18 millions de $ et 60 semaines plus tard : Titanic débarque en 3D

Posté par vincy, le 6 avril 2012

Près de 15 ans après sa sortie, le phénomène Titanic est toujours intact. Mercredi, en France, la version 3D a ramené 57 631 nostalgiques dans les 331 salles qui le diffusaient. Le même jour, aux USA, il cumulait 4 375 338 $ de recettes (sur 2 674 écrans), le plaçant juste derrière The Hunger Games et faisant miroiter la première place du week-end de Pâques.

Cette conversion en 3D par James Cameron ne semblait pourtant pas de première évidence tant il critiquait ouvertement le procédé sur d'autres films. "La 3D n'ajoute rien à l'histoire mais elle est un moyen de revaloriser la salle de cinéma" ajoutait-il. Le réalisateur canadien a malgré tout tenté l'expérience : cela lui a pris 60 semaines et coûté la bagatelle de 18 millions de $ pour transformer l'un des plus gros succès de l'histoire du cinéma ; en France, il détient toujours la première place des films les plus vus depuis 1945 et aux USA, il se classe 6e de l'histoire (si l'on prend en compte le prix du billet ajusté à l'inflation). Titanic avait rapporté 1,85 milliard de $ lors de sa première exploitation. Le budget faramineux (pour l'époque) de 200 millions de $ était un pari risqué qui s'était avéré très rentable.

Sortie dans 84 pays cette semaine, la version 3D a été supervisée par Cameron lui-même afin de contrôler la qualité artistique du projet et de rester fidèle à sa vision. Car selon le réalisateur, "le problème n'est pas technique mais créatif" dans ce genre de processus. Il a déclaré que le film se prêtait très bien à ce transfert en 3D : "quand j'ai tourné Titanic, mon style se prêtait déjà à la 3D. Je privilégiais la profondeur de champ, mes personnages s'inséraient dans un vaste décor, au point que le paquebot devenait un personnage à part entière. Or, la profondeur de champ est un élément fondamental de la 3D."  A cela s'ajoute le fait d'avoir réalisé entre temps Avatar, ce qui lui a donné une compétence que peu de cinéastes possèdent dans le domaine du cinéma en relief et lui a permis de ne pas trahir son chef d'oeuvre film visuellement.

Cameron a surtout voulu améliorer les possibilités de la 3D avec ce projet. Il a souhaité aller plus loin qu'Avatar. Soucieux que le spectateur puisse supporter 163 minutes de film dans ce format, il a augmenté de 20% la profondeur du relief par rapport à Avatar. L'implication du cinéaste et son perfectionnisme ont conduit Paramount, son distributeur américain, à sortir Titanic comme un nouveau blockbuster. A la manière de Disney avec la re-sortie du Roi Lion (3D) en septembre dernier (avec succès). La date de sortie ne doit rien au hasard. Tout juste classée par l'UNESCO, l'épave du Titanic a sombré le 15 avril 1912 : on célèbre les 100 ans du naufrage.

Mais l'échec relatif en février de Star Wars : Episode I - La menace fantôme a donné quelques sueurs au distributeur. Contrairement à la saga de George Lucas, Titanic n'est pas encore disponible en Blu-ray, ce qui peut le sauver. D'autant que Cameron a voulu une immersion totale en retravaillant notamment le son et la lumière de son film afin de rendre l'expérience de la salle unique. Ainsi la version 3D s'avère plus intimiste que spectaculaire : "en fait, tout ce que l'on estimerait hâtivement peu spectaculaire dans Titanic prend une autre dimension" explique le réalisateur.

Mais que ce soit clair, Cameron insiste : "Le meilleur moyen de réaliser un film en 3D est de le faire directement, sans passer par un transfert."

James Cameron réalise un exploit 20 000 lieues sous les mers

Posté par vincy, le 26 mars 2012

James Cameron aime les grands fonds autant que les exploits cinématographiques. Le plus aventurier des cinéastes hollywoodiens a commencé hier sa descente vers la zone la plus profonde de l'océan Pacifique, dans la fosse des Mariannes, découverte en 1875 (après la publication de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne), à 500 kms au sud-ouest de l'île américaine de Guam, entre le Japon et la Papouasie-Nouvelle Guinée. A bord d'un sous marin, dont le réalisateur avait co-dessiné les plans, il a frôlé le plus profond de la croûte terrestre, c'est-à-dire 11,2 kms au dessous du niveau de la mer, en atteignant 10 898 mètres de profondeur.

Cette expédition, le Deep Sea Challenge, pilotée par le National Geographic, réussie sans encombres, a duré cinq heures (dont 156 mn de descente et 70 mn de remontée).  Il s'agissait évidemment de ramener des images d'un monde encore mal connu des scientifiques. L'unique fois où le fond avait été atteint date de 1960 : il y a 52 ans, le lieutenant de la Navy américaine Don Walsh et l'océanographe suisse Jacques Piccard  avaient plongé et atteint la croûte terrestre mais n'avaient pu rester que 20 minutes dans un univers obscurci par la vase. Les moyens ont changé.

Cameron est devenu ainsi le premier homme à fouiller ces fonds en solitaire, et ce durant plusieurs heures. Il devait filmer la biologie marine autant que la géologie, les spécimens et leur environnement. Il était doté de caméras 3D et de puissants projecteurs.

Un documentaire (en 3D) sera diffusé en salles (notamment IMAX) et sur la chaîne TV du National Geographic (qui existe dans plusieurs pays, dont la France), en plus d'être publié dans le mensuel.

Le résultat sera intriguant tant d'un point de vue visuel que scientifique. Même si Cameron a tout de suite tempéré nos fantasmes : "je n'ai pas vu d'énormes méduses ou d'anémones comme dans la Fosse de la Nouvelle Bretagne (Îles Salomon)".

James Cameron s'est toujours passionné pour les fonds marins : Abyss en 1989, Titanic (indirectement) en 1997, Les fantômes du Titanic et Volcans des abysses (2003), Aliens of the Deep (2005)... Lors de sa conférence de presse ce matin, le cinéaste a confié : "Beaucoup me connaisse en tant que réalisateur, mais l'océan et son exploration ont toujours été le moteur le plus fort dans ma vie".

_______
Site internet de l'expédition

La Chine s’ouvre (un peu plus)

Posté par vincy, le 22 février 2012

Les autorités chinoises ont décidé d'augmenter le nombre de films étrangers diffusés dans leur pays, l'un des plus protectionnistes du monde. La mesure va principalement bénéficier au cinéma américain, puisque l'accord signé vendredi dernier fait partie d'une négociation commerciale sino-américaine et concerne essentiellement des films en 3D ou format IMAX.

Dans un marché en forte explosion, le 3e du monde en recettes en 2011, l'enjeu est de taille. D'autant que les analystes prévoient que le marché chinois va plus que doubler d'ici 2015, dépassant ainsi largement le Japon.

Dorénavant, ce sont 14 films supplémentaires qui seront autorisés, soit un potentiel de 500 millions de $ de recettes pour les studios concernés. Jusqu'ici, la Chine ne permettait qu'à 20 films étrangers par an d'être projetés dans les salles du pays.

L'Empire du milieu cherche à protéger son industrie cinématographique, et bien sûr à la développer. Cette limitation du nombre de films étrangers, qui doivent par ailleurs correspondre aux critères de la censure, facilite la bonne résistance du cinéma chinois (54% de parts de marché), qui investit de plus en plus massivement dans de grosses productions locales. Les Américains ont, en partie, contourné le problème en tournant certaines de ses productions (Kung-fu Panda, Mission:Impossible III, ...) sur place, incitant les autorités à accepter leurs films dans la short-list annuelle.

DreamWorks Animation vient même d'annoncer la création d'un studio à Shanghai, baptisé Oriental DreamWorks. L'infrastructure produire un film d'animation par an à partir de 2016 et deux à partir de 2018.

En 2011, seuls deux films français (Arthur 3 et Coursier) sont sortis en Chine (contre 7 en 2010 et 4 en 2009) réalisant 5,2 millions d'euros de recettes (1,48 millions d'entrées). Selon Unifrance, trois sorties sont prévues en 2012 : A bout portant, La proie et Largo Winch II.

_______

Ci-joint un tableau récapitulatif du marché cinématographique chinois en 2011, fournit par Gravity Group.

Jean-Pierre Jeunet se lance à son tour dans la 3D

Posté par vincy, le 18 novembre 2011

Jean-Pierre Jeunet revient derrière la caméra. Il a annoncé aujourd'hui dans Le Film Français qu'il réaliserait l'adaptation du roman L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Reif Larsen. Le titre du film ne devrait pas être celui du livre, selon le magazine. Le scénario a été écrit avec son collaborateur habituel, Guillaume Laurant. Le film sera produit par Epithète, Tapioca, la société de Jeunet, et Gaumont.

Dans son entretien au Film français, Jeunet raconte :"Pour l'anecdote, quand j'ai contacté l'auteur, Reif Larsen (dont il s'agit du premier livre, ndlr), il m'a dit qu'il avait cinq réalisateurs à qui il pensait pour un film : David Fincher, Tim Burton, Wes Anderson, Michel Gondry et moi-même. Et j'étais le premier à le contacter. Depuis, nous n'avons plus cessé de travailler ensemble. (...) C'est une belle rencontre. En plus,  le bouquin est réputé à peu près inadaptable."

Dès janvier, Jeunet avouait avoir été conquis. Sur son blog, il écrivait que "L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (en Anglais The selected works of T.S.Spivet) est un livre magnifique de Reif Larsen dont je suis en train d’acheter les droits. Plutôt que de mal en parler, je vous invite à visiter le site extraordinaire de ce livre extraordinaire : www.tsspivet.com. J’ai rencontré Reif Larsen il y a deux semaines à New York et ai eu l’impression de découvrir un frère jumeau juste vingt huit ans plus jeune que moi. Il m’a dit: « Quand j’ai vu Amélie, j’ai eu l’impression que quelqu’un avait gratté au fond de mon crâne »…"

Le cinéaste explique comment il a été séduit par ce livre. "Quant à moi, j’ai été conquis dés la sixième ligne du livre: "Le téléphone a sonné un après-midi du mois d’août, alors que ma soeur Gracie et moi étions sur la véranda en train d’éplucher le maïs doux dont les grands seaux en fer-blanc. Les seaux étaient criblés de petites marques de crocs qui dataient du printemps dernier, quand Merveilleux, notre chien de ranch, avait fait une dépression et s’était mit à manger du métal.""

T.S. Spivet sera ainsi son premier film en 3D et sera tourné en anglais."J'ai écrit T.S.Spivet en le concevant en 3D. Je vais l'utiliser sans sur-découper comme le font beaucoup de films, mais de manière contemplative et narrative. Un peu comme les effets spéciaux pour Amélie qui servaient l'aspect poétique et narratif du film. Je veux prendre le contre-pied de ce qu'on voit habituellement."

L'histoire est celle d'un pré-ado surdoué, dessinant tout ce qu'il voit,. En apprenant qu'il gagne un prix, il s'aventurera à traverser seul les USA pour aller recevoir sa récompense. Jeunet a commencé les repérages au Canada. Il restera à trouver le casting, qui devrait être américain.

Le livre est paru en France en avril 2010 chez NIL, et en format poche en juin dernier.

Hormis sa publicité pour Chanel n°5, Jeunet n'a rien tourné depuis Micmacs à tire-larigot, sorti en 2009, et relatif échec pour le cinéaste habitué aux succès.

491 540 spectateurs ont vu le Tintin de Spielberg mercredi

Posté par vincy, le 28 octobre 2011

Les aventures de Tintin - le secret de la Licorne ont attiré, en pleines vacances de la Toussaint, 491 540 spectateurs en France. Distribué sur 850 copies (tout de même), le film s'octroie une moyenne de 578 spectateurs par copie, 4 fois supérieure à tous ses concurrents (2e et 3e, La couleur des sentiments et Les marches du pouvoir se contentent de 37 794 et 36 522 spectateurs respectivement). A Paris et dans sa région, le film a séduit 78 647 spectateurs (soit un spectateur sur trois).

C'est le deuxième meilleur démarrage de l'année derrière Harry Potter et les reliques de la mort 2e partie, mais largement devant Rien à déclarer. Certes ont est loin du record toujours détenu par Spider-Man 3 (804 345 spectateurs).

Le Tintin de Spielberg devrait largement dépasser le record de Tintin et le mystère de la toison d'or (3,64 millions d'entrées en 1961). Rappelons que l'objectif du distributeur est de franchir le cap des 5 millions d'entrées en France, ce qui en ferait l'un des dix films d'animation en 3D les plus vus dans le pays.

Les chefs d’oeuvre de Disney convertis en 3D

Posté par vincy, le 5 octobre 2011

Avec  80 millions de $ en trois semaines au box office américain (voir aussi actualité du 28 septembre 2011), Le Roi Lion version 3D a donné des idées au studio. Hier, Walt Disney Pictures a annoncé qu'il ressortirait quelques uns de ses classiques en salles, convertis en 3D. En Amérique du nord, La Belle et la bête sortira le 13 janvier 2012, Le monde de Nemo le 14 septembre 2012. En 2013, Monsters Inc est prévu, juste avant la sortie du prequel, Monsters University prévu (en 3D) le 21 juin 2013. La Petite sirène suivra la même année.

Une conversion en 3D peut se faire en 5-8 mois. La Belle et la bête 3D est déjà prêt puisque le chantier avait démarré avant même celui du Roi Lion.

L'opération peut s'avérer profitable : cela dynamise les ventes de DVD/Blu-Ray et les revenus issus des produits dérivés, les coûts de transformation en 3D sont moindres pour les films d'animation, et facilement compensés par le surcoût du ticket de cinéma.

La 3D ne séduit pas les spectateurs français

Posté par vincy, le 4 octobre 2011

Voilà un échantillon bien plus représentatif que certains sondages politiques. Pour connaître l'avis du public sur le cinéma en relief, UP3D et Le Film Français ont interrogé 11 867 personnes, âgées de 15 à 64 ans, en pleine fête du cinéma.

Le résultat est conforme à ce que l'on pressentait : le 3D, c'est beaucoup de bruit, quelques euros de plus, et pour pas grand chose.

73% des spectateurs n'ont pas eu le choix entre un film 2D et un film 3D. une offre imposée qui laisse perplexe d'autant que 80% aurait préféré le voir en 2D. La 3D est plus chère, les lunettes sont sources d'inconfort, les images trop sombres, cela peut donner la migraine. Les raisons ne manquent pas et montrent qu'elles atteignent un élément essentiel : le plaisir de voir un film.

Les lunettes sont réellement un handicap. Seulement 14% des spectateurs oublient qu'ils en portent. La conséquence logique est qu'à peine 20 % du public est satisfait de la projection 3D, et un tiers ne l'est pas du tout! Majoritairement, les spectateurs n'apprécient pas la qualité de la 3D.

Aussi, on comprend que 46% des spectateurs ne trouvent aucun intérêt à la 3D, 27% y voient peu d'intérêts, soit les 3/4 du public qui ne sont pas séduits par le procédés.

Cela va inciter les producteurs à réfléchir : manque de relief, manque de luminosité, pas assez d'effets jaillissants. Et en plus on nous fait payer plus cher. 83% des spectateurs trouvent le surcoût lié à l'usage de lunettes 3D injustifié. Même avec une place à moins de 5 euros, seulement un quart des spectateurs trouveraient justifier le surcoût. Au de là de 11 euros (le tarif plein autrement dit) ils sont 8% à accepter de payer sans rechigner

Tout cela incitera sans doute à convertir moins de films en 3D, à changer le modèle économique des lunettes, à stimuler la créativité des cinéatses. La 2D a encore de beaux jours devant elle, d'autant que les films 3D n'ont pas si bien marché ces derniers mois. En dehors de quelques gros blockbusters, l'impact a même été contre-productif : les spectateurs allaient voir le film dans des salles 2D, pourtant moins nombreuses. La demande n'a pas rejoint l'offre.

C'est au film d'apporter une véritable valeur ajoutée, et il reste indispensable que la 3D reste un bonus exceptionnel, et justifié artistiquement (comme pour Avatar).

Le Roi Lion rugira bien en 3D dans les salles françaises

Posté par vincy, le 28 septembre 2011

Disney n'en espérait pas tant. Pour preuve, le studio avait misé sur deux semaines d'exploitation et un box office de 20 millions de $. L'objectif était surtout de lancer la version blu-ray du dessin animé mythique.

Or, la ressortie du Roi Lion en version 3D a déjà rapporté 63 millions de $ au box office nord-américain en 15 jours. Cela fait deux semaines qu'il est le film le plus vu aux USA, et c'est du jamais vue depuis la réédition de Star Wars en 1997. Résultat, Le Roi Lion est le 33e succès de l'année. Depuis sa sortie en 1994 et sa ressortie en 2002, le film a cumulé 393 millions de $ au box office, ce qui en fait la 12e plus grosse recette enregistrée. Le Roi Lion devrait même entrer dans le Top 10 en battant Transformers 2 et Spider-Man, à une encablure de Toy Story 3. Si l'on ajuste le prix du billet avec le taux d'inflation annuel, le dessin animé a rapporté au total 679 millions de $, soit le 20e film le plus vu, et le 3ème dessin animé (Blanche Neige et les 101 dalmatiens étant loin devant). Grâce à cette nouvelle exploitation, il fait mieux que Fantasia, et devrait croquer Jurassic Park après avoir surclassé Le lauréat.

Toute cette avalanche de chiffres et de records ont poussé Disney a ressortir le film dans les cinémas français. Selon Ecran Total, le studio a changé d'avis. Le Blu-ray est déjà sorti fin août : peu importe, Disney prévoit de lancer le film en 3D en février 2012.

Le Roi Lion avait attiré 10 millions de spectateurs, soit le 26e film le plus vu depuis 1945 en France. En DVD et Blu-Ray (un tiers des ventes environ), il s'est déjà vendu à plus de 130 000 exemplaires. Il est actuellement 2e des meilleures ventes, derrière Rio.

Alerte à Hollywood : fiascos en nombre, fréquentation en baisse, 3D en échec

Posté par kristofy, le 5 août 2011

Si le cinéma américain est très présent dans les festivals de Locarno et Venise, il n'empêche qu'il ne se porte pas si bien. Derrière quelques énormes succès (Transformers 3, Harry Potter 7 2e partie), quelques films très rentables (Insidious, Mes meilleures amies, Super 8, Comment j'ai tué mon patron?, Bad Teacher, Very Bad Trip 2, Fast Five, Minuit à Paris, Sexe entre amis), on constate un nombre impressionnant de blockbusters qui n'ont pas pu se rentabiliser sur le sol nord-américain (Pirates des Caraïbes 4, Cars 2, Kung Fu Panda 2, Green Lantern, Captain America, Zookeeper, Cowboys & Aliens, Winnie l'ourson) et d'autres qui équilibrent tout juste leur budget (Thor, Il n'est jamais trop tard, Monte Carlo, M. Popper et ses pingouins).

Seulement 425 millions de billets vendus entre mai et juillet

Les studios font leurs comptes après 7 mois de semi-déprime : les recettes sont en baisse de 5,5 par rapport à 2010, malgré un mois de juillet record et de 1,5% par rapport à 2009 malgré un ticket moyen qui augmente (notamment avec la 3D). Autant dire que le nombre de billets vendus est en chute libre depuis le début de l'année et ce malgré, le lancement de la saison estivale. 425 millions de tickets vendus depuis mai, c'est peu, avec le mois de juin le plus bas depuis 2000 et un mois de mai parmi les plus faibles depuis 2002. Les derniers films à s'être classés dans le Top 100 en nombre de spectateurs estimés sont Toy Story 3 (2010), Avatar (2009) et Transformers 2 (2009).

Les studios dépendent de plus en plus des marchés étrangers pour renflouer le budget initial. Il y a des exceptions comme Insidious qui centuple presque sa mise. Ou encore le film Justin Bieber: Never Say Never qui n'a coûté que 13 millions de dollars et en a rapporté 98 millions de dollars à travers le monde. Les blockbusters du début de l’été ont  bien rempli l'objectif de faire sonner le tiroir-caisse avec des records internationaux : Pirates des Caraïbes 4, Transformers 3, Harry Potter 7 2e partie ont tous rapporté plus d'un milliard de dollars au global. Les dix plus importantes recettes mondiales ont dépassé les 350 millions de $ de recettes, rentabilisant au final leurs coûts de production et de promotion. Il n'y a que Green Lantern qui semble parti pour être un flop intégral et qui compromet sérieusement les projets de suite que Warner Bros espérait.

Le cinéma en relief ne fait pas recette

S'il semble de plus en plus certain qu'un studio peut rentrer dans ses frais avec un film à 20-30 millions de $, les super-productions (des films d'animation, des suites ou des dérivés de Comics) vont devoir se serrer la ceinture, afin de limiter les risques.

D'autant que la 3D n'a pas apporté la potion magique souhaitée. Car, ce qui est intéressant, c’est le basculement ou le rétablissement du partage des tickets vendus pour un même film en faveur du format classique 2D plutôt que le format en 3D. Pour Pirates des Caraïbes 4, Kung Fu Panda 2, Green Lantern et aussi pour Harry Potter 7 2e partie, les spectateurs ont préféré voir le film SANS la 3D. Billet de cinéma trop cher, 3D artificielle qui n'apporte aucun relief particulier, le modèle économique sur lequel a misé Hollywood se plante : les films sortent dans 60% de salles 3D et la fréquentation est de 60% en moyenne dans celles diffusant le film en 2D. Ainsi Harry Potter n'a récolté que 43% de ces recettes en 3D alors que Warner avait projeté le film dans 3 100 salles (sur 4 375).

Les 7 fiascos de l'année

Mais pour Hollywood, il y a surtout les accidents industriels, ces films qui n'ont pas trouvé leur public. Le magazine Hollywood Reporter a dressé une liste des plus gros échecs au box-office, le rapport entre budget de production (hors budget promotion et marketing) et les recettes en salles. Le résultat économique en dollars perdus laisse un peu de côté la critique artistique mais pas complètement : ce sont des films que les spectateurs n’ont pas voulu aller voir.

- Milo sur Mars (Disney), réalisé par Simon Wells, produit par Robert Zemeckis : animation en motion-capture ; budget - 150 millions $ ; recettes - 21 millions (+ 18 millions $ à l’international) : grosse ligne rouge dans les comptes.

- Le Complexe du Castor (Summit), réalisé par Jodie Foster : drame avec Mel Gibson (qui a eu quelques bonnes critiques mais dont le nom est entaché par une suite de scandales), avant-première à Cannes ; budget - 21 millions $ ; recette - 1 million $ (+ 5,4 millions $ à l'international)

- Votre Majesté (Universal), réalisé par David Gordon Green: comédie encore moins amusante que Médiéval Pie avec James Franco et Natalie Portman ; budget - 50 millions $ ; recettes - 21,6 millions $ (+ 3 millions $ à l’international)

- La Revanche du Petit Chaperon Rouge (Weinstein Cy) : une suite inutile du film d’animation La véritable histoire du petit chaperon rouge ; budget - 30 millions $ ; recettes - 10 millions $ (+3 millions $ à l’international)

- Sucker Punch (Warner Bros), réalisé par Zack Snyder : peut-être trop orienté fantasy et pas assez public familial (alors que certains le considèrent pourtant comme meilleur que The Watchmen) ; budget - 82 millions $ ; recettes 36 millions $ (+59 millions $ à l’international).

- The Conspirator (Roadside), réalisé par Robert Redford : un drame historique avec James McAvoy, Robin Wright Penn, Justin Long et Kevin Kline ; budget - 25 millions $ ; recettes : 11,5 millions $

- Green Lantern (Warner Bros), réalisé par Martin Campbell : le super-héros vert incarné par le sexy Ryan Reynolds a fortement déçu et s'est fait laminé par tous les autres super-héros ; budget de 200 millions $ ;  recettes 114 millions $ (+ 40 millions $ à l’international pour l'instant).

Coppola adopte la 3D et l’interactivité pour Twixt

Posté par vincy, le 29 juillet 2011

Francis Ford Coppola était aussi au Comic-Con de San Diego cette année. Un grand retour après 19 ans d'absence (il était venu présenter Dracula).

Cette fois-ci, Coppola est venu parler de son nouveau film, Twixt, qui fera son avant-première mondiale au prochain festival de Toronto. Film de genre, auto-produit, Twixt réunit Val Kilmer, Ben Chaplin, Elle Fanning et Bruce Dern.

C'est aussi le premier film en 3D du réalisateur de la trilogie du Parrain. Il précède chronologiquement Spielberg et Scorsese dans cet exercice du cinéma en relief.

Au Comic-Con, Coppola n'a pourtant pas été tendre avec cette technologie. "Je n'aime pas regarder la 3D avec des lunettes. J'ai même regardé Avatar en 3D mais la plupart du temps sans porter les lunettes. Je ne l'ai remettait que lorsque ces séquences l'exigeaient."

Coppola a surtout annoncé une tournée promotionnelle du film aussi insolite qu'intéressante : une tournée à la manière des concerts de musique, avec un orchestre pour interpréter en direct la bande originale.

Mais c'est surtout la projection du film dans les trente villes qu'il explorera un nouveau territoire : l'interactivité. Muni d'une tablette tactile, Coppola assemble les scènes de son film, en direct, selon les réactions du public. Un montage sur le vif, différent à chaque ville.

Sur Facebook, enfin, on peut aussi choisir la future affiche du film.

Quant au film, le cinéaste le résume ainsi : «  Un tiers de romance gothique, un tiers de film personnel, et un tiers de film d’horreur comme ceux avec lesquels j’ai démarré ma carrière ». L'idée lui est venue d'un rêve et de ses lectures. "Un écrivain sur le déclin arrive dans une petite ville pour une séance de dédicaces. Il se retrouve impliqué dans l’enquête sur le meurtre d’une jeune fille. Son fantôme lui apparaît en rêve, il décide d’écrire son histoire. Jusqu’à ce qu’il découvre que ce meurtre est intimement lié à sa propre vie" selon le synopsis officiel.