Lumière 2011 : À la découverte du cinéma de William Wellman

Posté par Morgane, le 9 octobre 2011, dans Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Le Festival Lumière offre une rétrospective au cinéaste américain William Wellman, trop peu connu du grand public, mais qui a à son actif plus de quatre-vingt  films tournés entre 1920 et 1958, dont treize sont donc proposés cette année aux festivaliers.

William Wellman a tourné des films de guerre, de gangsters, des films noirs mais c’est le western qui fut son genre de prédilection. Sensible aux problèmes sociaux et aux injustices, il cherchait à en rendre compte dans ses œuvres. Dans les westerns notamment, il met en avant le rôle de la femme dans l’histoire des États-Unis, lui donnant alors une place qu’elle n’a que rarement dans le cinéma de cette époque.

C’est très visible dans le film Convoi de femmes (Westward the women) qu’est venue présenter Tonie Marshall au CNP Terreaux. Pour la réalisatrice française, le film est « jubilatoire et très humaniste ». Très enthousiaste, elle a tenu à partager son amour pour cette histoire qui est à l’origine une idée de Frank Capra, et qui véhicule « l’obsession qu’on peut toujours tous vivre ensemble, idée que l’on retrouve très souvent chez Capra. »

En tout cas, le film a fait l’unanimité dans la salle, oscillant entre comédie franchement drôle et drame devant lequel on retient son souffle. Chacun des personnages est admirablement travaillé, tout comme chaque plan.

Étrangement, le western devient ici un film de femmes, presque féministe. « Étrangement » car Wellman, surnommé Wild Bill, était reconnu pour être plutôt désagréable et pour mépriser les acteurs, et plus particulièrement les actrices, à cause du temps beaucoup trop long qu’elles mettaient à se préparer. Et pourtant, dans Convoi de femmes, ce sont elles les véritables héroïnes qui apprennent qu’elles ne peuvent parfois compter que sur elles-mêmes et qui font la vie dure aux préjugés machistes.

Femmes de tous horizons, de bonne famille ou filles de saloon, jeunes innocentes ou femmes fortes, elles réalisent que c’est en se serrant les coudes qu’elles parviendront à traverser ces terres hostiles mais aussi à se défendre face à certains hommes. La femme est ici celle qui décide, celle qui choisit son destin et non pas une petite chose soumise à l’homme. C’est ce qu’apprendra Buck Wyatt (superbe Robert Taylor), « le convoyeur », au fur et à mesure que les kilomètres défilent. Une vraie petite pépite.

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