependant la librairie va survivre et même renaître. Survivre car elle proposera sur son site internet ouvert en 2006 la même offre qu'auparavant. Renaître sous la forme d'un "corner" au 1er étage du cinéma Le Nouveau latina, dans Le Marais. Récemment le cinéma a été repris par le groupe Carlotta.

La concurrence reste rude sur ce créneau très restreint. Outre les grands réseaux comme la Fnac et Virgin, les librairies des MK2 ou celle de la Cinémathèque rivalisent avec les anciennes boutiques spécialisées.

Les Emmys couronnent quelques stars…

Posté par vincy, le 21 septembre 2009

glennclose-emmy.jpgLes Emmys, les Oscars de la télévision américaine, ont récompensé deux séries principalement : Mad Men et 30 Rock. Et donc aucune surprise. la plupart des émissions primées ont commencé leur carrière il y a au moins deux ans.

Pour ce qui concerne le 7e Art on notera six vainqueurs. Et d'abord la séquence de Hugh Jackman lors de son entrée en scène aux Oscars dans la catégorie meilleure musique ou chanson! De quoi renouveler le contrat? Surtout en tant que meilleurs comédiens, on remarque les noms de Glenn Close (photo), Alec Baldwin et Toni Collette. Comme quoi on peut réussir une reconversion sur le petit écran, ou même, pour le cas de l'actrice de Little Miss Sunshine, une tentative de séduction. Close ne tournait plus rien d'intéressant au cinéma avant que la série "Damages" ne prouve à tous quelle grande tragédienne manipularice elle pouvait jouer. Baldwin et Collette en avaient sans doute assez de jouer les seconds rôles...

Dans la prestigieuse catégorie des miniséries / téléfilm, le meilleur acteur est le grand Brendan Gleeson (The General, Harry Potter) et la meilleure actrice est Jessica Lange (Tootsie, Big Fish), qui est désormais plus célèbre sur le petit que sur le grand écran.

Les Emmys s'étaient offerts un superbe casting de nommés. William Hurt, Andy Sirkis, Kevin Bacon, Kiefer Sutherland, Kenneth Branagh, Michael C. Hall, Steve Carrell, Charlie Sheen, Gabriel Byrne, Kevin Kline (en Cyrano de Bergerac) et Sir Ian McKellen du côté masculin. Vanessa Williams, Elisabeth Perkins, Drew Barrymore, Sigourney Weaver, Holly Hunter (La leçon de Piano), Sally Field, ou encore Shirley MacLaine (en incarnant Coco Chanel) du côté féminin.

___________
la liste complète des nommés et des gagnants

Louis Vuitton engage le Professeur Wong Kar-wai

Posté par vincy, le 20 septembre 2009

Une fois n'est pas coutume, parlons mode, luxe, grosse marque mondialisée, marketing ostentatoire, star à paillettes, bref tout ce qui ne nous ressemble pas. Louis Vuitton, propriété de LVMH, le groupe de Bernard Arnault, lance un concours créatif avec l'appui de Wong Kar Wai. Il est malin ce milliardaire. Irréprochable jusque dans sa pub. Il attire de grands artistes - vidéastes, plasticiens, photographes, réalisateurs - ou des stars (Deneuve, Madonna, les Coppola... pour ne parler que show-biz) et il créé le buzz.

Lors du festival de Venise, la marque a lancé les Journeys Awards. Un concours international qui invite les étudiants en école de cinéma à traduire leur vision du voyage. Wong Kar Wai a réalisé pour l'occasion un nouveau montage à partir des rushes de My Blueberry Nights, film d'ouverture de Cannes 2007, afin de montrer la voie. Il "coache" les candidats sur le site internet de l'opération, où devront être inscrits les films antre le 1er et le 30 octobre.

Le voyage reste l'incitation principale. Ici il n'est plus seulement intérieur. Il doit de toute façon être créatif. A vos tables de montage...

Deneuve retrouve Ozon et… Depardieu.

Posté par vincy, le 19 septembre 2009

8 femmes reste leur plus gros succès avec 3,7 millions de spectateurs. Catherine Deneuve et François Ozon se rertouvent pour l'adaptation de la pièce de théâtre Potiche, de Barillet et Grédy (Folle Amanda, Lily et Lily). Casting très classe puisque la star retrouvera aussi son Gérard Depardieu. Ce sera le septième film ensemble. Surtout elle donnera la réplique pour la première fois à Fabrice Luchini. Depardieu et Luchini n'ont jamais tourné avec Ozon, mais on les a vus ensemble dans Uranus et Le Colonel Chabert. Le deal avec Luchini s'est conclu cet été dans la résidence de Pierre Cardin. Autour d'eux graviteront aussi Karin Viard et Jérémie Rénier.

Ozon enchaîne les films. Il a présenté Ricky à Berlin, avec Alexandra Lamy. Hier, il a projeté Le refuge, avec Isabelle Carré, en compétition au Festival de San Sebastian. Et en octobre, il ira tourner chez les belges son douzième long métrage.

Deneuve y incarnera l'épouse d'un grand patron, qu'elle va remplacer suite à un mouvement de grève. Ironique : il s'agit d'une usine de parapluies.

Le rôle avait été créé par Jacqueline Maillan, la papesse du Théâtre de Boulevard, et Danielle Darrieux (la mère de Deneuve dans 8 femmes mais aussi dans Les demoiselles de Rochefort) l'avait aussi interprété en tournée. Maillan l'avait joué durant trois saisons au début des années 80 et la vidéo est d'ailleurs disponible puisqu'une captation avait eu lieu en 1983.

Séraphine traînée au Tribunal…?!

Posté par vincy, le 19 septembre 2009

820 000 entrées, 7 césar (les plus importants) : Séraphine était le film inattendu de la production française en 2008. Et un an après sa sortie, Alain Vircondelet, historien, accuse les producteurs (TS productions) et les scénaristes (Martin Provost et Marc Abdelnour) d'avoir plagié un de ses ouvrages. Le film ne fait mention d'aucune référence bibliographique (adaptation) dans son générique.

Regrettant d'avoir été "totalement évincés du succès de ce film, alors même que le scénario reproduit à de nombreuses reprises des parties de l'ouvrage dont ils détiennent les droits", l'écrivain et les éditions Albin Michel réclament 600 000 euros de dommages et intérêts. Ils s'aventurent même à demander que l'exploitation du film soit interdite tant en France qu'à l'étranger. Il est actuellement en salles aux Etats-Unis (où il cumule pour le moment 715 000 $ de recettes).

Ce docteur en histoire de l'art et universitaire est un spécialiste reconnu de Séraphine Louis (mais aussi d'Antoine Saint-Exupéry). Selon la dépêche de l'AFP, il a soutenu en 1984 une thèse de doctorat sur cette domestique un peu illuminée devenue peintre autodidacte. En 1986, Albin Michel publie une biographie intitulée "Séraphine de Senlis", un ouvrage qui selon son avocat, Me Christophe Bigot, "révélait pour la première fois la vie publique et secrète de Séraphine de Senlis". Le livre ressort en 2008 quelques mois avant l'arrivée du film dans les salles.

Or cette biographie contient, "outre quelques éléments d'information bien réels, déjà établis par les premiers commentateurs de Séraphine, ceux inédits, recueillis par l'auteur, et enfin des scènes romancées, inventées par l'auteur pour donner corps à l'interprétation de Séraphine, personnage hautement énigmatique". M. Vircondelet et son éditeur estiment que de nombreux passages du long-métrage "sont la reproduction servile" de passages publiés en 1986.

"Il y a quelques phrases regrettables"

TS Productions s'indigne : "Nous contestons expressément l'existence d'une contrefaçon", a réagi leur avocat, Me Yves Henri Nédélec, arguant que les passages litigieux trouvent leur origine "dans des ouvrages antérieurs" (ceux de Jean-Pierre Foucher en 1968 et Wilhelm Uhde en 1949). Les auteurs du film avancent également comme source Françoise Cloarec qui a soutenu en 1984, soit la même année que M. Vircondelet, une thèse sur Séraphine, mais sur le terrain de la psychopathologie clinique.

Certaines phrases, présentes à l'identique dans le livre de M. Vircondelet et dans le scénario de Martin Provost, laissent pourtant songeur. Ainsi de ce moment où Séraphine parle de son processus créatif d'essence divine: "C'est comme vous diriez du miel, des liqueurs chaudes".

"Il y a quelques phrases regrettables", concède Me Nédélec, "mais ce n'est pas une contrefaçon de l'oeuvre, car le traitement n'a rien à voir", assure-t-il. Selon lui, le film s'intéresse "à la relation de l'artiste avec le collectionneur, et à l'homosexualité de Uhde", ce qui n'est pas la préoccupation majeure d'Alain Vircondelet dans son ouvrage.

L'affaire pourrait être tranchée d'ici un à deux ans.

Moins de jours de tournage, moins de gros budget : le cinéma français se protège de la crise

Posté par vincy, le 18 septembre 2009

Le CNC a communiqué les chiffres de la production cinématographique pour le premier semestre 2009. A priori, le secteur ne connaîtrait pas la crise puisque le nombre de films produits se maintient. 110 films (dont 27 à majorité étrangère) ont été agréés contre 109 (dont 23 "étrangers") pour la même période en 2008.  

Pourtant, les producteurs, s'ils continuent de croire en une offre riche et variée, ont pris leurs précautions. Les investissements sont en forte baisse (- 33.6% par rapport à 2008). Il y a en effet moins de "gros" budgets. Au premier semestre 2008 il y avait même trois films à plus de 40 millions d'euros.  Mais l'investissement reste élevé avec 538 millions d'euros, même s'il n'y a aucun film de plus de 30 millions d'euros agréés.

Le devis moyen est donc en chute libre, passant de 8,16 millions d'euros en 2008 à 5,36 millions  d'euros en 2009. une affaire de prudence. Les producteurs croient davantage dans les films "du milieu". Les très petits budgets (moins de 1 million d'euros) ne représentent plus que 13,3% des productions (contre 20% en 2008). Un film sur cinq coûte entre 4 et 7 millions d'euros, le prix moyen. Et seulement 4,8% des films ont un devis supérieur à 15 millions d'euros (contre 12,8% en 2008).

La crise a donc eu un impact certain sur l'économie du cinéma, jusqu'à son impact territorial puisque le nombre de jours de tournage recule de 7%. D'une part de nombreuses oeuvres sont des co-productions internationales : les tournages à l'étranger baissent cependant fortement (15,1%). Mais même en France, le chiffre recule (3,9%). En resserant le planning d'un tournage, on réduit les coûts. CQFD. Cependant cela se traduit aussi par des intermittents du spectacle moins occupés et des recettes locales moins importantes. Au total on comptabilise 721 jours de tournage à l'étranger et 1991 en France, soit sensiblement le niveau de 2007.

On comprend mieux que la France ait fait voté rapidement le crédit d'impôts pour les tournages de films étrangers en France...