Independent’s Spirit Awards: Carol, Spotlight, Beasts of No Nation, Anomalisa et Tangerine grands favoris

Posté par vincy, le 25 novembre 2015

Carol est en tête des nominations aux Independent's Spirit Awards avec 6 nominations, devançant ainsi Beasts of No Nation et Spotlight (5 chacun), Tangerine et Anomalisa (4 chacun).

Pour ces Oscars du cinéma indépendants, qui seront remis le 27 février, le choix est donc ouvert entre le film de Todd Haynes en compétition à Cannes (avec prix d'interprétation et Queer Palm à la clé),  le film de guerre de Cary Joji Fukunaga, doublement récompensé à Venise, l'histoire vraie primée par un Pulitzer adaptée par Thomas McCarthy, lui aussi doublement primé à Venise et et grand gagnant des Gotham Awards, le micro-budget filmé avec un iphone de Sean Baker, prix du jury à Deauville, et le dessin animé de Charlie Kaufman, Grand prix à Venise.

En clair, comble de l'ironie, le festival de Sundance, temple des révélations du cinéma indépendant américain, a été clairement ignoré cette année. Bien sûr certains des films présentés à Sundance grappillent quelques nominations, mais on peut en dire autant de films présentés ailleurs comme Mediterranea et It Follows (Semaine de la critique à Cannes), Room (Telluride et Toronto), Love & Mercy (Toronto et Berlin), The Look of Silence (Venise)... Quatre des cinq films en langue étrangères viennent tout droit de la Croisette. L'autre de la Lagune. Les cinq sont des coproductions ou productions françaises, dont Bande de filles, réalisée par Céline Sciamma, et Mustang et Le Fils de Saul, signés de deux réalisateurs ayant fait leurs études en France.

Autre particularité, le renouvellement. Les cinq acteurs principaux en finale n'ont jusque là jamais été nominés en premier ou en second rôle, et aucun ne fait parti du gratin hollywoodien. Côté seconds rôles masculins, en revanche, trois d'entre eux ont déjà été cités par le passé. Pour les actrices, on note d'abord la double nomination pour les deux interprètes de Carol, Cate Blanchett et Rooney Mara. On salue aussi la première nomination pour deux comédiennes transsexuelles (Kitana Kiki Rodriguez et Mya Taylor). Certes, Brie Larson a déjà été nominée et Cate Blanchett a été récompensée en 2007 (second rôle) et 2013 (rôle principal), en plus d'une nomination en 2004 (second rôle). Mais pour les trois autres, c'est bien une première toutes catégories confondues. En second-rôle, on constate ce même renouvellement puisque seule Jennifer Jason Leigh a déjà été nominée (2 fois en tant qu'actrice, une fois comme second rôle, une fois comme productrice/réalisatrice et une fois comme scénariste), en plus de partager son trophée pour un prix récompensant un casting (2009).

Meilleur film
Anomalisa
Beasts of No Nation
Carol
Spotlight
Tangerine

Meilleur réalisateur
Sean Baker, Tangerine
Cary Joji Fukunaga, Beasts of No Nation
Todd Haynes, Carol
Charlie Kaufman & Duke Johnson, Anomalisa
Tom McCarthy, Spotlight
David Robert Mitchell, It Follows

Meilleur scénario
Charlie Kaufman, Anomalisa
Donald Margulies, The End of the Tour
Phyllis Nagy, Carol
Tom McCarthy & Josh Singer, Spotlight
S. Craig Zahler, Bone Tomahawk

Meilleur premier film
The Diary of a Teenage Girl
James White
Manos Sucias
Mediterranea
Songs My Brothers Taught Me

Meilleur premier scénario
Jesse Andrews, Me and Earl and the Dying Girl (This is not a Love Story)
Jonas Carpignano, Mediterranea
Emma Donoghue, Room
Marielle Heller, The Diary of a Teenage Girl
John Magary, Russell Harbaugh, Myna Joseph, The Mend

Meilleur acteur
Christopher Abbott, James White
Abraham Attah, Beasts of No Nation
Ben Mendelsohn, Mississippi Grind
Jason Segel, The End of the Tour
Koudous Seihon, Mediterranea

Meilleure actrice
Cate Blanchett, Carol
Brie Larson, Room
Rooney Mara, Carol
Bel Powley, The Diary of A Teenage Girl
Kitana Kiki Rodriguez, Tangerine

Meilleur second rôle masculin
Kevin Corrigan, Results
Paul Dano, Love & Mercy
Idris Elba, Beasts of No Nation
Richard Jenkins, Bone Tomahawk
Michael Shannon, 99 Homes

Meilleur second rôle féminin
Robin Bartlett, H.
Marin Ireland, Glass Chin
Jennifer Jason Leigh, Anomalisa
Cynthia Nixon, James White
Mya Taylor, Tangerine

Meilleur documentaire
(T)error
Best of Enemies
Heart of a Dog
The Look of Silence
Meru
The Russian Woodpecker

Meilleur film étranger
Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence...
L'étreinte du serpent
Bande de filles
Mustang
Le fils de Saul

Meilleure image
Beasts of No Nation
Carol
It Follows
Meadlowland
Les chansons que mes frères m'ont apprises

Meilleur montage
Heaven Knows What
It Follows
Manos Sucias
Room
Spotlight

Prix John Cassavetes (Meilleur film avec un budget inférieur à $500,000)
Advantageous
Christmas, Again
Heaven Knows What
Krisha
Out of My Hand

Prix Robert Altman Award (Meilleur casting)
Spotlight

Prix Kiehl’s Someone to Watch
Chloe Zhao (productrice, réalisatrice, scénariste Les chansons que mes frères m'ont apprises)
Felix Thompson (réalisateur, scénariste King Jack)
Robert Machoian & Rodrigo Ojeda-Beck (réalisateurs, scénaristes, God Bless the Child)

Prix des Producteurs -Piaget
Darren Dean (Tangerine)
Mel Eslyn (Lamb)
Rebecca Green & Laura D. Smith (It follows)

En attendant la chambre interdite de Guy Maddin, participez au grand jeu de piste virtuel pour retrouver Margot !

Posté par MpM, le 25 novembre 2015

chambre interdite

A l'occasion de la sortie en salles le 16 décembre prochain de La chambre interdite de Guy Maddin et Evan Johnson, dans lequel les cinéastes sont partis à la recherche de films perdus imaginés par Hitchcock, Lubitsch, Ozu et autres grands maîtres du cinéma, mettez-vous en quête à votre tour des 25 extraits vidéo disséminés sur le web qui racontent l’histoire d'un des personnages du film, le Forestier, parti à la recherche de Margot, la femme qu’il a tant aimée, kidnappée par l’Aswang.

Le concept

Chaque jour, un extrait vidéo sera diffusé sur l'un des sites partenaires du jeu. Il restera accessible pendant 48h, le temps pour les internautes de le trouver et de le "collecter" à l'aide d'un bouton spécial. Chaque extrait collecté sera ensuite disponible sur leur profil personnel, à créer dans le site www.lachambreinterdite.fr

En réunissant les 25 extraits, les internautes seront en mesure de reconstituer l'histoire du Forestier, et participeront également à un grand jeu pour gagner notamment des abonnement d’un an à MUBI, des coffrets DVD "intégrale de Guy Maddin" et 10x2 pass pour l’un des cycles cinéma à venir au Centre Pompidou (Sharunas Bartas / Hors Pistes / Jean-Marie Straub et Danièle Huillet / Jafar Panahi / Joao Pedro Rodrigues).

Premier extrait

Nous vous offrons le premier extrait, Les troublants souvenirs du Forestier, disponible ci-dessous à partir du 25 novembre à 12h et jusqu'au 27 novembre. Visitez ensuite régulièrement les différents sites partenaires pour trouver et collecter les 24 extraits restants, dont l'un sera hébergé sur Ecran Noir d'ici le 16 décembre. Les gagnants seront tirés au sort le 22 décembre à 12h. Bonne chance à tous !

Retrouvez La chambre interdite et le jeu "Retrouvez Margot" sur les pages Facebook et Twitter du film.

Mustang remporte le prix Lux 2015

Posté par MpM, le 24 novembre 2015

C'est le film franco-turc Mustang de Deniz Gamze Ergüven qui a remporté cette année le Prix Lux du Parlement européen. Présenté au dernier festival de Cannes dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, où il a reçu le Prix Label Europa Cinéma, ce premier long métrage co-écrit avec Alice Winocour a déjà beaucoup fait parler de lui : grand prix et prix de la mise en scène au Festival d'Odessa, prix du meilleur film et prix d'interprétation collective pour les actrices à Sarajevo, Prix "Nouveaux auteurs" à Los Angeles... et surtout candidat français dans la course pour l'Oscar du meilleur film étranger !

Il raconte comment la vie de Lale et ses quatre sœurs, qui habitent dans un village au nord de la Turquie, bascule complètement le jour où, en rentrant de l’école, les jeunes filles sont surprises en train de jouer innocemment avec des garçons. La débauche supposée de leurs jeux suscite un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.

La présidente de la commission de la culture et de l'éducation du Parlement européen, l'Italienne Silvia Costa, a déclaré: "Le Prix LUX est un exemple de diplomatie culturelle, en combinant le soutien à l'expression des industries culturelles et créatives avec des co-productions européennes, promouvant la diversité culturelle et linguistique et aussi en proposant des interprétations artistiques de réalités complexes qui nous aident à comprendre l'autre. Non seulement en Europe mais aussi dans le monde".

Face à Mustang, les deux autres finalistes étaient le film italien Mediterranea de Jonas Carpignano, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes cette année, et le film bulgare Urok (La leçon) de Kristina Grozeva et Petar Valchanov, prix de la mise en scène à San Sebastien l'an dernier.

Le Parlement finance les traductions et les sous-titrages de chacun des trois finalistes dans les 24 langues officielles de l'Union européenne. Les films sont ensuite projetés dans les 28 pays de l'Union lors des Journées LUX du cinéma. De plus, le film gagnant sera adapté aux personnes malentendantes ou malvoyantes, au moins dans la version originale. L'objectif est de partager la richesse et la diversité du cinéma européen avec autant d'Européens que possible, et de susciter la discussion sur les sujets abordés dans les films sélectionnés.

Le festival d’Amiens récompense La montagne magique d’Anca Damian

Posté par MpM, le 24 novembre 2015

montagne magique

Pour sa 35e édition, le festival d’Amiens a accueilli plus de 57 000 spectateurs sur tout la région pour un total de 300 films projetés. C'est le long métrage d'animation roumain La montagne magique d'Anca Damian qui a reçu la licorne d'or du meilleur film. Il sortira sur les écrans le 23 décembre prochain, et sera distribué par Arizona Films.

Ont également été distingués Crache coeur de Julia Kowalski (prix d'interprétation féminine), Un dia perfecto per volar de Marc Recha (prix d'interprétation masculine), Eva ne dort pas de Pablo Aguero (meilleure réalisation), Parasol de Valéry Rosier (prix du public du long métrage) et Tout ira bien de Patrick Vollrath (prix du public du court métrage).

Quatre prix spéciaux ont aussi été remis : le Prix Fémis à Provas, Exorcismo de Susana Nobre ; le prix des Enfants de la Licorne à Billy e Bully de Wannes Destoop ; le prix de Documentaire sur Grand Écran à Dans ma tête un rond-point de Hassen Ferhani et une mention spéciale à Ce qu’il reste de la folie de Joris Lachaise.

Les invités d'honneur du festival, John Landis (réalisateur, États-Unis) et Rui Poças (directeur de la photographie, Portugal), ont par ailleurs reçu une Licorne d’or pour l’ensemble de leur carrière.

Enfin, le 19e fonds d’aide au développement du scénario, a accordé des bourses aux réalisateurs des projets suivants :

- Perro negro de George Walker Torres (Venezuela)
- Un homme va mourir de Mama Keita (Guinée Conakry)
- Aliyushka dans la cité de fer de Adilkhan Yerzhanov (Kazakhstan)
- Atlas de Jérémy Gravayat (France)

PIFFF 2015 : Oeil d’Or pour Don’t grow up de Thierry Poiraud

Posté par kristofy, le 23 novembre 2015

La cinquième édition du Paris International Fantastic Film Festival, le PIFFF, s'est déroulée au Grand Rex du 17 au 22 novembre : le festival avait en effet été maintenu malgré les attentats de Paris quelques jours auparavant.

Les films de genre fantastique avaient déjà un festival à Gérardmer et à Strasbourg, et pour Paris L'Etrange Festival mais en 2011 avait été lancé la première édition du PIFFF. Le festival a précédemment récompensé Bellflower et Masks de Andreas Marschall, The Body de Oriol Paulo et Citadel de Ciaran Foy en 2012, Cheap thrills et L'Etrange couleur des larmes de ton corps en 2013, Spring de Justin Benson and Aaron Moorhead et Alleluia en 2014.

Cette année le PIFFF n'a plus de jury international prestigieux (Jaume Balaguero, Christophe Gans, Roger Avary, Lucile Hadzihalilovic en 2011) mais il s'est trouvé un nouveaux lieu avec Le Grand Rex (à la place du Gaumont Opéra), et les fans étaient bien au rendez-vous (malgré l'actualité dramatique) avec 8800 tickets vendus. « Cette cinquième édition est donc celle de la double affirmation : affirmation d'un amour immuable pour un genre encore aujourd'hui mal cerné alors qu'il irrigue la production à un niveau assez dément ; affirmation d'un désir gourmand... »

La programmation était d'ailleurs riche de films très attendus : Evolution de Lucile Hadzihalilovic, The Survivalist de Stephen Fingleton (une interview à retrouver ici), Don't Grow Up de Thierry Poiraud, The Virgin Psychics de Sono Sion, le film d'animation Le Garçon et la Bête de Mamoru Hosoda, Scream Girl en ouverture (disponible en vod depuis le 18 novembre) et Green Room de Jeremy Saulnier en clôture (après Cannes et Deauville)...

Cocorico, le palmarès cite les deux films français les plus mystérieux du moment, Don't Grow Up et Evolution :

Oeil d'Or du Public - long-métrage : Don't Grow Up de Thierry Poiraud (son nouveau film après la réussite de Goal of the dead, sortie prévue printemps 2016)
Oeil d'or du Public - court-métrage français : Of men and mice de Gonzague Legout
Prix du Public - court-métrage international : L'ours noir de Xavier Séron et Méryl Fortunat-Rossi (on espère que le premier long-métrage de Xavier Séron Je me tue à le dire avec Jean-Jacques Rausin sortira un jour en France...)
Prix du jury des courts-métrages français : Phantasms of the living de Jean-Sébastien Bernard, mention spéciale pour L'appel de Alban Ravassard
Prix spécial Ciné+ Frisson - long-métrage : Evolution de Lucile Hadzihalilovic (déjà Prix spécial du jury et prix de la meilleure photographie au Festival de San Sebastian, sortie le 16 mars prochain)
Prix spécial Ciné+ Frisson - court-métrage : Juliet de Marc-Henri Boulier

Kenneth Branagh réalisera Le crime de l’Orient-Express

Posté par vincy, le 22 novembre 2015

Le meurtre de l'orient express

Deux ans après avoir acquis les droit d'adaptation (lire notre actualité du 15 décembre 2013), la 20th Century Fox lance enfin la pré-production pour transposer le roman le plus populaire d'Agatha Christie, Le Crime de l'Orient Express. Kenneth Branagh a été engagé pour réaliser cette adaptation, en plus d'incarner le détective mythique Hercule Poirot (qui rappelons-le est belge et un peu rondouillard à l'origine).

Produit par Branagh, Ridley Scott, Mark Gordon et Simon Kinberg, il reste à s'offrir le casting du siècle pour rivaliser avec la version certes un peu désuète mais délicieusement vintage de 1974.

Le scénario a été confié à Michael Green (Green Lantern, Blade Runner 2).

Kenneth Branagh a toujours aimé les "classiques": outre ses premiers films, tous adaptés des pièces de William Shakespeare, il s'est attaqué à Frankenstein, Thor et Cendrillon.

Le Crime de l'Orient Express
, publié en 1934, est l'une des 33 enquêtes d'Hercule Poirot. Entre Istanbul et Londres, dans le fameux train, M. Ratchett, un riche américain, est tué au milieu de la nuit. Il examine le corps avec l’aide du docteur Constantine. Il a été tué de douze coups de couteau. Mais en enquêtant, le détective s'aperçoit qu'il avait beaucoup d'ennemis dans ce train...

Le film a été adapté une fois sur grand écran et deux fois pour le petit (en 2001 et 2010). En 1974, Sidney Lumet, avec Albert Finney dans le rôle d'Hercule Poirot, réussit surtout l'exploit de réunir un casting affolant Lauren Bacall, Jacqueline Bisset, Michael York, Sean Connery, Vanessa Redgrave, Jean-Pierre Cassel, Ingrid Bergman, Anthony Perkins, John Gielgud et Richard Widmark. Le film récolte un Oscar pour Ingrid Bergman (second-rôle féminin) et cinq nominations (acteur, scénario, musique, costumes, image), trois BAFTA pour John Giegul et Ingrid Bergman (seconds-rôles) et la musique, avec sept nominations en plus (film, réalisateur, acteur, direction artistique, image, montage, costumes). La Directors Guild of America Awards nomine également comme meilleur réalisateur Sidney Lumet.

Si en France le film n'a attiré que 550 000 spectateurs dans les salles, ses multiples rediffusions à la télé en ont fait "un classique". Aux Etats-Unis, en revanche, ce fut un énorme succès (36M$ de recettes à l'époque), le classant 11e dans le box office annuel.

100 Suffragettes à Hollywood

Posté par vincy, le 21 novembre 2015

Les femmes ne sont pas assez présentes à Hollywood. Peu de réalisatrices ont pris les commandes d'un blockbuster ou sont engagées sur leur seul nom, contrairement à leurs confrères masculins. Et on ne parle pas de l'inégalité salariale. Les studios se justifient avec mauvaise foi en expliquant qu'il n'y a pas assez de "talents" féminins sur le marché. La 20th Century Fox, Sony, Paramount et Weinstein Company n'ont pas distribué un seul film réalisé par une femme cette année. Et sur les vingt plus gros succès de l'année, seulement deux ont une réalisatrice à leur générique (Pitch Perfect 2, Cinquante nuances de Grey). Depuis 1980, seulement trois femmes ont été nommées à l'Oscar du meilleur réalisateur!

Le magazine Vulture a donc décidé de lister 100 réalisatrices, parmi lesquelles des françaises, que les producteurs devraient engager pour donner un nouveau souffle à leurs films. Cette liste a l'avantage de brasser des talents internationaux et divers, reconnus par des prix dans des festivals, repérés grâce à des séries TV admirées (le petit écran leur offre souvent une meilleure place) ou même ayant connu des jolis succès au box office.

Andrea Arnold, Elizabeth Banks (Pitch Perfect 2), Susanne Bier, Kathryn Bigelow (évidemment, seule réalisatrice oscarisée de l'Histoire!), Jane Campion (seule réalisatrice ayant reçu une Palme d'or à Cannes), Niki Caro, Gurinder Chadha, Isabel Coixet, Gia Coppola, Sofia Coppola (Lion d'or à Venise), Ava DuVernay, Valerie Faris (Little Miss Sunshine), Jodie Foster (qu'on ne présente plus), Catherine Hardwicke (le premier Twilight), Agnieszka Holland, Nicole Holofcener, Angelina Jolie, Miranda July, Mimi Leder, Julia Leigh, Phyllida Lloyd, Nancy Meyers, Mira Nair, Kimberly Peirce, Sarah Polley, Lynne Ramsay, Kelly Reichardt, Patricia Rozema, Lone Scherfig, Lynn Shelton, Barbra Streisand, Sam Taylor-Johnson (Cinquante nuances de Grey), Julie Taymor : la liste est longue, riche et passionnante.

Côté françaises, Vulture a repéré Julie Delpy, Claire Denis, Anne Fontaine, Mia Hansen-Love, Marjane Satrapi et Alice Winocour.

Salon de l’édition DVD indépendante : des DVD à gagner !

Posté par MpM, le 20 novembre 2015

salon de l'édition dvd 2015

A l'occasion du 4e Salon de l’édition DVD indépendante qui se tiendra les 5 et 6 décembre prochain, et dont Ecran Noir est partenaire, nous vous faisons gagner 5 DVD parmi les centaines qui seront présentés pendant les deux jours de la manifestation.

Pour participer, nous vous proposons de suivre notre jeu de piste "sur les traces de la panthère" qui vous permettra de trouver les indices !

- Première étape, rendez-vous sur la page Facebook de l'événement pour y trouver la liste des partenaires du Salon. Notez le nom du premier partenaire cité.
En bonus, si vous disposez d'un compte Facebook, vous pouvez indiquer votre participation au Salon (dont l'entrée est gratuite, on vous le rappelle !)

- Ensuite, direction la page consacrée au financement participatif du Salon. Vous y trouverez la liste des DVD proposés en contrepartie d'une participation au crowfunding de l'événement. Mémorisez le premier titre qui figure sous l'appellation "Cinéma engagé". Bien sûr, tant que vous y êtes, rien ne vous empêche de soutenir financièrement le salon (à partir de 3€).

- Pour finir, regardez la bande-annonce du salon ci-dessous et repérez le nom du premier éditeur DVD qui apparaît (on vous aide, c'est dans un rond bleu) !

Il ne vous reste plus qu'à nous envoyer par courriel les trois réponses collectées, en indiquant vos coordonnées postales, ainsi que votre préférence concernant le DVD gagné, à choisir dans la liste ci-dessous.

Pour ceux qui le peuvent, nous vous invitons à nous mentionner s'il vous est possible de venir retirer votre lot directement au salon. Ce serait l'occasion de faire connaissance avec des éditeurs passionnés, des organisateurs motivés et d'autres visiteurs conquis. Sans parler d'éventuelles emplettes de Noël...

Les DVD à gagner

Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur,
La porte du paradis de Michael Cimino
Des trous dans la tête ! de Guy Maddin
Les ondes de Robert de Xavier Jourdain
Au revoir l'été de Koju Fukada.

Attention, aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

Toutes les informations concernant le salon sont sur le site de la manifestation

Tallinn 2015 : rencontre avec Jacques Toulemonde et Bruno Clairefond pour « Anna »

Posté par redaction, le 19 novembre 2015

Le film Anna est présenté cette année en avant-première mondiale au Black Nights Film Festival de Tallinn en Estonie. À la veille de sa projection devant le public, le réalisateur Jacques Toulemonde (notamment coscénariste de L'étreinte du serpent de Ciro Guerra récompensé à la Quinzaine des réalisateurs 2015) et l'acteur Bruno Clairefond nous accordent un entretien au sujet de ce road movie trépidant qui sortira en salles en 2016. Voici un avant goût de ce qui vous attend en janvier !

Votre film ''Anna'' est une coproduction franco-colombienne entre Noodles Production à Paris et Janus Film à Bogotà. Pouvez vous présenter au public les thématiques développées par ce film ?

Jacques Toulemonde : Le scénario est basé sur l'histoire d'Anna, qui ne peut pas élever son enfant parce que son ex-mari essaie de les séparer. Elle n'a pas d'autre choix que d'essayer de convaincre son compagnon Bruno et de partir avec son enfant en Colombie. Le film raconte l'histoire de ce voyage où elle tente de construire sa famille et de prouver qu'elle peut être une mère idéale. Sauf que c'est une personne très fragile qui lutte contre ses démons et affirme son envie d'être avec son enfant. Ce film pose la question de la réaction à adopter avec des personnages comme Anna qui sont aussi géniaux qu'ils peuvent être difficiles, voire dangereux. Faut-il suivre leurs désirs et voir où cela peut nous mener, ou au contraire faut-il les séparer de leur enfant et les enfermer dans des hôpitaux ? J'ai aussi essayé de faire bouger un peu le point de vue tout au long du film. Le début est très axé sur Anna, sur ses réflexions et sa perception, puis on s'approche du point de vue de l'enfant et enfin de celui de Bruno. On découvre progressivement comment il la voit. C'est lui qui finalement arrive le mieux à comprendre ce qu'il faut faire avec elle. Son ex-mari rejette systématiquement ses idées, Bruno les accepte aveuglément, et on voit ensuite les conséquences de ces deux types de réponses.

En regardant le scénario on a l'impression que vous avez vraiment vécu cette histoire. Est-ce un scénario autobiographique ? Comment vous est venue l'idée du film Anna ?

JT : Ce film a une part autobiographique. J'ai été en relation avec des femmes comme Anna, même si les personnages sont romancés. Je voulais aussi traiter de cette question du voyage entre la Colombie et la France à travers la nature du personnage d'Anna, qui contient sa part d'obscurité et de lumière. Dans ces deux pays, j'ai l'impression d'avoir la même relation que le personnage d'Anna. La France, qui est un pays merveilleux où les conditions sociales sont déjà bien développées, et qui est en même temps en dépression profonde depuis 20 ans, et la Colombie, où la vie et la fête sont omniprésentes, alors que c'est un pays qui marche moins bien socialement. C'est aussi ce qui se passe avec le personnage. Elle a une appartenance à ces deux pays qui la rend ambivalente.

Bruno, incarnez-vous votre propre personnage dans le film "Anna" ?

Bruno Clairefond : Non, les acteurs incarnent toujours un personnage, nous ne sommes jamais à l'écran ce que nous sommes dans la vie réelle. Avec Jacques nous avons cherché une justesse de jeu, on peut donc dire qu'un aspect du personnage est proche de moi, mais il y a aussi toujours une part de composition.

JT : Oui, il y a une part de composition, mais elle est aussi nourrie par notre propre expérience et notre sensibilité. D'un autre coté, il y a certains éléments de la personnalité de Bruno dont je me suis inspiré pour écrire le rôle de son personnage, pour construire sa fragilité dans le film. J'ai aussi probablement été influencé par l'image que je me suis fait de lui.

BC : Il me connaît aussi très bien. Nous avions déjà réalisé un projet indépendant ensemble en 2006, et je savais où il voulait aller. Il me faisait lire le scénario, nous avons relu tous les dialogues à Bogotà et je lui donnais mon point de vue, mais c'est vraiment Jacques qui a tout écrit. C'est lui le scénariste du film. Lire le reste de cet article »

Edito: Aimer, boire et sortir

Posté par redaction, le 19 novembre 2015

Les Français sont le peuple européen de la culture par excellence” écrivait Hermann von Keyserling en 1928. Voilà ce qui a été visé vendredi 13 novembre 2015 lors des attaques qui ont touché le Bataclan, où un concert de rock faisait vibrer les spectateurs, les cafés et restaurants des quartiers est de la capitale, où l'on refaisait le monde autour de pintes, de verres de vin ou d'un bon plat, et le Stade de France, où le football fédérait les supporters, sans distinction spécifique. La déflagration a été mondiale. Si à Paris, les cinémas, les salles de spectacle, les musées et les théâtres ont fermé, ailleurs les artistes et les humoristes ont rendu hommage à cette culture française, cet art de vivre si intriguant.

On avait presque oublier ce qui nous réunissait tant on nous survendait ce qui nous divisait. “La culture est un truc qui rassemble les gens, qui abat les différences”. C'est du groupe Public Enemy. C'était exactement ça qui était ciblé. Ce qui nous permet de vivre ensemble par delà nos différences et nos désaccords. Alors, oui, on peut avoir peur. Oui, on peut être en colère. Oui, nous sommes en deuil pour les 129 citoyens qui sont morts à cause d'une folie aveugle et assassine. L'ennemi n'aime pas la culture: il détruit des temples millénaires, rejette toute forme de musique, considère le cinéma comme un art satanique, refuse l'éducation et la lecture comme voies d'émancipation (“La salle de classe est le living room de la culture" faisait dire Quino à son héroïne Mafalda en pleine dictature argentine). A côté, le régime du Président Snow est modéré.

Mais c'est bien notre culture qu'il faut défendre. Par la culture qu'il faut combattre. Les artistes en créant, en nous montrant la complexité du monde ou en nous évadant de la dure réalité de l'époque. Les citoyens en participant, c'est-à-dire en sortant: aller au cinéma, à un concert, au musée, au théâtre... et après s'installer en terrasse, en discuter ou sinon, parler de tout et de rien. Rester superficiels et légers, malgré la profonde tristesse qui nous imprègne après la blessure profonde infligée. Jouer les papillons de nuit, embrasser qui vous voulez. Sortez! La vie est courte et précieuse. C'est banal, mais il faut le rappeler. C'est aussi la meilleure manière de combattre. Notre arme de citoyen. Leur monde n'est pas le nôtre, alors, résiste. Prouve que tu existes. Cherche ton bonheur partout.