Arras 2012 : retour en vidéo sur le jour 2 avec Costa-Gavras, Fernando Trueba, Clément Michel…

Posté par MpM, le 13 novembre 2012

Invités : Costa-Gavras pour la leçon de cinéma ; Jacques Cambra pour le ciné-concert Aelita ; Fernando Trueba pour L'artiste et son modèle ; Clément Michel, Charlotte Le Bon et Raphaël Personnaz pour La stratégie de la poussette ; Thomas Liguori pour L'histoire du petit Paolo.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Nina Debail, Vincent Escriva, Pearl Hart, Olympe Le Touze et Alain Pétoux.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2012 : retour en vidéo sur le jour 1 avec Costa-Gavras et René Vautier

Posté par MpM, le 12 novembre 2012

Invités : Costa-Gavras (invité d'honneur) pour Le capital ; René Vautier pour Avoir 20 ans dans les Aurès ; Ivano de Matteo pour Les équilibristes...

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Nina Debail, Vincent Escriva, Pearl Hart, Olympe Le Touze et Alain Pétoux.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2012 : retour en vidéo sur la cérémonie d’ouverture

Posté par MpM, le 12 novembre 2012

Avec : Eric Miot et Xavier Leherpeur pour la cérémonie d'ouverture ; Sara Forestier, Michel Leclerc et Félix Moati pour Télégaucho.

Merci à l'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival et à David Lesage.

Arras 2012 : rencontre avec Fernando Trueba

Posté par MpM, le 11 novembre 2012

Au 13e Arras Film Festival, le cinéaste espagnol Fernando Trueba, fraîchement récompensé à San Sebastian d'un prix de mise en scène, est venu présenter aux festivaliers arrageois son dernier long métrage.

L'artiste et son modèle met en scène Jean Rochefort dans le rôle d'un sculpteur retrouvant son énergie créatrice après avoir trouvé un nouveau modèle. Situé dans le contexte difficile de la seconde guerre mondiale, c'est une fable poétique et pleine d'espoir sur la création, la vie, la vieillesse et la nature.

Ecran Noir : Comment situez-vous L'artiste et son modèle dans votre filmographie ?
Fernando Trueba : C'est le premier film de ma vieillesse (rires) ! Non, mais c'est un film que j'ai porté en moi pendant pas mal d'années. Je rêvais toujours de le faire mais à chaque fois j'arrivais à trouver un autre projet à faire avant parce que je trouvais qu'il fallait attendre plus longtemps pour comprendre un personnage comme Marc Cros, le sculpteur joué par Jean Rochefort. D'ailleurs, les gens qui me connaissent me reconnaissent dans le film. Pas nécessairement dans le personnage, mais dans le film, dans l'addition des choses de la vie.

EN : Quel a été le premier élément qui s'est imposé à vous et vous a donné l'envie de faire le film ? Le personnage du sculpteur ?
FT : Je ne saurais pas dire exactement. Je crois que ce n'est pas une chose mais plusieurs choses. C'est le rapport entre un personnage vieux et un personnage jeune qui est un sujet que j'ai traité pas mal de fois dans mes films, de façon complétement différente. En même temps, l'atelier comme endroit, comme décor où il se passe quelque chose, où l'artiste travaille, ça m'attirait beaucoup. Lorsque j'étais enfant, je rêvais de peindre, ce que j'ai abandonné à la fin de mon adolescence parce que déjà le cinéma avait pris la place, mais à l'époque j'étais fasciné par les ateliers d'artistes. Toutes ces photos de Brassaï, de Cartier-Bresson, tous ces photographes des années 30-40 qui comme moi et avant moi aimaient l'atelier de l'artiste comme un endroit presque magique où l'on voudrait passer une partie de sa vie ! Alors je voulais raconter une histoire dans cet atelier magique. Et puis il y a cette espèce de fondu enchaîné entre une vie qui se termine et une vie qui commence.

EN : Comment s'est fait le choix de Jean Rochefort pour le rôle principal ?
FT : Dès le début, Jean Rochefort était pour moi le personnage principal. Il était le premier de ma liste. Il a accepté de jouer dans le film et ç'a vraiment été un moment exceptionnel. D'un point de vue professionnel mais d'un point de vue humain aussi. Au niveau de l'humour, de l'amitié, de tout ce qui s'est passé. Qu'est-ce qu'on a pu rire ! On s'est raconté nos vies... C'est une chose formidable du cinéma, les rencontres qu'on peut faire. Chaque fois qu'on se voit depuis, c'est une nostalgie... on aimerait recommencer lundi prochain !

EN : Comment avez-vous travaillé avec Daniel Vilar, le directeur de la photographie, qui a fait un travail magnifique sur les images ?

FT : Ca a été très joli. J'avais travaillé avec lui comme assistant à la caméra puis comme opérateur, et finalement je lui ai proposé d'être le directeur de la photo du film. Il est très cinéphile, il aime beaucoup le cinéma mais il est jeune donc il connaissait très bien le cinéma moderne, les films indépendants, tout ça. Mais à un moment donné je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de références que je lui donnais qui appartenaient à un cinéma plus classique qu'il ne connaissait pas. Ca a été très joli de l'inviter à connaître ce cinéma et à lui montrer notamment beaucoup de films français. Des films de Renoir, de Bresson, de Truffaut. Maintenant il adore voir ces films ! Donc pour lui ça a été un joli voyage d'inititation dans le cinéma classique. Suvent les jeunes ne voient que les films contemporains et ils ne connaissent pas assez le cinéma classique. Or c'est très important, il y a plein de trésors dans ce cinéma. On découvre un monde dont on ne veut plus sortir. Ca a été très intéressant de travailler avec Daniel car il était très ouvert. J'aurais pu appeler un grand directeur de la photo espagnol avec qui j'avais déjà travaillé mais je voulais quelqu'un de frais, sans préjugés.

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Arras 2012 : trois questions à Costa Gavras

Posté par MpM, le 10 novembre 2012

L'un des invités d'honneur de ce 13e Arras Film Festival est le cinéaste Costa Gavras à qui est consacré une rétrospective. Avant de participer dimanche à une leçon de cinéma animée par Serge Toubiana, il a présenté en avant-première son nouveau film, Le capital, qui sort sur les écrans le 14 novembre prochain.

L'occasion d'évoquer sa vie de réalisateur engagé et son nouveau challenge, faire entrer le spectateur dans la tête d'un banquier confronté aux réalités d'un système financier cynique et avide.

Ecran Noir : Depuis quelques films, et notamment avec Le capital, vos thèmes semblent être passés de clairement politiques, comme la dictature ou le fascisme, à des thèmes plus sociaux, voire sociétaux, et même économiques...

Costa-Gavras : Jusqu'à une certaine période de notre histoire et même de l'histoire du monde, nous avions des choix de société assez clairs : il y avait l'Est, il y avait l'Ouest. Il était simple de prendre position. Mais depuis quelques temps, le monde a changé complétement et on s'aperçoit de plus en plus que le politique a quitté la politique et appartient désormais de plus en plus à la finance, ce qui est presque une malédiction. En plus, il est compliqué de prendre position car on a besoin de la finance, les gouvernements ont besoin des banques, et dans la plupart des cas elles travaillent dans la légalité. Mais il y a une partie opaque que le film essaye d'explorer.

EN : Comment avez-vous préparé le film et notamment comment s'est faite l'adaptation du roman de Stéphane Osmont ?

CG : J'ai commencé d'abord avec une envie de faire un film sur l'argent et sur la manière dont il change la nature humaine et je dirais même la nature masculine. Les hommes plus que les femmes semblent attirés par l'argent et le pouvoir qu'il procure. J'ai donc commencé comme ça et en cherchant une histoire, je suis tombé sur le livre de Stéphane Osmont. Il y avait là le personnage qui m'intéressait. J'ai donc adapté le livre avec mes coscénaristes. On a pas mal changé de choses et on a fini par faire le film mais avec pas mal de difficultés car personne ne voulait donner d'argent pour le film. Il faut préciser que Stéphane Osmont a fait une belle carrière dans la finance et au bout d'un moment je crois qu' il était dégoûté et très fatigué par ce qu'il faisait, et il a abandonné. Donc dans le livre il y a beaucoup d'événements qui sont basés sur le réel. Pour adapter le livre, j'ai aussi cherché de vraies histoires et de vrais dialogues sur lesquels me baser pour compléter. Pour dire la vérité, c'est très difficile d'inventer ce monde car on le connaît mal et il est toujours inattendu. Par exemple, quand on a eu fini le scénario, je l'ai fait lire à l'un des banquiers que j'avais rencontrés et il m'a dit qu'il fallait augmenter tous les chiffres (salaires, bonus...). Je ne l'ai pas fait car ça me paraissait extravagant.

EN : On a l'habitude de voir Gad Elmaleh dans des rôles plus légers. Comment votre choix s'est porté sur lui ?

CG : Il me fallait quelqu'un avec lequel le spectateur sympathise. C'est d'ailleurs pour cela que dès le début du film, je le fais parler au spectateur. Il établit une sorte d'intimité avec lui. Et alors, au fur et à mesure qu'il fait des choses négatives, le spectateur va se poser la question : "je l'aime bien mais pourquoi il fait ça ?". Jusqu'à la fin où vraiment le personnage va à l'extrême, et je voudrais que le spectateur soit gêné et qu'éventuellement il se pose des questions.

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret

Arras 2012 : Télé gaucho ouvre la 13e édition du Festival

Posté par MpM, le 9 novembre 2012

La 13e édition du Arras Film Festival s'est ouverte avec la première projection publique du nouveau film de Michel Leclerc, Télé gaucho. Le réalisateur avait fait le déplacement en compagnie de deux de ses acteurs principaux, Sara Forestier et Félix Moati, pour présenter cette comédie joyeusement foutraque qui s'inspire de ses années de participation à la télé libre Télé Bocal.

Avec le ton qui le caractérise, burlesque et décalé, le cinéaste dresse le portrait critique mais bienveillant d'une petite bande de doux rêveurs  bien décidés à inventer leur propre télé, à contre-courant des chaînes commerciales et lénifiantes. Mi-nostalgique, mi-satirique, le cinéaste évoque ainsi une "parenthèse enchantée" de son existence, faite d'idéalisme, d'engagement sincère et d'action collective, mais aussi de système D délirant et de grandes causes à défendre.

"Je faisais partie de l'équipe qui a démarré Télé Bocal, explique-t-il. Je n'étais pas là tout le temps mais j'ai fait ça pendant quatre ou cinq ans pendant les années 90. Le film est inspiré de ces moments-là. C'est vraiment un film de groupe sur ce que c'est de fonder une télé libertaire, engagée  et bordélique à cette époque-là. Mon implication était réelle parce que j'ai adoré ça. On a tous envie à un moment donné de partager quelque chose de collectif. C'est un peu ce qu'on vit sur un film, d'ailleurs... Mais c'est quelque chose que l'on garde, surtout lorsque l'on est encore jeune."

"Je voulais aussi parler d'une certaine forme de cinéphilie, continue-t-il. Surtout quand on ne fait pas encore de films, il y a une espèce de plaisir à sortir des noms de cinéastes rares ou au contraire très connus. Je voulais aussi parler de quelque chose d'un peu ridicule, et là pour le coup c'est de l'autodérision : quand on a 20 ans et qu'on a l'impression de vivre dans un film, qu'on sort tout le temps des citations de tel ou tel film parce qu'on a l'impression que ça nous fait exister. Mais l'ironie n'empêche pas la sincérité, c'est-à-dire que les cinéastes dont parle le personnage de Victor, ce sont des cinéastes qu'en général j'aime bien. Mais on peut quand même se moquer de cette manière de se faire valoir en passant par les oeuvres des autres."

"J'espère que je porte un regard tendre sur l'époque, et que c'est un regard juste. En tout cas je ne crois pas que ce soit un regard méchant. Il faut être lucide sur les travers... mais il me semble quand même que la tendresse domine", conclut-il.

Assez tendre en effet, Télé gaucho s'inscrit dans la lignée du Nom des gens, à la fois engagé et bourré de fantaisie, souffrant parfois de vouloir trop en dire et de manquer de cohésion, mais plein d'une vitalité et d'une finesse qui en font une comédie intelligente plutôt qu'un pensum prêt-à-penser. Extrêmement bien accueilli par le public arrageois, preuve qu'il ne heurte finalement aucune sensibilité politique, le film pourrait connaître un joli succès en salles et marcher sur les pas de son prédécesseur... Réponse le 12 décembre prochain.

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret

Arras 2012 : Hiam Abbass, Costa-Gavras et Laurent Cantet invités d’honneur

Posté par MpM, le 10 octobre 2012

arras 2012Avalanche de stars et d’avant-premières pour la 13e édition du Arras Film Festival qui s'offre trois invités d'honneur prestigieux, une multitude de films directement venus de Cannes, une compétition d'inédits européens et plusieurs focus originaux.

Commençons par les invités. Cette année, ce sont les cinéastes Costa-Gavras et Laurent Cantet ainsi que la comédienne et réalisatrice Hiam Abbass qui viendront animer les célèbres leçons de cinéma du festival, et surtout présenter en avant-première leur nouveau film : Le capital pour Costa Gavras (sortie le 14 novembre), Foxfire pour Laurent Cantet (sortie le 2 janvier 2013) et Héritage pour Hiam Abbass (sortie le 12 décembre). Des rétrospectives de l’œuvre de chacun accompagneront leur venue.

Autre temps fort de la manifestation arrageoise, la compétition européenne qui réunit neuf longs métrages de fiction, parmi lesquels on remarque plusieurs films venus du nord (Islande, Danemark, Norvège). C'est Tonie Marshall qui présidera le jury chargé de décerner l'Atlas d'or du meilleur film.

Les festivaliers auront également la chance de découvrir avant tout le monde certains des films les plus excitants de l'automne. En ouverture, Arras retrouve Michel Leclerc (Le nom des gens) qui viendra présenter Télégaucho. En clôture, ce sont Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm (La guerre est déclarée) qui feront le déplacement avec Main dans la main. Entre ces deux temps forts se succéderont notamment Après mai d'Olivier Assayas, Au-delà des collines de Cristian Mungiu, Cogan - La mort en douce d'Andrew Dominik, La chasse de Thomas Vinterberg, L'homme qui rit de Jean-Pierre Améris, Mud de Jeff Nichols ou encore Twilight chapitre 5 : Révélation 2e partie.

Mais ce n'est pas tout ! Ce 13e Arras film festival propose également un regard sur le jeune cinéma d'auteur européen, un focus sur le cinéma croate, un focus sur le documentaire d'Europe, une sélection "cinéma du monde", une rétrospective "Algérie, de la conquête à l’indépendance",  un programme "Aventures dans l’espace, mythes et réalités", sans oublier un "festival des enfants" et des rencontres professionnelles.

Du 9 au 18 novembre prochain, Arras vibrera donc au rythme effréné d'un cinéma à la fois pointu et populaire faisant la part belle aux découvertes et aux surprises. Et comme tous les ans depuis 2008, Ecran Noir, partenaire de la manifestation, vous fera vivre cette grande fête cinéphile au jour le jour !