Les César 2016 sacrent Fatima, Mustang, Catherine Frot et Vincent Lindon

Posté par redaction, le 26 février 2016

Toute la cérémonie sur notre compte twitter. Et le rappel de toutes les nominations.

Fatima, déjà couronné par le Prix Louis-Delluc, est reparti avec trois César dont celui du meilleur film. En nombre de récompenses, il est devancé par Mustang, quatre fois distingué, dont le prix du meilleur prix film. Deux histoires de femmes entre occident et orient, deux films issus de métissage franco-méditerranéen.

On s'étonnera toujours de certains choix, à commencer par Birdman et Le Petit Prince. On sera peut-être déçu que Trois souvenirs de ma jeunesse n'ait pas eu autre chose que le César du meilleur réalisateur pour Arnaud Desplechin, qui était pour la quatrième fois nominé. Ce fut la bonne. Idem pour Vincent Lindon, qui après cinq nominations infructueuses, empoche un César amplement mérité depuis des années, et fait le doublé royal avec son prix d'interprétation à Cannes. Si Michel Fau a étonnament perdu dans la catégorie second-rôle masculin, Catherine Frot a sauvé l'honneur de Marguerite, quatre fois césarisé tout de même, en décrochant son premier César de la meilleure actrice, vingt ans après celui du meilleur second-rôle, trente ans après sa première nomination.

Enfin, avec de nombreux lauréats nés hors de France, le cinéma Français, à l'occasion d'une soirée pleine d'autodérision, emmenée par une Florence Foresti plutôt inspirée, a montré qu'il était ouvert au monde. Michael Douglas, César d'honneur, a très bien su trouver les mots pour rappeler à quel point la culture française était importante. Le tout dans un discours entièrement en français.

Meilleur film : Fatima de Philippe Faucon
Meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse)

Meilleur film d'animation: Le Petit Prince de Mark Osborne
Meilleur premier film: Mustang de Deniz Gamze Egüven
Meilleur documentaire: Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Meilleur film étranger: Birdman d'Alejandro G. Inarritu (USA-Mexique)
Meilleur court métrage: La contre-allée de Cécile Ducrocq
Meilleur film d'animation (court métrage): Le repas dominical de Céline Devaux

Meilleure actrice: Catherine Frot (Marguerite)
Meilleur acteur: Vincent Lindon (La loi du marché)
Meilleur second rôle féminin: Sidse Babett Knudsen (L'Hermine)
Meilleur second rôle masculin: Benoît Magimel (La tête haute)
Meilleur espoir féminin: Zita Hanrot (Fatima)
Meilleur espoir masculin: Rod Paradot (La tête haute)

Meilleur scénario original: Deniz Gamze Ergüven, Alice Winocour (Mustang)
Meilleur scénario adapté: Philippe Faucon, d'après Prière à la lune de Fatima Elayoubi (Fatima)
Meilleure image: Christophe Offenstein (Valley of Love)
Meilleur montage: Mathilde Van de Moortel (Mustang)
Meilleur son: François Musy, Gabriel Hafner (Marguerite)
Meilleurs décors: Martin Kurel (Marguerite)
Meilleurs costumes: Pierre-Jean Larroque (Marguerite)
Meilleure musique originale: Warren Ellis (Mustang)

Mustang domine les Prix Lumières 2016

Posté par vincy, le 9 février 2016

La presse étrangère basée à Paris a rendu son verdict. S'espérant aussi clairvoyante que les Golden Globes qui influent sur les Oscars, les prix Lumières de la presse étrangère auront-ils anticiper le palmarès des César? Cette 21e édition pourrait en effet "matcher" avec les 43e César, à quelques exceptions près.
Premier enseignement: Mustang, candidat français pour les Oscars, repart avec quatre prix dont celui du meilleur film et du meilleur premier film. C'est le seul film qui reçoit plusieurs prix avec Trois souvenirs de ma jeunesse (meilleur réalisateur, meilleure musique).
Deuxième enseignement: avec Mustang, Fatima (scénario), Much Loved (film francophone), le cinéma français valorise son métissage et ses liens avec la Méditerranée.
Troisième enseignement: le festival de Cannes monopolise le palmarès avec 11 prix pour 9 films, sur 13 films récompensés au total. Mention spéciale pour la Quinzaine des réalisateurs qui s'octroie 8 prix (dont 2 partagés), devant la sélection officielle (compétition, hors compétition, un certain regard) qui repart avec 4 trophées (dont deux partagés) et la semaine de la critique qui en partage un. Les quatre autres films qui sont distingués étaient à Berlin (Le bouton de nacre, Journal d'une femme de chambre), à Locarno (La belle saison) et à Venise (Marguerite).

Cette année, les prix Lumières ont rendu hommage à Isabelle Huppert.

Le palmarès

Meilleur film: Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin pour Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur scénario: Philippe Faucon pour Fatima
Meilleure actrice: Catherine Frot dans Marguerite
Meilleur acteur: Vincent Lindon dans La loi du marché et Journal d’une femme de chambre
Meilleures révélations féminines: Günes Nezihe Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Elit Iscan, Tugba Sunguroglu et Ilayda Akdogan dans Mustang
Meilleur révélation masculine: Rod Paradot dans La tête haute
Meilleur premier film: Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Meilleur film francophone: Much Loved de Nabil Ayouch (France, Maroc)
Meilleure image: David Chizallet pour Mustang, Les Anarchistes, Je suis un soldat
Meilleure musique: Grégoire Hetzel pour La belle saison et Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur documentaire (ex-aequo): Le bouton de nacre de Patricio Guzmán et L’image manquante de Rithy Pan

L’éveil d’Edoardo charme les jurys du Festival de Cabourg

Posté par kristofy, le 15 juin 2015

La cérémonie de clôture du 29ème Festival du Film de Cabourg a offert une chaleureuse standing-ovation à Michel Legrand pour lui remettre un Swann d’Or Coup de cœur, en hommage à sa carrière.

Le Swann d’Or qui récompense le romantisme de ces derniers mois au cinéma a été l’occasion de réunir à Cabourg les équipes des films A trois on y va avec la présence de Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck, Félix Moati, Jérôme Bonnell ; Caprice avec, encore, Anaïs Demoustier, Emmanuel Mouret et Virginie Elfira ; Un peu beaucoup Aveuglément avec Clovis Cornillac et Lilou Fogli ; Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin avec son duo Lou Roy-Lecollinet et Quentin Dolmaire…

Pour les 7 films en compétition, cette année il y a eu un rassemblement des voix en faveur de L’éveil d’Edoardo de Duccio Chiarini (dont la sortie est d’ailleurs prévue ce mercredi 17 juin) avec à la fois le prix du jury de la jeunesse et aussi le grand prix du jury présidé par Juliette Binoche.

La légèreté, parfois empreinte de gravité, était donc au rendez-vous avec ces différentes histoires de famille décomposée ou recomposée. Le couple à l’épreuve du temps ou l’évolution du sentiment amoureux ont souvent été mieux traités par les cinéastes étrangers: Cabourg a fait découvrir que nos voisins cinéastes proposent des films qui peuvent faire vibrer, sourire et pleurer comme rarement. Il faudra voir les très réussis films Pause du suisse Mathieu Urfer avec Julia Faure qui était présente (elle avait été citée le César du meilleur espoir féminin pour Camille redouble) même s'il n'y a toujours pas de date de sortie française prévue malgré des sélections aux festivals de Locarno, Namur, Arras... ; et 45 years du britannique Andrew Haigh avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay (Ours d'argent d’interprétation pour les deux comédiens au dernier festival de Berlin) en salle le 25 novembre.

juliette binoche cabourg 2015

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2015 :

- Swann d’Or Coup de cœur : Michel Legrand

- Grand Prix du Festival de Cabourg : L’éveil d’Edoardo, de Duccio Chiarini
- Prix Spécial : Zurich, de Sacha Polak
- Prix de la Jeunesse: L’éveil d’Edoardo, de Duccio Chiarini
- Prix du public: Lessons in love, de Fred Schepisi

- Swann d’Or du meilleur film: Caprice, de Emmanuel Mouret
- Swann d’Or du meilleur premier film: Un peu beaucoup aveuglément, de Clovis Cornillac
- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin pour Trois souvenirs de ma jeunesse
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Anaïs Demoustier dans A trois on y va
- Swann d’Or du meilleur acteur: Benoît Magimel dans La tête haute
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Joséphine Japy dans Respire
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Kévin Azaïs dans Les combattants

-Meilleur court-métrage : Copain, de Jan et Raf Roosens
-Meilleure actrice court-métrage ex-aequo : Louisiane Gouverneur et Ilys Barillot, dans A qui la faute de Anne-Claire Jaulin
-Meilleur acteur court-métrage : Benoît Hamon, dans Jeunesse des loups-garous de Yann Delattre (court qui avait été découvert à La Semaine de la Critique à Cannes)

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Sophie Verbeeck dans A trois on y va de Jérôme Bonnell et à Rod Paradot dans La tête haute de Emmanuelle Bercot.

Cannes 2015: un film colombien, Arnaud Desplechin et Mustang au palmarès de la Quinzaine

Posté par vincy, le 23 mai 2015

Hier soir, la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes a célébré sa clôture avec Dope, de l'Américain Rick Famuyiwa, film qui faisait le buzz grâce à sa musique signée Pharrell Williams.

Traditionnellement, les quelques prix remis dans cette sélection ont été attribués avant la projection.

Le Prix Art Cinema de la CICAE (Cinémas art et essai) a été décerné au film colombien El abrazo de la serpiente de Ciro Guerra (L'Ombre de Bogota et Les Voyages du vent). Il s'agit de l'histoire de Karamakate, un chaman amazonien, dernier survivant de son peuple. Il vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Sa vie bascule lorsqu’Evan, un ethnobotaniste américain, débarque dans sa tanière à la recherche de la yakruna, une mystérieuse plante hallucinogène capable d’apprendre à rêver. Karamakate se joint à sa quête et ils entreprennent un voyage au cœur de la jungle. Après le triomphe du cinéma latino-américain à la Semaine de la critique la veille, et notamment le double prix pour un autre film colombien, La tierra y la sombra, ce prix pour L'étreinte du serpent sacre une nouvelle génération de cinéastes venues d'Amérique du sud.

Le Prix SACD a couronné Arnaud Desplechin avec ses Trois souvenirs de ma jeunesse, sorti cette semaine dans les salles françaises. Souvent sélectionné en compétition, Desplechin est reparti bredouille à chaque fois, hormis un Prix spécial pour Catherine Deneuve dans Conte de noël. Avec ce "prequel" de Comment je me suis disputé... Desplechin retrouve le personnage de Paul Dédalus, qui se souvient de son enfance à Roubaix, des crises de folie de sa mère, du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent, de ses seize ans, de son père, veuf inconsolable, de ce voyage en URSS où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe, de ses dix-neuf ans, de sa sœur Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait le trahir, de ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Béhanzin, de sa vocation naissante pour l’anthropologie et surtout d’Esther.

Enfin, le Prix Label Europa Cinéma a récompensé Mustang, premier film de la cinéaste franco-turque Deniz Gamze Ergüven, co-écrit avec Alice Winocour. Mustang se déroule dans un village au nord de la Turquie, où Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant innocemment avec des garçons. La débauche supposée de leurs jeux suscite un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.

Enthousiaste, la Quinzaine des réalisateurs récupère le film d’Arnaud Desplechin

Posté par redaction, le 17 avril 2015

C'était l'un des grands absents de la révélation de la Sélection officielle du 68e Festival de Cannes hier matin. Tout le monde attendait Arnaud Desplechin en compétition. Mais il n'était nulle part. Thierry Frémaux a entretenu le suspens: "Pour l'instant, il n'y est pas", a expliqué le délégué général avant de rappeler: "il n'y est pas mais mériterait de l'être, mais y a été souvent." Manière de dire qu'il attendait de voir si la Quinzaine le voulait ou pas avant de se décider de le prendre (à Un certain regard par exemple).

La réponse n'a pas tardé: Trois souvenirs de jeunesse (anciennement titré Nos Arcadies) sera à la Quinzaine des Réalisateurs. "C'est avec enthousiasme que nous annonçons la présentation de Trois souvenirs de jeunesse, le dernier film d'Arnaud Desplechin, peut être son meilleur et son plus émouvant, à la Quinzaine des Réalisateurs, à Cannes, le vendredi 15 mai prochain. On y retrouvera Mathieu Amalric et les jeunes Quentin Dolmaire, Lou-Roy Lecollinet, dans une brillante et déchirante recherche du temps et des amours perdus …" s'est enflammé Édouard Waintrop, Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs.

Trois souvenirs de jeunesse, sorte de prequel à Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle), film aux accents biographiques de Desplechin réalisé en 1996, se réapproprie les personnages de Paul Dédalus et d'Esther.

Paul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il se souvient de son enfance à Roubaix, des crises de folie de sa mèren, du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent…Il se souvient de ses seize ans, de son père, veuf inconsolable, de ce voyage en URSS où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe… Il se souvient de ses dix-neuf ans, de sa soeur Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait le trahir… Mais aussi de ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Béhanzin, de sa vocation naissante pour l’anthropologie… Et surtout, Paul se souvient d’Esther. Elle fut le coeur de sa vie. Doucement, « un coeur fanatique ».

Le film sort le 20 mai dans les salles françaises.

_______
Lire aussi : Arnaud Desplechin termine Nos Arcadies

Cannes 2013 : quand les livres se font films

Posté par vincy, le 15 mai 2013

Adaptation livre au cinéma Si Cannes a toujours été littérature (jusqu'à des présidents et membres de jury écrivains) et si son Président a un amour immodéré pour la lecture, les sélections ont souvent flirté avec l'écrit, grâce aux multiples adaptations : le livre demeure un matériau de choix pour l'inspiration des cinéastes.

Cette année, dès l'ouverture, le ton est donné avec Gatsby le Magnifique, quatrième version du roman de Francis Scott Fitzgerald (incarné par Tom Hiddleston dans Minuit à Paris), à qui l'on doit déjà Benjamin Button. A noter : Fitzgerald écrivit les passages les plus bouleversants du roman à Saint-Raphaël, à quelques brasses de Cannes.

Cependant ce n'est pas le seul grand écrivain qui sera présent sur les écrans. Ainsi, James Franco, après avoir interprété Alain Ginsberg dans Howl, le voici à Un certain regard avec As I Lay Dying, transposition du roman de William Faulkner, autre grand fantôme de l'entre deux guerres. Faulkner, scénariste de Ford et Hawks, a souvent été adapté (Sirk, Ritt), y compris par Franco (Red Leaves en 2009).

Lucia Puenzo quant à elle a opté pour son propre roman, Wakolda, qui vient de paraître chez Stock. Elle avait déjà adapté son livre El Nino Pez. Et toujours à Un certain regard, Valeria Golino, pour son premier film en tant que réalisatrice, a choisi de mettre en images le roman d'Angela del Fabbro, Vi Perdono, pour en faire Miele.

Arnaud des Pallières a choisi un livre allemand d'Heinrich von Kleist pour Michael Kolhaas, déjà adapté par Volker Schlöndorff en 1969. Et Jérôme Salle, qui avait déjà adapté des Largo Winch, s'est plongé dans le roman Zulu de Caryl Férey.

Côté Quinzaine, l'événement est bien entendu du côté du film d'ouverture, The Congress, d'Ari Folman, d'après le roman culte Le Congrès de futurologie (lire notre actualité) de Stanislas Lem (Solaris).

Mais il n'y a pas que la littérature puisque Roman Polanski a préféré adapté la pièce La Vénus à la fourrure de David Ives, qui est adaptée du roman éponyme de Leopold Sacher-Masoch (comme masochisme). Arnaud Desplechin s'est basé sur un essai de l'ethnopsychanalyste Georges Devereux, Psychothérapie d'un Indien des plaines pour Jimmy P. ; avec Blood Ties, Guillaume Canet a réalisé le remake des Liens du sang de Jacques Maillot, qui est à l'origine une biographie, Les liens du sang : deux frères flic et truand.

Et encore plus surprenant, Abdellatif Kechiche a trouvé l'inspiration dans une BD de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude, devenue un film en deux parties (3 heures au total pour un album de 160 pages), La Vie d'Adèle (lire notre actualité). Ce n'est pas le seul à avoir été séduit par le 9e art puisque Takashi Miike a transposé Be-Bop High School du mangaka Kazuhiro Kiuchi pour son film Wara No Tate.

Benicio del Toro sera l’indien d’Arnaud Desplechin

Posté par vincy, le 15 juin 2012

Arnaud Desplechin a choisi Benicio del Toro pour le rôle principal de Jimmy Picard, du nom de l'indien Blackfoot qu'il interprétera. Il s'agit d'un récit d'aventures autour d'un amérindien marginal, vivant sous l'emprise de l'esprit de ses ancêtres et souffrant de troubles psychiques. Picard entamera une psychanalyse au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. Le scénario est l'adaptation de Psychothérapie d'un Indien des plaines, livre (1951) de Georges Devereux, un des fondateurs de l'ethnopsychanalyse.

Il s'agit d'une histoire vraie. Desplechin débutera son tournage le lundi, aux Etats-Unis. Aux côtés de Del Toro, on retrouvera également Mathieu Amalric et Gina McKee (Coup de foudre à Notting Hill, Les Borgias).

Venise 2010 : le jury de la compétition officielle

Posté par MpM, le 27 juillet 2010

On connait désormais la composition du jury présidé par Quentin Tarantino lors de cette 67e édition de la Mostra de Venise. Pour accompagner le plus cinéphile des cinéastes,  pas moins de 4 réalisateurs-scénaristes venus d'horizons relativement différents, une actrice et un compositeur.

De quoi s'attendre à un palmarès forcément exigeant, ouvert sur les nouveaux langages cinématographiques et attentif à une certaine filiation avec l'Histoire du cinéma. Du moins sur le papier...

Jury 2010

Quentin Tarantino (USA), président du jury vénitien à peine six ans après celui de Cannes. Ce réalisateur cinéphile (cinéphage ?) est connu pour son cinéma violent, brillant et ultra-référencé (Reservoir dogs, Kill Bill, Jackie Brown... et Pulp fiction, Palme d'or 1994). Curieusement, il n'a jamais été en compétition à Venise.

Guillermo Arriaga (Mexique), écrivain, scénariste (21 grammes, Babel...) et réalisateur qui a présenté son premier film sur le Lido en 2008 (The burning plain) ;

Ingeborga Dapkunaite (Lituanie), comédienne de théâtre et de cinéma, qui a brillé dans des oeuvres russes (Soleil trompeur) comme hollywoodiennes (Mission : Impossible)  ou même françaises (L'Affaire Farewell) ;

Arnaud Desplechin (France), réalisateur et scénariste habitué de Venise où il a présenté Rois et Reine en 2004 et L'Aimée en 2007 ;

Danny Elfman (USA), compositeur quasiment attitré de Tim Burton et à qui l'on doit également la bande originale de quantités de blockbusters (Mission : impossible 1, Men in black 1 et 2, Spider-Man 1, 2 et 3...)

Luca Guadagnino (Italie), réalisatrice et scénariste dont le dernier film, Io sono l’amore, a été présenté à Venise section Horizons en 2009 avant de faire le tour des festivals internationaux ;

- Gabriele Salvatores (Italie), réalisateur et scénariste qui a reçu un Oscar en 1991 pour Mediterraneo et a connu un énorme succès avec son dernier film, Happy Family.

Chéreau et Desplechin puisent leur inspiration dans la littérature et les souvenirs

Posté par vincy, le 26 avril 2010

Patrice Chéreau a jeté son dévolu sur le très beau roman de Laurent Mauvignier, Des hommes. Le livre vient de recevoir récemment le prix des libraires. Pour son seizième film, Chéreau écrit actuellement l'adaptation avec Michèle Armandi. L'histoire raconte le retour de la guerre d'Algérie de trois hommes, dans les années 60 en France. Après des années de silence, le passé ressurgit pour ces anciens combattants qui ont cru pouvoir oublier cette Guerre.

Arnaud Desplechin a opté pour Psychothérapie d'un Indien des plaines de Georges Devereux, un des fondateurs de l'ethnopsychanalyse. Sa première version de scénario est achevée. Le livre, paru en 1951, est un récit d'aventures qui suit un Indien Blackfoot vivant dans une réserven en marge de la société américaine. Il est sous l'emprise de l'esprit de ses ancêtres et souffre de troubles psychiques.

Jean-Paul Roussillon prend le large (1931-2009)

Posté par vincy, le 31 juillet 2009

jproussillon.jpgLe comédien Jean-Paul Roussillon, marié à Catherine Ferran, qui avait obtenu un César en début d'année pour son rôle  dans Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin, est décédé aujourd'hui à Auxerre à l'âge de 79 ans.

L'an dernier, il avait séduit les cinéphiles avec ce personnage d'époux bienveillant (de Catherine Deneuve), de père généreux (Consigny, Amalric, Poupaud) dans l'univers macabre et caustique de Desplechin. Le cinéaste l'avait déjà choisi pour être un autre Abel, dans Rois et reine. Pas forcément très connu du grand public, il a interprété de jolis personnages secondaires dans Mischka, Une hirondelle fait le printemps (sa première nomination aux Césars), On connaît la chanson et auparavant dans La fille de d'Artagnan, Le brasier, On ne meurt que deux fois.

C'est avant tout sur les planches qu'il a rencontré un large public et un engouement critique. Sociétaire honoraire de la Comédie Française (il y est entré en 1950), il clamera du Dostoïevski comme du Marivaux, du Molière et du Shakespeare, du Giraudoux et du Tchekhov, du Pirandello et du Beckett, du Ionesco et du Duras. Plus de cent pièces où sa voix rocailleuse faisait merveille. Trois Molières. Il avait trouvé avec le metteur en scène Alain Françon, dans son théâtre de la Colline, une nouvelle famille.