Le cinéma allemand, un ami pas forcément privilégié (Das deutsche Kino, ein nicht notwendigerweise privilegierter Freund)

Posté par vincy, le 22 janvier 2013
Juliette Binoche et Yves Montand sur le Mur de Berlin © vincy thomas

Juliette Binoche et Yves Montand sur le Mur de Berlin © vincy thomas

50 ans d'amitié franco-allemande et après? Les Français ne parlent pas plus allemand. Même s'ils aiment aller faire la fête à Berlin, boire de la bière à Munich, se laisser charmer par les villes rhénanes, admirer le dynamisme d'Hambourg... On lit parfois des auteurs allemands, une élite culturelle vénère danseurs, metteurs en scène et opéras des voisins de l'Est, on écoute rarement de la pop ou du rock germanique, et il n'y a bien que les quelques centaines de milliers de téléspectateurs d'ARTE qui regardent des programmes bilingues. L'Allemagne c'est quoi finalement pour un Français? La rigide chancelière, des marques de voiture, Hugo Boss, éventuellement la coopération aéronautique, des supermarchés low-cost, des Kinders avec un cadeau à l'intérieur, les immuables Playmobil, Adidas, de la colle Uhu, de la crème Nivea, des appareils Siemens...

Et le cinéma? Il est de plus en plus "absent". En France, le cinéma allemand est vu de la même manière que le cinéma belge, italien ou scandinave. Les cinéphiles français sont plus proches des cinémas espagnols et anglais. Ça n'a pas toujours été comme ça mais c'est ainsi. Il est loin le temps où Jules et Jim, L'As des As, La Grande vadrouille valorisaient les liens renoués entre les deux pays, tout en cartonnant au box office des deux côtés du Rhin.

Ce lien est aujourd'hui invisible, et financier. Le nombre de coproductions entre les deux pays a considérablement augmenté depuis le début des années 2000, donnant des Palmes d'or comme Le Pianiste, Le Ruban blanc ou le récent Amour, ou des triomphes populaires comme Astérix. Là encore, la création d'ARTE n'y est pas pour rien. La chaîne reverse une partie de son budget annuel (3,5%) pour coproduire des films européens (Lars von Trier entre autres). Des centaines de films de plusieurs dizaines de nationalités ont ainsi profité de ce financement, propulsant la chaîne dans les génériques de films sélectionnés dans les plus grands festivals de cinéma du monde.

Quelques succès cachent le fossé

Mais. Il y a 30 ans, les cinéphiles couraient voir les films de Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Wim Wenders. Ils ont influencé des générations de cinéastes, à l'instar de François Ozon. Aujourd'hui, aucun cinéaste allemand n'a leur notoriété, ou même celle d'un Kaurismaki, d'un Moretti, d'un Almodovar, d'un Verhoeven, d'un Von Trier, ou encore d'un Ceylan (considérant que la Turquie est en partie européenne). Et que dire des stars allemandes? Spontanément on cite qui? Où sont les Dietrich ou les Schneider d'antan? Bien sûr, il y a des succès. Et pas des moindres : La Vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck, 1,4 million d'entrées), Good Bye Lenin (Wolfgang Becker, 1,2 million d'entrées), Le Parfum (Tom Tykwer, 925 000 entrées) ou La Chute (Oliver Hirschbiegel, 795 000 entrées).

Mais plus généralement, un film allemand, quand il trouve son public, ne dépasse pas les 350 000 spectateurs, que ce soit Pina de Wim Wenders, La grotte des rêves perdus de Werner Herzog, Soul Kitchen ou en 2012 Barbara (225 000 entrées). A peine dix films allemands ont bénéficié d'une couverture médiatique minimale (critiques dans la presse écrite, chroniques à la radio, campagne d'affichage...). Il faut avoir reçu des prix internationaux (Barbara) ou profité du nom du cinéaste (Into the Abyss de Werner Herzog) pour obtenir davantage (interview d'un cinéaste, portrait d'un comédien). La télévision reste à l'écart, et ne participe pas à un quelconque essor.

Une relation déséquilibrée même dans les grands festivals

En fait, la relation bilatérale entre les deux cinématographies est plus que bancale. Si le Festival de Berlin met en compétition de nombreux films Français (jusqu'à les primer : 2 Ours d'or en 20 ans, 3 prix de mise en scène, 3 prix d'interprétation, 4 Ours d'or d'honneur...), le Festival de Cannes est souvent critiqué par les professionnels allemands pour ignorer le cinéma germanique dans sa compétition. La dernière Palme d'or remonte à 1984, le dernier Grand prix du jury à 1993, le dernier prix de la mise en scène à 1987, le dernier prix d'interprétation féminine à 1986, et aucun acteur n'a jamais été récompensé... Wenders est le dernier cinéaste a avoir été retenu en compétition, en 2008. Fatih Akin, sans doute le réalisateur allemand le plus passionnant de ce début de millénaire, est le dernier à avoir été récompensé, par un prix du scénario pour De l'autre côté. On note cependant quelques pépites dans les autres sélections (Pour lui, meilleur film allemand 2011, à Un certain regard). A Venise, la tendance est la même qu'à Cannes. En France, les César n'ont donné qu'un seul prix (La vie des autres) pour trois nominations (De l'autre côté, la même année, et Good Bye Lenin!) dans le même laps de temps.

Côté box office, on constate le même déséquilibre. Intouchables attire 8,5 millions de spectateurs dans les salles allemandes. The Artist, Et si on vivait tous ensemble et le troisième Astérix se classent dans le Top 100 de 2012. Aucun film allemand ne parvient à réussir cet exploit en France.

Et que dire des succès allemands que l'on ne verra jamais en France comme Türkisch für Anfänger (12e du BO annuel), Mann tut was Mann kann ou même la version cinéma du Club des Cinq?

Comme si le Rhin était un fossé infranchissable dans un sens, mais pas dans l'autre. Cependant le cinéma allemand est aussi responsable de ses propres maux. La part de marché locale ne dépasse par les 25% (et sera même beaucoup plus faible en 2012) là où le cinéma français séduit 35 à 40% des spectateurs français. En 2011, un seul film allemand (Kokowääh) était classé dans les 20 films européens les plus vus en Europe. On est loin du record de 2009 (avec trois films, même si aucun d'eux n'a été réellement exporté hors pays germanophones). Même les films récompensés aux German Film Awards ne sortent pas dans les salles françaises.

Un cinéma marginalisé même dans un pays cinéphile

Pourtant il existe le cinéma allemand : cinq réalisateurs germaniques ont été nommés à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis 2000 (et deux ont gagné). Le dernier grand événement lié au cinéma allemand fut la rétrospective Fritz Lang et l'exposition Metropolis à la Cinémathèque française. On pourrait alors se demander si le cinéma allemand a intérêt à se concentrer sur le rendez-vous de la Berlinale chaque année, en se coupant des autres festivals... Le nombre de productions respectables est peut-être trop faible pour jouer toute son année en un seul rendez-vous...

Alors, où est le problème? Une nostalgie d'un cinéma autrefois glorieux et audacieux et aujourd'hui banalisé par l'invasion de cinématographies de pays comme l'Argentine, la Corée du sud ou la Roumanie? Une absence de cinéphilie experte permettant de valoriser ce cinéma en France? Un problème allemand, politique et culturel, qui ne permet pas de promouvoir son cinéma à l'extérieur de ses frontières? Ou, plus concrètement, la fragilité d'un cinéma d'auteur allemand? Un peu de tout ça sans doute. Auquel on ajoute une carence de vision européenne du 7e art de la part des institutions : le cinéma reste un domaine national quand il s'agit de création. Seuls les capitaux sont transfrontraliers. Ainsi Haneke, autrichien, est coproduit par la France et l'Allemagne, tout comme Polanski franco-polonais, qui vient tourner à Berlin, etc... La mondialisation est partout, sauf dans les sujets, dans les projets.

Des initiatives institutionnelles et professionnelles, coupées du public

Face à cette impuissance à copuler ensemble, le cinéma allemand et le cinéma français essaye d'initier des collaborations "en amont" et "en aval". L’Académie franco-allemande du cinéma a été initiée en 2000 par le chancelier allemand Schröder et le président français Jacques Chirac pour favoriser la collaboration entre ces deux pays en matière de cinéma. Sous la tutelle du Centre National de la Cinématographie et de l'Image animée (CNC) et du Beauftragter für Kultur und Medien (BKM), elle a pour objectif de contribuer à la construction de l’Europe du cinéma, en renforçant la collaboration entre la France et l’Allemagne dans quatre secteurs : la production, la distribution, la formation et le patrimoine.

Par ailleurs, le CNC et la Filmförderungsanstalt (FFA) ont mis en place un fonds dans lequel chaque pays contribue à hauteur de 1,5 millions d’euros. Ce fonds, appelé également mini-traité, permet aux producteurs d’accéder à des aides pour la coproduction franco-allemande.

Dans le cadre de cette Académie, une formation commune dans les secteurs de la production et de la distribution de films a été créée en 2001 entre La Fémis et l’école de cinéma à Ludwigsburg.

Enfin, en 2003,  Les rendez-vous franco-allemands du cinéma permettent d’harmoniser les deux systèmes de production pour faciliter les coproductions et d’encourager la distribution des films allemands en France et des films français en Allemagne. Ils ont lieu chaque année, alternativement en France et en Allemagne, sous le parrainage d'Unifrance et German Films.

Il y a aussi Les Journées du film français à Stuttgart et Le Festival du cinéma allemand à Paris. Mais il faudra bien plus pour que le pont entre les deux pays, les deux cinématographies, soit consolidé. Des films qui font le lien comme Joyeux Noël par exemple. C'est d'autant plus important que le cinéma, culture de masse par excellence, est un outil de divertissement idéal pour mieux comprendre son voisin, abattre les préjugés et apprendre à connaître la culture et la société de cet ami de 50 ans. Il faut en finir avec l'idée que l'Allemagne c'est Derrick. Comme la France est parvenue à remplacer Louis de Funès par Omar Sy.

Une scénariothèque sur le site du CNC

Posté par vincy, le 15 octobre 2012

Depuis le 24 septembre, le CNC a mis en place sur son site web une scénariothèque, ou bibliothèque du scénario, afin de sensibiliser auteurs, professionnels et nouveaux (ou futurs) talents aux aides proposées par l'institution.

Dans cette scénariothèque, on trouve des courts métrages - fiction, animation, documentaires, films expérimentaux - qui ont profité des aides du CNC. "Ces scénarios, dont les films sont tous réalisés, sont en ligne sur le site tels qu’ils ont été présentés à la commission du CNC" explique le communiqué du Centre. "Cette initiative s’inscrit dans la continuité des actions menées par le Service de la création du CNC et dont l’objectif est de permettre aux auteurs de mieux appréhender le milieu professionnel, et plus particulièrement les aides du CNC, et ce de manière stratégique. Ces scénarios invitent par leur lecture et leur analyse à comprendre le niveau d’exigence souhaité par la commission de la contribution financière" peut-on y lire sur le site.

Actuellement, 13 scéanrios de films sont disponibles

Cette bibliothèque de scénarios s'enrichira lors des rendez-vous du court, organisés trimestriellement. Le premier a eut lieu le 3 octobre. Le prochain se tiendra le 21 janvier. La mise à jour se fera donc le 9 janvier.

La scénariothèque du CNC

La Fémis 2012 : 52 nouveaux étudiants pour 1 168 candidats

Posté par cynthia, le 21 juillet 2012

Cette année, 1 168 candidats se sont présentés au concours de La Fémis. Il s'agit de l'admission au sein de La Fondation européenne de l'image et du son qui, fondée en 1986, propose un enseignement public aux élèves afin de les formés au métiers de l'audiovisuel. Beaucoup d'inscrits et peu d'élus. Malgré le nombre conséquent d'inscrits, seuls 120 candidats sont parvenus jusqu’à la dernière épreuve, qui consiste à un oral devant un jury de personnalités.

Le jury final était présidé par Pierre Schoeller (Zéro défaut, L'exercice de l'État). Le concours général a finalement admis 40 nouveaux étudiants qui ont été placé dans les 7 départements d’enseignement à savoir: 6 en réalisation, 6 en scénario, 6 en production, 6 en image, 6 en son, 6 en montage et enfin 4 en décor. Aux côtés de Pierre Schoeller nous retrouvons Bertrand Cocteau, directeur de la programmation d'UGC, chargé du jury final de la branche distribution-exploitation et qui a sélectionné cinq étudiants, en exploitation et trois en distribution. Egalement  au jury la réalisatrice Solveig Anspach (Haut les cœurs, Black Soon) et son jury final du concours de scripte ont retenu quatre étudiantes.

Au total, 52 étudiants ont été admis, soit 32 femmes et 20 hommes issus de quatre nationalités différentes -  trois d’entre eux sont issus du programme Égalité des chances, organisé par La fémis en partenariat avec la Fondation culture & diversité, qui a pour objectif de renforcer la diversité sociale dans l’école.

Âgés d'environ 23 ans, ces futurs étudiants feront peut-être partie du visage cinématographique de demain. En une vingtaine d'année, La Fémis a formé plus de 600 professionnels du cinéma et de l'audiovisuel.

À Pôle Emploi, un parcours d’accompagnement pour les scénaristes

Posté par clc, le 14 juin 2012

Les occasions se faisant tellement rares, saluons une initiative bienvenue par les temps qui courent ! En effet, le Pôle Emploi Spectacle Jean Renoir, située dans le XIXe arrondissement de Paris, propose depuis peu un parcours d’accompagnement pour les scénaristes porteurs de projets fiction TV.

Concrètement, les deux initiateurs, Jason Jobert et Véronique Ronia, ont constaté que les scénaristes, malgré leurs efforts, manquent toujours de visibilité auprès des producteurs et  diffuseurs. Partant de là, ils ont arpenté les festivals de Luchon, de la Rochelle et de Valence, dans l’idée de convaincre des scénaristes professionnels de venir encadrer une sorte de processus de création pour des scénaristes inscrits au Pôle Emploi Spectacles.

Cette démarche peu commune a suscité un réel intérêt et s’est concrétisée par un premier appel à candidatures qui a révélé neuf projets au cours de sa première édition le 17 janvier 2012.

Pour cette deuxième édition 2012, soixante projets ont été proposés et six ont été présélectionnés sur la base d’un entretien de vingt minutes durant lequel les scénaristes ont présenté le cœur et les contours de leur projet : idées, intrigue, personnages, univers, cible… Au final, ce sont quatre séries de 52 minutes et deux programmes courts de deux minutes qui ont été retenus.

Séances hebdomadaires

Durant tout le mois de mai,  les neuf scénaristes lauréats se sont entraînés à l’écrit et à l’oral lors de séances de perfectionnement coachées par des intervenants qualifiés (scénaristes, producteurs, responsables de chaînes/diffuseurs). A noter que ces professionnels interviennent bénévolement ! Citons parmi eux, Emmanuel Eckert (TelFrance), Marianne Barbier (M6), les scénaristes Valérie Fadini, Diane Morel ou encore le réalisateur François Breniaux.

Ces séances de travail hebdomadaires ont pour but d’aider chaque scénariste dans sa démarche en le confrontant, lui et son projet, à une série de questionnements et d’exercices pratiques. Connaître les règles d’or du pitch, bien définir son point de vue, verrouiller son intrigue, trouver le fil rouge d’une saison, peaufiner son travail d’écriture, inventer sa "log line", créer une bible… Autant de petites étapes essentielles en vue d’affiner et d’affirmer chaque programme…

En fin de parcours, tout repose sur la présentation orale du projet. Curieux, Ecran Noir a assisté à l’une des séances d’entraînement au pitch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’exercice est formateur ! Face à leurs coachs, les scénaristes ont cinq minutes chrono pour se présenter et faire découvrir le potentiel de leur projet. Originalité, confiance,  élocution, tout compte en vue de la présentation finale…

6 projets en forme de pitchs

Le fameux « grand oral » s’est tenu le 5 juin à l’Auditorium de la rue de Malte, devant un parterre de décideurs à la recherche de nouvelles idées. La vingtaine de producteurs présents a semblé apprécier cette séance de pitch et, du côté des scénaristes, l’expérience a été plus que bénéfique. Et on est prêt à parier que vous pourriez bientôt voir certains projets dans la petite lucarne… !

L’agence Pôle Emploi Spectacle Paris XIXe a certainement trouvé un bon moyen pour sortir les scénaristes de leur isolement : les mettre en relation directe avec des professionnels et les aider à formuler leurs projets à la lumière d’un regard critique et avisé. Espérons que cette initiative perdure et fasse des petits !…

Les 6 projets

« Quelle famille ! » de Jean Paul Figasso et Philippe Nicolitch (comédie sociale/série 52’)

La vie d’un homme multidivorcé qui a l’idée de vouloir recréer une famille en invitant ses 3 ex femmes et ses enfants à vivre sous le même toit. Une sorte de Sex and the city à la sauce belle mère !

« Suzie » de Charlotte Wallior (série 52’)

Une ex-avocate devenue routier arpente la France au volant de son 38 tonnes en résolvant de multiples enquêtes. Une road-story sous le signe de la justice.

« Les Instinctifs » de Vinciane Mokry et Clémence Lebatteux (série policière/52’)

Un policier enquête sur une contamination génétique qui libère les instincts en prenant le dessus sur la réflexion et la raison.

« XTV » de François Emmanuel Charles

Six étudiants en coloc nous font partager leurs vies par le petit trou de la télé. Un scan ethnographique de la génération X.

« Faire et défaire » de Camille Cotte. (fresque sociale historique/série 52’)

Le parcours professionnel et personnel de la vie d’une monteuse de cinéma des années 80 à nos jours.

« J’aimerais tellement… » de Alain Depretz et Hadrien Rol (short comédie/série 2’)

Un personnage type Pierre Richard qui rêve son quotidien mais qui se fait rattraper à chaque fois par la réalité. Dans la veine de Bref

Formation « Le montage, grammaire du film : un sujet, un regard » avec Hervé De Luze

Posté par cynthia, le 11 juin 2012

Les 5 et 6 juillet prochain, l'organisme SESCA formation, en association avec l'industrie du rêve, propose une formation exceptionnelle de monteur en présence de Hervé De Luze. Destinée aux professionnels du cinéma et de la télévision, cette formation "Le montage, grammaire du film : un sujet, un regard" permettra aux participants d'acquérir les connaissances de grands techniciens et de partager leurs expériences.

Si plusieurs sessions sont prévues, c'est celle de juillet qui ouvrira le bal en compagnie du célèbre monteur français. Récompensé trois fois aux Césars et nominé aux Oscars pour son travail sur Le Pianiste, Heré De Luze présentera son travail et sa manière d'aborder le montage durant cette formation de deux jours. Une après-midi sera réservée à la diffusion de certains de ses travaux, afin de comprendre comment et pourquoi une séquence fonctionne à l'intérieur d'un film.

Trois autres sessions sont à prévoir

Il faudra attendre la rentrée pour pouvoir assister à d'autres formations. En septembre, deux jours seront consacrés à "monter dans l'urgence", en compagnie de Yann Dedet, autre monteur français professeur à la Fémis. Le mois suivant sera dédié à l'art de la série Télé en compagnie du sémiologue et romancier Vincent Colonna. Enfin, le mois de novembre dévoilera sur trois jours , aux côtés de la chef monteur Sylvie Landra, l'art de "remonter un film".

Alors que le montage à l’heure du numérique s’avère plus complexe (plus de rushes, moins de "regard"), ces formations offriront aux futurs monteurs des outils primordiaux pour réussir dans ce métier qui, plus que jamais, joue un rôle crucial dans la réussite d'un film.

Cannes 2012 : Doroga Na, 1er prix de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 25 mai 2012

Cette année, le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages du 65e Festival de Cannes était présidé par Jean-Pierre Dardenne, entouré d’Arsinée Khanjian, Karim Aïnouz, Emmanuel Carrère et Yu Lik-Wai. La Sélection comprenait 15 films d’étudiants.

Lors d’une cérémonie salle Buñuel, suivie de la projection des films primés, qui avait lieu cet après midi, trois films ont été récompensés..

Premier Prix (15 000 €) : Doroga Na (En chemin) de Taisia Igumentseva (Institut national de la cinématographie S. A. Gerasimov Russe). Son premier long métrage sera donc certain d'être présenté au Festival de Cannes.
Son film raconte l'histoire de Sergueï, vendeur dans le secteur des articles insolites. Sa vie ressemble à des millions d’autres, jusqu’à ce que la nuit tombe sur la ville.

Deuxième Prix (11 250 €) : Abigail de Matthew James Reilly (New York University)
Dans ce film, une jeune pompiste essaie de quitter la ville pour toujours. On découvre peu à peu des détails fragmentaires de sa vie alors qu’elle arpente cette friche en plein délabrement qu’on appelle chez-soi.

Troisième Prix (7 500 €) : Los Anfitriones (Les Hôtes) de Miguel Angel Moulet (Escuela Internacional de Cine y Televisión de San Antonio de Los Baños)
Félix, 65 ans, s’occupe des cochons dans une porcherie du village. Josefina, son épouse, est à l'hôpital pour y subir des examens. Félix a un accident presque fatal qui vient perturber sa routine quotidienne. Lorsque Josefina revient avec des nouvelles fatidiques ils affrontent le problème de la seule façon possible.

Fin de travaux pour la Cité du Cinéma de Luc Besson

Posté par vincy, le 20 avril 2012

Le groupe Vinci a annoncé il y a une semaine la fin des travaux pour la Cité du Cinéma; et l'a livrée à la société de Luc Besson, EuropaCorp Studios.

Située à Saint-Denis, près  de Paris, la Cité s'étale sur 62 000 m2 : neuf plateaux de tournage, des bureaux, des ateliers de fabrication des décors, une salle de projection et l'Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière, ainsi que des boutiques et un restaurant. Ce sera aussi le siège d'EuropaCorp.

Le chantier a commencé il y a deux ans, sur le site d'une ancienne centrale thermique EDF. Les travaux étaient évalués en 2011 à 160 millions d'euros contre 130 millions d'euros prévus initialement).

Normalement, l'ouverture de la Cité doit se faire d'ici à septembre 2012.

L'université Paris-VIII a par ailleurs annoncé le 3 avril dernier la création d'une Cité internationale des arts, qui sera construite sur le même site que la Cité du cinéma. Ce campus universitaire occuperait entre 5000 et 6000 m2, pour un investissement de 20 à 30 millions d'euros. Des collaborations seront mises en place entre les deux cités.

La Cité du cinéma, bien qu'en banlieue parisienne, est à proximité d'une station de métro (sur une ligne saturée) et d'une gare RER, ce qui la rend facilement accessible du centre de Paris. Des projets de lignes de métro sont prévues.

Cannes 2012 : la sélection des courts métrages et de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 17 avril 2012

Le Festival de Cannes a révélé ce matin les dix courts-métrages en lice pour la Palme d'or du court métrage et les quinze films retenus dans le cadre de la Cinéfondation. Le jury est présidé par Jean-Pierre Dardenne.

Côté courts métrages, la Syrie et Puerto Rico font leur entrée dans les cinéphilies sélectionnées sur la Croisette. On notera aussi la présence du rappeur français Hamé (La Rumeur). La durée de ces films est homogène, de 12 à 15 minutes.

- Mi Santa Mirada, d'Alvaro Aponto-Centeno
- Gasp (Souffle), d'Eicke Bettinga
- Ce chemin devant moi, de Mohamed Bourkba dit Hamé
- Falastein, Sandouk Al Intezar Lil Butuqal, de Bassam Chekhes
- The Chair, de Grainger David
- Night Shift, de Zia Mandivwalla
- Chef de meute, de Chloé Robichaud
- Yarbird, de Michael Spiccia
- Cockaigne, d'Emilie Verhamme
- Sessiz-Be Deng (Silencieux), de L. Rezan Yesilbas

Côté Cinéfondation, Cannes a reçu 1 700 films d'étudiants en provenance de 320 écoles de cinéma. Une école libanaise est pour la première fois sélectionnée. Du Japon à l'Argentine, les films retenus ont une durée variable de 6 à 58 minutes.

- Derrière moi les oliviers, de Pascale Abou Jamra (Alba, Liban)
- Riyoushi, de Shoichi Akino (Tokyo University of the Arts, Japon)
- Les ravissements, d'Arthur Cahn (La Fémis, France)
- Slug Invasion, de Morten Helgeland (The Animation Workshop, Danemark)
- Tambylles, de Michal Hogenauer (FAMU, Rép. Tchèque)
- Matteus, de Leni Huygue (Sint-Lukas, Belgique)
- Tabara Din Razaore, de Cristi Iftime (UNATC, Roumanie)
- Doroga Na, de Taisia Igumentseva (VGIK, Russie)
- Terra, de Piero Messina (CSC, Italie)
- Los Anfitriones, de Miguel Angel Moulet (EICTV, Cuba)
- The Ballad of Finn + Yeti, de Meryl O'Connor (UCLA, USA)
- Head Over Heels, de Timothy Reckart (NFTS, Royaume Uni)
- Abigail, de Matthew James Reilly (NYU, USA)
- Resen, d'Eti Tsicko (TAU, Israël)
- Pude Ver un Puma, d'Eduardo Williams (UCINE, Argentine)

En 2011, 95 films (sur 207) ont vu le jour grâce à des nouveaux producteurs

Posté par vincy, le 1 février 2012

Selon la revue professionnelle Ecran Total, 95 films (majoritairement français), sur 207 produits en 2011, ont pu voir le jour grâce à des nouveaux producteurs. Plus précisément 67 sont le résultat d'une première production et 28 d'une deuxième production.

Autant dire que la profession se renouvelle très vite. Selon l'étude du magazine, une centaine de nouveaux producteurs entrent sur le marché chaque année, quand la moitié disparaît. Entre 2006 et 2010, 451 producteurs sont apparus quand 200 ont cessé leur activité. Ce solde positif a stimulé la diversité de la profession, et aussi un rajeunissement.

Le métier reste concentré sur Paris. Le budget moyen de leur film est de 5,9 millions d'euros. Le court métrage, pour les deux tiers, a servi de première expérience, loin devant les clips ou les documentaires.

Ces nouveaux producteurs ont aussi un parcours professionnel hétérogène : 36% ont été à l'Université, 21% se sont formés sur le tas, 17% sortent d'écoles privées de cinéma, 6% d'écoles professionnelles comme la Fémis.

Eric Garandeau, président du CNC, va lancer « Le jour le plus court » (entretien)

Posté par vincy, le 18 septembre 2011

Ecran Noir a rencontré le nouveau patron du CNC, Eric Garandeau. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour la communication a pris les commandes de ce "ministère bis" dont il fut le directeur financier. De gros chantiers sont en cours pour être à la hauteur des enjeux - défense d'un cinéma mondial diversifié, renouvellement des talents, nouveaux modes de diffusion... L'interview intégrale précise sa stratégie et le contexte dans lequel évolue le secteur.

Par ailleurs, il nous a annoncé la création d'une manifestation dédiée au court métrage : "Nous allons lancer « Le jour le plus court ». Dans le même souci de valoriser la production de courts métrages, qui est aussi une école de renouvellement des talents et des écritures, nous voulons promouvoir ce genre, qui est très varié. Ce serait le pendant de la fête de la musique mais pour l’image. Cela comprendra les productions communautaires des internautes, des films plus artisanaux aussi et puis tout le travail qui se fait dans les écoles et les milieux socio-éducatifs. Ce serait sur tous les écrans le 21 décembre, qui est le jour le plus court de l’année. Il s’agit d’être présent sur tous les écrans, ceux des cinémas, les chaînes de télévisions, les sites web… L’opération devrait être lancée officiellement cet automne."

Intégralité de l'entretien réalisé à Cannes.