[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2001-2002-2003 – L’entrée dans le 3e millénaire

Posté par MpM, le 13 mai 2016, dans Cannes, Festivals, Films.

En 2001, Cannes entre de plein pied dans le 3e millénaire avec une Palme d’or couronnant un cinéaste italien habitué de la Croisette, et célébrant à travers lui la diversité d’un cinéma résolument européen. Aux côtés de Nanni Moretti et de sa Chambre du fils, on aime les mystères vertigineux de Mulholland drive de David Lynch et le visage hypnotique de Shu Qi sur fond de musique techno dans Millenium mambo de Hou Hsiao-Hsien, on rit devant Shrek qui dynamite avec bonheur les contes de notre enfance, et on frémit devant le drame intime de La pianiste, peut-être le film le plus abordable de Michael Haneke jusque-là.

Cette année-là, l’Asie semble une nouvelle fois omniprésente et incontournable, et le cinéma français en grande forme, ce que viendra confirmer la Palme d’or de Roman Polanski dès l’année suivante (même si Le pianiste est plus souvent considéré comme polonais). L’Europe est décidément en forme et occupe à nouveau le palmarès 2002 : L’homme sans passé de Kaurismaki, Sweet sixteen de Ken Loach, Le fils des frères Dardenne… C’est une belle année pour la sélection officielle qui fait le grand écart entre des films aussi différents qu’Irréversible de Gaspard Noé et Bowling for Columbine de Michael Moore, 24h party people de Michael Winterbottom et Le principe de l’incertitude de Manoel de Oliveira. C’est une époque où la compétition semble ouverte à tous les types de cinéma, documentaire, animation et films de genre.

En 2003, les festivaliers ont bien du mal à sécher leurs larmes devant le mélo magnifique et drôle de Denys Arcand, Les invasions barbares, alors que le bizarre, le surnaturel et le hors normes envahissent les films en compétition : l’expérience éprouvante de Dogville de Lars von Trier, l’ovni Ce jour-là de Raoul Ruiz, le poignant et controversé Brown bunny de Vincent Gallo, le désespéré Jellyfish de Kyoshi Kurosawa… Le festivalier prend quelques claques et se dit que Cannes a horreur de ce qui laisse indifférent. C’est finalement Gus van Sant qui remporte la Palme d’or pour Elephant (en doublé avec le prix de mise en scène), et pour la première fois depuis le milieu des années 90, on ne peut pas penser que le jury a récompensé une carrière plutôt qu’un film. Elephant fera d’ailleurs date dans l’histoire du festival, puisqu’il a entraîné un changement de règlement. Désormais, la Palme d’or n’est plus cumulable avec un autre prix. Le début d’une nouvelle ère.

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