Cannes 2019 : Les meilleures phrases entendues pendant le Festival

Posté par wyzman, le 26 mai 2019

Cette année encore, les 12 jours du Festival de Cannes étaient l’occasion de papoter avec des professionnels de l’industrie, des cinéphiles aguerris ou des passants. Marquée par le sacre tant attendu de Parasite, le scandale du cunnilingus de 13 minutes (merci pas merci Kechiche) et des soirées un peu moins folles que par le passé, cette édition 2019 nous aura tout de même offert de très belles rencontres d’après-minuit. Sans plus attendre, voici les pépites que nous avons eues la chance d'entendre. Et comme chaque année, celles-ci resterons anonymes. Sauf celles imaginées pour la fiction par les scénaristes.

« Mais Zahia c’est pas celle qui a poignardé son compagnon !? »

« Vous allez rire. J’ai fait ma déclaration d’impôts au réveil. »

"Même morte, tu pues le Chardonnay. Le mauvais Chardonnay." - The Dead don't Die

« Si on commence à faire les extrémistes qui veulent impérativement que les personnages gays soient joués par des gays alors on va devoir prendre de vrais handicapés pour jouer des handicapés… T’imagine ? »

— Mais qui met 12 minutes pour aller de la gare à l’appartement ?
— Je vieillis, chéri.

"C'est moi la Loi!" - Les Misérables

« Ce n’est pas le support qui fait les films. »

« Baer n’a pas fait du sous-Luchini, il a fait du rien. »

"Pourquoi ma volonté a la tête d'Aznavour?" - Chambre 212

« A mon sens, un acteur doit pouvoir tout jouer. Mais le cas des transgenres est différent. »

— T’es le plus sage d’entre nous…
— La voix de la raison et la voie du péché.
— Mais oui, tu devrais mettre ça sur tes cartes de visite !

"Si nos dirigeants sont maléfiques, que puis-je faire?" - Une vie cachée

« Je ne suis pas sexiste, ma meilleure amie est une femme. »

« La météo marine c'est le top. Ils ne se trompent jamais. »

« C’est sûr qu’on va rentrer : je lâche l’équivalent d’un SMIC ici chaque année ! »

— Vous pouvez me rappeler pourquoi tout est lent après Marseille ?
— Parce que c’est le bout du monde connu…

"Je ne vous savais pas critique d'art" - Portrait de la jeune fille en feu

« L’année prochaine, je prends un appart... et un assistant ! Il me faut vraiment quelqu’un pour répondre à mes mails et organiser mes soirées. »

« Le compliment glisse sur moi comme le sperme sur un imberbe. »

— Tout ne tourne pas autour de toi.
— Ah bon? - Frankie

« C’est une édition avec beaucoup de foufounes et pas une seule bite ! »

— C’est trop marrant de te voir manger tes crocodiles, moitié par moitié.
— Ca me donne l’impression d’en manger deux quand je n’en manque qu’un et donc d’être rassasié plus vite.
— Tu fais pareil avec les fellations ?

"Pas de wifi gratuit" - Parasite

« Pour la comédie ratée d’1h20 y avait du monde hein mais pour le Lav Diaz de 4h30 je sens que je vais être toute seule ! »

« Mais toi t'es noir ? Enfin, je veux dire, t'as un badge noir ? »

"C'est bon un bon cul que tu tiens" - Mektoub, my Love: Intermezzo

« On fuit tous quelque chose à un moment donné. L’important c’est de savoir ce que l’on est en train de fuir. »

— J’ai envie de t’embrasser.
— Restons sages hein !
— Mais j’ai pas envie d’être sage avec toi. Je veux te faire du sale, ça doit être mon côté berlinois.

« J’ai envie d’enlever ma culotte gainante. »

"On est tous connectés" - La glace en feu

Cannes 2019: la Palme d’or pour Parasite de Bong Joon-ho

Posté par vincy, le 25 mai 2019

"Les récompenses d'aujourd'hui ne reflèteront que l'opinion de neuf personnes dans le monde" - Alejandro González Iñárritu

C'était impossible en effet de satisfaire tout le monde. la presse a hué le prix pour les Dardenne, modérément apprécié celui pour Emily Beecham. On peut regretter que Almodovar, Sciamma, et surtout Suleiman (qui hérite d'une nouveauté, la mention spéciale, comme si la Palestine n'avait pas vraiment le droit d'exister au Palmarès) soient sous-estimés dans la hiérarchie. Mais on peut aussi se féliciter que deux premiers films de jeunes cinéastes soient primés, contrastant avec la seule grosse erreur du palmarès, le prix de la mise en scène pour les indéboulonnables Dardenne, plutôt que de le donner à Almodovar, Sciamma, Suleiman, Mendonça Filho, Malick ou Tarantino.

Le cinéma français en tout cas repart flamboyant, contrairement à l'année dernière, tandis que le cinéma nord-américain a été snobé. La diversité aussi a été gagnante. Cela fait plaisir de voir une telle variété de cinéastes aux parcours si différents, du Sénégal à la Palestine en passant par le 9-3 et la Corée du sud. C'est réjouissant de voir le cinéma brésilien, que l'actuel de gouvernement menace par des coupes dans le financement, couronné hier à Un certain regard (A lire ici: Tous les prix remis à Cannes) et ce soir par un prix du jury. A travers le double prix du jury pour Les Misérables et Bacurau, présentés le même jour, ce sont ces deux films de résistance et de chaos social et citoyen qui ont été distingués.

Ce fut un grand moment, aussi, de partager le sacre d'un Antonio Banderas, qui a le droit à une ovation pour son plus grand rôle en 40 ans, dédiant sa récompense à son mentor, Pedro Almodovar, qui manque une fois de plus la Palme d'or, mais peut se consoler avec le succès public de son film et les excellentes critiques reçues.

Le jury d'Alejandro González Iñárritu a du faire des choix dans cette sélection "incroyable", avec une mix de "réalisateurs iconiques, des nouvelles voix du monde entier dans différents genres".

Cette diversité des genres, avec des thrillers, des films fantastiques, et souvent un cinéma engagé qui évoque les luttes de classes, a été récompensée. C'est en cela où Parasite, grand film populaire admirablement maîtrisé, parfaite synthèse de ce que le Festival a montré, en insufflant du politique dans le suspens, de l'intelligence dans le divertissement, mérite sa Palme. A l'unanimité. Il pouvait remporter chacun des prix du jury tant le résultat est magistral. Un an après un drame familial social japonais (Une affaire de famille de Kore-eda), c'est un autre drame familial social, mais coréen, qui l'emporte. Comme deux faces d'une même pièce, chacun dans leur style et leur sensibilité.

C'est enfin la première fois que le cinéma sud-coréen remporte la prestigieuse récompense du Festival de Cannes. Il était temps.

Palme d'or: Parasite de Bong Joon-ho (à l'unanimité)

Grand prix du jury: Atlantique de Mati Diop

Prix du jury ex-aequo: Les Misérables de Ladj Ly et Bacurau de Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho

Prix de la mise en scène: Jean-Pierre et Luc Dardenne (Le jeune Ahmed)

Prix d'interprétation masculine: Antonio Banderas (Douleur et gloire)

Prix d'interprétation féminine: Emily Beecham (Little Joe)

Prix du scénario: Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu

Mention spéciale: It Must Be Heaven d'Elia Suleiman

Caméra d'or: Nuestras madres de César Diaz (Prix Sacd à la Semaine de la Critique)

Palme d'or du court-métrage: La distance entre nous et le ciel de Vasilis Kekatos (Queer Palm du court-métrage)
Mention spéciale: Monstre Dieu de Agustina San Martin

[Notre palmarès] Cannes 2019: Pedro Almodovar, Elia Suleiman, ou Bong Joon-ho pour la Palme?

Posté par redaction, le 25 mai 2019

Difficile de deviner ce que le jury cannois décidera pour ce soir. La compétition était d'un très haut niveau. Au point qu'il est difficile de faire notre traditionnel anti-palmarès. Selon nous, seuls trois ou quatre films ne mériteraient pas les honneurs d'être présents ce soir. Pour le reste, on trouve des grandes qualités à chacun. On prédit ainsi un arrachage de cheveux sur le prix de la mise en scène. Tout comme certains films pourraient truster plusieurs catégories.

Quant à la Palme, selon les étoiles de la presse française et étrangère, cela se jouerait entre quatre ou cinq films, avec Douleur et Gloire de Pedro Almodovar et Parasite de Bong Joon-ho en tête des favoris, sans oublier l'excellent It Must be Heaven d'Elia Suleiman qui pourrait créer la surprise.

Au jury - si éclectique dans ses goûts - de savoir quelle tonalité donner à ce palmarès avec une sélection si relevée: engagement politique, vision cinématographique, adhésion à un cinéma populaire intelligent ou au contraire défense d'un cinéma plus radical, loin des conventions. La facilité ou l'audace. Ou un mix des deux. C'est tout le problème des grands années... Il y aura forcément des déceptions. Réponse ce soir, avec sur scène Catherine Deneuve, Sylvester Stallone, Michael Moore, Zhang Ziyi, Valeria Bruni Tedeschi, Gael Garcia Bernal, Reda Kateb et Viggo Mortensen.

MPM

Palme d'or - It Must Be heaven d'Elia Suleiman
Grand Prix du jury - Parasite de Bong Joon-ho
Mise en scène - Terrence Malick (Une vie cachée)
Actrice - Emily Beecham (Little Joe)
Acteur - Leonardo DiCaprio et Brad Pitt (Once Upon a Time in Hollywood)
Scénario - Giordano Gederlini, Ladj Ly, Alexis Manenti pour Les Misérables
Prix du jury - Atlantique de Mati Diop
Caméra d'or : J'ai perdu mon corps de Jeremy Clapin
Palme d'or du court-métrage: L'heure de l'ours d'Agnès Patron

Vincy

Palme d'or - Douleur et gloire de Pedro Almodovar
Grand Prix du jury - Parasite de Bong Joon-ho
Mise en scène - Diao Yinan (Le lac des oies sauvages)
Actrice - Noémie Merlant et Adèle Haenel (Portrait de la jeune fille en feu)
Acteur - Pierfrancesco Favino (Le traître)
Scénario - Elia Suleiman pour It Must Be heaven
Prix du jury ex-aequo - Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Julian Dornelles et Une vie cachée de Terrence Malick
Caméra d'or - Les Misérables de Ladj Ly

Cannes 2019: Parasite récolte le 1er prix des cinémas art et essai

Posté par vincy, le 25 mai 2019

Un des coups de cœur de la presse cannoise a été distingué par le jury composé d'exploitants de la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (Cicae). Ce nouveau prix récompense un des 39 films de la sélection officielle.

Créé par l’Afcae (Association française des cinémas d'art et essai) et la Cicae (Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai), ce prix engagera les salles art et essai à programmer le film lauréat. Le jury est composé uniquement d'exploitants.

Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho, qui sortira le 5 juin, distribué par The Jokers, a reçu le 1er Prix des cinémas art et essai.

Mais le jury a aussi tenu à donner une Mention spéciale au premier film de Ladj Ly, Les misérables, favori pour la Caméra d'or. Le film sera dans les salles cet automne, distribué par Pyramide.

Cannes 2019: L’Oeil d’or pour deux films de la sélection officielle

Posté par vincy, le 25 mai 2019

Le jury de L’Œil d'or, le prix qui récompense les documentaires présentés dans toutes les sélections cannoises, et cette année, présidé par la réalisatrice Yolande Zauberman a récompensé deux films des séances spéciales de la sélection officielle. Deux documentaires qui couvrent un spectre très large de leur genre.

For Sama de Waad al-Khateab et Edward Watts raconte le parcours Waad al-Kateab, simple étudiante d'Alep en Syrie, au début de la guerre en 2012. Quatre ans plus tard, elle fait partie des derniers survivants avant que la ville ne tombe aux mains des forces de Bachar al-Assad en décembre 2016. A ce moment précis, elle est mariée, maman d'une petite fille et enceinte d'un second enfant. Elle est connue sur Internet pour ses reportages déchirants sur la situation en Syrie. Il s'agit d'une lettre d'amour à sa fille, née en janvier 2016, et retraçant l'année la plus noire et meurtrière du conflit.

La Cordillère des songes (La Cordillera de los sueños) de Patricio Guzmán sortira le 30 octobre chez Pyramide. Le cinéaste, déjà primé dans les plus grands festivals, filme les Andes. Cette cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Il a voulu en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l'histoire passée et récente du Chili.

Le jury de l'Œil d'or était composé de Romane Bohringer, Eric Caravaca, Ross McElwee et Ivan Giroud.

La présidente de la Scam et créatrice du prix, Julie Bertuccelli, a précisé que les lauréats de l'Œil d'or seraient désormais automatiquement admis à concourir à l'Oscar du meilleur documentaire.

Cannes 2019 : Céline Sciamma décroche la Queer Palm avec Portrait de la jeune fille en feu

Posté par wyzman, le 25 mai 2019

C’était l’un des événements les plus attendus hier soir, l’annonce des lauréats de la 10e édition de la Queer Palm.

Un palmarès logique

Et c’est donc au film de Céline Sciamma Portrait de la jeune fille en feu qu’est revenu la Queer Palm, le prix qui, depuis 2010, a pour ambition de récompenser les films qui traitent intelligemment d’une thématique altersexuelle. Porté par Adèle Haenel et Noémie Merlant, Portrait de la jeune fille en feu traite de l’intense complicité qui se crée entre une peinture et jeune femme qui vient de sortir du couvent et s’apprête à se marier. C'est la première fois qu'une réalisatrice remporte ce prix et la troisième fois que la Queer Palm distingue un film de la compétition.

Parmi les autres films en compétition, on trouvait notamment Douleur et gloire de Pedro Almodóvar, Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, Matthias et Maxime de Xavier Dolan, Rocketman de Dexter Fletcher, Port Authority de Danielle Lessovitz ou encore And Then We Danced de Levan Akin.

Côté courts métrages, le jury 2019 a par également récompensé Vasilis Kekatos pour La distance entre le ciel et nous, film proposé en sélection officielle.

Pour rappel, le jury de cette 10e édition était présidé par l’actrice Virginie Ledoyen et composé par Claire Duguet (directrice de la photographie), Kee Yoon Kim (actrice), Filipe Matzembacher (réalisateur) et Marcio Reolon (réalisateur). Lors des éditions précédentes, ce sont Girl de Lukas Dhont, 120 battements par minute de Robin Campillo et Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz qui ont raflé le prix en ce qui concerne les longs métrages. Chez les courts, The Orphan de Carolina Markowicz et Les Îles de Yann Gonzalez sont les lauréats les plus récents.

Cannes 2019: le Palmarès d’Un certain regard

Posté par vincy, le 24 mai 2019

Présidé par Nadine Labaki, accompagnée de Marina Foïs, Nurhan Sekerci-Porst, Lisandro Alonso et Lukas Dhont, le jury d'Un certain regard a rendu un verdict éclectique avec 8 films distingués sur les 18 de la sélection.

"Le Jury tient à témoigner du grand plaisir qu’il a eu à s’immerger dans la diversité de cette sélection, diversité quant aux sujets traités, quant à l’approche cinématographique et à la représentation des personnages. Il a été pour nous très stimulant de voir côte à côte des réalisateurs qui maîtrisent si bien leur langage et d’autres qui suivent ce même chemin. Constater la présence de 9 premiers films fut pour nous une belle surprise et voyager à travers ces différents univers, un réel privilège. Le cinéma mondial se porte à merveille !" a indiqué le jury dans le communiqué.

Si on peut regretter qu'aucun des deux films d'animation n'aient été récompensés, le jury a confirmé le bel accueil au film du cinéaste brésilien Karim Aïnouz, La vie invisible d'Euridice Gusmao, grande fresque mélodramatique autour de deux sœurs fusionnelles qui se retrouvent séparées par le destin. Le film reçoit le Prix Un Certain Regard, le plus grand prix du palmarès.

Le Prix du jury est revenu au film minimaliste d'Oliver Laxe, Viendra le feu.

Chiara Mastroïanni reçoit le Prix d'interprétation pour son plus grand rôle à date, dans Chambre 212 de Christophe Honoré. Une belle manière de distinguer ce film.

Kantemir Balagov, avec sa fresque formelle Beanpole reçoit le Prix de la mise en scène tandis qu'un Prix spécial du jury a été remis au déconcertant et libertin Liberté d'Albert Serra.

Le jury a aussi tenu à donné une mention spéciale à Jeanne, drame historique décalé de Bruno Dumont, et deux coups de cœur à des films qui mêlent l'humour et l'intime, avec un ton léger et des personnages dépressifs: La femme de mon père de Monia Chokri, qui avait fait l'ouverture d'Un certain regard, et The Climb de Michael Angelo Covino.

Cannes 2019: des lycéens sur le tapis rouge avec Cannes Ecrans Juniors

Posté par kristofy, le 24 mai 2019

Le Festival de Cannes n'est pas que le célèbre tapis rouge, il rassemble les films en sélection officielle et dans les sections parallèles, mais se compose aussi d’autres programmations comme Visions Sociales ou la Semaine du cinéma positif. Ou encore la section Cannes Écrans Juniors qui présente neuf longs métrages internationaux qui présentent un intérêt particulier pour des jeunes à partir de 13 ans car "ils développent des thématiques ou mettent en scène des univers susceptibles de les confronter au monde et aux autres cultures, tout en leur faisant découvrir l’art cinématographique". Les films viennent de France, Argentine, Hongrie, Royaume-Uni, Canada ou encore Australie, et certaines séances sont suivies de débat.

Des lycéens originaires du lycée Edouard Belin de Vesoul (dont certains ont déjà une curiosité particulière de cinéma grâce au Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul) sont arrivés à Cannes pour quelques jours. A leur programme, donc, des films de Cannes Écrans Juniors mais aussi la possibilité de découvrir des films de la sélection officielle. Parmi ces lycéens, nous avons rencontré Adèle qui est en seconde et découvre Cannes pour la première fois :

Quelles ont tes premières impressions du Festival de Cannes, par rapport à ce que tu imaginais et ce que tu as découvert ?
J'imaginais que le Festival de Cannes était quelque chose de très privé, quelque chose qui n'était pas accessible pour tout le monde, pas pour une jeune lycéene de Vesoul comme moi. Arriver ici j'ai simplement réalisé un rêve, j'ai pu voir mes acteurs préférés comme Léa Seydoux, Leonardo Di Caprio, aussi Lupita Nyong'o. J'ai rencontré des gens très intéressants, j'ai vu des films magnifiques de réalisateurs supers que je ne connaissais pas du tout. Je pensais que le Festival de Cannes était fait essentiellement pour les gros films à gros budget et avec un gros casting. Et je me suis rendu compte qu'il y avait énormément de petits films avec des acteurs débutants qui font leurs premières fois au cinéma, et ça ça m'a énormément plu. J'ai totalement changé l'image que j'avais du Festival de Cannes.

Parmi les quelques films que tu as vus lequel t'as le plus marqué ?
On est plusieurs du lycée à avoir pu monter les marches pour Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin, avec Léa Seydoux justement. Le film qui m'a le plus marquée c'est 100 kilos d'étoiles de la réalisatrice Marie-Sophie Chambon avec un très jeune casting, le personnage principal n'avait jamais fait de cinéma jusqu'à présent, c'est une fille à peu près de mon âge. J'ai trouvé ce film très intéressant car il parle  de complexes qu'une jeune fille peut rencontrer à la puberté notamment par rapport à son poids, les obstacles qu'elle peut rencontrer quand elle veut se lancer dans un domaine particulier juste parce qu'elle est une femme. Le jeu des acteurs était prenant, j'ai trouvé ce film très spontané, très vrai.

Cette initiative est également l'occasion pour les lycéens de parler ensemble des films et de s'exercer à la critique. Nous vous proposons de découvrir le texte écrit collectivement par Emma, Gwendoline et Suela au sujet du Jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne :

C'est l'histoire dramatique d'un petit garçon musulman influencé par un imam lui imposant les mauvaises valeurs de l'Islam. Sa vie va prendre un tout autre tournant suite à un évènement bouleversant la vie de son entourage. C'est un film très intéressant qui touche l'actualité, et plusieurs jeunes de notre âge. C'est important de véhiculer ces histoires pour toucher tout le monde et faire prendre conscience de ce qui se passe aujourd'hui. Ce film fait preuve d'un grand réalisme, et les réalisateurs ont réussi à nous prouver qu'un personnage avec de mauvaises intentions, qui habituellement serait renié, peut être attachants et susciter de la compassion.

Cannes 2019 : La star du jour… Virginie Efira

Posté par wyzman, le 24 mai 2019

A 42 ans, la Belge devenue française Virginie Efira ne cesse de ravir le public.

Connue des amateurs de télé-crochet, actrice régulière depuis 2010, où elle brille surtout dans des comédies romantiques et populaires. Elle s’offre un virage dramatique en 2016 pour notre plus grand plaisir. Cette année-là, elle présente aux côtés d’Isabelle Huppert Elle de Paul Verhoeven (compétition), qui, séduit par son jeu lui offrira le rôle principal de son prochain film, Benedetta.  Elle remonte les marchées deux années plus tard avec l’incontournable comédie de Gilles Lelouche, Le Grand Bain (hors compétition).

4,3 millions d’entrées plus tard, elle est cette année plus armée que jamais à effectuer une nouvelle montée des marches avec Sibyl (compétition) de Justine Triet. La réalisatrice - qui a déjà dirigé Virginie Efira en 2016 dans Victoria (grand coup de cœur de la Semaine de la Critique à l'autre bout de la Croisette), lui valant une nomination aux César - l’a ici faite tourner aux côtés de son compagnon Niels Schneider et Adèle Exarchopoulos. Tout un programme !

Cannes 2019: Nos retrouvailles avec Elia Suleiman

Posté par vincy, le 24 mai 2019

A bientôt 59 ans, Elia Suleiman se fait rare. L’enfant de Nazareth, acteur, scénariste, réalisateur, navigant entre Chaplin et Tati, était absent des écrans depuis dix ans.

Enfin pas tout à fait. Le cinéaste palestinien a fait un des segments de 7 jours à la Havane, sélectionné à Un certain regard en 2012. Elia Suleiman est un abonné de la Croisette. Même en tant qu’acteur, puisqu’il avait un petit rôle dans Bamako d’Abderrahmane Sissako, hors-compétition à Cannes en 2006.

À l’exception de son premier film, Chronique d’une disparition (1996), prix du meilleur premier film à Venise, tous ont été à Cannes. Dès son premier long, Suleiman impose son style ironique, avec une narration fragmentée, comme des vignettes sur le quotidien absurde de ses concitoyens. Un assemblage de sketches dramatiques ou burlesques, émouvants ou cocasses. Sa marque de fabrique. Une poésie visuelle sans trop de dialogues pour conjurer les tragédies observées.

En 2001, il présente un moyen métrage, Cyber Palestine à la Quinzaine et l’année suivante il est en compétition. Avec Intervention divine, il maîtrise un peu plus son savoir-faire et bouscule les conventions narratives dans l’air du temps. Le cinéphile n’était plus vraiment habitué à voir ce genre de récits, aussi décousus que déconcertants. Maniant la métaphore à outrance, avec son physique à la Pacino et son regard à la Buster Keaton, il démontre que le cinéma peut encore être imaginatif et corrosif. Le film obtient le prix du jury sur la Croisette. Quatre ans plus tard, il sera membre du jury cannois.

Avec son long métrage suivant, Le temps qu’il reste, toujours en compétition, il repart bredouille. Pourtant le film est plus accompli. Il donne une dimension historique et affective à son histoire. Son regard est toujours aussi atterré, affligé, ouvert. Clown triste en errance, son personnage muet observe un monde qui lui échappe, et son monde qui le rassure.

On s’interroge sur son nouveau film, qui sera certainement dans la lignée des précédents. Le titre It Must Be Heaven porte déjà l’ironie mordante de son auteur. Engagé pour la paix, ce palestinien qui a vécu à New York puis à Jérusalem, conférencier et essayiste, Elia Suleiman a peut-être collé des morceaux de sa vie et des voyages dans un seul film sur l’exil et l’identité. Ici, il fuit la Palestine à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que son pays d'origine le suit toujours comme une ombre. Sa patrie est partout, même à Cannes.