James Cameron réalise un exploit 20 000 lieues sous les mers

Posté par vincy, le 26 mars 2012

James Cameron aime les grands fonds autant que les exploits cinématographiques. Le plus aventurier des cinéastes hollywoodiens a commencé hier sa descente vers la zone la plus profonde de l'océan Pacifique, dans la fosse des Mariannes, découverte en 1875 (après la publication de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne), à 500 kms au sud-ouest de l'île américaine de Guam, entre le Japon et la Papouasie-Nouvelle Guinée. A bord d'un sous marin, dont le réalisateur avait co-dessiné les plans, il a frôlé le plus profond de la croûte terrestre, c'est-à-dire 11,2 kms au dessous du niveau de la mer, en atteignant 10 898 mètres de profondeur.

Cette expédition, le Deep Sea Challenge, pilotée par le National Geographic, réussie sans encombres, a duré cinq heures (dont 156 mn de descente et 70 mn de remontée).  Il s'agissait évidemment de ramener des images d'un monde encore mal connu des scientifiques. L'unique fois où le fond avait été atteint date de 1960 : il y a 52 ans, le lieutenant de la Navy américaine Don Walsh et l'océanographe suisse Jacques Piccard  avaient plongé et atteint la croûte terrestre mais n'avaient pu rester que 20 minutes dans un univers obscurci par la vase. Les moyens ont changé.

Cameron est devenu ainsi le premier homme à fouiller ces fonds en solitaire, et ce durant plusieurs heures. Il devait filmer la biologie marine autant que la géologie, les spécimens et leur environnement. Il était doté de caméras 3D et de puissants projecteurs.

Un documentaire (en 3D) sera diffusé en salles (notamment IMAX) et sur la chaîne TV du National Geographic (qui existe dans plusieurs pays, dont la France), en plus d'être publié dans le mensuel.

Le résultat sera intriguant tant d'un point de vue visuel que scientifique. Même si Cameron a tout de suite tempéré nos fantasmes : "je n'ai pas vu d'énormes méduses ou d'anémones comme dans la Fosse de la Nouvelle Bretagne (Îles Salomon)".

James Cameron s'est toujours passionné pour les fonds marins : Abyss en 1989, Titanic (indirectement) en 1997, Les fantômes du Titanic et Volcans des abysses (2003), Aliens of the Deep (2005)... Lors de sa conférence de presse ce matin, le cinéaste a confié : "Beaucoup me connaisse en tant que réalisateur, mais l'océan et son exploration ont toujours été le moteur le plus fort dans ma vie".

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Site internet de l'expédition

Cannes 2012 : les (nombreux) prétendants français

Posté par vincy, le 26 mars 2012

Cannes 2012. Chapitre 4 : les films qui pourraient venir sur la Croisette. On achève ce teasing avec les films français.

Au maximum, ils seront 4 en compétition : nul ne doute que les sélection parallèles iront piocher ailleurs. Il y a quand même quelques éléments pour faire le tri : ceux qui ont déjà été en compétition, comme Cantet, Assayas, Audiard, Giannolli, Miller, Ozon ou Resnais partent avec un peu plus d'avantages. De même on voit mal Depardon ne pas être, ad minima, hors-compétition.

Il est évident que certains affichent un casting qui mériterait le tapis rouge. On pense au Carax, qui mixe Eva Mendès, Kylie Minogue et Michel Piccoli! Mais Cannes aime aussi promouvoir des nouveaux auteurs, au style singulier : le tandem Delépine/Kervern a toutes ses chances. Tout est question d'équilibre.

Puisque c'est dans cette longue liste que les choix sont les plus cruels, nous ne nous avancerons pas. Même si le film de Jacques  Audiard semble désormais optionné (date de sortie avancée à mai, et en plus un jeudi). A l'inverse, le Resnais est prévu dans les salles en avril. Sauf si...

Avec une ancienne Palme d'or, des chouchous de la Croisette, des cinéastes de la nouvelle génération qui n'ont jamais monté les marches, la représentation française est en surnombre. Certains feront aussi le choix de Venise... Ozon avait ainsi refusé que Potiche soit en clôture de Cannes pour finalement aller sur la lagune italienne.

- Jean-Pierre Améris (L'homme qui rit, avec Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner et Marc-André Grondin)

- Alexandre Arcady (Ce que le jour doit à la nuit, avec Anne Parillaud, Vincent Perez et Anne Consigny)

- Olivier Assayas (Après mai, avec Lola Créton et Dolores Chaplin)

- Yvan Attal (Do not Disturb, avec François Cluzet)

- Jacques Audiard (De rouille et d'os, avec Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Bouli Lanners et Céline Sallette)

- Sandrine Bonnaire (J'enrage de mon absence, avec William Hurt, Alexandra Lamy et Augustin Legrand)

- Stéphane Brizé (Quelques heures de printemps, avec Vincent Lindon, Emmanuelle Seigner et Hélène Vincent)

- Laurent Cantet (Foxfire, avec Michelle Nolden, Ali Liebert, Tamara Hope et Matthew Deslippe)

- Léos Carax (Holly Motors, avec Eva Mendes, Kylie Minogue, Michel Piccoli, Denis Lavant et Edith Scob)

- Raymond Depardon et Claudine Nougaret (Journal de France, documentaire)

- Jacques Doillon (Un enfant de toi, avec Lou Doillon, Samuel Benchetrit et Malik Zidi)

- Valérie Donzelli (Main dans la main)

- Hélène Fillières (Les adorés, avec Laetitia Casta, Benoît Poelvoorde et Richard Bohringer)

- Xavier Giannoli (Superstar, avec Cécile de France, Mathieu Amalric et Kad Merad)

- Gustave Kervern et Benoît Delépine (Le grand soir, avec gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Barbet Schroeder, Yolande Moreau et Brigitte Fontaine)

- Marion Laine (Un singe sur l'épaule, avec Juliette Binoche, Edgar Ramirez et Romain Rondeau)

- Anne Le Ny (Cornouailles, avec Vanessa Paradis, Samuel le Bihan, Aurore Clément, Jonathan Zaccaï et Laurent Stocker)

- Patrice Leconte (Le magasin des suicides, animation)

- Noémie Lvovsky (Camille redouble, avec Mathieu Amalric, Jean-Pierre Léaud, Yolande Moreau, Anne Alvaro et Denis Podalydès)

- Claude Miller (Thérèse Desqueyroux, avec Audrey Tautou, Anaïs Demoustier et Gilles Lellouche)

- François Ozon (Dans la maison, avec Kristin Scott-Thomas, Emmanuelle Seigner et Frabrice Luchini)

- Bruno Podalydès (Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé, avec Denis Podalydès, Valérie Lemercier, Isabelle Candelier et Catherine Hiegel )

- Alain Resnais (Vous n'avez encore rien vu, avec Mathieu Amalric, Lambert Wilson, Michel Piccoli, Anne Consigny, Sabine Azéma et Pierre Arditi)

- Brigitte Rouän (Tu honoreras ta mère et ta mère, avec Nicole Garcia, Eric Caravaca, Gaspard Ulliel, Julie Gayet et Patrick Mille)

- Sylvie Verheyde (Confessions d'un enfant du siècle, avec Charlotte Gainsbourg, Pete Doherty, Lily Cole, et August Diehl)

Patricio Guzman à l’honneur au cinéma la clef

Posté par MpM, le 25 mars 2012

Du 28 mars au lundi 9 avril, le cinéma La Clef propose la première rétrospective française de l’œuvre du réalisateur documentariste chilien Patricio Guzmán, qui vit désormais en France.

C'est au milieu des années 70 que Patricio Guzman se fait connaître avec la trilogie documentaire La Bataille du Chili pour laquelle il collabore avec Chris Marker. Ce triptyque imposant fondera les bases de son cinéma, qui revient sans cesse sur l'histoire de son pays. Le cinéaste se caractérise d'ailleurs lui-même comme un "passeur de mémoire" ne cessant jamais d'interroger le passé et le présent pour mieux envisager l'avenir.

Au programme de la rétrospective, on pourra donc découvrir ses huit longs métrages (dont La Bataille du Chili, le documentaire sur Salvador Allende et son dernier film Nostalgie de la lumière), 5 moyens métrages et 5 courts qui complètent Nostalgie de la Lumière. Par ailleurs, deux longs métrages documentaires qui s'inscrivent en parallèle de son oeuvre seront également présentés : Aracana de Cristobal Vicente (Chili) et Les fantômes de Victoria de Ronnie Ramirez (Belgique/Chili).

A l'issue des séances, le public aura l'occasion de débattre avec Patricio Guzman lui-même, ainsi qu'avec des spécialistes de l'histoire contemporaine du Chili et des représentants d'associations chiliennes.

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Du mercredi 28 mars au lundi 9 avril 2012
Cinéma La Clef
34 rue Daubenton
75005 Paris
Programme et horaires sur le site du cinéma.

Cannes 2012 : les prétendants européens

Posté par vincy, le 25 mars 2012

Cannes 2012. Chapitre 3 : les films qui pourraient venir sur la Croisette. On poursuit avec les films européens (y compris russes).

Parmi les grands noms du continent qui sont attendus pour le prochain festival de Cannes, on notre trois Palme d'or, des jeunes talents et de nombreux cinéastes venus de l'Est. Mais certains de ces films peuvent ne pas être prêts. Deux inconnues : des cinéastes très connus, mais défunts, peuvent chambouler le programme : L'altro mare, avec Toni Servillo, de Théo Angelopoulos ou celui de Raoul Ruiz. Des oeuvres posthumes, pas forcément achevées, où le réalisateur a été remplacé. Traditionnellement, le cinéma allemand et espagnol est sous représenté à Cannes. Mais cette année, le Festival pourrait aussi compensé avec des cinématographies en difficulté : Grèce, Portugal, Roumanie, ...

Enfin, si on imagine mal Nicolas Winding Refn (Drive) finir son nouveau film (Only God Forgives) dans les temps, il se pourrait qu'il soit tout de même présent à Cannes pour d'autres raisons.

- Marco Bellocchio (La bella addormentata, avec Isabelle Huppert, et Toni Servillo)

- Bernardo Bertolucci (Moi et toi 3D, avec Tea Falco et Jacopo Olmo Antinori)

- Stephen Frears (Lady Vegas, avec Bruce Willis, Rebecca Hall, Catherine Zeta Jones et Vince Vaughn. Déjà présenté à Sundance, il peut aller à Un certain regard).

- Matteo Garrone (Big House, avec Claudia Gerini)

- Teona Grenade (Dzma)

- Aleksei German (Il est difficile d'être un Dieu, avec Leonid Yarmolnik)

- Michael Haneke (Amour, avec Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva)

- Ilya Khrzhanovskiy (Dau, avec Teodor Kurentzis)

- Joachim Lafosse (Aimer à perdre la raison, avec Tahar Rahim, Niels Arestrup et Emilie Dequenne)

- Ken Loach (The Angels' Share, avec Roger Allam et John Henshaw)

- Sergei Loznitsa (In the Fog)

- Cristian Mungiu (Beyond the Hills, avec Cosmina Stratan et Cristina Flutur)

- Manoel de Oliveira (Gebo et l'ombre, avec Claudia Cardinale, Jeanne Moreau et Michael Lonsdale)

- György Palfi (Final Cut. Ladies & Gentlemen, film montage)

- Jaime Rosales (Rêve et silence)

- Raoul Ruiz et Valeria Sarmiento (As Linhas de Torres, avec Catherine Deneuve, John Malkovich, Isabelle Huppert, Mathieu Amalric,Marisa Paredes, Chiara Mastroianni, Vincent Perez et Malvil Poupaud)

- Ulrich Seidl (Paradise, avec Maria Hofstätter et Margarete Tiesel)

Cinéma, livre, musique unis pour la présidentielle : décryptage

Posté par vincy, le 24 mars 2012

On pourrait regretter que le jeu vidéo n'ait pas été inclus dans la boucle. Mais reconnaissons, pour une fois, que l'unité affichée par les trois grands piliers de la Culture (hors spectacle vivant et patrimoine), le Cinéma, la Musique et le Livre, est suffisamment rare pour être soulignée.

Ainsi les organisations du cinéma et de l'audiovisuel - ARP, SACD et Scam - de la musique - SNP, Upfi - et du livre - SNE, SGDL-, se sont unies aux plateformes de diffusion - FilmoTV, Dailymotion, Libsum -  pour promouvoir une offre légale culturelle numérique accessible, riche et attractive et la défendre auprès des candidats à l'élection présidentielle.

Ils se sont réunis hier au siège de l'ARP, le Cinéma des cinéastes, à Paris. C'est la première fois que les représentants des principaux "corps intermédiaires" de la profession signent un communiqué commun.

L'après Hadopi en question

Il y a plusieurs raisons à cela : Hadopi est considéré comme un semi-échec (coûteux, impact difficilement quantifiable, ...), le numérique s'ancre de plus en plus dans les habitudes de consommation du citoyen (et on n'a toujours pas prouvé que le piratage était néfaste culturellement), l'accès légal aux oeuvres culturelles reste confus et complexe... Sans oublier qu'une grande partie de cet accès passe par des plateformes étrangères (iTunes d'Apple ou bientôt Netflix).

L'autre raison, plus pragmatique, est la différence de points de vue des dix candidats à l'élection présidentielle. Si l'on prend le comparatif des programmes effectués par Le Monde (pas forcément exhaustif mais factuel), voici les propositions des candidats (par ordre alphabétique) :

- Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : Films, disques, reportages en accès libre sur internet avec un service public associé.
- François Bayrou (Modem) : Abrogation de la loi Hadopi et développement d'une offre de téléchargement légal.
- Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) : Abrogation des lois Dadvsi et Hadopi ; Taxe de 2€ par mois et par abonnement sur les fournisseurs d’accès à Internet ; Possibilité pour les artistes de s’organiser en auto-producteurs ou en coopératives pour diffuser leurs oeuvres, avec une subvention fournie à des individus, non à des structures ; Etablir une plateforme de téléchargement publique ; Accroître les moyens juridiques sur la protection des données personnelles ; Lancer une stratégie du logiciel libre.
- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) : Abrogation de la loi Hadopi pour une licence globale.
- François Hollande (Parti Socialiste et Parti Radical de Gauche) : Remplacement d'Hadopi par "une loi qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux œuvres par internet facilité et sécurisé ; Couverture de 100 % du territoire en très haut débit d'ici à 2022 (voir aussi « Réconcilier les internautes et le monde de la culture » par Fleur Pellerin et Aurélie Filippetti et « La loi Hadopi doit être repensée » par François Hollande).
- Eva Joly (Europe Ecologie - Les Verts) : Abrogation de la loi Hadopi et légalisation du partage non marchand ; Instauration d'une contribution de l'offre d'un milliard d'euros (internautes et fournisseurs d'accès à internet) pour soutenir la création.
- Marine Le Pen (Front National) : Abrogation de la loi Hadopi pour une licence globale.
- Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) : Abrogation de la loi Hadopi et création d'une plateforme publique de téléchargement ; Engagement d'une concertation en vue de garantir le respect des droits des artistes, auteurs et interprètes grâce à une mise à contribution des fournisseurs d’accès, des opérateurs de télécommunications et du marché publicitaire.
- Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) : Abrogation de la loi Hadopi pour une licence "égale" (maintient de l'exception pour copie privée des internautes et protection de la rémunération des artistes et techniciens), financée par une taxe sur le chiffre d'affaire des majors, des opérateurs de télécoms, des fabricants de matériel informatique.
- Nicolas Sarkozy (Union pour un Mouvement populaire) : Maintien d'Hadopi (mais évolution possible), et couverture de 100 % du territoire en très haut débit d'ici à 2020. Création de taxes et impôts propres à Internet (notamment une taxe sur la publicité en ligne et l'assujettissement à l'impôt sur les sociétés - quitte, dans ce dernier cas, à renégocier certaines de nos conventions fiscales) ; possibilité d’organiser des raids équivalents à ceux du FBI contre Megaupload.

A la lecture des propositions, on constate qu'hormis le Président-candidat qui a créé Hadopi, tous veulent soit l'abroger ou la remplacer. Les différences, qui ne démontrent pas un clivage gauche/droite sur ce sujet là, sont davantage dans la manière d'envisager la rémunération des auteurs (licence globale, ...) ou la diffusion des oeuvres.

Enjeu culturel et industriel

Les organisations culturelles qui se sont réunies expliquent leur motivation : "L’enjeu est à la fois culturel – faciliter l’accès légal aux œuvres dans toute leur diversité – et industriel – encourager le développement des plateformes françaises et européennes de diffusion numérique capables de concurrencer les géants américains de l’Internet. Il implique que ces offres puissent se développer hors de la présence et de la concurrence massive des offres de téléchargement et de streaming illégales."

En 6 points, elles expliquent que la concurrence déloyale (téléchargement et streaming illégaux, contournement des règles fiscales nationales par les géants américains de l'Internet) menacent l'offre (et la diversité) culturelle française. Elles s'accordent qu'il faut dépasser les débats "stériles" de l'Hadopi, qui ont opposé les créateurs à leur public. On peut être en désaccord sur le fait que cette union d'organisations représentatives estiment qu'Hadopi est pédagogique et "non répressive" (sic, que dire alors de sanctions malgré tout radicale non validées par un juge?).

Les 6 points ont la vertu de poser le problème rationnellement. Et reconnaissons qu'aucun des candidats ne réponds à tous les points, ou, pire, quand ils y répondent, c'est parfois à côté de la plaque. On privilégie la taxation nationale au détriment d'une harmonisation européenne, ou on augmente la TVA sur les biens culturels quand leur consommation est déjà en baisse (livre, musique).
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Cannes 2012 : les prétendants asiatiques, océaniens et africains

Posté par vincy, le 24 mars 2012

Cannes 2012. Chapitre 2 : les films qui pourraient venir sur la Croisette. L'Asie-Océanie-Afrique pour continuer.

Certes, il restera l'inconnue Wong Kar-wai jusqu'au bout : celui qu'on espère mais qu'on n'attend plus. Cela fait plus de deux ans que son film est en post-production...

Tous les autres grands maîtres du cinéma asiatique sont là, y compris une ancienne Palme d'or et un Goncourt. Nombreux sont ceux qui ont tourné à l'étranger. Et puis il y a les fidèles ou les boulimiques qui peuvent s'inviter comme Johnnie To (un film en tournage, un autre tout juste sorti dans les salles chinoises).

- Chan-wook Park (Stocker, avec Mia Wasikowska, Nicole Kidman et Dermot Mulroney)

- Lu Chuan (The Last Supper, avec Ye Liu et Daniel Wu)

- Ibrahim El-Batout (Winter of Discontent)

- Eytan Fox (Ha-Sippur Shel Yossi)

- Bahman Ghobadi (Rhinos Season, avec Monica Bellucci)

- John Hillcoat (The Wettest County, avec Tom Hardy, Gary Oldman, Jessica Chastain, Shia LaBeouf, Guy Pearce et Mia Wasikowska)

- Mamoru Hosoda (The Wolf Children Ame and Yuki, animation)

- Wong Kar-wai (The Grandmasters, avec Tony Leung Chiu Wai, Ziyi Zhang et Chen Chang)

- Abbas Kiarostami (The End, avec Ryo Kase)

- Takeshi Kitano (Anata e)

- Yousry Nasrallah (Après la bataille)

- Atiq Rahimi (Pierre de patience, avec Golshifteh Farahani)

- Hong Sang-soo (In Another Country, avec Isabelle Huppert)

- Im Sang-soo (Taste of Money)

- Cate Shortland (Lore, avec Saskia Rosendahl)

- Moussa Touré (La pirogue, avec Souleymane Seye NDiaye)

- Kôji Wakamatsu (Mishima, A Life in Four Chapter)

- Lou Ye (Mistery, avec Hao Lei et Qin Hao)

L’instant Court : Week-end, réalisé par Andrew Haigh

Posté par kristofy, le 23 mars 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip Time to dance avec l’acteur Jake Gyllenhaal, voici l’instant Court n° 71.

A l’automne dernier, le 22e Festival du film britannique de Dinard avait présenté en compétition le film Week-end qui y a d'ailleurs reçu la mention spéciale "La règle du jeu" décerné par un jury d'exploitants de salles.

Week-end sort enfin sur nos écrans ce mercredi 28 mars, et c’est le coup de cœur d'Ecran Noir parmi les (nombreuses) nouveautés à l’affiche la semaine prochaine.

Avant de découvrir dans quelques jours l'interview intégrale de son réalisateur, Andrew Haigh, voici une bande-annonce du film accompagnée des premières réactions du cinéaste lors de sa venue à Dinard.

Ecran Noir : Week-end est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes qui s’aiment, mais il s’agit de deux hommes. Dans quelle mesure est-ce difficile de trouver des financiers et des acteurs prêts à s'investir dans ce type de projet ?

Andrew Haigh : Il est vrai que ça n’a pas été facile, ça a été même un peu difficile justement parce le sujet était une histoire d’amour entre deux hommes. Quand vous démarchez les gens avec ce genre de projet en expliquant qu’on veut le faire avec une certaine authenticité, on ressent de leur part comme une anxiété. Les interrogations qui arrivent sont du genre "quel va être le genre de public de ce film ?", et donc ça a été dur de réunir des fonds. Au début les gens ont un peu peur de s’engager sur un film comme ça, on a eu beaucoup de ‘non’ et de ‘peut-être’ comme réponses avant qu’on nous dise ‘oui’. Trouver des acteurs a été beaucoup plus simple en fait. On leur a simplement envoyé le scénario donc ils savaient ce qu’il en était, et les comédiens qui sont venus aux auditions étaient motivés. Trouver des financements et des distributeurs pour sortir le film a pris un peu de temps et la raison est la suivante : un film sur des homosexuels ne fait pas venir beaucoup de spectateurs.

EN : Quelles ont été les premières réactions autour du film ?

AH : Le film est sorti aux Etats-Unis durant l’été 2011, ensuite était prévue la sortie en Angleterre pour novembre, décembre pour l’Allemagne, mars pour la France. C’est un peu bizarre que le film ne soit pas sorti en premier dans notre pays l’Angleterre, en fait il est d’abord sorti aux Etats-Unis car le film avait été vu et remarqué dans des festivals et on a eu vite des propositions pour sa distribution, ce qui est plutôt bon signe. On a eu de très bonnes critiques. Pour un film à petit budget, on a eu la chance d’avoir eu une sortie dans une cinquantaine de villes américaines environ avec un très bon accueil, c’est mieux que ce qu’on aurait pensé.

EN : Dans le film, on remarque que les hétéros parlent facilement de leurs expériences sexuelles en public mais pas les gays. Pourquoi se sentent-ils gêné de le faire eux aussi ?

AH : C’est quelque chose de bizarre, aujourd’hui en 2011 on pourrait penser que les mentalités ont évolué sur ces questions d’identités sexuelles, mais en fait pas assez. Les choses ont certes changé par rapport à l’acceptation et l’intégration des différences et c’est vraiment mieux. Toutefois, dans un bar avec plein de monde, une personne ne se sent toujours pas à l’aise pour raconter une rencontre homosexuelle, tandis que les autres gens en majorité hétéros le font sans aucun problème de leur côté. Une personne homosexuelle ressent comme une pression sociale avec un poids du passé où il y avait discrimination, même si les personnes qui vous entourent sont très ouvertes d’esprit. Le film évoque d’ailleurs cette difficulté de se confier, même à des amis.

EN : Qu’est ce qui était le plus difficile à tourner entre les scène de sexe et celle de tendresse ?

AH : Ce sont les scènes de tendresse entre les deux personnages qui ont été les plus délicates. En fait, les scènes de sexe ont été assez faciles à faire, ce qu’on filmait restait plutôt soft, les acteurs le font et voila. Là, il s’agit surtout de savoir où placer la caméra et de comment cadrer. Pour les scènes de tendresse entre les deux hommes, il y avait beaucoup de dialogues et en plus des émotions à jouer. Ce sont ces différentes émotions qu’il faut obtenir de la manière la plus juste.

EN : Un des personnages note que la norme hétéro est partout à la télévision, dans les livres, dans les publicités, dans les films... Week-end veut-il aller à l’encontre de cette situation ?

AH : De manière très modeste, peut-être, il s’agit d’amener un peu d’homosexualité dans un environnement très hétérosexuel. C’est très bien de raconter des histoires où un prince rencontre une princesse, mais on peut aussi raconter une histoire où un prince rencontre un prince. Les choses mettent beaucoup de temps à évoluer, des dizaines d’années. Il faudrait que plus de gens s’engagent à raconter des histoires différentes.

Crédit photo : image modifiée d’après un extrait du film Week-End et portrait de Andrew Haigh à Dinard par kristofy

Le biopic sur Yves Montand en « work in progress »

Posté par vincy, le 23 mars 2012

Le Film français a confirmé aujourd'hui que Jean-Louis Livi produira bien un "biopic" sur Yves Montand. Le scénario définitif ne sera pas prêt avant 2 mois (juste à temps pour le marché du film de Cannes) mais le réalisateur est déjà choisi : Christophe Ruggia (Le gone du Chaâba, Dans la tourmente).

Avec un budget de 13 millions d'euros, le producteur a du déjà réduire ses ambitions : à l'origine, le film devait être un dyptique. L'histoire débutera en Italie dans les années 20 et s'achèvera en 1981, lors du concert de Montand au Metropolitan de New York, soit dix ans avant sa mort et quatre ans avec celle de Signoret. Le scénario s'articulera autour les femmes qui entouraient l'acteur-chanteur-militant (la mère, la soeur, Edith Piaf, Marilyn Monroe et Simone Signoret) mais il explorera également les rapports avec son frère, Julien.

Cela fait trois ans que Livi, neveu d'Yves Montand, travaille sur ce projet. Le film pourrait se tourner début 2013 pour une sortie prévue en 2014. Le scénario, écrit par le réalisateur, Pierre Trividic, et Patrick Rotman s'inspire du documentaire de Rotman, Ivo Livi, dit Yves Montand, diffusé en novembre dernier (et joli succès à l'audimat).

Yves Montand sera incarné par Thierry Neuvic (l'amant de Cécile de France dans Au-delà de Clint Eastwood) et Simone Signoret par Céline Salette (L'apollonide). Livi cherche une star hollywoodienne, comme Naomi Watts ou Scarlett Johansson, pour incarner Marilyn.

Cannes 2012 : les prétendants américains (nord et sud)

Posté par vincy, le 23 mars 2012

Cannes 2012. Chapitre 1 : les films qui pourraient venir sur la Croisette. Les Amériques pour commencer.

C'est le continent qui a le plus de sélectionnables quasi certains, avec notamment le film d'ouverture mais aussi la présence de Salles, Cronenberg et Dolan déjà dans les starting blocks. Malick demeure une incertitude fidèle à sa réputation. Et Quentin Tarantino ne semble pas avoir fini son film, Django Unchained. Même si on en rêve, Steven Spielberg ne prendra certainement pas le risque de présenter son Lincoln à l'occasion de ses 40 ans de carrière. La nouvelle génération est cependant très présente au profit des habitués. Certains seront sans doute promus en compétition, et tous ceux de Sundance peuvent espérer une belle place à Un certain regard.

Parmi les blockbusters (hors compétition), The Dictator, Men In Black III, Snow White and the Huntsman, Prometheus, Brave et L'âge de glace IV font figure d'événements éventuels.

- Wes Anderson (Moonrise Kingdom, avec Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray et Tilda Swinton), confirmé en film d'ouverture

- Paul Thomas Anderson (The Master, avec Amy Adams, Joaquin Pheonix, Philip Seymour Hoffman et Laura Dern)

- Derek Cianfrance (The Place Beyond the Plains, avec Ryan Gosling, Bradley Cooper et Eva Mendes)

- David Cronenberg (Cosmopolis, avec Robert Pattinson, Samantha Morton, Juliette Binoche et Paul Giamatti)

- Lee Daniels (The Paperboy, avec Zac Efron, John Cusack, Nicole Kidman et Matthew McConaughey)

- Xavier Dolan (Laurence Anyways, avec Nathalie Baye, Melvil Poupaud et Yves Jacques)

- Andrew Dominik (Killing Them Softly, avec Brad Pitt, James Gandolfini,  et Sam Shepard)

- Amat Escalante (Heli)

- Michel Gondry (The We and the I)

- James Gray (Lowlife, avec Jeremy Renner, Marion Cotillard et Joaquin Phoenix)

- Pablo Larrain (No, avec Gael Garcia Bernal)

- Ben Lewin (The Surrogate, avec Helen Hunt, John Hawkes et William H. Macy)

- Terrence Malick (film encore sans titre, avec Rachel McAdams, Rachel Weisz, Ben Affleck et Javier Berdem)

- Jeff Nichols (Mud, avec Reese Witherspoon, Matthew McConaughey, Michael Shannon et Sam Shepard)

- Carlos Reygadas (Post tenebras lux)

- David O. Russell (The Silver Linings Playbook, avec Jennifer Lawrence, Robert de Niro, Bradley Cooper et Chris Tucker)

- Walter Salles (Sur la route, avec Sam Riley, Garrett Hedlund, Kristen Stewart, Viggo Mortensen, Amy Adams et Alice Braga)

- Steven Soderbergh (Magic Mike, avec Channing Tatum, Matthew McConaughey, Alex Pettyfer et Matt Bomer)

- Olivier Stone (Savages, avec Taylor Kitsch, Emile Hitrsch et Blake Lively)

- Pablo Trapero (Elefante blanco, avec Jérémie Renier, Ricardo Darin et Martina Gusman)

- Robert B. Weide (Woody Allen : A documentary)

- Benh Zeitlin (Beasts of the Southern Wild)

Valéria Bruni-Tedeschi déballe ses histoires de famille

Posté par vincy, le 22 mars 2012

Il y a moins d'un mois, Valéria Bruni-Tedeschi a donné le premier clap de son troisième film, Un château en Italie. Un film très autobiographique, co-écrit avec Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy. Le tournage se poursuivra cet été.

Produit par SBS prodictions, et ARTE France Cinéma, Un château en Italie s'inspire en effet de l'histoire de la famille de la réalisatrice (et donc de celle de sa soeur, Carla Bruni-Sarkozy). Il s'agit de la vie d’une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne exilée en France pendant les années de plomb pour fuir les Brigades rouges italiennes.

Valéria Bruni-Tedeschi sera aussi devant la caméra, aux côtés de sa propre mère, Marisa Borini, de son compagnon (s'ils sont toujours ensemble) Louis Garrel, mais aussi de Xavier Beauvois (réalisateur de Des hommes et des Dieux), Céline Sallette (L'Apollonide) et André Wilms (Le Havre)

L'actrice a déjà réalisé Il est plus facile pour un Chameau… (prix Louis Delluc du meilleur premier film en 2003) et Actrices (Prix spécial du jury Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2007).