La guerre est déclarée, candidat aux Oscars 2012

Posté par vincy, le 16 septembre 2011

Proche des 500 000 spectateurs, primé à Cabourg et Paris Cinéma, carton de la semaine de la critique à Cannes, le film de Valérie Donzelli, La Guerre est déclarée, représentera la France aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.

Le choix est audacieux tant les votants préfèrent les films plus académiques. Dis autrement, Elle s'appelait Sarah, qui a déjà cumulé 6 millions de $ au box office nord américain et qui est porté par une actrice déjà nommée aux Oscars, avait plus de chance... Le film pourrait d'ailleurs se retrouver dans d'autres catégories.

Les sept membres de la commission chargée de la sélection - le président de l’Avance sur recettes Paul Otchakowsky-Laurens, le délégué général du Festival de Cannes  Thierry Frémaux  et Alain Terzian (Président de l’Académie des César), Jeanne Moreau, Bertrand Blier, Luc Jacquet, Philippe Pollet-Villard - ont fait un choix courageux. cela donnera une véritable visibilité au film durant la période de pré-selection.

La France compte aussi sur The Artist. Le distributeur américain espère bien en faire le film surprise de la saison. Il ne pouvait pas, de toute façon, prétendre à la sélection puisqu'il sort dans les salles françaises le 12 octobre. Les critères sont strictes : seuls sont sélectionnables les films sortis entre le 1er octobre 2010 et le 30 septembre 2011 . The Artist sort le 12 octobre.

La Finlande a choisi Le Havre, le Portugal José et Pilar, l'Iran Une séparation, l'Allemagne Pina, le Japon Post Card, la Suède Beyond, le Maroc Omar m'a tuer, le Liban Et maintenant on va où?, la Hongrie Le cheval de Turin, la Serbie Montevideo - Taste of a Dream, la Roumanie Morgen, la Norvège Happy Happy, la Corée du sud The Frontline, l'Autriche Breathing... L'Espagne hésite encore entre trois films.

La France n'a pas gagné cet Oscar depuis 1992 (Indochine). le cinéma français a cependant le record de nominations (36, contre 27 pour l'Italie) et arrive 2e en nombre de statuettes (12, contre 13 pour l'Italie)

Le guide de la rentrée (3) : 10 sequels et remakes attendus… ou pas

Posté par MpM, le 16 septembre 2011

Après les 15 films venus d'ailleurs et les 15 films français, voici les 10 produits dérivés du cinéma de cette rentrée 2011.

C'est devenu un phénomène banal : une part importante des films sortant chaque semaine sur les écrans se contente de réutiliser une recette ayant fait ses preuves auparavant. C'est le paradis des suites et des remakes, mais aussi des déclinaisons permettant à un personnage ayant eu du succès par ailleurs d'avoir son propre long métrage.

Et après tout, pourquoi pas ? Les meilleures histoires sont atemporelles, et quand un héros est vraiment bon, on a envie de le retrouver, encore et encore. Tout est possible, à partir du moment où l'on s'en donne les moyens. C'est-à-dire si l'on évite de prendre le spectateur pour une vache à lait, et qu'on lui donne une bonne raison de payer à nouveau pour quelque chose qu'il connaît déjà. Il suffit que le nouveau film apporte réellement quelque chose à l'original pour que le pari soit gagné.

Ainsi, parmi ces dix remakes et sequels à venir, certains tiendront incontestablement cette promesse. Quant aux autres... s'ils pouvaient au moins donner à réfléchir à leurs producteurs, ils n'auraient pas complétement été faits en vain.

La guerre des boutons de Yann Samuell / La (nouvelle) guerre des boutons de Christophe Barratier
Sortie le 14 et le 21 septembre
L'événement (grotesque) de la rentrée. Deux remakes pour le prix d'un de la comédie gentillette réalisée par Yves Robert en 1961, et accessoirement nouvelle adaptation du roman de Louis Pergaud qui date de 1912. Sans préjuger de la qualité des deux films, on peut quand même se demander s'il était parfaitement indispensable de proposer deux fois, à une semaine d'intervalle, cette nouvelle guerre enfantine truffée de "bons mots" éculés. Il est quand même à peu près certain que les spectateurs se déplaçant pour voir successivement les deux films seront rares.

Les Trois Mousquetaires de Paul W.S. Anderson
Sortie le 12/10
Hollywood s'attaque une nouvelle fois au roman culte d'Alexandre Dumas, mais en 3D,  troisième millénaire oblige. Ça peut donner de jolis combats au sabre  et quelques scènes d'action savoureuses. Quant à garantir que l'intelligence et surtout l'humour du récit original seront au rendez-vous... Heureusement, le casting réserve quelques jolies surprises. Logan Lerman aura besoin de convaincre en D'Artagnan, de même que ses comparses Luke Evans (Aramis), Ray Stevenson (Porthos) et Matthew MacFadyen (Athos), mais Christoph Waltz devrait une nouvelle fois faire des étincelles en Cardinal de Richelieu manipulateur et cynique.

Paranormal Activity 3 de Henry Joost et Ariel Schulman
Sortie le 19/10
Le premier volet avait fait sensation en 2009 en récoltant des millions de dollars et en séduisant un certain Steven Spielberg. L'aspect malin mais bricolé du film avait en effet son charme : ce qui est invisible est souvent plus effrayant que ce que l'on voit. Deux ans plus tard, on retourne donc aux "origines" de la série, l'enfance de l'héroïne, afin d'expliquer les racines du mal qui la hante.

Johnny English, le retour d'Oliver Parker
Sortie le 19/10
Vous l'aviez oublié ? Malheureusement, pas ses producteurs. Le "meilleur agent du MI7" est donc de retour. Toujours avec ses moyens très "personnels", il doit déjouer un complot international impliquant la Russie, la CIA et même le MI7. Huit ans après la première apparition, le OSS117 britannique a donc une triple mission à remplir :  faire rire, sauver le monde et égaler les 160 millions qu'avait rapporté le film original.

Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne de Steven Spielberg
Sortie le 26/10
On est forcément impatient de découvrir l'une des plus ambitieuses adaptations de l'année ! Avec Steven Spielberg aux manettes, Peter Jackson à la production, et le fantôme d'Hergé qui flotte sur le tout, ce Tintin en motion picture 3D pourrait bien réussir l'exploit d'allier prouesses technologiques, divertissement populaire et cinéma de qualité.

Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1e partie de Bill Condon
Sortie le 16/11
Comme Harry Potter quelques mois auparavant, la saga Twillight s'achèvera à l'écran en deux films. Révélation 1e partie devrait faire lentement monter la tension dramatique liée à la décision de Bella de devenir un vampire, tension qui explosera logiquement dans le deuxième volet. Pour cet épisode intermédiaire (centré sur les sensations de la jeune fille), on retrouve bien entendu Robert Pattinson, Kristen Stewart et Taylor Lautner, en osmose devant la caméra de Bill Condon.

Le chat potté de Chris Miller
Sortie le 30/11
L'un des personnages secondaires les plus réussis de la franchise Shrek débarque sur les écrans. Toujours porté par Antonio Banderas (aux côtés de Salma Hayek), le chat Potté nous dévoile ses aventures de jeunesse. Le célèbre félin a du potentiel (surtout en 3 D ?!), mais reste à savoir s'il est capable de tenir la distance avec autant de brio que l'ogre vert en son temps... (voir aussi notre actualité cannoise : le "preview" et le "show").

Happy feet 2 de George Miller
Sortie le 7/12
On a toujours besoin de manchots empereur qui savent chanter et danser, surtout à l'approche des fêtes de Noël. Ces nouvelles aventures de la banquise devraient donc reprendre les ingrédients du premier volet, à savoir animaux trop mignons, humour plutôt gentillet et happy end forcément de circonstance... Sans oublier les morceaux musicaux. 4 ans après le premier épisode, les manchots réchaufferont-ils encore les salles?

Mission : impossible - Protocole fantôme de Brad Bird
Sortie le 14/12
Tom Cruise a besoin de redorer son blason, et pour cela, il n'y avait probablement rien de tel que de ressortir du placard le personnage de Ethan Hunt (5 ans après le dernier épisode, qui avait déçu les producteurs) et son équipe d'agents très spéciaux. Du côté du spectateur, les attentes sont réduites : action, effets spéciaux et rythme effréné devraient faire l'affaire du moment que le scénario tient à peu près la route (au moins Dubai s'offrira une belle pub grand écran). Du côté des producteurs (dont Cruise et J.J. Abrams), l'enjeu se chiffre en millions de dollars. Les deux hommes ont d'ailleurs participé à l'élaboration du scénario pour mettre toutes les chances de leur côté.

Alvin et les Chipmunks 3 de Mike Mitchell
Sortie le 21/12
Les trois écureuils-chanteurs sont de retour. Après avoir connu la gloire, puis sauvé le programme musique de leur école, ils s'engagent dans de curieuses aventures nautiques. La croisière s'amuse, les écureuils chantent et le public en redemande (depuis la création du "groupe" dans les années... 50 !)... Un quatrième volet est potentiellement déjà en route.

Le nouveau délire des Wachowski : Cloud Atlas en tournage

Posté par vincy, le 15 septembre 2011

C'est demain que commence le tournage de Cloud Atlas, la nouvelle superproduction des frères Wachowski réalisée par Tom Tykwer (voir article du 15 avril dernier). Tom Hanks et Halle Berry tiennent les rôles principaux.

Budgété à hauteur de 150 millions de $ (après une grosse coupe dans le premier devis), soit la production allemande la plus chère de l'histoire, les auteurs de Matrix et le réalisateur de Cours Lola Cours et du Parfum, s'attaquent à un scénario où se mixent la science, le suspens et la comédie à travers six histoires séparées dans le temps et réparties dans le monde. Hugo Weaving interprète six rôles différents. On retrouve au générique Jim Broadbent, Jim Sturgess, Ben Whishaw, Keith David, David Gyasi mais aussi Hugh Grant, Susan Sarandon, Zhou Xun et Doona Bae.

Ce film sera l'adaptation du livre de David Mitchell, Cartographie des nuages, publié par les éditions de L'Olivier en 2007.

Le tournage prendra place en Allemagne, en Ecosse et en Espagne.

Retour sur Deauville 2011 : Hommage à Todd Solondz

Posté par kristofy, le 14 septembre 2011

Le Festival du Cinéma Américain de Deauville a rendu un hommage au réalisateur et scénariste Todd Solondz. A cette occasion, Deauville a fait redécouvrir l’intégrale de ses longs-métrages : Bienvenue dans l’âge ingrat, Happiness, Storytelling, Palindromes, Life during wartime, ainsi que son dernier film Dark Horse. L’ensemble de ses films ont été présentés (et certains primés), soit au festival de Cannes, soit au festival de Venise.

Son premier film Bienvenue dans l’âge ingrat avait été en compétition au festival américain de Deauville en 1996, et il y avait remporté le prix du jury (ex-æquo). En 1996 le jury était alors présidé par Charlotte Rampling qui a ensuite eu un petit rôle dans Life during wartime, et parmi ses membres il y avait alors Chiara Mastroianni qui est de nouveau dans le jury cette année. C’est donc naturellement Chiara Mastroianni qui a rendu hommage à Todd Solondz au nom de Deauville. Le réalisateur l’a reçu avec l’ironie qui le caractérise : « j’espère que cet hommage n’est pas une manière de dire adieu à ma carrière, le fait que mes films gagnent de moins en moins d’argent vous a peut-être suggéré cette idée, en tout cas c’est encore mieux que ce genre d’honneur vous arrive quand vous êtes en vie. »

A propos des caméras digitales et des salles de cinéma numériques :

Todd Solondz : Je crois que toutes les technologies ont des avantages et des inconvénients. Les petites caméras digitales permettent une certaine démocratisation pour que plus de gens puissent exercer cet art qu’est le cinéma. D’un point de vue artistique, en fait, tout dépend entre les mains de qui est cette caméra, si cette personne n’est pas un artiste, ce nouvel outil n’y changera rien. En fait, j’ai plus un rapport un peu douloureux et nostalgique avec l’apparition des cassettes vhs et du magnétoscope. Au début, on était excité par l'idée de posséder un film, mais c’est devenu banalisé, aux dépends d’aller voir un film dans une salle sur grand écran. Les vhs puis les dvd ont un peu transformé les films en produits de consommation. Je suis sans doute un peu sentimental.

A propos du dixième anniversaire du 11 septembre 2001 :

À 74 ans, Dustin Hoffman réalise son premier film

Posté par vincy, le 13 septembre 2011

A 74 ans, l'acteur Dustin Hoffman passe pour la première fois derrière la caméra. Le tournage a commencé hier, selon les informations du Film Français. Quartet est adapté de la pièce de Ronald Harwood, prix Jacques Prévert du Scénario en 2008. Ce dernier signera lui-même le scénario : on lui doit les scripts du Pianiste de Polanski, du Scaphandre et du papillon ou encore d'Australia. Il a reçu l'Oscar du meilleur scénario pour Le Pianiste.

Quartet a été mise en scène une première fois à Londres en 1999. L'histoire a pour cadre une maison de retraite où d'anciennes célébrités de l'art lyrique résident et organisent chaque année au mois d'octobre un concert caritatif dédié à Verdi afin de financer leurs retraites. L'arrivée d'une nouvelle star perturbera leur routine.

Hoffman a pu réunir un casting grisonnant plus chic que ringard : Maggie Smith joue les trublions dans un groupe composé de Michael Gambon, mais aussi Bill Connolly, Tom Courtenay, Pauline Collins et Ronnie Fox.

Le film doit sortir en 2012.

Dustin Hoffman, deux fois Oscarisé, à l'affiche du Monde de Barney, et récemment vu dans Mon beau-père et nous et entendu dans Kung-Fu Panda 2, devrait aussi jouer dans The Song of Names, aux côtés d'Anthony Hopkins, et Very Good Girls, avec Dakota Fanning. Enfin, il fait partie du générique de la série TV "Luck", qui démarre ce mois-ci sur HBO.

Retour sur Deauville 2011 : hommage à Naomi Watts

Posté par kristofy, le 13 septembre 2011

Le Festival du Cinéma Américain de Deauville a rendu hommage à l’actrice Naomi Watts. Les films Mulholland drive de David Lynch et 21 grammes de Alejandro Gonzales Inarritu ont fait d’elle une actrice multi-récompensée, et King Kong version Peter Jackson a fait d’elle une star planétaire. Funny Games US est un autre remake dans sa carrière, mais cette fois elle est en plus co-productrice. Ce sont ces films qui ont été projetés à Deauville, ainsi que Les promesses de l’ombre de David Cronenberg et Fair game de Doug Liman. Durant une dizaine d’années, elle a enchaîné les tournages avec les plus grands noms à la fois devant et derrière la caméra.

L'actrice a été accueillie sur scène avec ces mots « cet hommage est rien de mois qu’un instant de bonheur entre admiration et déclaration d’amour ». C’est le réalisateur  Abel Ferrara (venu avec son nouveau film 4:44 last day on earth) qui lui a remis le traditionnel trophée du festival de Deauville.

A propos du prochain film J.Edgar de Clint Eastwood :

Naomi Watts : Travailler avec Clint Eastwood a été un autre moment mémorable de ma carrière. Les journées étaient très remplies et aussi très courtes car j’avais six heures de maquillage par jour. On n'est presque pas dirigé avec Clint, il travaille sans beaucoup parler, on m’avait prévenue qu'en général, il fait une ou deux prises et pas plus. Mon premier plan sur ce tournage se passait dans un petit wagon de train, il a dit "on y va" et j’ai dit mon texte en pensant que c’était comme une répétition, et il a dit "ok, on passe à la suivante". Le tournage a duré pour moi trois semaines et je crois que j’ai attendu la deuxième semaine avant d’oser lui demander s' il ne fallait pas une deuxième prise. Clint a une idée très précise de ce qu’il attend des uns et des autres, il est aussi bien entouré, et on apprend énormément.

A propos de ses envies de cinéma, Naomi Watts annonce qu’elle tournera avec un réalisateur français :

Le Festival du Film d’Aventures est mort ! Vive le Festival 2 Cinéma de Valenciennes !

Posté par vincy, le 12 septembre 2011

C'était prévu depuis décembre. L'Association Atmosphères, qui gère le ciné-club de la ville de Valenciennes, a décidé de remettre tout à plat après 21 éditions du Festival du Film d'Aventures de Valenciennes. Ce festival a perdu de son prestige et de sa fougue, à l'instar du Festival Jules Verne à Paris. Reconnaissons que la visibilité du festival ne valorisait pas les films, souvent bons, qui étaient primés. Il manquait une certaine cohérence dans la programmation à force de courir après des films de qualité et des stars populaires.

Placé fin mars, il disparaît du calendrier du premier semestre pour renaître du 10 au 16 octobre sous le nom de Festival 2 Cinéma de Valenciennes, concurrençant ainsi ses voisins, les festivals d'Amiens et d'Arras, bien installés dans la planète cinéphile depuis quelques années.

Du 10 au 12 octobre, la compétition sera dédiée aux documentaires, et du 12 au 15 octobre, le festival proposera 8 fictions inédites. Un jury de sept personnes (plus resserré que pour celui du film d'aventures) départagera la meilleure. Une journée consacrée au numérique, le 12 octobre, traitera de la 3D et des effets spéciaux. Valenciennes accueille déjà les e-Magiciens en décembre, événement lié aux arts numériques, qui a lieu depuis 12 ans en décembre. Il semble que le nouveau festival veuille se spécialiser dans les nouveaux métiers et les professions techniques puisque le bruiteur Jean-Pierre Lelong et l'armurier Christophe Maratier seront invités. La création du prix Jean-Mineur accentuera cette orientation en récompensant un pionnier du secteur dans le domaine artistique.

On nous annonce aussi une rétrospective autour des "biopics" avec une vingtaine de films.

Un village, QG du Festival, sera installé Place d'Armes. La manifestation s'est associée au multiplexe Gaumont de la ville nordiste. Le Festival a pour ambition d'aller chercher davantage les jeunes et le milieu scolaire : des ateliers seront proposés.

Les prix du documentaire seront décernés dès le 12 octobre tandis que ceux de la fiction seront remis le 15 octobre. Sarah Lelouch jouera les Maîtresses de cérémonie.

__________

Site de la manifestation encore assez vide de contenus

Deauville 2011 : des films trop académiques en quête d’un peu de folie…

Posté par kristofy, le 11 septembre 2011

Après les premières des films La couleur des sentiments, Drive, Fright Night et Echange Standard qui ont eu lieu le premier week-end, la 37ème édition du Festival du Cinéma américain de Deauville avait prévu d’autres films à faire découvrir en premier à ses festivaliers.

L’actrice Famke Janssen est venue présenter son premier film en tant que réalisatrice : Bringing up Bobby. Elle filme Milla Jovovitch en immigrée ukrainienne aux Etats-Unis qui élève seul son petit garçon de dix ans en jouant de différentes arnaques. Après avoir été arrêtée et condamnée à un petit séjour en prison, elle doit se résoudre à confier temporairement son fils à une autre famille… De l’amour d’une mère qui se sacrifie pour le bien-être futur de son enfant : le film est hélas bien trop classique pour réellement retenir l’attention. La belle Famke Janssen est encore en quête d’un hypothétique distributeur pour son film.

La dernière réalisation de Robert Redford, La Conspiration, aligne un casting très prestigieux : James McAvoy, Robin Wright, Evan Rachel Wood, Kevin Kline, Tom Wilkinson, Justin Long. Et pourtant le film a été un échec niveau box-office aux Etats-Unis (une nouvelle déception après Lions et Agneaux). Un jeune avocat doit défendre Mary Surrat accusée de complicité (avec d’autres Sudistes) du meurtre du président Abraham Lincoln. A l’époque de la fin de la guerre de Sécession il s’agit de punir sans tarder l’assassinat du président, et cela même si les preuves d’une culpabilité sont peut-être insuffisantes… C’est l’exemple même d’un cinéma très académique. La Conspiration est typique des films de procès américains avec la question de la justice (et de la vengeance). Ici la toute fin peut permettre un parallèle avec la situation post 11 septembre 2001. Il est possible que La Conspiration nous arrive directement en dvd sans passer par les salles de cinéma.

On attend un peu de folie, du spectaculaire, de l’émotion…

Pour plus de folie il y avait 4:44 last day on Earth de Abel Ferrara qui semble de plus en plus filmer par narcissisme avec ses acteurs, complices. Ses derniers films sont restés inédits en salles, et celui-ci pourrait suivre le même chemin. Bien que 4:44 last day on Earth soit intriguant dans ses juxtapositions d’informations (plusieurs écrans délivrent différents messages) il n’en reste pas moins peu avenant.

Heureusement parmi les autres premières de ce Deauville 2011 il y avait quelques valeurs sûres avec Gus Van Sant et Restless (sortie le 21 septembre), ainsi que Todd Solondz (qui a eu le droit à son hommage) et Dark Horse (meilleur que son précédent Life during wartime). On pourrait même remarquer que dans ces avant-premières du festival du cinéma américain  le scénario le plus incroyable était celui d’un téléfilm (avec un casting de luxe William Hurt, James Wood, Paul Giamatti, Bill Pullman, Billy Cudrup…, produit par HBO et diffusé ici sur la chaîne Orange) : Too big to fail : débacle à Wall Street (photo) où Curtis Hanson reconstitue les négociations autour du plan Paulson pour sauver les plus grosses banques américaines de la faillite en 2008 ; et que le réalisateur le plus surprenant du moment était en fait le danois Nicolas Winding Refn avec Drive (sortie le 5 octobre).

Le meilleur du cinéma américain à venir était bel et bien représenté par les 14 films qui avaient été sélectionnés en compétition, dont le Grand Prix Take Shelter est à découvrir le 7 décembre.

Avant tout ça, la grosse comédie romantique du moment Crazy Stupid Love est en salles en ce moment.

Venise 2011 : les autres prix

Posté par vincy, le 11 septembre 2011

Comme tous les grands festivals, Venise foisonne de prix, remis par différentes associations ou divers organismes. Globalement ce sont souvent les mêmes films qui reviennent, avec, en tête de la compétition Shame (avec Michael Fassbender, en photo, qui a reçu le prix d'interprétation) et Faust (Lion d'or).  Voici la liste complète des autres prix (hors palmarès officiel).

Sélection officielle : prix Orrizonti (jury présidé par Jia Zhangke).

Meilleur film : Kotoko, de Shinya Tsukamoto (Japon)

Prix spécial du jury : Whore's Glory, de Michael Glawogger (Autriche)

Meilleur court-métrage : In Attesa dell'avvento, de Felice D'Agostino et Arturo Lavorato (Italie)

Meilleur moyen-métrage : Accidentes Gloriosos, de Mauro Andrizzi et Marcus Lindeen (Suède)

Mention spéciale à : O le Tulafale (The Orator) de Tusi Tamasese (Nouvelle Zélande) et All the Lines Flow Out de Charles Lim Yi Yong (Singapour)

Sélection officielle : Controcampo Italiano (jury présidé par Stefano Incerti)

Meilleur film : Scialla! de Francesco Bruni

Meilleur court métrage : A Chjàna de Jonas Carpignano

Meilleur documentaire : Pugni chiusi de Fiorella Infascelli

Mention spéciale au documentaire Black Block de Carlo Augusto Bachschmidt

Prix FIPRESCI (Critique internationale)

Compétition officielle : Shame de Steve McQueen (Royaume Uni)

Sélection Orrizzonti et Semaine de la critique : Two Years at Sea de Ben Rivers

Prix Signis

Faust, d'Alexandre Sokourov (Russie)

Mention spéciale : A Simple Life d'Ann Hui

Prix du public Kino - Semaine internationale de la critique

Là-bas de Guido Lombardi

Prix Label Europa Cinémas

Présumé Coupable de Vincent Garenq (France)

Lionceau d'or (Prix Agiscuola) - jeunesse

Carnage, de Roman Polanski (France)

Mention Unicef : Terraferma, d'Emanuele Crialese (Italie)

Prix Francesco Pasinetti

Terraferma, d'Emanuele Crialese (Italie)

Mention SNGCI : L'ultimo terreste de Gian Alfonso Pacinotti (Italie)

Prix Brian

The Ides of March, de George Clooney (USA)

Prix Queer Lion (cinéma LGBT)

Wilde Salomé, d'Al Pacino (USA)

Prix Arca CinemaGiovani - jeunesse

Compétition officielle : Shame de Steve McQueen (Royaume Uni)

Meilleur film italien : L'ultimo terreste de Gian Alfonso Pacinotti

Prix lancia Biografilma

Meilleur film : Black Block de Carlo Augusto Bachschmidt (Italie)

Prix du jury : Pivano Blues – Sulla strada di Nanda de Teresa Marchesi

Prix “Enrico Fulchignoni” UNESCO

Tahrir 2011 de Tamer Ezzat, Ayten Amin, Amr Salama (Egypte)

Prix CICAE (Arte & Essais)

O le tulafale (The Orator) de Tusi Tamasese (Nouvelle Zélande)

Prix CinemAvvenire

Compétition officielle : Shame de Steve McQueen (Royaume Uni)

Meilleur film (autres sélections) : O le tulafale (The Orator) de Tusi Tamasese (Nouvelle Zélande)

Prix Vittorio Veneto Film Festival

Scialla! de Francesco Bruni

Mention spéciale : Eva de Kike Maillo

Venise 2011 pactise avec le Faust d’Alexandre Sokourov

Posté par vincy, le 10 septembre 2011

Le jury du 68e Festival de Venise, présidé par Darren Aronofsky, a joué le consensus. En récompensant le vétéran russe Alexandre Sokourov, toujours audacieux dans son formalisme, il répare une injustice de 30 ans : le cinéaste, pour la première fois sélectionné à Venise, n'avait jamais obtenu plus qu'un prix de la critique et un prix du meilleur scénario à Cannes. Il avait aussi obtenu un Léopard de bronze et un Léopard d'honneur à Locarno.

Avec sa version de Faust (photo du casting lors de la présentation officielle le 8 septembre), parabole de la corruption du pouvoir dans une atmosphère suffocante (à l'instar de sa trilogie sur les dictateurs), Sokourov remporte le Lion d'or, au nez et à la barbe des favoris (Carnage de Polanski était le film le plus apprécié de la critique). C'est la deuxième fois en 68 Mostras qu'un cinéaste russe gagne la prestigieuse récompense, après Le retour en 2003. Mais c'est la troisième fois si l'on compte Urga du soviétique (à l'époque) Nikita Mikhalkov.

Le Palmarès, très porté sur des oeuvres radicales ou "auteurisantes" fait la part belle au cinéma asiatique. On remarquera que le prix de la mise en scène a été décerné au film surprise, le 23e de la compétition, invité en dernière minute, People Mountain, people sea.

Le cinéma français n'obtient rien. De nombreux primés ont déjà été remarqués dans d'autres festivals.

Notons enfin la consécration de l'allemand Michael Fassbender, dans son rôle d'addict au sexe dans Shame, et qui se voit propulser ainsi parmi les incontournables du cinéma anglo-saxon, après un blockbuster (X-Men : First Class) et un autre film remarqué à Venise et reparti bredouille, A Dangerous Method de David Cronenberg.

Lion d'or : Faust, d'Aleaxandre Sokourov (Russe)

Lion d'agent de la mise en scène : Cai Shangjun pour People Mountain, people sea (Chine)

Prix spécial du jury : Terraferma, d'Emmanuele Crialese (Italie)

Coupe Volpi du meilleur acteur : Michael Fassbender pour Shame (Honte) de Steve McQueen (Grande-Bretagne)

Coupe Volpi de la meilleure actrice : Deanie Yip pour Taojie (Une vie simple) de Ann Hui (Chine Hong-Kong)

Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète: Shôta Nikaidô et Fumi Nikaidô pour Himizu de Sion Sono (Japon)

Prix Osella du meilleur scénario : Alpeis (Alpes) de Yorgos Lanthimos (Grèce)

Prix Osella de la meilleure direction artistique : Robbie Ryan pour Wuthering Heights (Les hauts de Hurlevent) d'Andrea Arnold (Grande-Bretagne)