Saint-Jean de Luz 2012 : trois questions à Audrey Fleurot

Posté par redaction, le 21 octobre 2012

La présidente du jury du Festival international des jeunes réalisateurs de Saint Jean de Luz, comédienne notamment remarquée pour son rôle de la dame du lac dans la série Kaamelot ou aux côtés d’Omar Sy dans Intouchables, a profité de quelques minutes entre deux projections pour nous confier ses impressions sur la manifestation et son expérience de jurée.

Ecran Noir : C’est votre première venue au festival ?
Audrey Fleurot : En effet, et aussi ma première participation à un jury. J’étais à la fois flattée et stressée ; c’est une grosse responsabilité mais aussi l’opportunité de réfléchir sur le cinéma, de se confronter aux points de vue des autres au sein d’une superbe équipe. Personnellement, quand je vais au cinéma voir un film, j’ai envie d’en parler, que le bouche à oreille marche car ça va tellement vite maintenant. Là, ça nous permet à une plus grande échelle de vraiment donner sa chance à un réalisateur ou un film.

EN : Vous appréhendiez donc votre rôle de présidente de jury ?
AF : Oui, car je ne l’avais jamais fait et je trouve ça compliqué dans la mesure où on a de l’empathie pour tous les films, on sait la difficulté que c’est de montrer son premier travail. Nous avons d’ailleurs décidé d’un commun accord avec les autres membres du jury de ne pas discuter avec les autres des délibérations, de rester vierges de toute l’histoire du film, des difficultés pour le monter, etc. On voulait voir le film indépendamment des secrets de fabrication.

EN : Vous ne vouliez pas être influencés...
AF : Exactement, car on connait la difficulté du travail autour du film. Nous avons vu beaucoup de films de qualité, et il n’y a pas 50 prix. Ce qui est super, c’est que l’on n’est pas tous d’accord. On s’était très bien entendu au sein du jury. Pour ma part j’avais peur de devoir mettre au point une méthode, je ne savais pas trop comment m’y prendre. J’ai proposé qu’on débriefe après chaque film, je ne voulais pas qu’on attende la fin du festival pour se remettre tous les films en mémoire, puisqu’on en voit quand même trois par jour. Tout le monde ne défendait pas les mêmes choses, et en même temps cela s’est fait de façon très démocratique. C’est un grand débat, car c’est ça qui m’intéressait. J’espérais d’une certaine manière qu’on ne soit pas forcément d’accord. Ce sont toujours des points de vue intelligents, et l’occasion de voir des choses qu’on n’avait pas forcément vu jusqu’ici. C’était une expérience très agréable.

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Propos recueillis par Yanne Yager

Saint-Jean de Luz 2012 : trois questions à Patrick Ridremont (Dead Man Talking)

Posté par redaction, le 20 octobre 2012

Après avoir totalement bluffé le public du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz la veille de notre entretien, Patrick Ridremont nous a raconté le laborieux travail qu’a été Dead Man Talking, son premier long métrage en compétition, qui a reçu le prix du public . L'acteur et réalisateur belge, encore fatigué de la soirée, a pourtant trouvé le moyen d’égayer avec finesse et humour décalé cet échange convivial.

Ecran Noir : C’est votre première venue au festival et aussi votre premier long métrage. Anxieux ?
Patrick Ridremont : Oui ! Hier c’était la première fois que le film était confronté à un public français, alors que le film est déjà sorti en Belgique. Mon humour, mon second degré, ma cruauté correspondent à quelque chose que les belges connaissent. Mais le côté un peu plus anglo-saxon qu’il y a dans le film, le décalage, je ne savais pas si le public français allait être réceptif. C’est un public un peu plus pointu sur certaines choses. Donc il y avait en effet une grosse angoisse, mais aujourd’hui je suis rassuré.

EN : Pour une première expérience sur grand écran, pourquoi avoir choisi ce sujet [NDLR : le récit d'un condamné à mort avant son exécution] ?
PR : Par mon métier de comédien, je me pose beaucoup de question sur cette chose bizarre qui pousse quelqu’un à vouloir rentrer dans la lumière et plaire aux gens. Je vis dans mon fond de commerce. Et sans vouloir en faire une question de métaphysique, ça peut créer des angoisses, en tout cas des questions existentielles chez moi. Et partant de là, je m’interroge aussi sur la vie de tout le monde. Je suis absolument athée, mais je suis un profond humaniste. C’est très simple : je ne m’interroge pas sur : « y a-t-il une vie après la mort » mais « y a-t-il une vie avant la mort ». Et mon film parle un peu de ça : d’un homme mort-né, de personnes non-existantes. Et il y a des personnes autour de nous qui donnent le sentiment de ne pas vraiment vivre, qui ne vivent pas, et c’est ça qui m’intéressait. C’est une fable existentielle.


EN : On devine très bien votre expérience théâtrale passée dans le film. Cela n’a pas été difficile de départager théâtre et cinéma ?

PR : C’est un travail très compliqué mais il ne faut pas être honteux du théâtre. Personnellement, le cinéma qui m’insupporte le plus, c’est celui qui essaie d’être trop naturel, où le texte se prononce du bout des lèvres. J’aime quand tout est construit, quand les lumières sont étudiées, quand les couleurs sont théâtrales. Je préfère un cinéma qui ressemble plus à un roman graphique qu’à un simple documentaire. Ce qui a été difficile, ça a été de convaincre les autres que je pouvais faire ça, que c’était une bonne idée d’aller dans l’extra-théâtralité. Je n’ai pas eu peur de cette théâtralité, je revendique une certaine forme de représentation. Représenter les choses, au lieu de les montrer, réinventer le temps et le lieu, chose que le théâtre fait tout le temps. Mettre une musique dans un film sur un passage triste, c’est l’extra-théâtralité et ça ne correspond à rien dans la vie : on n’entend pas de musique autour de soi à un enterrement. Il n’y a qu’au cinéma que l’on fait ça, c’est pour ça que je le trouve théâtral. Ce travail a pris douze ans. C’est un travail de longue haleine, un travail terrible. J’ai l’impression d’avoir fait mon requiem, c’est comme un testament. Et si je devais m’arrêter à un film, je serai fier de m’arrêter avec celui-là.

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Propos recueillis par Yanne Yager

Saint-Jean de Luz 2012 : trois questions à Thierry Neuvic

Posté par redaction, le 19 octobre 2012

Après avoir tourné avec Clint Eastwood (Au-delà) et Guy Ritchie (Sherlock Holmes : jeux d'ombre), le comédien Thierry Neuvic est annoncé dans le projet d'adaptation de la bande dessinée Tanguy et Laverdure (dans le rôle de Tanguy). Actualité chargée pour le comédien qui avait malgré tout pris le temps de venir au Festival international des Jeunes réalisateurs de Saint-Jean de Luz pour participer au jury présidé par Audrey Fleurot. L'occasion pour une rencontre informelle sur une terrasse ensoleillée, quelques heures seulement avant la cérémonie de clôture et l'annonce du palmarès...

EN : Comment avez-vous réagi lorsque l’on vous a demandé d’être membre du jury ? Aviez-vous des craintes, des appréhensions ?
Thierry Neuvic : J’ai un peu hésité, car je trouve toujours difficile de porter un regard sur le film des autres. C’est quelque chose de subjectif. Et ça pouvait aussi être intéressant de regarder ces films avec un groupe de gens qui font ce métier-là, qui ont un regard plus aiguisé sur les choses. Même si c’était un exercice difficile, je ne l’avais jamais fait et toute expérience est bonne. Une appréhension ? Ne pas pouvoir expliquer ce que l’on a pensé ou vu, de ne pas avoir les arguments qu’il faut. Mais il n’y a pas vraiment de crainte. La vraie crainte, c’est d’affronter les réalisateurs ou les acteurs qui lorsqu’ils figurent dans un film sont demandeurs d’un avis. C’est une position qui n’était pas évidente, mais tout s’est finalement bien passé.

EN : Quelles sont vos impressions sur le festival ?
TN : Je ne connaissais pas ce festival ni cette région, et j’ai toujours fortement appréhendé la foule, lors de festival plus lourds, où règne une certaine hystérie. Ici j’étais ravi, c’est un festival à taille humaine, familial, où les films en compétition restent le seul enjeu. De plus j’aime beaucoup cette région, on y ressent une certaine nostalgie et un climat très amical. Je pense que tous les festivals devraient ressembler à celui-là.

EN : Par rapport à la thématique du festival, et de ses jeunes réalisateurs, qu’est-ce qui vous attire dans ce nouveau cinéma, aussi bien français qu’étranger ?
TN : Il y a eu pas mal de films légers, contrairement aux films plutôt dramatiques livrés habituellement. « Jeunes réalisateurs » ne veut donc pas forcément dire « drame ». Pourtant ça connote quelque chose, si toute une génération est autant ancrée dans le drame, c’est que ça dépeint un univers en particulier.  Il y a un constat du monde qui n’est pas très coloré. C’est cela que les films représentent, et c’est bien que ce soit exprimé, car ça dénote un peu l’humeur des temps.

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Propos recueillis par Yanne Yager

Retour sur le Festival de Saint-Jean de Luz : une 17e édition et de jeunes réalisateurs plus que prometteurs

Posté par redaction, le 17 octobre 2012

C’est sous des températures encore quasi estivales que s’est déroulé du 9 au 13 octobre dernier le Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean de Luz. A l’heure où les férus du 7e art de la côte basque s’affairaient autour du cinéma le Select pour la cérémonie d’ouverture, les organisateurs pouvaient déjà prédire le franc succès que serait cette 17e édition. Et pour sûr, avec un jury pareil, la ville balnéaire était l’endroit où il fallait être la semaine dernière. C’est ainsi que Thierry Neuvic, Mickael Cohen, Julien Courbey, Pauline Etienne, Elodie Navarre et Cyril Mennegun se retrouvaient au sein d’un jury de choix présidé par Audrey Fleurot, personnalité grimpante du petit écran, comme du grand (notamment remarquée pour ses rôles de dame du lac dans la série Kaamelot ou aux côtés d’Omar Sy dans Intouchables.).

Mardi s’ouvrait donc solennellement le festival avec comme première projection le deuxième long métrage d’Idit Cébula Rue Mandar. La réalisatrice, autrefois comédienne (Comme t’y es Belle, Nos jour heureux) présentait en exclusivité un film délicieusement piquant et touchant servi par un casting des plus efficaces, composé de Richard Berry, Sandrine Kiberlain et Emmanuelle Devos. Déjà récompensée à ce même festival en 2007 pour Deux vies plus une, Idith Cébula confiera quelques jours plus tard revenir avec grand plaisir à cet événement qui promeut à grande échelle les réalisateurs de demain.

Loin de s’essouffler, la cadence n'a fait que s’accroitre les jours suivants. Le festival a atteint un record d'affluence pour les films en compétition, et ce fut la ruée tous les soirs autour des personnalités présentes. Eric Elmosnino est venu présenter aux côtés de son réalisateur Yann Coridian un Ouf qui par son originalité et sa fraicheur, sort largement du lot.

Jeudi soir, c’est Virginie Efira et l’équipe de Patrick Ridremont qui ont subjugué littéralement les spectateurs avec Dead Man Talking, qui a d'ailleurs reçu le prix du public (voir tout le palmarès). Un film bouleversant et totalement édifiant du réalisateur belge qui livrait en exclusivité au public français un premier long métrage mûri durant douze années. Et les bonnes surprises ne se sont pas arrêtées là : Sandrine Bonnaire en compagnie de son jeune acteur Jalil Mehenni venait dès le lendemain présenter J’enrage de son absence avec Alexandra Lamy et William Hurt (récompensé du prix d’interprétation masculine).

Autant de films et de réalisateurs qui assuraient de donner du fil à retordre à l’équipe d’Audrey Fleurot au moment de décerner les prix... A la sortie des projections des courts métrages samedi matin, les membres du jury rencontraient les journalistes pour quelques questions. C’est ainsi que la présidente du jury nous confiait : «C’est ma première participation à un jury. J’étais à la fois flattée et stressée ; c’est une grosse responsabilité mais aussi l’opportunité de réfléchir sur le cinéma, de se confronter aux points de vue des autres au sein d’une superbe équipe. ».

Thierry Neuvic, pour sa part, est revenu sur un festival placé sous le signe des retrouvailles, comme l’avait annoncé Patrick Fabre, délégué artistique : « Ici je suis ravi. C’est un festival à taille humaine, familial, où les films en compétition restent le seul enjeu. De plus j’aime beaucoup cette région, on y ressent une certaine nostalgie et un climat très amical. Je pense que tous les festivals devraient ressembler à celui-là. » . Des retrouvailles malheureusement manquées pour Georges Lautner, venu rendre hommage à Claude Pinoteau, avec qui il couvrait depuis toujours le festival. Cette 17e édition était d’ailleurs dédiée à la mémoire du réalisateur de la Boum 1 et 2 et de la Gifle, ami fidèle des amateurs du 7e art, des jeunes cinéastes et des luziens bien sûr.

Enfin samedi soir, Audrey Fleurot rejoignait Kad Merad et Olivier Baroux pour présenter Mais qui a re-tué Pamela Rose. Avec une cérémonie de clôture aussi grandiose, la 17e édition résonnait déjà comme l’une des plus mémorables de Saint Jean de Luz. Et le phénomène ne saurait s’estomper. C’est avec un réel engouement que le public cette année était venu en masse pour assister à l’émergence de réalisateurs hors normes et talentueux. En somme, un festival qui permettait au public luzien et venu d’ailleurs, d’être le premier spectateur des débuts de cinéastes plus que prometteurs.

Yanne Yager

Saint-Jean-de-Luz 2012 : Le Goncourt Atiq Rahimi reçoit le prix du meilleur film

Posté par vincy, le 14 octobre 2012

C'est un prix Goncourt qui a remporté la Chistera du meilleur film au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, samedi 13 octobre.

Syngué Sabour, Pierre de Patience, a ainsi été plébiscité par le jury, présidé par Audrey Fleurot, entourée de Pauline Etienne, Elodie Navarre, Michaël Cohen, Julien Courbey, Cyril Mennegun et Thierry Neuvic. Le film sortira le 20 février 2013 dans les salles. Atiq Rahimi, 50 ans, qui avait reçu le prix Goncourt pour son livre Syngué Sabour en 2008 a transposé lui même son roman. Le film, qui était aussi sélectionné cette semaine au Festival du film de Londres, représente l'Afghanistan dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

L'écrivain-cinéaste avait déjà réalisé plusieurs films documentaires (A chacun son journal, Zaher Shah, le royaume de l’exil, ou (A)fghanistan). Il avait adapté en 2004 son roman Terre et cendres, alors récompensé à Cannes (prix Regard vers l'avenir à Un certain regard).

Le jury a également récompensé Meni Yaesh, avec le prix du meilleur réalisateur pour Les Voisins de Dieu. Le film israélien qui devrait sortir lui aussi au premier trimestre 2013 a reçu le prix du jury jeunes.

Laïne Magi a reçu le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film Une estonienne à Paris, d'Ilmar Raag (en salles le 26 décembre). Le prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné à William Hurt pour son rôle dans le film de son ex-compagne, Sandrine Bonnaire, J'enrage de son absence, présenté à la Semaine de la critique à Cannes en mai et qui sortira le 31 octobre.

De son côté, le public a préféré le film belge Dead Man Talking de Patrick Ridgemont, en salles le 27 mars 2013.

Par ailleurs, des courts métrages ont aussi été honorés : le prix du jury a été remis à Ce n'est pas un film de Cow-boys de Benjamin Parent, le prix du public à Renée de Jézabel Marques-Nakache et le prix Ciné + à Edwige de Mounia Meddour.

La 17e édition du Festival (9-13 octobre) a comptabilisé 4 500 entrées, soit un record dans l'histoire de la manifestation dont le réalisateur et journaliste Patrick Fabre est le délégué général.

Ouvert avec Rue Mandar, d'Idit Cébula (avec Sandrine Kiberlain, Richard Berry, Emmanuelle Devos, Emmanuelle Bercot, Lionel Abelanski, Mehdi Nebbou, Micheline Presle, Michel Jonasz et Jackie Berroyer) et clôturé par Mais qui a re-tué Pamela Rose ? deKad Merad & Olivier Baroux, le festival présentait 10 films en compétition.

Saint-Jean-de-Luz dévoile sa sélection

Posté par vincy, le 19 septembre 2011

11 films seront en compétition pour le 16e Festival des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz (11-15 octobre), dédié aux premiers et deuxièmes films. L'ouverture, hors compétition, révélera le nouveau film de Mélanie Laurent, Les adoptés, tandis que la clôture se fera avec Forces spéciales, le film attendu de Stéphane Rybojad, avec Diane Kruger et Benoît Magimel.

On notera une grande variété de style parmi les films en compétition. Certains ont été sélectionnés dans d'autres festivals comme Poulet aux prunes en compétition à Venise ou Oslo, 31 août, vu à Un certain regard à Cannes.

Une bouteille à la mer de Thierry Binisti (Diaphana), avec Agathe Bonitzer et Hiam Abbass
De force de Franck Henry (Rezo films), avec Isabelle Adjani et Eric Cantona
En secret de Maryam Keshavarz (Ad Vitam), avec Nikohl Boosheri, prix du public à Sundance
Louise Wimmer de Cyril Mennegun (Haut et court), avec Corinne Masiero et Jérôme Kircher, sélectionné à Venise
Émilie Jolie de Francis Nielsen et Philippe Chatel (Gebeka Films), film d'animation
On the Ice de Andrew Okpeaha MacLean (Memento), avec Frank Qutuq Irelan, primé à Belrin et sélectionné à Sundance
Bullhead (Rundskop) de Michael R.Roskam (Ad Vitam), avec Matthias Schoenaerts, sélectionné à Berlin
Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Le Pacte), avec Mathieu Amalric et Edouard Baer, en compétition à Venise
L'amour et rien d'autre (Über uns das All) de Jan Schomburg (Sophie Dulac), avec Sandra Hüller et Georg Friedrich, prix Label Europa Cinemas à Berlin
Oslo, 31 août de Joachim Trier (Memento), avec Anders Borchgrevink, sélectionné à Un Certain Regard à Cannes
JC comme Jésus Christ de Jonathan Zaccaï (Mk2), avec Aure Atika et Elsa Zylberstein

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Site internet de la manifestation

Saint Jean de Luz 2010 : triplé gagnant pour Nowhere Boy

Posté par vincy, le 17 octobre 2010

Le 15e Festival international des jeunes réalisateurs s'est achevé aujourd'hui, le lendemain de la cérémonie des prix. Le Palmarès a récompensé un cinéma essentiellement européen : Royaume Uni, Allemagne, Russie...

Saint Jean de Luz, depuis trois ans, et malgré la concurrence du Festival des Antipodes qui se tenait durant la même période, gagne en notoriété, notamment auprès des professionnels. La programmation, cette année, a permis la venue de nombreux talents connus, comme Gilles Lellouche, Cécile Cassel, Lola Doillon ou Isabelle Carré. Surtout, la concentration de la manifestation en un seul lieu, le cinéma Le Sélect, refait à neuf, facilite la rencontre entre le public, les films et les personnalités du cinéma. Tout s'y passe. Ainsi samedi matin, 150 personnes assistaient à la diffusion des courts métrages, tandis qu'une salle était dévolue à l'avant-première du film pour enfant Une vie de chat, simultanément à l'activité médiatique dans le café et en terrasse : les journalistes interviewaient Sergi Lopez et les réalisateurs de Rendez-vous avec un ange.

En progressant ainsi, le festival confirme sa renaissance, amorcée déjà l'an dernier. Les films primés de 2009, Le bel âge et Ander, avaient même affiché leur récompense au festival basque sur leur posters promotionnels. Cette année, le jury  - Claude Brasseur (président), Valérie Kaprisky (comédienne), Marianne Denicourt (comédienne), Shirley Bousquet (comédienne), Eric Savin (comédien), Fabien Ontoniente (réalisateur), Stéphane Giusti (réalisateur) - a privilégié un film, Nowhere Boy, qui repart au total avec trois prix, dont le prix du public.

Mais leur palmarès récompense avant tout deux films forts et singuliers :  un drame allemand sur fond d'immigration (meilleur film) et une oeuvre cruelle, émouvante et somptueuse sur la misère en Russie (prix du jury). Tous les films ayant un distributeurs, ils devraient sortir dans les prochains mois et ainsi prolonger la notoriété de ce jeune festival en plein essor.

Prix du jury

Chistéra du meilleur film décerné à SHAHADA de Buhran Qurbani

Prix spécial du jury décerné à SIBERIE, MONAMOUR de Slava Ross (voir article du 15 octobre)

Chistéra du meilleur réalisateur décerné à Sam Taylor-Wood pour NOWHERE BOY

Chistéra de la meilleure interprétation féminine décerné à Anne-Marie Duff
pour le film NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood

Chistéra de la meilleur interprétation masculine décerné à Roschdy Zem pour
le film A BOUT PORTANT de Fred Cavayé

Chistéra du meilleur espoir décerné à Aymen Saïdi pour le film DERNIER
ETAGE, GAUCHE, GAUCHE
d'Angelo Cianci

Prix du public

Chistéra du public décerné à NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood (voir article du 9 octobre)

Prix du Jury Jeune

Chistéra du jury jeune décerné à DERNIER ETAGE, GAUCHE, GAUCHE

Court-métrage

Chistéra du meilleur court métrage et prix du public décerné à LE GRAND MOMENT DE SOLITUDE de
Wilfried Meance

Saint Jean de Luz 2010 : Isabelle Carré et Sergi Lopez, l’amour à mort

Posté par vincy, le 16 octobre 2010

Rendez-vous avec un ange est un premier film qui fera parler de lui lors de sa sortie, vraisemblablement au début du printemps prochain. Le film raconte l'histoire d'un couple qui n'est plus en phase, incapable de s'écouter ou de se parler. Une relation presque sado-masochiste où l'homme domine une femme soumise. Mais le rapport va s'inverser et leur harmonie naîtra de circonstances aggravantes où l'un et l'autre vont se mettre hors-la-loi, en marge de la société, mais enfin réconciliés. Isabelle Carré et Sergi Lopez forment ce couple aussi poignant que dérangé, à la fois bancal et évident.

Si le rapport amoureux est au coeur de ce film, il relancera aussi le débat sur l'euthanasie. Le mot n'est jamais prononcé. Mais les actes parlent d'eux-mêmes. Ce n'est pas le premier film à évoquer le sujet. Souvenons-nous de Mar Adentro ou des Invasions barbares il y a quelques années. Ici la mort par assistance n'est pas le sujet mais un aiguillon du scénario.

Le producteur Dominique Besnehard a conscience que le film sera difficile à vendre. Il a été compliqué à produire. Refusant d'édulcorer quoi que ce soit, au plus grand soulagement des réalisateurs, Sophie de Daruvar et Yves Thomas, il a encaissé quelques refus. "Déjà l'avance sur recettes, il avait fait débat", nous confie-t-il. "La moitié l'adorait, l'autre le détestait." C'est ce qui semble attirer l'ancien agent : des films où les femmes dominent, s'accaparent la lumière grâce à un don, au risque de mettre leur entourage dans l'ombre. Il a présenté le film au Festivals des films du Monde de Montréal, avant de venir ici, au Pays Basque. L'accueil canadien a été chaleureux. En France, il a davantage stupéfait la salle. Les spectatrices ont bien mieux reçus le film, venant parler à Isabelle Carré après la projection.

S'il ne faut pas sous-évaluer la très belle interprétation de Lopez en homme tour à tour dur et humiliant puis sensible et aimant, reconnaissons qu'Isabelle Carré nous surprend une fois de plus avec un rôle de femme mentalement fragile trouvant sa place avec un métier clandestin et psychologiquement périlleux. Elle avoue trouver des similitudes avec son propre travail : une femme au quotidien banal qui se fait belle pour gagner de l'argent, un paquet, en allégeant les souffrances des autres.

Saint Jean de Luz 2010 : la Russie en Pays-Basque

Posté par vincy, le 15 octobre 2010

A l'occasion de l'année France-Russie, le 15e Festival des Jeunes Réalisateurs de Saint Jean de Luz programme "À l'Est du nouveau", sélection de films de jeunes cinéastes venus du pays des Soviets.

Vendredi 15 octobre, les festivaliers peuvent ainsi enquiller Le Bannissement d'Andrei Zvyagintsev, Night Watch de Timur Bekmanbetov et Le dernier voyage de Tanya d'Aleksei Fedorchenko. La journée spéciale s'achève avec un film en compétition, Sibérie mon amour, de Slava Ross.

Le premier avait été présenté en compétition à Cannes en 2007. Film du cinéaste qui nous avait émerveillé avec Le Retour, il était reparti de la Croisette avec le prix d'interprétation masculine. Depuis le cinéaste a réalisé un des segments de New York, I Love You et on espère voir son prochain film d'ici quelques mois sur les écrans.

Le deuxième film a été un si gros succès dans son pays, qu'il y eut une suite deux ans plus tard. Le cinéaste du Kazakhstan a migré depuis à Hollywood. On lui doit Wanted : choisis ton destin, et bientôt sa suite.

Enfin, le troisième film, sorti cette année, a été présenté à Venise (où il a reçu le prix de la meilleure photographie). Troisième film du réalisateur qui s'était fait connaître en 2005 avec sa première oeuvre, primée dans plusieurs festivals Premier sur la lune, entre science-fiction et fantastique.

Sibérie, mon amour est le deuxième long métrage de Slava Ross après Le gros lapin stupide en 2007, récompensé à Honfleur. En 2005, il a été l'un des 6 lauréats du programme Résidence du festival de Cannes, ce qui lui permet de travailler pendant 4 mois et demi à Paris sur son projet de l'époque le scénario le scénario du long métrage Oubliés en Sibérie qui deviendra Sibérie mon amour. EuropaCorp le distribuera en France.

Le film, fresque morbide dans une Russie en décomposition, raconte l'histoire de plusieurs personnages qui foncent dans une impasse, sans autre espoir qu'une foi mise à l'épreuve. Cernés par une nature hostile et menacés par une meute de loups, un grand-père et son fils survivent difficilement dans le hameau perdu dans la taïga. Une succession d'événements va pousser à bout leur résistance, et la nôtre tant la tension vers le dénouement final est maîtrisée. Sans temps morts, grâce à un découpage malin et un scénario habile, Sibérie mon amour est aussi cruel que sauvage, attachant que cynique. Ce film ne pouvait être que russe. Et si ce pays se désagrège, avec ses guerres, son racisme, ses voleurs, sa rudesse, ce communisme qui a gangréné ses moindres parcelles de territoire, Slava Ross y insuffle un espoir optimiste, à l'image de ce que ce cinéaste représente : le renouveau.

Saint Jean de Luz 2010 : 15e clap pour le festival international des jeunes réalisateurs

Posté par vincy, le 12 octobre 2010

Du 12 au 16 octobre, la ville basque de Saint Jean de Luz accueille le 15e Festival international des jeunes réalisateurs. Le cinéma Le select concentrera l'ensemble de la programmation, soit 10 films en compétition, trois films des précédentes éditions, trois films en hommage à la Russie dans le cadre de l'année France-Russie, un film pour enfant, une série de cours métrages et un film hors-compétition en clôture.

Le jury est présidé par Claude Brasseur, entouré de Shirley Bousquet, Marianne Denicourt, Stéphane Giusti, Valérie Kaprisky, Fabien Onteniente et Eric Savin.

Patrick Fabre, directeur artistique de la manifestation, a choisi des films très variés pour la compétition :
le thriller de Fred Cavayé, A bout portant, avec Gilles Lellouche, Roschdy Zem et Gérard Lanvin ;

le drame allemand de Buhran Qurbani, Shahada (en compétition à Berlin cette année) ;

le huis-clos d'Angelo Cianci, Dernier étage, gauche, gauche ;

la romance absolue d'Audrey Estrougo, Toi, moi, les autres ;

le thriller tant attendu, et déjà remarqué à Deauville, de Rodrigo Garcia, Buried, avec Ryan Reynolds ;

le policier musical suédois d'Ola Simonsson et Johannes Stjäme Nilsson, Sound of Noise ;

le nouveau film de Lola Doillon, avec Kristin Scott-Thomas et Pio Marmai, Contre toi ;

le film anglais sur John Lennon adolescent, Nowhere Boy, déjà présenté à Dinard, avec là encore Kristin Scott Thomas ;

le film russe de Slava Ross, Sibérie mon amour ;

et le drame de Sophie de Daruvar et Yves Thomas, Rendez-vous avec un ange qui réunit Isabelle Carré et Sergi Lopez.

Une vie de chat, le dessin animé produit par Jacque-Rémy Girerd, avec la voix de Dominique Blanc, sera projeté le samedi pour les enfants.

Le fils à Jo, de Philippe Guillard, avec Gérard Lanvin et Olivier Marchal, où le rugby (sport vedette dans la région) tient le beau rôle, fera la clôture.