Deauville 2011 : des films trop académiques en quête d’un peu de folie…

Posté par kristofy, le 11 septembre 2011

Après les premières des films La couleur des sentiments, Drive, Fright Night et Echange Standard qui ont eu lieu le premier week-end, la 37ème édition du Festival du Cinéma américain de Deauville avait prévu d’autres films à faire découvrir en premier à ses festivaliers.

L’actrice Famke Janssen est venue présenter son premier film en tant que réalisatrice : Bringing up Bobby. Elle filme Milla Jovovitch en immigrée ukrainienne aux Etats-Unis qui élève seul son petit garçon de dix ans en jouant de différentes arnaques. Après avoir été arrêtée et condamnée à un petit séjour en prison, elle doit se résoudre à confier temporairement son fils à une autre famille… De l’amour d’une mère qui se sacrifie pour le bien-être futur de son enfant : le film est hélas bien trop classique pour réellement retenir l’attention. La belle Famke Janssen est encore en quête d’un hypothétique distributeur pour son film.

La dernière réalisation de Robert Redford, La Conspiration, aligne un casting très prestigieux : James McAvoy, Robin Wright, Evan Rachel Wood, Kevin Kline, Tom Wilkinson, Justin Long. Et pourtant le film a été un échec niveau box-office aux Etats-Unis (une nouvelle déception après Lions et Agneaux). Un jeune avocat doit défendre Mary Surrat accusée de complicité (avec d’autres Sudistes) du meurtre du président Abraham Lincoln. A l’époque de la fin de la guerre de Sécession il s’agit de punir sans tarder l’assassinat du président, et cela même si les preuves d’une culpabilité sont peut-être insuffisantes… C’est l’exemple même d’un cinéma très académique. La Conspiration est typique des films de procès américains avec la question de la justice (et de la vengeance). Ici la toute fin peut permettre un parallèle avec la situation post 11 septembre 2001. Il est possible que La Conspiration nous arrive directement en dvd sans passer par les salles de cinéma.

On attend un peu de folie, du spectaculaire, de l’émotion…

Pour plus de folie il y avait 4:44 last day on Earth de Abel Ferrara qui semble de plus en plus filmer par narcissisme avec ses acteurs, complices. Ses derniers films sont restés inédits en salles, et celui-ci pourrait suivre le même chemin. Bien que 4:44 last day on Earth soit intriguant dans ses juxtapositions d’informations (plusieurs écrans délivrent différents messages) il n’en reste pas moins peu avenant.

Heureusement parmi les autres premières de ce Deauville 2011 il y avait quelques valeurs sûres avec Gus Van Sant et Restless (sortie le 21 septembre), ainsi que Todd Solondz (qui a eu le droit à son hommage) et Dark Horse (meilleur que son précédent Life during wartime). On pourrait même remarquer que dans ces avant-premières du festival du cinéma américain  le scénario le plus incroyable était celui d’un téléfilm (avec un casting de luxe William Hurt, James Wood, Paul Giamatti, Bill Pullman, Billy Cudrup…, produit par HBO et diffusé ici sur la chaîne Orange) : Too big to fail : débacle à Wall Street (photo) où Curtis Hanson reconstitue les négociations autour du plan Paulson pour sauver les plus grosses banques américaines de la faillite en 2008 ; et que le réalisateur le plus surprenant du moment était en fait le danois Nicolas Winding Refn avec Drive (sortie le 5 octobre).

Le meilleur du cinéma américain à venir était bel et bien représenté par les 14 films qui avaient été sélectionnés en compétition, dont le Grand Prix Take Shelter est à découvrir le 7 décembre.

Avant tout ça, la grosse comédie romantique du moment Crazy Stupid Love est en salles en ce moment.