Cannes 2016: la sélection de l’ACID

Posté par vincy, le 19 avril 2016

Deux documentaires, un film d'animation et sur les 9 films, seulement trois ont un distributeur. La sélection de l'Acid (12-21 mai) fait la part belle aux nouveaux talents avec trois premiers longs métrages et de cinq seconds longs métrages. S'ajoute le nouveau film de Sébastien Betbeder, actuellement en salles avec Marie et les nuafragés.

Isola de Fabianny Deschamps, avec Yiling Yang, Yassine Fadel et Enrico Roccaforte

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach (animation), avec les voix de Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Philippe Laudenbach, Olivier Broche, Françoise Lebrun, Sacha Bourdo et Elina Löwensohn.

Madame B, histoire d'une Nord-Coréenne de Jero Yun (documentaire)

Le Parc de Damien Manivel, avec Naomie Vogt-Roby, Maxime Bachellerie et Sessouma Sobere

Sac la mort de Emmanuel Parraud, avec Patrique Planesse, Charles-Henri Lamonge, Martine Talbot et Nagibe Chader

Swagger de Olivier Babinet (documentaire), avec Aïssatou Dia, Mariyama Diallo, Abou Fofana, Nazario Giordano, Astan Gonle, Salimata Gonle, Naïla Hanafi, Aaron N’Kiambi, Régis Marvin Merveille N’Kissi Moggzi, Paul Turgot et Elvis Zannou.

Tombé du ciel de Wissam Charaf, avec Rodrigue Sleiman, Raed Yassin, Said Serhan, George Melki et Yumna Marwan.

Le voyage au Groenland de Sébastien Betbeder, avec Thomas Blanchard, Thomas Scimeca, François Chattot, Ole Eliassen, Adam Eskildsen, Benedikte Eliassen, Mathias Petersen, Judith Henry et Martin Jensen.

Willy 1er de Ludovic & Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas, avec Daniel Vannet, Noémie Lvovsky, Romain Léger, Eric Jacquet, Alexandre Jacques, Robert Follet, et Geneviève Plet.

Cannes 2015 : lettre à Nathan Nicholovitch

Posté par MpM, le 16 mai 2015

Cher Nathan Nicholovitch,

Votre film De l'ombre il y a, présenté à l'ACID, apporte pèle-mêle sur la Croisette le génocide cambodgien, la prostitution enfantine, la transsexualité. Et c'est vrai, ça fait beaucoup pour un seul film. Trop, sans doute. Par moments, vous nous perdez.

Vous expliquez que vous avez voulu élaguer dans le récit comme pour ne garder que des moments, des flashs non reliés entre eux. Cela adoucit la crudité du propos et son aspect didactique, comme pour ne garder que l'essentiel du parcours des personnages. Au risque, parfois, de rendre la compréhension malaisée.

Toutefois, De l'ombre il y a aurait pu être un mélo appuyé, plein de bons sentiments, et vous en faites au contraire un objet cinématographique certes déconcertant et inégal, mais exigeant et retors. Naturellement, on préfère cela. Cette recherche formelle, presque expérimentale. Cette singularité fulgurante. Cette prise de risque dans l'âpreté pour rendre compte de l'indicible, plutôt qu'une œuvre bien foutue et stéréotypée. A sa manière, votre film respire (et transmet) la nécessité impérieuse de raconter coûte que coûte cette histoire. Il emporte nos réticences parce qu'il est une voix faible mais tenace et primordiale dans le vaste silence international sur la question de la prostitution enfantine en Asie et ailleurs.

Il est aussi la tentative inaboutie de réinventer une forme de cinéma qui ne soit ni didactique, ni spectaculaire mais au contraire personnel et intime. Comme un carnet d'impressions ouvert à tous, dans lequel chacun puise au fond ce qu'il veut, et qui devient un outil de partage, d'échanges, voire d'action. Un premier pas sur le long chemin de la construction d'un monde meilleur ?

Cannes 2015: Visions sociales côté Maghreb, l’Acid à l’export, Claire Denis à la Fabrique des Images et Netflix à Next

Posté par vincy, le 4 mai 2015

Dernières nouvelles du front avant la migration annuelle, dans quelques jours, vers le Festival de Cannes...

- La 12e édition de Visions Sociales, dont la marraine est Corinne Masiero (Louise Wimmer, Discount), mettra le cinéma du Moyen-Orient à l'honneur. En partenariat avec le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient et avec l’aide de la biennale Proche-Orient, onze films venus d’Iran, du Liban, de Syrie, du Kurdistan, de Palestine et d’Israël seront présentés en présence des réalisateurs invités.

Visions Sociales diffusera également un programme sept longs-métrages et six œuvres issues du 68e festival de Cannes (ACID, Semaine de la Critique, Quinzaine des Réalisateurs et Un Certain Regard)

- L’Institut français et l’ACID annoncent un partenariat à l'occasion d’une rencontre le 18 mai prochain. L'Institut Français présentera des films sélectionnés par l'ACID dans son réseau et lors de manifestations dont il partenaire. L'ACID sera associé à certaines projections "afin de favoriser les échanges sur les œuvres mais aussi sur la distribution du cinéma indépendant."
Au programme : 2 automnes 3 hivers de Sébastien Betbeder, La Bataille de Solférino de Justine Triet, Brooklyn de Pascal Tessaud, Les Règles du jeu de Claudine Bories et Patrice Chagnard, Qui vive de Marianne Tardieu, Au bord du monde de Claus Drexel et Je suis le peuple d’Anna Roussillon.

- La 7e Fabrique des cinémas du monde a choisit sa marraine: Claire Denis. La réalisatrice effectuera une Master Class animée par Jean-Michel Frodon au pavillon des Cinémas du monde, dans le village international. Par ailleurs dix projets de longs métrages (sur 124 candidatures) ont été sélectionnés:

1922 de Martin Mauregui – Argentine
Lotus Position de Shu Liu - Chine
Fleur de cactus d’Hala Elkoussy - Égypte
Venice de Rusudan Chkonia - Géorgie
Liberation de Tushar Prakash - Inde
Miguel’s War d’Eliane Raheb - Liban
L’Afrique un vrai cinéma ! d’Haminiaina Ratovoarivony - Madagascar
Tous marins de Miguel Angel Moulet, – Pérou
Playground de Wesam Mousa – Palestine
La belle et la meute de Kaouther Ben Hania – Tunisie

- Enfin, la 2e édition du programme Next (Marché du film) dédié aux cinémas de demain aura comme special-guest le directeur des acquisitions de Netflix, Ted Sarandos. Le débat sera introduit par Thierry Frémaux et évoquera les nouveaux modèles de distribution. Next affiche un programme ambitieux avec une session sur le transmedia, un débat sur le crowdfunding, un atelier Vidéo à la demande, une conférence autour des exploitants innovateurs et un débat sur Les festivals à l'ère du numérique.

Cannes 2015: 9 films pour l’ACID

Posté par redaction, le 21 avril 2015

Les cinéastes réunis au sein de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) ont révélé la liste des 9 films de la programmation cannoise 2015: 5 premiers et 3 seconds longs métrages, 6 films de fiction et 3 documentaires, 7 films sur 9 encore sans distributeur...

"Le choix fut rude parmi toutes ces signatures filmiques habitées du désir d’entrer en résonance avec le spectateur, indispensable partenaire du dialogue sur le monde que le cinéma propose. Qu'il soit observé ou rêvé, déploré ou préfiguré, c’est bien de l’état du monde dont il est toujours question. Interrogé avec la crudité du scalpel, la puissance de l’imagination, et toujours avec générosité - puisqu’il s’agit chaque fois de mettre sur la place publique des questionnements intimes" explique l'ACID dans son communiqué.

Cosmodrama de Philippe Fernandez (France)

Crache cœur de Julia Kowalski (France) - premier film

Gaz de France de Benoit Forgeard (France) - premier film

De l’ombre il y a de Nathan Nicholovitch (France)

Je suis le peuple d'Anna Roussillon (France) - premier film

Pauline s’arrache d'Emilie Brisavoine (France) - premier film

The Grief of Others de Patrick Wang (Etats-Unis)

La vanité de Lionel Baier (Suisse)

Volta a terra de João Pedro Plácido (Portugal) - premier film

L’ACID se déroulera du 14 au 23 mai.

Cannes 2014 : rencontre avec Ioanis Nuguet, réalisateur de Spartacus et Cassandra

Posté par MpM, le 22 mai 2014

Spartacus et CassandraPrésenté dans le cadre de l'ACID, Spartacus et Cassandra de Ioanis Nuguet est un documentaire mêlant images prises sur le vif et voix-off très écrites qui viennent donner un contrepoint à ce qui se passe à l'écran.

On y découvre deux adolescents de la communauté rom, Spartacus et Cassandra, qui vivent sous le chapiteau d'un cirque à Saint-Denis. Ils ont été pris en charge par Camille, une très jeune femme qui se bat pour leur offrir un avenir. Le film suit à la fois leur parcours concret (chez le juge, auprès de leurs parents, à l'école...) et leur évolution plus psychologique (entre leur refus de quitter leurs parents et leur désir d'une nouvelle vie à la fin du film).

Ioanis Nuguet, dont c'est le premier long métrage, travaillait sur un projet de long métrage de fiction situé dans la communauté rom lorsqu'il a rencontré les deux protagonistes de son film. Immédiatement, il a eu envie de les filmer.

Ecran Noir : Comment s'est fait la rencontre avec Spartacus et Cassandra et comment est née l'idée du film ?
Ioanis Nuguet : J'ai passé beaucoup de temps sur les terrains roms de Saint-Denis. Pour moi c'était un terrain d'apprentissage. On s'est croisé quelques fois sur ce terrain avec Spartacus et Cassandra. Là un concours de circonstances a fait qu'il y a eu plein d'expulsions en même temps et qu'ils sont arrivés sur le terrain où j'étais déjà et où je filmais des trucs. La rencontre s'est faite là, avec Camille, aussi, qui avait l'idée, et qui l'a fait, d'apporter son chapiteau au milieu d'un bidonville. COmme pour les protéger et avoir un peu une présence particulière. Au départ je voulais faire une fiction à partir de leur vie. Tout de suite il a été question de film, et pour moi c'était évident qu'ils allaient jouer dedans. Et au même moment, j'ai rencontré ce producteur, Samuel XXX qui lui est arrivé sur le terrain au même moment avec l'idée de faire un film à travers des enfants roms. Toutes ces circonstances ont fait qu'un film était évident et rapide. C'est un documentaire qui reprend toute la grammaire du cinéma mais rien n'est fictionnalisé. On avait un peu de temps pour mettre en place les séquences mais c'est ce qui se passe réellement. Tout est filmé au moment où ça se passe, sur une période d'an et quelques mois.

EN : Le film est ancré dans la réalité, et en même temps les pensées des personnages apparaissent en voix-off...
IN : Pendant le tournage, moi j'avais des carnets et je notais. Très tôt, j'avais pensé à leur voix, à cette intériorité. Pour moi, les voix, c'est vraiment de la métaphysique, on a un truc qui va au-delà de ce qui nous est montré. Chaque jour je leur demandais comment ils avaient ressenti les choses. Ils étaient en train d'apprendre à écrire des vers, de la poésie, on les voit faire du rap dans le film. Du coup moi je leur demandais d'écrire sur leur journée, les situations, ce qu'ils avaient pensé. Et aussi, au montage, on a rajouté pas mal de voix sur des séquences. Là, pareil, je leur demandais. Ils ont produit plein de choses. Et après on montait, on enregistrait, on triait ensemble et on faisait des essais jusqu'à arriver à quelque chose qui nous satisfasse. C'était vraiment eux qui écrivaient.

EN : Quelle était l'idée derrière cette démarche ?
IN : C'était une démarche plus formelle. Il y avait l'idée d'ajouter de la distance et surtout de ne pas se coller à ce qui arrive. Au début du film, c'est assez réaliste. On est dans des situations assez oppressantes. Je l'ai cadré en plans très serrés. Au fur et à mesure qu'ils découvrent d'autres perspectives, ça s'élargit. Du coup il y a un sentiment que je trouvais un peu oppressant, donc tout à coup la voix c'était aussi redonner une ouverture au monde. La voix c'est tout ce qui questionne sur "qu'est-ce queje fais ici ?", qui questionne le sens et qui n'est pas uniquement dans l'événement, dans l'accident, dans l'urgence. Au fur et à mesure ces voix prennent de plus en plus d'ampleur jusqu'à constituer une narration à part entière, parallèle, quasiment.

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Cannes 2014 : la sélection ambitieuse de l’ACID

Posté par vincy, le 22 avril 2014

affiche acid cannes 2014Adèle Exarchopoulos est de retour sur la Croisette avec le premier film de Marianne Tardieu : nul ne doute que la présence de l'actrice révélée l'an dernier dans La vie d'Adèle, Palme d'or, mettra un coup de projecteur sur la sélection de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). D'années en années, les 9 films choisis se font une place de plus en plus belle sous le soleil cannois. L'ACID s'est imposée ainsi comme une autre sélection parallèle, séduisant de plus en plus de critiques et de professionnels. En 2013, des films comme 2 automnes 3 hivers, Braddock America, C'est eux les chiens, La bataille de Solférino, Wajma étaient présentés dans cette sélection. Et avant 2013, Room 514, Noor, Robert Mitchum est mort, Mange ceci est mon corps... avaient donné de l'ampleur à l'événement.
Cette année, avec des premiers films qui étaient aussi pressentis à la Semaine de la critique et à la Quinzaine des réalisateurs, l'ACID frappe un peu plus fort. D'ailleurs, devant l’affluence de ces dernières années, l’ACID double ses séances de 20h : le même film sera projeté simultanément aux Arcades 1 et 2, en présence des équipes.

- Brooklyn, de Pascal Tessaud (France) - 1er film
- Cesta Ven, de Petr Vaclav (Rép. Tchèque)
- Le Challat de Tunis, de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
- La fille et le fleuve, d’Aurélia Georges (France)
- Mercuriales, de Virgil Vernier (France) - 1er film
- New Territories, de Fabianny Deschamps (France) - 1er film
- Qui vive, de Marianne Tardieu (France) - 1er film
- Les règles du jeu, de Claudine Bories et Patrice Chagnard (France) - documentaire
- Spartacus & Cassandra, d’Ioanis Nuguet (France) - documentaire - 1er film

Arras 2013 : 3 questions à Sébastien Betbeder pour 2 automnes, 3 hivers

Posté par MpM, le 10 novembre 2013

2 automnes 3 hiversAvant sa sortie en salles le 25 décembre prochain, 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder poursuit sa tournée des festivals. Le film, qui est passé notamment par Cannes, Paris et Londres, est présenté cette semaine à Arras dans la sélection "découvertes européennes".

Jolie découverte en effet que ce film extrêmement singulier qui mêle, souvent dans une même séquence, voix-off, monologues face caméra et commentaires a posteriori sur l'action. Une liberté de ton surprenante et ultra-vitaminée qui fonctionne à plein régime, entre auto-dérision et mélancolie douce amère.

L'intrigue suit plusieurs personnages d'une trentaine d'années au cours de trois années qui bouleversent un peu leurs existences. Il y est question d'amour et d'amitié, mais aussi de musique, de cinéma et d'art en général. Rencontre avec le réalisateur et scénariste, Sébastien Betbeder (photo de gauche, en compagnie de son acteur Bastien Bouillon).

Ecran Noir : Le film est extrêmement référencé. On y parle de Bresson et de Munch, d'Eugene Green et de Judd Appatow...

Sébastien Betbeder : Je tenais à montrer des gens de ma génération, qui ont fait des choix de vie très particuliers, et pour qui la culture est très importante, déterminante, et fait partie prenante de la vie au quotidien. C'est quelque chose que l'on voit très très peu en tout cas dans le cinéma français. Je dis tout le temps cette phrase mais c'est vrai car dans le cinéma américain c'est beaucoup plus assumé. Je trouve ça dommage et triste. A partir du moment où j'avais décidé de monter des gens qui m'étaient proches et qui me ressemblaient, comme mes amis qui vont beaucoup au cinéma et au théâtre, j'aurais trouvé ridicule que cela ne soit pas dans mon film. J'aurais trouvé ça insincère. Et je trouve que souvent dans le cinéma français il y a cette habitude de mettre les références sous le tapis comme si tout venait par le saint esprit, de manière automatique.

EN : Justement, au grand jeu des références, ce sont les vôtres que l'on voit dans le film ?

SB : Je voulais rendre hommage à des auteurs, à des films qui m'ont marqué. Après, ce ne sont pas forcément les films qui m'ont marqué le plus. Judd Appatow, c'est un auteur que j'aime beaucoup, mais ce n'est pas une référence. J'avais besoin qu'il ait sa place dans le film. Durant l'époque dont traite 2 automnes, 3 hivers, Judd Appatow a été un auteur important. Eugene Green aussi, différemment. C'est quelqu'un que je connais personnellement, avec qui j'ai eu des discussions sur le cinéma assez inédites et précieuses, qui ont été très importantes dans la prise de risque que représente le monologue face caméra dans mon film. Après, Alain Tanner, la Salamandre, je l'ai vu très très jeune, j'en avais gardé un souvenir assez diffus. Je l'ai revu quand j'écrivais 2 automnes, 3 hivers, et c'était assez fou comme ça rentrait en écho avec des questions que je me posais par rapport au monde réel, à l'autobiographie même si je n'aime pas beaucoup ce terme, à un film personnel et à ce qu'est l'idée de la fiction. Toutes ces références, c'est plus de la nourriture en fait. Il y a aussi quelque chose que j'aime bien dans le film, c'est quand Benjamin parle de la Salamandre, qui est dans son top 10 et qu'il a découvert grâce à Katia. Et qu'il dise ça, pour moi, ça dit beaucoup plus sur sa personnalité que s'il avait développé des arguments beaucoup plus psychologiques. Rien que de dire ça, pour moi, ça dit énormément. C'est comme dans mes relations amicales. C'est très important pour moi ce qu'écoutent les gens, ce qu'ils aiment.

EN : Dans votre film précédent, Les nuits avec Théodore, il y avait déjà beaucoup de voix-off. Or c'est toujours un peu particulier, l'utilisation de la voix-off dans un film. Pour vous, qu'est-ce que cela apporte, qu'est-ce que cela ajoute ?

SB : C'est marrant parce que de plus en plus je me pose la question à l'envers. C'est-à-dire que j'écris beaucoup et de manière très littéraire, et je trouve que la méthode est intéressante, d'utiliser ce mode de récit qui utilise ce registre de la voix-off, et après, de creuser pour faire advenir des scènes de jeu. J'ai de plus en plus besoin de ce support. Tout à l'heure on parlait de références et de gens qui osaient, eh bien je vais citer un auteur français qui ose beaucoup, en tout cas dans ce travail sur la forme et de l'utilisation de la voix-off en particulier, c'est Alain Resnais. Il a dit dans une interview qu'il dressait des portraits de ses personnages de leur naissance au moment de leur apparition dans le film, même s'il n'écrit jamais ses scénarios. Je comprends totalement ça. Moi j'ai besoin d'écrire beaucoup, pour en dire moins, mais pour que cela soit présent malgré tout. Je pense que c'est présent dans la façon dont je vais filmer mes personnages. Pour moi, la voix-off, c'est une espèce de fondement qui existe de manière multipliée par rapport à ce qui existera dans le film et Les nuits avec Théodore avait été écrit un peu comme ça aussi. En fait, c'est la question de creuser, de garder l'essentiel.

Cannes 2013 : la sélection de l’ACID

Posté par MpM, le 29 avril 2013

acid 2013Depuis 1993, l'ACID (association du cinéma indépendant pour sa diffusion) propose sa propre programmation dans le cadre du festival de Cannes. En 20 ans, ce sont ainsi plus de deux cent films qui ont été montrés sur la Croisette, permettant à des cinéastes comme Alain Gomis, Serge Bozon, Vincent Dieutre ou Ursula Meier de se faire connaître. D'autant que les séances sont ouvertes à tous les spectateurs et sont suivies d'une rencontre entre les équipes des films, leurs “parrains” de l’association et le public.

Cette année, neuf films ont été sélectionnés par l'ACID. Il s'agit de longs métrages (documentaires et fictions) issus de productions indépendantes françaises (la majorité cette année) ou internationales. Certains ont déjà des distributeurs et les autres sont en recherche.

À noter que tous les films sélectionnés en 2012 (dont Cosa nostra, La tête la première, La vierge, les coptes et moi...) ont trouvé un distributeur dans la foulée, preuve que l'ACID s'avère désormais un tremplin précieux pour permettre aux jeunes talents d'exister au-delà du circuit des festivals.

La sélection 2013

2 automnes 3 hivers de Sébastien Betbeder (France)
Au bord du monde de Claus Drexel (France)
La bataille de Solférino de Justine Triet (France)
Braddock America de Jean-Loïc Portron et Gabriella Kessler (France)
C'est eux les chiens de Hicham Lasri (Maroc)
Ô heureux jours de Dominique Cabrera (France)
Swandown d'Andrew Kötting (Grande Bretagne)
The strange little cat de Ramon Zürcher (Allemagne)
Wajma de Barmak Akram (France/Afghanistan)

Cannes 2012 : La Semaine de la Critique couronne le film espagnol Aqui y Alla

Posté par vincy, le 24 mai 2012

Premiers prix du 65e Festival de Cannes, ceux de la Semaine de la Critique, ce jeudi soir. Quatre des sept films présentés en compétition repartent avec un titre, mais c'est bien le favori de la sélection qui emporte le Grand prix et prend un sérieux avantage dans la course à la Caméra d'or, qui sera décernée dimanche au meilleur premier long métrage toutes sélections confondues.

- Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique: Aqui y Alla (Ici et Ailleurs) d'Antonio Méndez Esparza (Espagne/Etats-Unis/Mexique)
Le cinéaste et président du jury Bertrand Bonello a salué une oeuvre "qui par sa narration, passe du documentaire à la fiction, qui impressionne sans chercher à nous impressionner et nous laisse avec l'humanité de ses personnages".
C'est l'histoire de Pedro de retour dans son petit village de montagne à Guerrero, au Mexique. Il y retrouve ses filles, devenues plus âgées mais aussi plus distantes, et sa femme, toujours aussi souriante. Cette année, les villageois s’attendent à une récolte abondante et il y a du travail en ville. Toutefois, étant habitués à la précarité, leur intérêt se tourne principalement vers leurs familles ou les opportunités de travail plus au Nord, de l’autre côté de la frontière.

- Prix Révélation France 4 : Sofia's Last Ambulance d'Ilian Metev (Allemagne/Bulgarie/Croatie)
Le jury a souligné "la retenue et l'engagement" de ce film qui "reflète la vie d'une nation en transition".
Le film montre le quotidien, sur le fil, d'une équipe de secouristes en butte à la décrépitude du système de santé bulgare. Dans une ville qui ne possède que 13 ambulances pour deux millions d'habitants, Krassi, Mila et Plamen sont nos héros improbables : gros fumeurs, bourrés d’humour et sans cesse en train de sauver la vie d’autrui, malgré le grand nombre d’obstacles. Cependant, le système brisé les met à rude épreuve. Combien de temps vont-ils encore tenir à sauver les écorchés de la société jusqu'à ce qu'ils perdent leur empathie?

- Prix SACD : Les voisins de Dieu de Meni Yaesh (Israël/France)
Il s'agit d'une plongée énergique dans l'intégrisme religieux en Israël. Avi, le chef, Kobi et Yaniv, trois bons copains, se sont auto-désignés surveillants d’un quartier de Bat Yam en Israël. Ils sont jeunes, savent se battre, Ils surveillent les tenues des femmes, font respecter le shabbat, et s'assurent que les Arabes de la ville de Jaffa n’entrent pas dans le quartier avec leurs voitures diffusant de la musique tonitruante. L'équilibre de la bande vacille le jour où Avi tombe amoureux d’une jeune fille.

- Soutien ACID/CCAS à la distribution : Los Salvajes d'Alejandro Fadel (Argentine).
Ce film retrace l'évasion violente, façon western, de cinq adolescents d'un centre de redressement, à travers des paysages sauvages. Ce pèlerinage d’une centaine de kilomètres vers la promesse d’un foyer est semé d'embûches : ils chassent pour se nourrir, pillent, se droguent, se lavent dans des rivières, se battent entre eux et font l’amour.

Cannes 2012 : l’ACID célèbre ses 20 ans

Posté par vincy, le 26 avril 2012

L'association du cinéma indépendant pour sa diffusion fêtera ses 20 ans cette année à Cannes. 9 longs métrages ont été sélectionnés, dont 5 avant-premières mondiales, certains autoproduits, la plupart sans distributeurs. Rappelons que les séances cannoises de l'ACID sont ouvertes à tous les spectateurs, et sont suivies d'une rencontre entre les équipes des films, leurs “parrains” de l’association et le public.

La sélection
Casa Nostra de Nathan Nicholovitch (France) - autoproduit
The End de Hicham Lasri (Maroc)
Noor de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti (France)
Sharqiya d'Ami Livne (Israël / France / Allemagne)
Stalingrad Lovers de Fleur Albert (France)
La tête la première d'Amélie van Elmbt (Belgique)
La vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh (France / Qatar / Egypte) - documentaire
Ini Avan d'Asoka Handagama (Sri Lanka) - distribué par Héliotrope Films
Room 514 de Sharon Bar-Ziv (Israël) - distribué par Sophie Dulac

Séances spéciales
Ab irato, sous l'empire de la colère de Dominique Boccarossa (France) - distribué par Les films d'ici
L'été de Giacomo d'Alessandro Comodin (Italie / France / Belgique) - distribué par NiZ! - Léopard d'Or cinéastes du présent à Locarno
El Puesto d'Aurélien Lévêque (France) - distribué par Hevadis Films
Le cinéma français se porte bien de téphane Arnoux, Aurélia Georges, Jean-Baptiste Germain et Chiara Malta (France) - séance "carte blanche à des cinéastes de l'ACID"

La sélection parallèle organisera aussi une rétrospective et une programmation anniversaire "20 ans de cinéma indépendant". Pour saluer l'événement, plusieurs cinéastes ont envoyé à l'ACID des "lettres filmées" : autant de courts métrages qui ouvriront cette année les séances cannoises. Par ailleurs, la Cinémathèque française rendra hommage au travail défricheur de l'ACID avec la diffusion de 31 premiers films projetés du 16 au 27 mai. Suivront des rétrospectives à Marseille (FID), Bordeaux, à New York (automne 2012) et au Forum des Images en novembre.