Roger Hanin (1925-2015): le grand départ

Posté par vincy, le 11 février 2015, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

roger hanin

Né le 20 octobre 1925 à Alger, Roger Hanin est mort ce 11 février 2015 à Paris, à l'âge de 89 ans. Comédie, réalisateur mais aussi écrivain (onze romans) et auteur d'une pièce de théâtre, il avait incarné durant 20 ans le commissaire Navarro pour TF1. Sa proximité avec l'ancien Président de la république François Mitterrand (il était l'époux de sa belle-soeur) lui a longtemps collé à la peau. Grand coeur, grande gueule, chaleureux, curieux de tout, d'origine juive et convertit au catholicisme pour se marier, a fait le bonheur des spectateurs et téléspectateurs.

Doué pour le sport, il commence des études de pharmacie avant de faire de la figuration dans un petit film. Emballé, il s'inscrit au cours d'art dramatique avec René Simon et Michel Vitold.

De 1950 à 2009, Roger Hanin n'a pas chômé devant les caméras (une centaine de films, une vingtaine de téléfilms) et sur les planches (une quarantaine de pièces), mais il n'a jamais été une star. Pourtant il a tourné avec quelques uns des plus grands cinéastes dès ses débuts: Jules Dassin dans Celui qui doit mourir (1957), Michel Deville dans Une balle dans canon (1958), Marc Allégret dans Un drôle de dimanche (1958), Pierre Schoendoerffer dans Ramuntcho (1959), Jean-Luc Godard dans À bout de souffle (1959), Luchino Visconti dans Rocco et ses frères (1960), Henri Verneuil dans L'Affaire d'une nuit (1960), Claude Autant-Lara dans Vive Henri IV, vive l'amour (1961), Dino Riso dans La marche sur Rome (1962).

Sa carrure massive d'ancien basketteur et sa voix caverneuse lui fait jouer les durs. Il alterne les genres, ne s'offusque pas d'avoir un second-rôle. Claude Chabrol l'engage pour trois films d'espionnage. Il y est Louis Rapière dit le tigre ou Bruno Kerrien, espion français aux airs italo-américains. Cela le conduit à un cinéma plus fantaisiste, et davantage de navets. Et le pousse à la réalisation en 1973 avec Le Protecteur, suivi du faux-cul. Sa carrière fait du sur-place. Mais en 1978, Alexandre Arcady, alors jeune cinéaste, l'engage pour Le coup de sirocco. Gros succès où il devient un Brando à la française. Suivront Le Grand pardon en 1981, son plus gros hit au cinéma, Le Grand Carnaval, Dernier été à Tanger et Le Grand Pardon 2 avec le réalisateur qui a annoncé lui-même le décès de l'acteur.

Après Le sucre de Jacques Rouffio en 1979, il s'enlise cependant dans des navets comme L'Etincelle de Michel Lang, La Galette du roi de Jean-Michel Ribes, Lévy et Goliath de Gérard Oury ou encore Le Nombril du monde d'Ariel Zeitoun. Entre temps il réalise des films médiocres comme Train d'enfer et La Rumba. Il revient à la réalisation en 1997 avec Soleil, très inspiré de sa vie, où il s'offre son dernier rôle sur grand écran, aux côtés de Philippe Noiret et Sophia Loren.

"Il y a des gens qui disent: 'je n'ai pas eu la carrière que j'aurais voulue'. Je dis, moi: 'j'ai eu une carrière plus grande que celle que j'aurais espérée, maintenant j'arrête", déclarait-il en novembre 2008. "J'ai un grand projet: je vais vivre, faire des voyages, lire, écrire".

Tags liés à cet article : , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.