Rencontres Henri Langlois 2011 : une édition sous le signe de la musique

Posté par redaction, le 5 décembre 2011

rihl poitiers 2011Le TAP (théâtre et auditorium de Poitiers) a redoublé d’efforts, à l’occasion de la 34e édition des rencontres Henri Langlois, pour offrir à son public un large choix de spectacles et d’évènements culturels en tous genres, aboutissant à un programme des plus riches.

Cette année, le Festival concentre une partie de ses activités autour de la musique de film. Ainsi, Karol Beffa, compositeur et pianiste récompensé en 2008 par la SACEM et l’Académie des Beaux-Arts, et Raphaël Imbert, saxophoniste et compositeur d’improvisation, animaient lors de la soirée d’ouverture deux ciné-concerts. L’opportunité pour les spectateurs de se replonger directement au cœur des années 30, et de (re)découvrir de grands classiques du cinéma muet comme Monte là-dessus, de 1923 avec Harold Lloyd, en profitant en live du travail d’improvisation des deux musiciens.

Plus tôt dans l’après-midi, Beffa et Imbert confiaient leurs inquiétudes quant à l’essoufflement de la pratique de la composition d’improvisation sur la BO des films contemporains, et la perdition d’une tradition pourtant indispensable pour préserver l’originalité et la diversité de la musique à l’écran : « En France, la relation à la musique est complètement mise de côté. On est très souvent confrontés dans les écoles de cinéma à une ignorance, un rejet, de cette histoire de la musique. C’est une pratique qui s’est perdue malheureusement.[…] Un bon film peut être gâché par sa musique, mais un mauvais film ne sera jamais sauvé par sa bande son. On peut même aimer un film pour sa musique et ne pas s’en rendre compte. »

Plus tard dans la semaine, la musique sera à nouveau à l’honneur lors de la traditionnelle leçon de cinéma, transformée en leçon de musique, et qui sera animée par le réalisateur Michel Hazanavicius et le compositeur Ludovic Bource, à propos de The artist. Après deux collaborations sur les OSS 117, les deux invités se sont retrouvés pour cet hommage au film muet qui se base justement sur la mise en abime de l’histoire de l’entrée du parlant dans le 7e art : du son, du bruit et de la parole au sein de la vie d’un « art »-iste qui ne vivait que de la réussite du muet.

Dans un genre très différent, la venue d’un autre invité d’honneur, Arturo Ripstein, grand scénariste et réalisateur mexicain, fait également beaucoup de bruit. En effet, ce dernier vient présenter en avant-première son dernier long métrage, Las Razones del Corazon (qui n’a pour le moment pas de distributeur en France). Dans le cadre d’une redécouverte du cinéma d’Amérique Latine, Ripstein sera présent pour accompagner plusieurs œuvres de sa très remarquable filmographie.

Parallèlement, le public poitevin pourra aussi, et surtout, découvrir les 40 films de la compétition de courts métrages. Certains réalisateurs, notamment Olga Tomenko pour Reaching Out to Mama, semblent déjà avoir fait bonne impression lors des premières projections du week-end. Une candidate sérieuse pour figurer dans le palmarès final ? Un peu tôt pour le dire... Mais quoi qu’il en soit, les 34e rencontres Henri Langlois ont, elles, d’ores et déjà gagné le prix de l’édition la plus prometteuse !

Yanne Yager

Melancholia, grand vainqueur des European Film Awards

Posté par vincy, le 5 décembre 2011

Les European Film Awards ont été décernés à Berlin samedi soir. Le cinéma du nord de l'Europe a été le grand vainqueur de l'année, et particulièrement le cinéma nordique puisque le meilleur film, la meilleure réalisatrice, la meilleure image, le meilleur décor et le prix de la meilleure carrière européenne dans le cinéma mondial ont été remis à des films ou personnalités danoises. Le cinéma anglais n'est pas en reste avec les deux prix d'interprétation, le prix du meilleur montage, le prix du public et un prix honorifique pour Stephen Frears.

Autant dire que le cinéma français est paradoxalement le grand perdant de l'année. Paradoxalement puisque le cinéma hexagonal ne s'est jamais aussi bien porté : dans les salles, des films d'auteur comme The Artist ou Polisse ont rencontré un large public ; dans les festivals puisque ces mêmes films ont récolté quelques uns des prix les plus convoités ; auprès des critiques internationaux où l'on constate que certains de ces films se retrouvent dans les listes des meilleurs films de l'année.

Les European Film Awards ont toujours du mal à s'installer médiatiquement. Mais en récompensant des films déjà oscarisés (Le discours d'un roi, In a Better World), ils ont un goût de réchauffé. Notons cependant qu'avec des prix pour Melancholia, We Need to Talk about Kevin et Le gamin au vélo, le Festival de Cannes garde encore la main sur le meilleur de la production européenne.

Meilleur film : Melancholia, Lars Von Trier, Danemark

Meilleur réalisateur : Susanne Bier pour In a Better World, Danemark

Meilleure actrice : Tilda Swinton dans We Need to Talk About Kevin, Royaume Uni

Meilleur acteur : Colin Firth dans Le discours d'un Roi, Royaume Uni

Meilleurs scénaristes : Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne pour Le Gamin au vélo, Belgique

Meilleure image : Manuel Alberto Claro pour Melancholia, Danemark

Meilleur montage : Tariq Anwar pour Le discours d'un Roi, Royaume Uni

Meilleur décor : Jette Lehmann pour Melancholia, Danemark

Meilleur compositeur : Ludovic Bource pour The Artist, France

Prix de la découverte : Adem (Oxygène) de Hans Van Nuffel, Belgique

Meilleur documentaire - Prix ARTE : Pina de Wim Wenders, Allemagne

Meilleur film d'animation : Chico & Rita de Tono Errando, Javier Mariscal & Fernando Trueba, Espagne

Meilleur court métrage : The Wholly Family de Terry Gilliam, Italie

Prix Eurimages de la coproduction européenne : Mariela Besuievsky (Balada triste, Tetro, Dans ses yeux), Espagne

Meilleure carrière européenne dans le cinéma mondial : Mads Mikkelsen, Danemark

Prix du public du meilleur film : Le discours d'un Roi, Tom Hooper, Royaume Uni

Prix honorifiques : pour l'ensemble de sa carrière, le cinéaste britannique Stephen Frears ; prix spécial, le comédien français Michel Piccoli

Rendez-vous avec le nouveau cinéma italien au Balzac

Posté par petsss, le 5 décembre 2011

Le cinéma Le Balzac accueillera cinq jours durant (9 au 13 décembre) la manifestation De Rome à Paris sur l’initiative de l’ANICA et de l’UNEFA. Une occasion de découvrir le nouveau visage du cinéma transalpin à travers une programmation éclectique de 12 longs métrages récents présentés par leurs réalisateurs, mais aussi par le biais d’une conférence d’ouverture « Rencontre entre le Cinéma Italien et le Cinéma Français » (vendredi 9 à 11h). Entrées libres dans la limite des places disponibles.

Programmation :
Quando La Notte (Quand la nuit) de Cristina Comencini
Ruggine (Rouille) de Daniele Gaglianone
Into Paradiso de Paola Randi
Taglionetto (Au plus profond de soi) de Federico Rizzo
Tatanka de Giuseppe Gagliardi
Nessuno Mi Può Giudicare (Personne ne peut me juger) de Massimiliano Bruno
Cuccioli - Il Codice Di Marco Polo (Le code Marco Polo)de Sergio Manfio
Sette Opere Di Misericordia (Les sept oeuvres de miséricorde) de Gianluca et Massimiliano De Serio
Maternity Blues de Fabrizio Cattani
Scialla! (Laisse tomber) de Francesco Bruni
Immaturi (Immatures) de Paolo Genovese
Figli Delle Stelle (Enfants des étoiles) de Lucio Pellegrini

Renseignements sur le site du Cinéma Le Balzac et le programme

Après James Franco, Allen Ginsberg incarné par Daniel Radcliffe ?

Posté par vincy, le 5 décembre 2011

Allan Ginsberg continue de séduire Hollywood. Mais deux films en moins de deux ans, n'est-ce pas trop? Daniel Radcliffe est pressenti pour incarner le héros de la "beat generation" dans Kill You Darlings. Le film sera réalisé par John Krokidas, qui travaille parallèlement à la version longue de son court Slo-Mo. Le rôle devait échoué à Jesse Eisenberg. Harry Potter aurait eu le dernier mot. Krodikas, ancien étudiant de la New York University, a déjà réalisé quelques courts métrages sélectionnés dans les festivals du monde entier. Pour entourer l'acteur britannique, Chris Evans et Ben Whishaw étaient pressentis pour interpréter Jack Kerouac et Lucien Carr. Le film sera produit par Christine Vachon.

Radcliffe devra affronter les comparaisons avec James Franco, qui a interprété le même personnage dans Howl, sélectionné à Sundance et Berlin en 2010. Le film sort dans les salles françaises le 1er février 2012.

Allen Ginsberg (1926-1997) est un poète américain, homosexuel, membre fondateur de la Beat Generation. Howl, un long poème en prose, fut en son temps un scandale littéraire et fut ainsi très rapidement condamné et retiré de la vente pour obscénité. Ginsberg a même été considéré par le FBI comme une menace pour la sécurité intérieure. Il était de tous les combats : avec les pacifistes contre la guerre du Viêtnam, luttant contre les discriminations sexuelles, aux côtés des communistes, vantant une spiritualité bouddhiste et hindouiste stimulée par les drogues. Son oeuvre a fortement influencé l'émergence des idées hippies (on lui attribue d'ailleurs le slogan Flower Power).

Autant dire qu'il s'agit d'un rôle sulfureux, bien loin du magicien de Poudlard, qui attend Radcliffe.