Cannes 2012 : Thierry Frémaux revient sur les deux polémiques de cette 65e édition

Posté par MpM, le 7 juin 2012, dans Cannes, Festivals.

Il y a d'abord eu la polémique sur l'absence de femmes en compétition officielle (actus du 12 mai et du 6 juin). Puis celle sur le palmarès : quatre des six films primés par le jury de Nanni Moretti sont distribués par Le Pacte, son propre distributeur (actu du 3 juin). Alors, après avoir réagi sur son compte twitter, Thierry Frémaux a accepté de répondre aux questions de notre confrère du Monde, Aureliano Tonet, pour tenter de mettre définitivement un terme aux procès d'intention et suspicions.

Concernant la place des femmes à Cannes et dans le monde du cinéma en général, Thierry Frémaux réaffirme son attachement à la parité et reconnait que la question est parfaitement légitime. "Mais accuser le Festival ne mène à rien", assure-t-il. "La preuve : Cannes terminé, le problème est-il résolu ? Nous n'instaurerons rien qui empêchera la seule chose qu'on attend de nous : produire la meilleure sélection possible et dire le cinéma qui vient." Avant de citer Yourcenar ("On ne crée pas avec son sexe") et de rappeler que "la discrimination positive, les quotas, c'est en amont de Cannes qu'il faut le tenter". Il plaisante également sur le reproche qui lui est fait de ne choisir que des femmes pour l'affiche du Festival : "C'est le paradoxe de cette affaire : (...) il va nous falloir mettre un homme-objet !" (Juliette Binoche et Faye Dunaway - implicitement renvoyées au statut de "femmes-objet", donc ? - apprécieront).

Pour ce qui est du palmarès, on sent poindre un certain agacement. Peut-être parce que les accusations de corruption reviennent année après année... "Tout questionnement est naturel mais pas la controverse idiote", assène-t-il avant de rappeler que les neuf jurés ont une voix chacun, président compris, et que le scrutin se fait à deux tours, suivant des règles précises. "Aucune manipulation possible", assure le délégué général, ironisant : "Quatre jurés se laisseraient corrompre sous nos yeux par le président pour former une majorité destinée à offrir secrètement cinq prix à un distributeur français ? Cinq prix mais pas la Palme d'or ? Avec les fortes personnalités qui composaient le jury de cette année ? Et alors qu'aucun prix n'a été décerné à l'unanimité ? Je vous laisse conclure."

En l'occurrence, on se contentera de réaffirmer ce que l'on a déjà écrit ici : le palmarès n'est pas parole d'évangile. Au final, rien n'empêche le public (bien au contraire) d'aller voir ailleurs, et de se tourner notamment vers les films préférés par les critiques ou les festivaliers, histoire de se faire sa propre opinion sur la sélection, le palmarès, et même la controverse.

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