Les années Jajacobbi : Cannes 1982

Posté par vincy, le 17 mai 2014, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

La dernière séance

C'est la dernière année que le Festival se déroule dans l'ancien Palais des Festival, où se situe aujourd'hui le QG de la Quinzaine des réalisateurs. Depuis 1949, le palais Croisette servait d'écrin aux films et aux stars. En 1982, Gilles Jacob délivre pourtant une sélection choc, assez étonnante, pour ne pas dire audacieuse. Les allemands et les italiens dominent la compétition et le palmarès où se côtoient Antonioni (Identification d'une femme, Prix du 35e anniversaire), les Taviani (Grand prix spécial du jury), Herzog (Prix de la mise en scène). Herzog aura conquis le jury pour la "Puissance de son inspiration et l’audace de son entreprise".

La Palme d'or est une fois de plus dédoublée entre deux films radicalement différents, a priori : Missing de Costa-Gavras, film politique inspiré d'un fait divers réel durant la dictature de Pinochet au Chili. Jack Lemmon remporte aussi le prix d'interprétation pour l'un de ses plus grands rôles. Et Yol, la permission, film turc de Yilmaz Güney, qui relate une permission accordée à cinq prisonniers kurdes. Güney a réalisé le film à partir de sa cellule de prison, en donnant des directives à Serif Gören, son assistant. Le film a failli se faire détruire par le régime turc de l'époque. Le cinéaste s'est évadé et le montage a pu s'achever en France. Deux histoires de dictature : avec le regard de celui qui l'a vécue, Costa-Gavras, et declui qui la subissait, Güney.

La Caméra d'or revient à Romain Goupil pour son film culte Mourir à trente ans. Là encore un film engagé.

Et pourtant 1982, c'est la dernière séance qui marque à jamais l'histoire de Cannes. Le film le mieux accueilli durant ce Festival, le plus chaleureusement applaudit, et finalement le plus grand succès populaire jamais projeté à Cannes était hors-compétition.

L'avant-première mondiale de E.T. l'extra-terrestre fait la clôture du 35ème Festival. Steven Spielberg, poule aux bobines d’ors d’Hollywood, provoque avec son film l'unn des moments les plus électriques, les plus sensationnels de l’aventure cannoise. C’est ici que la légende de ce film est née.  Steven Spielberg a souvent raconté ce moment magique "A la fin du film, l’accueil de la salle fut si incroyable, si prolongé, et si bouleversant, que je me revois debout, au balcon de l’ancien Palais, abasourdi et en larmes. Ce fut un moment dont je doute qu’il puisse à jamais être égalé."

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