Cinespana 2017 invite à toutes les rencontres

Posté par MpM, le 27 septembre 2017

La 22e édition de Cinespana, qui commence ce vendredi 29 septembre, est placée sous le signe du renouveau. Après la baisse drastique des subventions accordées à la manifestation en 2016, l'équipe organisatrice a tout mis en oeuvre pour que le festival se maintienne au niveau qui est le sien depuis sa création, faisant notamment appel à des mécènes privés.

"Grâce à la collaboration d’importantes institutions culturelles toulousaines, mais aussi d’artistes, de professionnels, d’exploitants, de techniciens, d’enseignants et de bénévoles, Cinespaña peut proposer cette année une programmation qui déborde amplement les frontières du cinéma et invite à toutes les rencontres" soulignent ainsi Alba Paz Roig et Loïc Diaz-Ronda, les deux co-directeurs de la programmation qui succèdent à Patrick Bernabé, en préambule du dossier de presse.

Et que nous réserve concrètement cette nouvelle édition ? Sur la forme, rien n'a changé : quatre compétitions (longs métrages récents, documentaires, "nouveaux réalisateurs", courts métrages), un panorama d’œuvres inédites et distribuées, des avant-premières, des hommages... Seules deux nouvelles sections ont fait leur apparition, reprenant et clarifiant ce qui existait jusqu'alors : le Labo, qui réunit cinéma de genre, animation, détournements et expérimentations filmiques en tout genre, et Miradas, espace de réflexion sur les enjeux de la société espagnole contemporaine consacré au documentaire.

Sur le fond, les festivaliers auront comme toujours des choix à faire entre les nombreux films présentés. Parmi les temps forts, on retrouve notamment : María (y los demás) de Nely Reguera et La Chana de Lucija Stojevic (tous les deux en ouverture) ; Abracadabra de Pablo Berger (en clôture et en avant-première avant sa sortie le 3 janvier prochain) ; Vivir y otras ficciones de Jo Sol (en compétition et en avant-première avant sa sortie le 6 décembre) ; le merveilleux Psiconautas de Pedro Rivero & Alberto Vázquez (en panorama) ; Incierta gloria de Agustí Villaronga (en première française) ; El bar de Álex de la Iglesia (en panorama, alors que le film n'est distribué que via Netflix) ; les courts métrages Decorado de Alberto Vázquez (pré-sélectionné aux césar), Morning Cowboy de Fernando Pomares (sélectionné à Berlin) et Contact de Alessandro Novelli (sélectionné à Annecy)...

Sans oublier la séance monographique consacrée à l'artiste Maria Canas ("la Vierge terroriste des archives") ; le cycle sur le cinéma quiqui (genre né à la fin des années 1970, avec pour personnage principal le jeune délinquant de banlieue et pour modèle les films américains de gangs, qui trahit un climat d'urgence sociale) ; l'hommage (en sa présence) à Álex Brendemühl et de nombreux autres ateliers, rencontres et séances jeune public. De quoi séduire comme chaque année les nombreux festivaliers et professionnels pour qui Cinespana est synonyme de carrefour incontournable de tous les cinémas espagnols.

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22e édition de Cinespana
Du 29 septembre au 8 octobre 2017 à Toulouse
Informations et horaires sur le site de la manifestation
Cinespana sur Ecran Noir depuis 2007

Un premier film français ouvre le Festival de Berlin 2017

Posté par vincy, le 4 janvier 2017

Le 67e Festival de Berlin s'ouvrira le 9 février avec le premier film du français Etienne Comar, Django. Le film sera également en compétition. Django raconte comment le célèbre guitariste et compositeur de jazz Django Reinhardt a réussi à fuir Paris sous l'Occupation en 1943, alors que lui et sa famille étaient harcelés et pourchassés par les Nazis.

Ce "biopic" qualifié de "poignant" par le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick est aussi une histoire de survie et de persévérance: le musicien n'a jamais cessé de jouer. Reda Kateb incarne le jazzman, aux côtés de Cécile de France (qui interprète une admiratrice), Alex Brendemühl (vu récemment dans Mal de pierres), Antoine Laurent, Aloïse Sauvage et Ulrich Brandhoff.

L'histoire a été écrite par le réalisateur (scénariste de Des hommes et des dieux, Timbuktu et Mon Roi) et le romancier Alexis Salatko, qui avait sortie en 2013 une biographie sur le musicien, Folles de Django.

Soulignons que la musique de Django Reinhardt a été réenregistrée par le groupe de jazz néerlandais Rosenberg Trio. Cette coproduction Fidélité, Arches Films et Pathé, est prévue dans les salles françaises le 26 avril prochain.

Cannes 2016 : Qui est Alex Brendemühl ?

Posté par MpM, le 18 mai 2016

Alex Brendemühl est de ces acteurs dont on se souvient plus facilement du visage que du nom, et qui, de film en film, finit par être étrangement familier. Né d’une mère espagnole et d’un père allemand, il est sans surprise cosmopolite, tournant sans distinction en Espagne et en Allemagne, mais aussi en France ou en Argentine, et depuis ses débuts en 1995, on l’a ainsi aperçu dans pas moins d’une soixantaine de films et de séries.

Son premier grand rôle au cinéma lui est offert par Agustí Vila en 1998 dans Un banco en el parque, mais c’est Las horas del dia de Jaime Rosales, présenté à Cannes en 2003, qui le révèle sur la scène internationale. Il y incarne Abel, l’inquiétant personnage principal, un homme en apparence affable et à l’existence anodine qui s’avérera être un serial killer. Le film reçoit le prix Fipresci à la Quinzaine des Réalisateurs et vaut deux Goya à son réalisateur. Alex Brendemühl enchaîne dès lors les projets, comme En la Ciudad (Cesc Gay, 2002), Inconscientes (Joaquín Oristrell, 2004), Remake (Roger Gual, 2005), 53 días de invierno (Judith Colell, 2006) ou encore Le silence avant Bach (Pere Portabella, 2007).

En 2007, il révèle une autre facette de son talent avec Yo de Rafa Cortes qu’il coécrit, et dans lequel il tient le premier rôle masculin. Le film, qui remporte le prix de la critique internationale à Rotterdam, est présenté comme "révélation de l’année" à la Semaine de la Critique et permet à Brendemühl de remporter le prix du meilleur acteur espagnol (Premio Sant Jordi) en 2008. L’acteur s’essaye alors à la réalisation avec Worstward Ho (Mal barré), un court métrage qui aura les honneurs de la compétition officielle cannoise en 2009.

Par la suite, Alex Brendemühl se concentre sur sa carrière d’acteur et tourne tout azimut des films de styles variés comme El cónsul de Sodoma de Sigfrid Monleón (2009), L’enfant loup de Gerardo Olivares (2010), Insensibles de Juan Carlos Medina (2012)… Une certaine fidélité le lie également aux cinéastes avec lesquels il travaille puisqu’il renoue en 2010 avec Agustí Vila pour La Mosquitera, où il propose à nouveau une composition à la frontière de la folie, et avec Jaime Rosales, avec lequel il doit tourner Petra courant 2016. Il multiplie également les apparitions chez Cesc Gay : les courts métrages conceptuels Alex et Brendemühl, le succès Truman

On le voit également en Argentine pour Le médecin de famille de Lucia Puenzo (Un certain regard 2013), dans lequel il est l’ancien criminel nazi Joseph Mengele (il avoue lui-même une certaine ressemblance physique avec le personnage) et Il Papa della Gente de Daniele Luchetti où il incarne Franz Jalics, prêtre jésuite hongrois et écrivain de renom qui fut l'un des rares survivants des escadrons de la mort de la dictature argentine.

La France fait elle-aussi appel à lui pour le téléfilm Le Sanctuaire d’Olivier Masset-Depasse (2014), le long métrage Parisiennes (Slony Sow) ou encore Mal de Pierres de Nicole Garcia, aux côtés de Marion Cotillard et Louis Garrel, qui lui ouvre les portes de la compétition cannoise. On le retrouvera par ailleurs prochainement dans Django Melodies d’Etienne Comar, un biopic du jazzman Django Reinhardt (incarné par Reda Kateb) dans lequel il sera cette fois un officier allemand. Caméléon, toujours.