Tree of life de Terrence Malick : le feuilleton continue…

Posté par MpM, le 21 septembre 2010

Découvrira-t-on enfin Tree of life, le nouveau film de Terrence Malick , le 23 février prochain comme l'a annoncé Pierre-Ange Le Pogam lors du congrès EuropaCorp, information relayée en ligne depuis une grosse semaine ? Sortira-t-il sur les écrans américains fin 2010 ou début 2011 comme l'a indiqué le distributeur Fox Searchlight Pictures? Ou bien, dans un retournement de situation ironique, sera-t-il finalement à Cannes, mais avec un an de retard ?

Sur la toile, les hypothèses vont bon train. Il faut dire que le film est attendu comme le Messie par une bonne part de cinéphiles, surexcités à l'idée de découvrir un nouveau chapitre de l'oeuvre parcimonieuse de Terrence Malick (4 films en 30 ans), avec qui plus est un casting de choix : Brad Pitt et Sean Penn. D'autant que le réalisateur n'en finit plus de jouer avec nos nerfs : cette année, on l'a attendu tour à tour à Cannes, à Venise et à Toronto...

Et si finalement, c'était Berlin qui héritait de la bonne aubaine ? Le festival, qui se tiendra du 10 au 20 février, semble désormais particulièrement bien placé pour une grosse avant-première européenne. Et le feuilleton continue... Mais attention, après toutes ces attentes, le pire rebondissement serait que le film soit finalement une déception au goût de "tout ça pour ça".

Toronto couronne The king’s speech de Tom Hooper

Posté par MpM, le 20 septembre 2010

The king's speechC'est donc le film The King’s Speech de Tom Hooper qui a reçu la récompense la plus convoitée du festival de Toronto, le prestigieux prix du public. Dans ce festival considéré comme l'un des plus importants au monde, ce sont en effet les spectateurs qui désignent leur film favori ! Parmi les lauréats des années précédentes, on retrouve d'ailleurs d'immenses succès en salles comme Slumdog millionnaire ou Precious.

Cette année, les festivaliers canadiens ont été séduits par l'histoire du roi George VI, arrivé accidentellement au pouvoir en 1936 suite à l'abdication de son frère, et qui souffrait de bégaiements. C'est Colin Firth qui incarne le souverain face à Geoffrey Rush dans le rôle du thérapeute australien Lionel Logue.

Le deuxième prix est allé à The First Grader de Justin Chadwick, un film kenyan qui raconte comment un homme de 84 ans décide de rattraper l'instruction qui lui a manqué dans sa jeunesse lorsque le gouvernement de son pays annonce la gratuité de la scolarisation.

Ont également été récompensés Stakeland de Jim Mickle et Fubar II de Michael Dowse dans la catégorie "Midnight Madness".  Côté documentaire, le public a distingué Force of Nature : The David Suzuki Movie de Sturla Gunnarsson et Nostalgie de la lumière de Patrici0 Guzman.

Les professionnels du FIPRESCI ont choisi quant à eux L'Amour Fou de Pierre Thoretton et Beautiful Boy de Shawn Ku.

Enfin, Incendies de Denis Villeneuve a été sacré meilleur film canadien ; The High Cost of Living de Deborah Chow meilleur prix film canadien et Les Fleurs de l'âge de Vincent Biron meilleur court métrage canadien.

Les Angry Birds s’envolent vers Hollywood

Posté par vincy, le 20 septembre 2010

Quoi vous ne connaissez pas Angry Birds? Il s'agit de l'un des jeux les plus populaires sur l'iPhone (et désormais l'iPad). Différentes espèces d'oiseaux sont là pour massacrer des "choses" vertes, boules dotées d'yeux, de bouche et parfois de casque et de moustache, avec quelques difficultés : constructions en pierres, en bois, en verre, édifices improbables, buts a priori inatteignables. Sans oublier que chaque oiseau a sa spécificité : certains se multiplient, d'autres font des virages à 180°, d'autres encore explosent une fois qu'ils ont atterris. Voilà pour la description de ces oiseaux crétins.

Et bien, leur popularité aidant, Hollywood s'est intéressé au phénomène. Pensez : 6,5 millions de téléchargements (et 11 millions en version démo). Les créateurs du logiciel, Rovio (Finlande), sont d'ailleurs dépassés. Les versions "actualisées" sont de plus en plus lentes à arriver, et soyons honnêtes, les récents niveaux rajoutés plus faciles à jouer.

Rovio veut décliner ses oiseaux en série TV, jouets, BD et même en film. Les studios américains sont d'autant plus intéressés que le marché du jeu vidéo mobile est en forte croissance. L'idée serait de transformer Angry Birds en personnages de dessin animés. Une bande annonce a même été réalisée pour le jeu (6,8 millions de vues).

Pour Rovio, l'idéal serait une adaptation façon Aardman, en pâte à modeler.Afin de concrétiser ce qui reste un projet, Rovio a signé avec une série de consultants spécialisés en produits dérivés, et notamment Russell Binder qui a conclu des contrats avec Lionsgate, DreamWorks et surtout Summit Entertainment avec l'adaptation de la série littéraire Twilight.

Bientôt les Angry Birds vont envahir toutes les smartphones, du Blackberry à ceux utilisant Androïd. On les verra aussi sur toutes les casseroles. En attendant des écrans plus grands.

La reconversion de Joaquin Phoenix en rappeur était bien une mystification

Posté par MpM, le 19 septembre 2010

Fin 2008, l'acteur Joaquin Phoenix (Walk the line, La nuit nous appartient) avait annoncé son désir de mettre fin à sa carrière d'acteur pour se consacrer à la musique hip-hop. Depuis, chacune de ses apparitions en rappeur drogué, hirsute et bouffi avait défrayé la chronique, provoquant aussi pas mal de doutes. En effet, certains avaient depuis le début flairé le canular, ou tout au moins la performance d'acteur. Car Casey Affleck, le beau-frère de Phoenix, le suivait partout une caméra au poing, dans le but avoué de réaliser un documentaire sur sa déchéance.

Le film, I'm still here, sélectionné hors compétition à Venise, a fait une forte impression sur les spectateurs vénitiens. Casey Affleck l'avait alors présenté comme un "portrait authentique et sans concession, une plongée dans l'univers d'une star à la dérive". Il vient d'avouer au New York Times qu'en réalité, il n'en est rien. Les séquences présentes dans le documentaire comme la descente aux enfers de Joaquin Phoenix ont été montées de toutes pièces. Depuis deux ans, l'acteur jouait un personnage jusque dans les émissions de télévision.

"C'est une performance géniale, la meilleure de sa carrière", commente le cinéaste, pour qui toute l'histoire tient moins du canular que d'une démarche tendant à illustrer avec réalisme la dégradation de la célébrité. La vérité étant désormais révélée,  Joaquin Phoenix devrait rapidement retrouver le chemin des studios de tournage... à moins qu'un autre défi encore plus fou ne l'en détourne.

Les 33 mineurs chiliens bientôt héros de cinéma

Posté par vincy, le 19 septembre 2010

Première affiche de Los 33

Après les rescapés d'un crash d'avion devenus anthropophages dans la Cordillère des Andes, l'Amérique du sud tient un autre sujet "incroyable" qui ne pouvait que séduire les producteurs de cinéma. "Les 33" comme on les appelle maintenant sont ces mineurs bloqués dans une mine du Chili depuis l'éboulement du 5 août dernier qui les a "enterrés" à 700 mètres de l'air libre. Une épopée en soi qui va durer encore quelques mois, le temps de pouvoir creuser le tunnel qui les évacuera.

Rodrigo Ortuzar (Mujeres unfieles, All inclusive) a décidé d'en faire un film, Les 33. Tiré d'une histoire vraie. L'affiche est déjà prête. Il a déjà stocké les images des familles et des secours, filmé les environs du "Camp Espoir". Il attend désormais le sauvetage, prévu à la fin de l'année, et leur retour à la vie normale.

La production mêlera en effet fiction et réalité. Les prises de vues actuelles seront sans doute recréées. Mais le scénario reste encore dépendant de l'aboutissement de cette histoire.

Alors, opportunisme ? L'idée peut paraître déplacée quand un pays entier respire au rythme de la survie précaire de 33 hommes. Ortuzar a donc annoncé qu'il donnerait les recettes dans les salles chiliennes à une fondation dédiée aux enfants des mineurs.

Le cinéaste prépare aussi deux autres films à partir de drames réels :  l'un sur le séisme et le tsunami de février (521 morts), l'autre sur la "tragédie d'Antuco", lorsque 45 jeunes militaires ont péri dans les Andes, pris dans une violente tempête de neige, au cours d'une marche de 25 km en 2005.

Le film devrait sortir fin 2012, sans doute à l'occasion d'un anniversaire (leur découverte ? leur libération ?). Il durera une heure et 33 minutes.

Fabrice Luchini en François Mitterrand ?!

Posté par vincy, le 18 septembre 2010

L'essai de Raphaëlle Bacqué, "Le Dernier mort de Mitterrand", consacré au suicide à l'Elysée de l'ancien conseiller de François Mitterrand, François de Grossouvre, a été optionné pour devenir un film.

Produit par F comme Film, ce best-seller paru en mai est actuellement adapté par un autre écrivain, Marc Dugain, qui a déjà lui-même porté à l'écran son propre roman, Une exécution ordinaire (sorti en février dernier). L'écriture du scénario pourrait être bouclée d'ici la fin de l'année.

L'acteur André Dussolier, qui jouait le rôle de Staline dans ce film, a été pressenti pour jouer celui de François de Grossouvre, retrouvé mort dans son bureau de l'Elysée en 1994 d'une balle dans la tête. Fabrice Luchini pourrait incarner l'ancien chef de l'Etat. Grossouvre était, entre autre, missionné pour protéger le secret de la seconde famille que François Mitterrand formait avec Anne et Mazarine Pingeot.

Jean-Louis Trintignant (Le Bon Plaisir) et Michel Bouquet (Le Dernier Mitterrand) ont déjà incarné l'ancien Président.

Le film devrait être réalisé par Yves Angelo (Le colonel Chabert, Les âmes grises, César de la meilleure photographie pour Nocturne indien et Tous les matins du monde).

Le tournage est prévu pour 2011.

Sacha Baron Cohen sera Freddie Mercury

Posté par vincy, le 18 septembre 2010

La star de Borat, on ne peut plus hétérosexuel et religieux, incarnera le chanteur du groupe Queen, Freddie Mecrury, on ne peut plus homosexuel, et décédé du SIDA.
Robert de Niro produira le film, avec GK Films et Queen Films. Le scénario est signé Peter Morgan (Frost/Nixon, le prochain Eastwood, Hereafter). Il devrait se concentrer sur les années précédent le concert Live Aid en 1985. Le tournage est prévu pour 2011.
Freddie Mercury a formé Queen en 1970 et a dirigé le groupe jusqu'à son décès, en 1991, à l'âge de 45 ans, après avoir vendu près de 170 millions d'albums. Sa voix presque opératique a rendu des titres comme "We Will Rock You," "We Are the Champions", "Bohemian Rhapsody" et "The Show must go on" plus que cultes.

Premier box office des films de Cannes 2010

Posté par vincy, le 17 septembre 2010

tamara drewe

Oublions la qualité, concentrons nous sur les goûts du public. Alors que le déferlement de films cannois va arriver, une quinzaine de films, toutes sélections confondues, est déjà sortie dans les salles françaises. Le Beauvois s'avère être le plus populaire, dès sa première semaine, certain de surclasser ainsi Frears et Amalric, qui ont pourtant connu un bel été. Les autres films, sans subir des scores déshonorants, restent confidentiels. L'impact des prix est limité. Sauf pour Oncle Boonmee, Palme d'or, qui va permettre à son réalisateur de faire son plus gros succès en France. Et surtout il devrait éviter le bonnet d'âne des Palmes d'or détenu par Les meilleures intentions (à peine 100 000 entrées en 1992).

Tamara Drewe 571 000 entrées (hors compétition)

Tournée 500 000 entrées (prix de la mise en scène)

Des Hommes et des Dieux 470 000 entrées (grand prix du jury) - 1ere semaine

Copacabana 285 000 entrées (semaine de la critique)

L'arbre 280 000 entrées (hors compétition)

Copie conforme 250 000 entrées (prix d'interprétation féminine)

Poetry 112 000 entrées (prix du scénario)

Un poison violent 86 000 entrées (quinzaine des réalisateurs)

Oncle Boonmee 73 000 entrées (Palme d'or)

Cleveland contre Wall Street 58 000 entrées (quinzaine des réalisateurs)

Benda Bilili 42 000 entrées (quinzaine des réalisateurs) - 1ere semaine

15 films en compétition à Saint Sébastien

Posté par vincy, le 16 septembre 2010

Ils sont 15 à convoiter le Coquillage d'or (Concha de Oro). Le 58e Festival de Saint Sébastien (San Sebastian), en plein Pays-Basque espagnol, l'un des plus prestigieux d'Europe, s'ouvre le 17 septembre (et remettra ses prix le 25).

Le cinéaste vétéran serbe Goran Paskaljevic (prix spécial du jury dans ce festival avec Songe d'une nuit d'hiver en 2004) présidera le jury de ce festival. Outre le prix d'honneur dédié à Julia Roberts (voir actualité du 19 août), une rétrospective des films de Don Siegel, le maître de Clint Eastwood, fera l'événement.

Mange, prie, aime sera évidemment hors-compétition, avec en invité local et très attendu, Javier Bardem, primé au festival en 1994. On découvrira aussi Bicicleta, cullera, poma, documentaire espagnol de Carles Bosch (Espagne), autrefois nommé à l'Oscar. Et toujours hors-compétition, Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenne, qui vient d'être présenté à Toronto, et retrace, en partie la rafle du Veld'hiv'.

La compétition, sans aucun film français, mélange grands noms et nouveaux talents, cinémas du monde entier et films espagnols, histoires grand public et formalisme plus expérimental. De John Sayles à Naomi Kawase, de Bent Hamer à Peter Mullan, sans oublier Raoul Ruiz, Saint Sébastien aligne une programmation art et essai assumée.

- Chicogrande, de Felipe Cazals (Mexique)

- Addicted to love, de Liu Hao (Chine)

- Aita, de José Maria de Orbe (Espagne)

- I saw the devil, de Kim Jee-Woon (Corée)

- Amigo, de John Sayles (USA/Philippines)

- Cerro Bayo, de Victoria Galardi (Argentine)

- Elisa K, de Judith Colell et Jordi Cadena (Espagne)

- Genpin, de Naomi Kawase (Japon)

- El gran Vazquez, de Oscar Aibar (Espagne)

- Home for Christmas, de Bent Hamer (Norvège/Suède/Allemagne)

- A Jamaâ/La mosquée, de Daoud Aoulad-Syad (Maroc/France)

- Mistérios de Lisboa, de Raoul Ruiz (Portugal)

- Neds, de Peter Mullan (Royaume-Uni/France/Italie)

- Pa negre, de Agusti Villaronga (Espagne)

- Satte Farben vor Schwarz/Colours in the dark, de Sophie Heldman (Allemagne-Suisse)

Retour sur la « Balada triste » d’Alex de la Iglesia, doublement primé à Venise

Posté par kristofy, le 15 septembre 2010

Alex de la Iglesia est de retour en Espagne après son escapade anglaise de Crimes à Oxford, et cette fois, il commence son nouveau film Balada triste de trompeta par une déclaration de guerre à Franco ! L’introduction, très drôle, nous fait découvrir deux clowns qui font rire les enfants avant que le spectacle ne soit interrompu par des hommes armés à la recherche de recrues, puis il nous montre une scène de guerre très impressionnante. On est surpris de cette ampleur visuelle inédite chez le réalisateur, mais très vite, reviennent son style et son comique bien reconnaissables.

Un exemple : les fascistes victorieux organisent un peloton d’exécution sommaire où les malheureux combattants ont encore le temps de lancer un ultime cri avant d’être abattus.
-"Vive la république !", s'exclame le premier avant de s'effondrer sous les balles.
-"Vive le cirque !", lance le second avant de tomber à son tour.

Et Quentin Tarantino, président du jury,  éclate de rire au milieu de la salle, comme tant d’autres spectateurs. Quelques jours plus tard le jury délivrera un palmarès controversé, où Alex de la Iglésia apparaît en grand gagnant de la Mostra de Venise 2010 avec une double récompense : Lion d’argent (mise en scène) et prix du scénario.

Ce nouveau film de Alex de la Iglesia marque donc à la fois un retour aux sources avec un humour ravageur dans la représentation de la violence ; mais c'est aussi un film-somme de sa carrière avec tout ce qui marque son parcours (Mes chers voisins, Le crime farpait…) : une exubérance de chaque instant où les personnages finissent par perdre conscience de la portée de leurs actes. Les plus attentifs pourront entendre une réplique qui fait un clin d’œil au jour de la bête, ses fans remarqueront que les grandes lignes du scénario sont plutôt semblables à Mort de rire.

Si Balada triste commence avec la période historique de l’arrivée au pouvoir de Franco, la véritable histoire démarre ensuite réellement 25 ans plus tard et semble se détacher de tout contexte politique (sauf pour quelques séquences). Il s’agit en effet de la rivalité exacerbée entre deux hommes pour gagner l’amour d’une belle acrobate. Jusque là rien de très original, si ce n'est que le premier est un clown au nez rouge,  celui qui fait rire les enfants, et que le second est son faire-valoir, le clown triste et (anti)héros du film.  La belle joue un peu avec ses deux prétendants mais les choses vont dégénérer en une lutte mortelle entre eux. L’humour noir jouissif devient vitriol quand des visages sont mutilés à coups de trompette ou de fer à repasser, et Alex de la Iglesia nous emmène ensuite vers une démence stupéfiante.

L'impuissance comme moteur

Que ne ferait-on pas pour les beaux yeux d’une femme ? Il s’agit d’abord d’espérer se faire aimer, et progressivement les deux clowns rivaux vont faire n’importe quoi pour se l’accaparer comme un trophée. Si on connaissait Alex de la Iglesia pour son goût des situations poussées à leur paroxysme, on découvre cette fois un peu plus son penchant pour le nihilisme tiré à l’extrême. La séduisante acrobate libre comme l’air est en fait soumise à la convoitise et à la brutalité des hommes. Une blonde un peu idiote par qui le malheur arrive et qui finira par le payer. Rien de très féministe, donc...

Dans le film, c’est d'ailleurs une femme qui apprécie de l’amour surtout le sexe et peu les sentiments, une héroïne à l’opposé du romantisme, ce qui rend encore plus vain le duel entre ses deux prétendants.   La résistance au régime de Franco semble tout aussi vaine avec une scène de chasse humiliante, de plus communistes, républicains et fascistes vont se retrouver à égalité dans une fosse commune…

Le film résonne d’une impuissance à se faire aimer et d’une impuissance à agir politiquement, et le réalisateur exploite le mythe du clown qui fait rire les enfants pour le transformer en monstre qui fait peur avec des mitraillettes.

Balada triste est complètement foutraque et invraisemblable, flirtant avec le mauvais goût, mais on peut aussi y voir une allégorie truffée de références au franquisme et à la guerre civile. C’est un film sombre, et aussi trop gargantuesque :  on est à la limite de l’indigestion vers la fin. Alex de la Iglesia, lui, rayonne : il fait avancer son récit à toute vitesse et dans tout les sens, la violence exacerbée est éprouvante, l’esbroufe devient de l’irrévérence. En un mot, il s'amuse, et rétrospectivement Balada triste apparaît comme une des surprises les plus jubilatoires de Venise. De là à lui accorder un double prix...