Les députés votent la baisse de la TVA sur les tickets de cinéma

Posté par vincy, le 18 octobre 2013

TVA Cinéma 5,5%L’Assemblée nationale a voté hier la baisse de la TVA sur les tickets de cinéma. La taux appliqué (7%) depuis avril 2012 sera réduit à 5,5% à partir du 1er janvier 2014. Aurélie Filippetti avait d'ailleurs confirmé cette baisse du taux de TVA en septembre, mais à l'époque, tout le monde pensait que ce taux réduit serait de 5%.

Car les députés ont également décidé de maintenir le taux réduit de TVA à 5,5% au lieu de le baisser à 5% comme l'avait prévu le gouvernement en décembre 2012.

Cependant c'est une victoire pour les exploitants, les distributeurs et les producteurs. Lorsque le gouvernement avait décidé de modifier les taux de TVA (5%, 10% et 20%), les tickets de cinéma étaient dans la catégorie des produits taxés à 10%, ce qui avait suscité la colère de la profession. Le député Patrick Bloche, président de la commission des affaires culturelles, a eu gain de cause. «Le cinéma soit traité comme le livre et le spectacle vivant» avait-il justifié, deux secteurs culturels taxés à 5,5% depuis janvier 2013.

La mesure coûtera 60 millions d'euros au budget de l'Etat, mais une majoration des tickets de cinéma aurait sans doute, comme en Espagne, impacté sur le nombre de spectateurs dans les salles (ce qui aurait réduit d'autant les rentrées fiscales).

A cela s'ajoute un autre argument de bon sens, en plein conflit avec la Commission européenne qui négocie un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Le député socialiste Pierre-Alain Muet l'a résumé en une phrase : «Si le cinéma n’était pas traité comme le livre et le spectacle vivant, alors l’Europe pourrait être tentée de le considérer comme ne le faisant pas partie de l’exception culturelle?»

Reste à savoir si cette baisse de 1,5 points du taux de TVA se traduira sur le prix du ticket de cinéma, autrement dit si le consommateur sortira gagnant de cette décision.

Lumière 2013, Jour 2 : Quentin Tarantino fait son show avec High School Confidential!

Posté par Morgane, le 17 octobre 2013

Quentin Tarantino et Thierry Frémaux © Morgane Postaire

Institut Lumière, mercredi 19h30, la salle est comble pour cette troisième soirée du Festival Lumière. La projection de High School Confidential! (Jeunesse droguée en français) dans le cadre de "a personal journey through cinema by Quentin Tarantino" ne va pas tarder. Mais avant, petite surprise... Quentin Tarantino est là en personne pour venir présenter ce film. C'est d'ailleurs sa bobine personnelle qui va être utilisée pour la projection! Véritable showman, il arrive en très grande forme et nous explique d'emblée que ce film est un de ceux qui l'a beaucoup marqué et influencé. Il a vu High School Confidential! un samedi soir à Los Angeles alors qu'il avait 12 ans et c'est avec ce film qu'il a réalisé qu'il fallait porter une grande attention aux dialogues (un grand merci du coup car on est rarement déçu par les dialogues des films de Tarantino).

high school confidentialLe film de Jack Arnold est sorti en 1958. "Aussi fou et bizarre que ce film peut être il s'inspire d'une histoire vraie!" nous raconte-t-il. Il confie aussi que c'est ce film qui lui a inspiré les longs monologues dans ses films...

On y voit John Barrymore soliloquer longuement sur la conquête de l'Amérique par Christophe Colomb, présentée comme s'il s'agissait d'une véritable histoire de drogue. On y retrouve aussi Russ Tamblyn (Tony Baker, le héros) qui est un des personnages les plus désagréables et les plus antisociaux du cinéma.

On peut aussi y voir Mamie Van Doren qui, nous dit-il hilare, être "une version bon marché de Jayne Mansfield qui elle-même est une version bon marché de Marylin Monroe". Il y a aussi Jackie Coogan dans le rôle de M.A. qui, 37 ans plus tôt tenait celui du gamin dans Le Kid de Chaplin. Charles Chaplin Jr (le fils de) est également dans le film. And last but not least, le film s'ouvre avec une superbe scène avec le pianiste qui jouait debout, Jerry Lee Lewis "himself".

Sur ce, presqu'en hurlant, Tarantino s'écrie "and now, it's time to get Lyon rocking with High School Confidential!". Paroles suivies immédiatement par les notes de musique endiablées de Jerry Lee Lewis. Quel plaisir d'entendre le rire de Quentin Tarantino lors des dialogues assez percutants de ce film osé pour l'époque!

Le film vaut vraiment le détour. Dialogues hauts en couleur pour cette oeuvre  noir et blanc sur la jeunesse droguée d'un lycée de Los Angeles. Mary Jane, courses de voitures, caïds du lycée, tout y est. La fin elle-même surprend mais je n'en dirai pas plus... Un film certainement quelque peu oublié aujourd'hui mais qui vaut la peine d'être découvert.

Première et Pariscope mis en vente par Lagardère

Posté par vincy, le 17 octobre 2013

Le groupe Lagardère va mettre en vente dix titres de presse magazine dont l'ancestral Première et l'autrefois très utile Pariscope. Les versions internet de ces deux titres ne sont pas concernées. Seuls les magazines "imprimés sur papier" sont cédés.

Ces cessions (qui incluent aussi le dynamique Psychologies) ont pour objectif de réorganiser l'activité presse de sa filiale Lagardère Active autour de ses marques phare (Elle), selon source proche du dossier.

Au cours d'un comité d'entreprise réuni jeudi matin, la direction a annoncé son intention de céder ces titres.

La presse cinéma va décidément mal. Après la cession par le groupe Le Monde des Cahiers du cinéma et les turbulences traversées par Studio Ciné Live au sein du groupe Roularta, Première et Pariscope rejoignent la liste des titres en difficulté. C'est peu étonnant pour Pariscope, qui subit de plein fouet la concurrence d'Internet (notamment sur les smartphone). Pour Première, qui a changé plusieurs fois de ligne éditoriale (jusqu'à faire de l'actu people sur son site web), c'est plus inquiétant.

Première a été créé en 1976 par Jean-Pierre Frimbois et Marc Esposito (qui plus tard créera Studio Magazine). Le mensuel est tiré à 194 000 exemplaires (contre 258 000 en 2007) tandis que le site web décline également (8 millions de visites en septembre 2013 contre 13,6 millions en octobre 2012).

Quant à Pariscope, il fut fondé en 1965. Tiré à plus de 106 000 exemplaires en 2007, l'hebdomadaire n'est désormais imprimé qu'à 66 000 exemplaires.

Une charte pour l’égalité hommes-femmes dans le secteur du cinéma

Posté par MpM, le 16 octobre 2013

A l'initiative de l'association Le deuxième regard (réseau de professionnels du cinéma qui lutte contre les stéréotypes, et questionne notamment la question de la place des femmes dans le cinéma), Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes ont signé le 10 octobre dernier une charte en faveur de l'égalité hommes-femmes dans le secteur du cinéma.

Elles rejoignent le CNC et Arte France qui se sont eux-aussi engagés à encourager et favoriser le rayonnement des femmes dans un secteur encore trop souvent marqué par un profond déséquilibre entre les sexes.

La charte détaille cinq types d'actions destinés à rectifier ce déséquilibre :

- "sexuer" les outils statistiques afin de mieux cerner les problématiques en présence et de participer à une réflexion commune sur la place des femmes dans le cinéma ;
- favoriser la représentation proportionnelle des femmes et des hommes dans les instances de décision ;
- stimuler la création cinématographique en encourageant les projets qui subvertissent les représentations traditionnelles des femmes et des hommes ;
- sensibiliser les équipes aux questions de parité en luttant notamment contre les stéréotypes ;
- appliquer l’égalité salariale.

Des engagements qui s'inscrivent dans l'action d'Aurélie Filippetti qui, depuis son arrivée au ministère de la Culture, a fait de l'égalité hommes-femmes dans la culture l'une de ses préoccupations majeures. La ministre a notamment défini quatre grandes directives en faveur de la parité parmi lesquelles la mise en place d’un « observatoire de l’égalité » sur les nominations, rémunérations, programmations et accès aux moyens de production, le développement d'une politique incitative et la lutte contre les stéréotypes.

Le sujet n'en demeure pas moins sensible et complexe, propice à pas mal de malentendus, notamment de la part des professionnels qui craignent une entrave à leur liberté de programmation, ou une main mise sur leurs choix artistiques. On imagine mal des quotas imposés au Festival de Cannes pour présenter en compétition officielle plus de films réalisés par des femmes, par exemple...

D'où la nécessité de trouver un vrai équilibre entre politique volontariste et liberté de création. Mais peut-être est-ce là la chance du secteur, qui a tout à inventer pour permettre aux professionnels, hommes et femmes, d'avancer main dans la main vers leur but commun : le cinéma.

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Lire la charte dans son intégralité

Un film, une ville : Jérusalem

Posté par vincy, le 16 octobre 2013

Jérusalem à la Géode

Le documentaire IMAX de Daniel Ferguson, Jerusalem, sort aujourd'hui à la Géode (Paris). Très consensuel, de sorte à ne fâcher aucune des trois religions, il est représenté par trois jeunes filles jolies et innocentes - Revital, Farah et Nadia, respectivement juive, musulmane et chrétienne - (jusqu'au plan ultime où l'on rêve d'une réconciliation). Le film raconte à la fois l'histoire de la cité (la partie la plus intéressante, de son aspect archéologique à son angle patrimonial) et la coexistence des trois communautés religieuses (quid des athées?), sous leur aspect le plus positif (la partie la plus naïve). Dans le film, cependant, Jérusalem est bien coupée en deux, ignorant complètement sa partie cisjordanienne et évitant totalement le sujet de la colonisation des territoires palestiniens. Reste la beauté des plans à 180° et la lumière somptueuse que peut offrir le ciel du Proche-Orient.

Depuis 1897 et le Départ de Jérusalem en chemin de fer, court métrage documentaire d'Alexandre Promio, la ville est un décor de cinéma. Jérusalem, de par son poids historique, ne joue cependant aps dans la même catégorie que des villes comme Istanbul ou le Caire. La vitalité du cinéma israélien contribue heureusement à faire de Jérusalem une ville très présente sur le grand écran, que ce soit ses ruelles d'antan, ses faubourgs modernes ou ses lieux saints.

Peu de blockbusters hollywoodiens ont planté leurs caméras sur place. On peut signaler Le tombeau, avec Antonio Banderas, La passion du Christ de Mel Gibson ou Kingdom of Heaven, de Ridley Scott. Objet de documentaires comme Samsara ou Baraka, elle reste un joyau inépuisable pour les esthètes. Récemment, Jérusalem la moderne s'est dévoilée dans Une bouteille à la mer, Precious Life ou Le directeur des ressources humaines. Plus loin dans le temps, Hannah Arendt y a fait un voyage fondateur dans le film de Margareth Von Trotta. La communauté orthodoxe a été décrite sous un angle tabou dans Tu n'aimeras point. Des cinéastes comme Amos Gitai avec Free Zone ou Elia Suleiman dans Intervention divine ont réuni Jérusalem en passant le poste frontière entre sa partie israélienne et sa partie palestinienne.

L'an prochain, elle sera l'objet d'une déclaration d'amour avec Jerusalem, I Love You, assemblage de 5 courts métrages réalisés par Hiam Abbass, Joseph Cedar, Lawrence Kasdan, Brad Silberling et Jerry Zucker.

Jeu concours : des places pour Snowpiercer de Bong Joon-ho en salles le 30 octobre

Posté par MpM, le 16 octobre 2013

snowpiercerSnowpiercer, le nouveau film de Bong Joon-ho (Mother, The host), produit par Park Chan-wook, est né sous les meilleurs auspices.

Ce thriller futuriste de toute beauté est en effet adapté de la bande dessinée culte de Jacques Lob, Benjamin Legrand et Jean-Marc Rochette, Le Transperceneige, qui raconte comment, en 2031, la terre subit une nouvelle ère glaciaire terrible. Le dernier refuge de l'Humanité est alors un train qui tourne indéfiniment autour de la planète.

A l'occasion de la sortie nationale du film le 30 octobre prochain, Ecran Noir vous fait gagner trois places pour deux personnes. Pour participer au tirage au sort, il suffit de répondre à la question suivante :

Quel acteur, habitué aux rôles de supers héros, interprète Curtis, le personnage principal de Snowpiercer ?

Pour vous aider, découvrez la bande-annonce du film sur son site officiel.

Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 28 octobre 2013. Aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

Lumière 2013, Jour 1 : Jacques Demy, Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo « again »

Posté par Morgane, le 16 octobre 2013

dominique sanda une chambre en ville

En cette première journée de festival, je passe de Jacques Demy et son film chanté à Jean-Paul Belmondo et son Itinéraire d'un enfant gâté en faisant une pause par la case Jean Seberg avec le documentaire que lui a consacré Anne Andreu, spécialiste ès grandes dames du cinéma.

La journée commence donc sous le ciel gris de Nantes aux côtés des métallos grévistes, en 1955. Dans Une chambre en ville , film de 1982, Jacques Demy dépeint admirablement la rencontre entre ces ouvriers en grève et la petite bourgeoisie nantaise qui se croisent tout d'abord par la petite fenêtre sociale (François loge chez la "baronne" Madame de Langlois incarnée par la sublime Danielle Darrieux) puis par la grande porte de l'amour sous les traits d'un véritable coup de foudre entre François (Richard Berry) et Edith (Dominique Sanda). Jacques Demy rend hommage à l'amour, à la lutte, à la classe prolétarienne à travers ce film unique par sa forme, entièrement chanté, à mi-chemin entre le cinéma et l'opéra populaire. Le film est actuellement en salles dans toute la France.

Pour le présenter, Dominique Sanda, Mathieu Demy, Richard Berry et Jean-François Stévenin étaient présents. Mathieu Demy, fils du réalisateur, nous parle de la restauration des films de son père à laquelle il a activement participé. La restauration d'Une chambre en ville a été rendue possible grâce aux soins de Ciné-Tamaris. Pour Mathieu Demy, il s'agit de l'un des plus beaux de son père.
Dominique Sanda, quant à elle, remercie l'action du Festival Lumière et termine par cette phrase : "J'étais la muse de Jacques Demy sur ce film et j'en suis très fière". Elle présentera quelques heures plus tard le film qui l'a révélée, Une femme douce de Robert Bresson. C'est au tour de Richard Berry et de Jean-François Stévenin de prendre le micro et, tour à tour, de nous raconter diverses anecdotes du tournage. Richard Berry commence par nous parler de ses polos. En effet, pour ce film, Jacques Demy voulait absolument qu'il porte des polos de couleurs très vives mais Rosalie Varda, la costumière, n'en trouvait aucun dans le commerce. Elle a donc dû les tricoter elle-même. Il est ravi par ailleurs de la restauration qui fait ressortir toutes ces belles couleurs. Jean-François Stévenin revient sur la scène de l'affrontement entre les CRS et les grévistes. Les figurants qui jouaient les CRS prenaient leur rôle tellement à coeur qu'il en est ressorti avec six points de suture. Et en effet, dans le film, dans les scènes qui ont été tournées après celle-ci, on aperçoit ces quelques points de suture sur son front! Richard Berry revient également sur la difficulté d'être complètement synchrone car, toutes les chansons étant enregistrées en amont, les acteurs intervenaient en playback.

Dernière  anecdote, très bien reçu par la critique, le film, sortant en même temps que l'As des as avec Belmondo, fut un échec commercial. Les critiques se sont alors cotisés pour offrir une page dans Le Monde regroupant toutes les bonnes critiques du film. Toujours est-il qu'aujourd'hui la salle était comble et le succès au rendez-vous.

anne andreuÀ l'Institut Lumière, là où le cinéma a vu le jour, partons découvrir Éternelle Jean Seberg, documentaire consacré à l'actrice d'À bout de souffle et réalisé par Anne Andreu (photo). En 50 minutes, la réalisatrice retrace la vie mouvementée de cette actrice engagée sans tomber dans le voyeurisme. Tout en justesse et en retenue, le film évoque les débuts de la très jeune Jean (tout juste 18 ans) aux côtés d'Otto Preminger, qui ne sera pas très tendre avec elle. Révélée ensuite aux côtés de Jean-Paul Belmondo face à la caméra de Jean-Luc Godard dans À bout de souffle, sa vie tourne de plateaux en plateaux, de mariages (celui avec Romain Gary dont naîtra Diego Gary) en amants (dont Clint Eastwood entre autres), d'engagement politique très fort auprès du mouvement des Blacks Panthers pour finalement sombrer dans la tourmente, pousser dans ses retranchements par le FBI qui souhaitait la "neutraliser". Elle se donne la mort le 30 août 1979 alors que sa vie croise le chemin de la folie de son personnage Lilith qu'elle avait incarnée en 1964.

Plus personne pour crier sur les Champs-Elysées "International Herald Tribune", qui d'ailleurs vient de changer de nom cette semaine. Double peine.

Enfin, mes pas me guident à la projection d'Itinéraire d'un enfant gâté. Sans doute l'un des meilleurs films de Claude Lelouch, hanté par cette ritournelle "qui me dira les mots d'amour qui font si bien du mal". Elle me trotte encore dans la tête. Lelouch suit Sam, Bébel magnifique (et césarisé pour ce rôle), durant près de 50 ans. Ses blessures, ses fêlures, sa force, ses amours, ses enfants puis tout à coup cette lassitude qui l'assomme, cette envie forte et profonde de tout plaquer pour un ailleurs. Lequel? Il ne sait pas et s'en fout, juste ce désir fou de repartir à zéro, de se reconstruire seul avec soi, puis avec d'autres qui deviennent peu à peu sa nouvelle famille. Claude Lelouch, présent pour l'occasion, revient sur cette idée de choix et de famille. "On a tous deux familles. Celle que nous donne la biologie et celle que l'on choisit". Sam Lion décide donc de quitter sa famille et va en quelque sorte en choisir une autre en la personne de Richard Anconina, superbe dans son rôle de jeune homme peu sûr de lui, un peu maladroit mais des rêves plein la tête. Claude Lelouch qui fait ses films selon ses humeurs dit-il, ajoute qu'il y a un vécu derrière l'histoire de ce film, lui qui à cette époque se considérait comme un véritable enfant gâté. Richard Anconina prend alors la parole et avoue que "c'est toujours très impressionnant de venir présenter un film 25 ans après sa sortie". Il ajoute que ce film est un de ceux qui vous suit toute votre vie...

Tout cela ensoleille une journée qui se termine sous la pluie, un temps qui donne envie de se réfugier dans les salles obscures... A demain.

La française Carlotta s’aventure aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 15 octobre 2013

Mauvais sang Leos Carax Denis Lavant Juliette Binoche

La société de distribution française Carlotta, spécialisée dans les ressorties de films classiques, lancent une structure équivalente aux Etats-Unis, Carlotta Films Us.

Variety a révélé l'information cette nuit. La branche américaine effectuera sensiblement le même métier, se concentrant sur les ressorties en salles, et l'exploitation de films classiques dans les festivals, en DVD, Blu-Ray, VàD et télévision. L'annonce a été confirmée lors du Festival Lumière à Lyon, qui s'est ouvert hier.

Trois films des années 80 ouvriront le bal. Léos Carax avec les versions restaurées de Boy meets Girl et Mauvais Sang, ses deux premiers long métrages, sera à l'honneur, ainsi que le film de Charles Lane, Sidewalk Stories (qui est en salles en France depuis le 9 octobre). Sidewalk Stories sera projeté durant une semaine, celle du 8 novembre à New York tandis que Mauvais Sang sortira le 29 novembre et Boy Meets Girl début 2014. Pour le public américain, la présence au générique de Juliette Binoche, alors à ses débuts, devrait susciter de l'intérêt. Carlotta a acquis les droits de ces deux films au dernier festival de Cannes et a déjà vendu les ressorties pour plusieurs territoires.

Fondée il y a 15 ans, Carlotta a récemment distribué en salles des films de Yasujiro Ozu, Brian de Palma et Michelangelo Antonioni. Cette semaine, le distributeur ressort Médée de Pier Paolo Pasolini, avec Maria Callas, à l'occasion de l'exposition sur le cinéaste à la Cinémathèque française. Dans son programme, sont prévus prochainement Voyage au bout de l'enfer et Lettre d'une inconnue.

Les 5 premiers films nommés aux European Film Awards

Posté par vincy, le 15 octobre 2013

L'Académie du cinéma européen a choisi les 5 films qui seront en course pour le prix Fipresci - European Discovery qui récompense un nouveau talent pour son premier long métrage.

La sélection a été faite par un comité réunissant 5 membres de l'European Film Academy et deux de la Fipresci. Signalons que deux films suédois sont en lice : ils s'étaient d'ailleurs partagés les nominations (et les récompenses des Guldbagge (les César locaux).

- Âta Sova Dô (Eat Sleep Die) de Gabriela Pichler (Suède) qui représente la Suède pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le film a reçu le prix du public à la Semaine de la critique du Festival de Venise en 2012. 4 Guldbagge : meilleur film, réalisateur, scénario et actrice.

- Call Girl de Mikael Marcimain (Suède). Le film a reçu le prix Fipresci de la découverte et le prix du meilleur réalisateur d'un premier film au Festival de Toronto en 2012. 3 Guldbagge : meilleure image, meilleurs costumes, meilleur son.

- Miele de Valeria Golino (Italie). Sélectionné à Un certain regard au dernier festival de Cannes (mention spéciale du jury oecuménique) , prix du public au Festival de Bruxelles, meilleur premier film et meilleure actrice aux Golden Globes italiens, meilleur nouveau réalisateur, meilleure actrice et meilleur son pour le Syndicat national italien des journalistes de cinéma.

- Oh Boy de Jan Ole Gerster (Allemagne). Le film a 6 German Film Awards (meilleur film, réalisateur, acteur, scénario, second rôle masculin, musique).

- La Plaga de Neus Ballus (Espagne), présenté au dernier festival de Berlin.

Le gagnant sera révélé le 7 décembre lors de la cérémonie des European Film Awards, à Berlin.

Festival Lumière 2013 : Quentin Tarantino rend hommage au « supercoolness » Jean-Paul Belmondo

Posté par Morgane, le 15 octobre 2013

Jean Paul Belmondo Festival Lumière 2013 © Morgane PostaireLe festival Lumière 2013 s'est ouvert lundi 14 octobre à Lyon et le coup d'envoi de cette cinquième édition s'est révélé riche en émotions et en surprises.

Le festival a décidé, pour cette première soirée, de rendre un bel hommage à Jean-Paul Belmondo, présent pour l'occasion. Cheveux blancs mais sourire toujours aussi grandiose, Belmondo reste Belmondo. Les années n'épargnent pas les plus grands bien sûr mais Bébel semble immuable et c'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'il a fait son entrée à la Halle Tony Garnier. Beaucoup de personnalités du 7e Art étaient présentes pour lui rendre hommage : Jean-Pierre Marielle, Pierre Richard, Georges Lautner, Richard Anconina, Claudia Cardinale, Jean Rochefort, Daniel Auteuil, Clotilde Coureau, Claude Lelouch, Jerry Schatzberg, Jean-Michel Jarre etc. mais aussi Mister Tarantino himself qui a surpris tout le monde en venant dès l'ouverture du festival!

Tous sont montés sur la scène clamer haut et fort l'ouverture de cette nouvelle édition du festival Lumière. Puis, après un beau discours de Bertrand Tavernier se remémorant différents souvenirs avec Jean-Paul Belmondo, Quentin Tarantino a pris le micro pour lui déclarer sa flamme... Un bel hommage d'un monstre sacré hollywoodien à une légende du cinéma européen. Tarantino a parlé de ce jeune homme qui, dans une scène d'À bout de souffle, se place devant une affiche d'Humphrey Bogart en rêvant d'être Humphrey Bogart. Et Tarantino de dire que de nombreux jeunes gens ont dû par la suite se placer devant une affiche de Jean-Paul Belmondo en rêvant d'être Jean-Paul Belmondo. Admiratif devant cet homme qui a tout joué, qui faisait ses propres cascades ("avant Jackie Chan il y avait Jean-Paul Belmondo"), dont le nom est bien plus qu'un nom, Quentin Tarantino a fini son éloge par ces quelques mots, "Belmondo is supercoolness!", que Thierry Frémaux a traduit par "Belmondo c'est la coolerie!" Un très beau moment.

Puis la soirée s'est clôturée par le superbe Un singe en hiver d'Henri Verneuil. La rencontre sublime entre Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin, cette ivresse qui les emporte et nous fait voyager avec eux jusqu'aux confins de la Chine en passant par l'Espagne des torréadors. Quel moment quand plusieurs milliers de personnes rient en même temps aux dialogues de Michel Audiard!

Si la soirée d'ouverture donne le ton de la semaine à venir, celle-ci promet d'être une vraie belle réussite...