La Grande Bellezza, favori des European Film Awards

Posté par vincy, le 12 novembre 2013

la grande bellezza toni servillo

Après les catégories Meilleur premier film, Meilleur film d'animation et meilleur documentaire (The Act of Killing, L'image manquante et L'Escale), l'Académie du cinéma européen a révélé les nommés de sa 26e édition.

Côté français, Ozon et Kechiche sont les deux gagnants. Trois nominations pour le premier (réalisateur, scénariste, acteur), deux pour le second (film, réalisateur, mais aucune actrice). Le cinéma italien peut également pavaner : La grande bellezza se retrouve cité 4 fois, The Best Offer 3 fois, et Miele est nommé dans la catégorie Meilleur premier film.
Les European Film Awards sont incontestablement latins puisque le cinéma espagnol n'est pas en reste avec Blancanieves (2 nomination), The Impossible (1 nomination) et Les amants passagers (1 nomination). L'Allemagne et la Belgique sauvent les meubles avec Oh Boy! et Alabama Monroe, ainsi qu'Hannah Arendt... Mais on reste circonspect de la si belle place accordé au britannique Anna Karenine (3 nominations).

Ce saupoudrage très hétéroclite n'améliorera sans doute pas la visibilité de ces prix, qui seront remis le 7 décembre prochain.

Meilleur film européen :
The Best Offer (La migliore offerta) de Giuseppe Tornatore
Blancanieves de Pablo Berger
Alabama Monroe (The Broken Circle Breakdown) de Felix van Groeningen
La grande Bellezza de Paolo Sorrentino
Oh Boy ! de Jane Ole Gerster
La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche

Meilleure comédie européenne :
Les amants passagers de Pedro Almodóvar
Benvenuto presidente! (Welcome Mr. President!) de Riccardo Milani
Love is All You Need (Den Skaldede Frisør) de Susanne Bier
The Priest's Children (Svecenikova Djeca) de Vinko Brešan

Meilleur réalisateur européen :
Pablo Berger pour Blancanieves
Felix van Groeningen pour Alabama Monroe
Abdellatif Kechiche pour La vie d'Adèle
François Ozon pour Dans la maison
Paolo Sorrentino pour La grande bellezza
Giuseppe Tornatore pour The Best Offer

Meilleure actrice européenne :
Keira Knightley dans Anna Karenine
Veerle Baetens dans Alabama Monroe
Barbara Sukowa dans Hannah Arendt
Naomi Watts dans The Impossible (Lo imposible)
Luminita Gheorghiu dans Mère et fils (Child's Pose)

Meilleur acteur européen :
Jude Law dans Anna Karenine
Johan Heldenbergh dans Alabama Monroe
Fabrice Luchini dans Dans la maison
Toni Servillo dans La grande bellezza
Tom Schilling dans Oh Boy !

Meilleur scénariste européen :

Tom Stoppard pour Anna Karénine
Giuseppe Tornatore pour The Best Offer
Carl Joos et Felix van Groeningen pour Alabama Monroe
François Ozon pour Dans la maison
Paolo Sorrentino et Umberto Contarello pour La grande bellezza

8 films sélectionnés pour le Prix Louis Delluc 2013

Posté par vincy, le 28 octobre 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

Qui pour succéder aux Adieux à la Reine de Benoît Jacquot? 8 films sont en lice pour le prix Louis Delluc 2013. Le lauréat sera connu le 17 décembre prochain.

A priori, l'Abdellatif Kechiche semble incontournable. Mais peu de réalisateurs ont obtenu plusieurs fois le Delluc hormis Alain Resnais (trois fois), Michel Deville, Louis Malle et Claude Sautet (deux fois chacun). Kechiche a déjà reçu ce prix en 2007 pour La Graine et le mulet. Autre sélectionné cette année, Desplechin l'a également obtenu pour Rois et reine en 2004.

Finalement, le favori pourrait être L'inconnu du lac, couronnant ainsi la jeune oeuvre audacieuse d'Alain Guiraudie. A moins que le jury ne préfère guérir Dupeyron des plaies laissées par la difficulté à financer son film ou Dumont pour l'ensemble de sa carrière.

Très éclectique, le Delluc a sélectionné 8 films très différents dans la forme comme dans le fond, incluant la comédie féroce d'Albert Dupontel, succès populaire. On peut regretter l'avantage donné à des "habitués" des palmarès malgré des oeuvres plus mineures, au détriment de jeunes cinéastes plus ambitieux. Mais cela reste un joli panorama du cinéma d'auteur français, et de son ouverture sur le monde : un réalisateur iranien, un film tourné aux Etats-Unis, une comédie, un drame historique, une production très indépendante, une Palme d'or, un film ouvertement gay et un road-movie grave et lumineux...

Prémices aux Césars, cette liste du Delluc laisse présager que la course aux statuettes, même si elle est largement et logiquement dominée par La Vie d'Adèle, sera très ouverte.

Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot, en compétition à Berlin
Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines) d'Arnaud Desplechin, en compétition à Cannes
Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, en compétition à Berlin
Mon âme par toi guérie de François Dupeyron, en compétition à San Sebastian
9 mois ferme d'Albert Dupontel
Le Passé d'Asghar Farhadi, prix d'interprétation féminine à Cannes
L'inconnu du lac d'Alain Guiraudie, Prix de la mise en scène Un certain regard et Queer Palm à Cannes
La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche, Palme d'or à Cannes

Les 5 premiers films nommés aux European Film Awards

Posté par vincy, le 15 octobre 2013

L'Académie du cinéma européen a choisi les 5 films qui seront en course pour le prix Fipresci - European Discovery qui récompense un nouveau talent pour son premier long métrage.

La sélection a été faite par un comité réunissant 5 membres de l'European Film Academy et deux de la Fipresci. Signalons que deux films suédois sont en lice : ils s'étaient d'ailleurs partagés les nominations (et les récompenses des Guldbagge (les César locaux).

- Âta Sova Dô (Eat Sleep Die) de Gabriela Pichler (Suède) qui représente la Suède pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Le film a reçu le prix du public à la Semaine de la critique du Festival de Venise en 2012. 4 Guldbagge : meilleur film, réalisateur, scénario et actrice.

- Call Girl de Mikael Marcimain (Suède). Le film a reçu le prix Fipresci de la découverte et le prix du meilleur réalisateur d'un premier film au Festival de Toronto en 2012. 3 Guldbagge : meilleure image, meilleurs costumes, meilleur son.

- Miele de Valeria Golino (Italie). Sélectionné à Un certain regard au dernier festival de Cannes (mention spéciale du jury oecuménique) , prix du public au Festival de Bruxelles, meilleur premier film et meilleure actrice aux Golden Globes italiens, meilleur nouveau réalisateur, meilleure actrice et meilleur son pour le Syndicat national italien des journalistes de cinéma.

- Oh Boy de Jan Ole Gerster (Allemagne). Le film a 6 German Film Awards (meilleur film, réalisateur, acteur, scénario, second rôle masculin, musique).

- La Plaga de Neus Ballus (Espagne), présenté au dernier festival de Berlin.

Le gagnant sera révélé le 7 décembre lors de la cérémonie des European Film Awards, à Berlin.

76 films pour 5 nominations à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 12 octobre 2013
Berenice Bejo dans Le Passé

Le passé, production française en langue française, représente l'Iran

C'est un record : 76 pays ont envoyé un film (docu, horreur, thriller, drame, en costumes, animé...) pour être parmi les cinq éligibles à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Une grande partie des films ont été diffusés (en salles ou dans des festivals) en 2012.
Pour la première fois, des films de Moldavie, d'Arabie Saoudite et du Monténégro seront proposés aux comité de sélection. Tous ne partent pas à égalité. Certains films ont déjà reçu de multiples prix dans de nombreux festivals (celui de Cannes reste le vivier d'oscarisables le plus important), d'autres sont déjà sortis en salles ou s'apprêtent à sortir aux USA.
Et quelques cinéastes déjà nommés aux Oscars ou connus aux Etats-Unis se sont insérés dans la liste : Wong Kar-wai, Thomas Vinterberg, Asghar Farhadi, Paolo Sorrentino, Danis Tanovic, Andrzej Wajda...
Toujours est-il que le système (un pays, un film) est de plus en plus contesté. Nombreux sont ceux qui réclament une réforme de cette catégorie.

Les nominations des 86e Oscars seront annoncées le 16 janvier 2014. Les Oscars seront décernés le 2 mars 2014.

Afghanistan, Wajma, une fiancée afghane (sortie le 27 novembre 2013)
Afrique du Sud, Four Corners
Albanie, Agon
Allemagne, D'une vie à l'autre (sortie avril 2014)
Arabie Saoudite, Wadjda
Argentine, Le médecin de famille (sortie le 6 novembre 2013)
Australie, The Rocket
Autriche, Le mur invisible
Azerbaïdjan, Steppe Man
Bangladesh, Television
Belgique, Alabama Monroe
Bosnie-Herzégovine, An Episode in the Life of an Iron Picker (Grand prix du jury à Berlin)
Brésil, Neighboring Sounds
Bulgarie, The Color of the Chameleon
Cambodge, L'image manquante (Prix Un certain regard à Cannes)
Canada, Gabrielle (sortie le 16 octobre 2013, Prix du public à Locarno)
Tchad, GriGris
Chili, Gloria (sortie le 5 février 2014)
Chine, Back to 1942
Colombie, La Playa
Corée du sud, Juvenile Offender
Croatie, Halima’s Path
Danemark, La Chasse
Equateur, The Porcelain Horse
Egypte, Winter of Discontent
Espagne, 15 ans et un jour
Estonie, Free Range
Finlande, Disciple
France, Renoir
Géorgie, In Bloom (sortie le 27 novembre 2013)
Grèce, Boy Eating the Bird’s Food
Hong Kong, The Grandmaster
Hongrie, The Notebook
Islande, Of Horses and Men
Inde, The Good Road
Indonésie, Sang Kiai
Iran, Le passé
Israël, Bethlehem
Italie, La grande bellezza
Japon, The Great Passage
Kazakhstan, Shal
Lettonie, Mother, I Love You
Liban, Blind Intersections
Lituanie, Conversations on Serious Topics
Luxembourg, Blind Spot
Mexique, Heli (prix de la mise en scène à Cannes)
Moldavie, All God’s Children
Monténégro, Ace of Spades - Bad Destiny
Maroc, Horses of God
Népal, Soongava: Dance of the Orchids
Norvège, I Am Yours
Nouvelle Zélande, White Lies
Pakistan, Zinda Bhaag
Palestine, Omar
Pays Bas, Borgman
Pérou, The Cleaner
Philippines, Transit;
Pologne, Walesa. Man of Hope
Portugal, Les lignes de Wellington
Rép. Dominicaine, Quien Manda?
Rép. Slovaque, My Dog Killer
Rép. Tchèque, The Don Juans
Roumanie, Child’s Pose (sortie hiver 2014, Ours d'or à Berlin)
Royaume Uni, Metro Manila
Russie, Stalingrad
Serbie, Circles
Singapour, Ilo Ilo (Caméra d'or à Cannes)
Slovénie, Class Enemy
Suède, Eat Sleep Die
Suisse, Des abeilles et des hommes
Taïwan, Soul
Thaïlande, Countdown
Turquie, The Butterfly’s Dream
Ukraine, Paradjanov
Uruguay, Anina
Vénézuela, Breach in the Silence

Chéries Chéris ouvrira avec Gérontophilia de Bruce LaBruce

Posté par vincy, le 9 septembre 2013

Gerontophilia

Le 19e Festival du film gay, lesbien, bi trans et +++ de Paris, alias Chéries Chéris, se déroulera du 15 au 20 octobre au Forum des images. La programmation a été révélée. On retrouve en compétition de nombreux films qui ont été sélectionnés dans les grands festivals ces derniers mois, avec, en ouverture, le très attendu Gérontophilia de Bruce LaBruce (photo). D'un hommage à Cocteau par Dombasle à une superbe fiction autour d'un prêtre homosexuel polonais (In the name of, Teddy Award à Berlin), la sélection s'annonce variée tant dans les genres que dans les styles.

Le jury
Océanerosemarie
Thomas Riera
Maria Di Giovanni
Gérard Lefort
Philippe Tasca
Stéphane Riethauser

La compétition
Gérontophilia, de Bruce LaBruce (Venise 2013, Toronto 2013) - film d'ouverture
Concussion, de Stacie Passon (Sundance 2013, Berlin 2013) - Prix du jury Teddy à Berlin
Sarah préfère la course, de Chloé Robichaud (Un certain Regard, Cannes 2013)
Noor, de Guillaume Giovanetti et Cagla Zencirci (Acid, Cannes 2012)
Two Mothers, d'Anne Zohra Berrached (Berlin 2013)
Les rencontres d'après-minuit, d'Yann Gonzalez (Semaine de la critique, Cannes 2013)
My Brother the Devil, de Sally El Hosaini (Sundance 2012, Berlin 2012- - Meilleure image Sundance 2012, Prix Label Europa Cinémas Berlin 2012
The Comedian, de Tom Shkolnik (Dinard 2012, Les Arcs 2012)

Autres longs métrages
Jenny Bel Air de Régine Abadia (patrimoine)
Morgan de Michael Akers
Qui a peur de Vagina Wolf? d'Anna Margarita Albelo (séance spéciale)
Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot (patrimoine)
Une longue journée qui s'achève de Terence Davies (patrimoine, séance spéciale)
Pulsions de Brian De Palma (patrimoine)
Opium d'Arielle Dombasle
Lesbiana : une révolution parallèle de Myriam Fougère (documentaire)
Cruising de William Friedkin (patrimoine) et Interior Leather Bar de James Franco et Travis Matthews
Amazona del Oeste de Maximaliano Gonzalez (documentaire)
La partida (Le dernier match) d'Antonio Hens
Little Gay Boy d'Antony Hickling (séance spéciale)
Inconditionnel de Bryan Higgins
M. Angel de Dan Hunt (documentaire)
Monster de Patty Jenkins (patrimoine)
Free Fall de Stéfan Lacant
She : their love story de Sranya Noithai
Vito et I am Divine de Jeffrey Schwarz (documentaire)
Gay Best Friend de Darren Stein
In the Name of de Malgorzata Sumowska
Last Summer de Mark Thiedeman
Wildness de Wu Tsang (documentaire, séance spéciale)

Les trois finalistes européens pour le prix Lux

Posté par vincy, le 23 juillet 2013

Le prix Lux du Parlement européen a annoncé ses trois finalistes. Le gagnant sera connu le 11 décembre et succèdera à Io Sono d'Andrea Segre. D'ici là, les trois films seront projetés dans tous les pays de l’Union européenne, sous-titrés dans les 24 langues officielles.

- Miele (Honey), de Valeria Golino - Italie. Le film a été présenté à Un Certain regard à Cannes cette année. Il s'agit de la première réalisation de Valeria Golinon l'actrice de Respiro. Il a déjà remporté le prix du public au Festival du film européen de Bruxelles, deux prix aux Golden Globes italiens (actrice, première oeuvre) et trois prix remis par le Syndicat des journalistes de cinéma italiens (actrice, nouveau talent, son). Le film sort le 25 septembre en France (Jour2fête).

- Alabama Monroe (The Broken Circle Breakdown), de Felix Van Groeningen - Belgique. Prix Label Europa Cinémas et prix du public dans la sélection panorama à Berlin cette année, le film réalisé par l'auteur de La merditude des choses a aussi gagné deux prix à Tribeca (actrice, scénario). Il sort le 28 août en France (Bodega Films).

- The Selfish Giant, de Clio Barnard - Royaume Uni. Premier long de Clio Bernard, l film a reçu le prix label Europa Cinemas à Cannes cette année. Il sort le 18 décembre 2013 en France (Pyramide).

Deauville 2013 : Sundance « bis » et autres blockbusters

Posté par vincy, le 22 juillet 2013

Le Festival du Cinéma Américain de Deauville a annoncé son programme : la compétition et les avant-premières. Dans la première on retrouve énormément de films venus de Sundance, et pas de films primés à Tribeca et Austin, les autres grands rendez-vous du ciné indé US. 4 films déjà vus à Cannes seront présentés dont Fruitvale Station, qui fait sensation aux USA actuellement et qui est reparti avec le Prix de l'avenir à Un certain regard sur la Croisette.

Côté avant-premières, on note le Woody Allen, quelques gros blockbusters de la saison, quelques fiascos hollywoodiens (ce qui ne veut rien dire) et le Quentin Dupieux, présenté également à Locarno.

La compétition :

A single shot, de David M. Rosenthal, avec Sam Rockwell, Jeffrey Wright. Berlin 2013.
All is lost, de J.C. Chandor, avec Robert Redford. Cannes 2013.
Blue Ruin, de Jeremy Saulnier, avec Macon Blair, Amy Hargreaves. Cannes 2013.
Breathe In de Drake Doremus, avec Guy Pearce, Felicity Jones. Sundance 2013.
Fruitvale Station, de Ryan Coogler, avec Michael B. Jordan, Melonie Diaz. Grand prix à Sundance 2013, Cannes 2013.
Ain’t them Bodies Saints (Les amants du Texas), de David Lowery, avec Rooney Mara, Casey Affleck. Sundance 2013.
Lily, de Matt Cread, avec Amy Grantham, Simon Chaput. Tribeca 2013.
Sweet Vengeance (Shérif Jackson), de Logan Noah Miller, avec Ed Harris, January Jones. Sundance 2013.
Short Term 12, de Destin Cretton, avec Brie Larson, John Gallagher Jr. Austin SWS 2013.
Stand clear of the closing Doors, de Sam Fleischner, avec Jesus Sanchez-Velez, Andrea Suarez Paz. Tribeca 2013.
The Retrieval, de Chris Eska, avec Ashton Sanders, Tishuan Scott. Austin SWS 2013.
We are what we are, de Jim Mickle, avec Bill Sage, Ambyr Childers. Sundance 2013 et Cannes 2013.

Les avant-premières :

Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh, avec Michael Douglas, Matt Damon (film d'ouverture)
Blue Jasmine, de Woody Allen, avec Cate Blanchett, Alec Baldwin
White House down, de Roland Emmerich, avec Channing Tatum, Jamie Foxx
Very good Girls, de Naomi Foner, avec Dakota Fanning, Elizabeth Olsen
Joe, de David Gordon Green, avec Nicolas Cage, TYe Sheridan
Rush, de Ron Howard, avec Daniel Brühl, Chris Hemsworth
Killing Season, de Mark Steven Johnson, avec Robert De Niro, John Travolta
Wrong Cops, de Quentin Dupieux, avec Mark Burnham, Marilyn Manson
Planes, de Klay Hall. Animation.

Le film de clôture sera un film surprise, "très attendu cinématographiquement par la forte personnalité du metteur en scène et la rencontre d'une oeuvre mythique." Forcément on pense au Don Jon de Joseph Gordon-Levitt.

Cannes 2013 : Qui est Juno Temple ?

Posté par vincy, le 23 mai 2013

juno templeJuno Temple a des airs d'Ellen Page, le même côté femme-enfant. Britannique de naissance, elle a déménagé aux USA dès l'âge de 4 ans, avant que sa famille ne retourne en Angleterre. Mais pour elle, à 4 ans, ce fut un autre voyage qu'elle commença : une vocation d'actrice, en regardant La belle et la bête de Jean Cocteau. Adorant s'habiller avec des vêtements colorés et ethniques, elle n'a pas besoin de convaincre son père, Julien Temple, réalisateur de comédies musicales, documentaires rock et vidéos clips, qu'elle peut jouer. La gamine débute à 9 ans avec Vigo, histoire d'une passion sous la direction de son père. Elle tournera également pour lui dans Pandemonium.

Etudiante moyenne, elle se lance dans le métier, sérieusement, à 15 ans. Pour son premier rôle important, elle joue la fille, pétulante et tourmentée, de Cate Blanchett (Chronique d'un scandale). Mais c'est Joe Wright qui lui propose sa première transformation en la teignant en rousse dans Reviens-moi. Elle impressionne. Dans les deux volets des comédies déjantées St. Trinian's, elle fait mouche en jouant sur l'excentricité. Manquant un rôle dans Harry Potter, après quelques films anglais oubliés, sentant que sa carrière commence à frémir, elle s'envole pour Los Angeles rejoindre son fiancé et convaincue que le "business" est en Californie.

Mais Juno Temple est curieuse, avide d'expériences singulières et ne se contente pas d'attendre un projet de studio. Elle fait ainsi le grand écart entre la comédie américaine Year One, avec Jack Black et Michael Cera, et l'oeuvre fantastique et sensible de Jaco Van Dormael, Mr. Nobody. Deux flops.

Elle n'hésite pas à se mettre en danger, et sortir ainsi des critères hollywoodiens ; par exemple, en réalisant un sketch parodique ou en s'invitant dans le casting du délirant Kaboom de Gregg Araki, Queer Palm à Cannes. Elle allume Eva Green dans Cracks, donne la réplique à Ben Stiller dans le drame léger Greenberg, joue les Lolitas "gay friendly" dans Dirty Girl, n'a pas de pudeur pour être une lesbienne (un brin schizophrénique) dans Jack & Diane (à l'origine le personnage était pour une certaine Ellen Page) et file à l'anglaise pour suivre des skateboarders dans Little Birds... Insaisissable, elle incarne Anne d'Autriche dans Les trois mousquetaires de Paul W.S. Anderson.

Premier rôle de films indépendants, second rôle de grosses productions : elle avance. Et parfois épate comme dans Killer Joe de William Friedkin, où elle interprète la soeur pas très nette d'un tueur minable et machiavélique (Matthew McConaughey). On l'aperçoit aussi dans The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, qui voulait, à l'origine retrouver Ellen Page pour ce personnage de Jen.

Mais c'est bien cette année, que Temple commence à intriguer les festivaliers. A Sundance, elle présente Afternoon Delight, comédie dramatique de Jill Soloway, qui reçoit le prix de la mise en scène. A Berlin, elle accompagne Lovelace, biopic sur l'actrice porno. Temple y est la meilleure (et sincère) amie de Linda Lovelace. A Cannes, elle vient présenter à la Quinzaine des réalisateurs Magic Magic du chilien Sebastián Silva. Pas étonnant qu'elle reçoive en février le prix BAFTA du talent de demain, choisie par le public. Mélancolique ou rieuse, se complaisant dans les déguisements, fragile et déterminée, elle est tout cela à la fois : de la pâte à modeler pour les réalisateurs.

Peu connue, ayant pourtant joué avec les stars du moment, Juno Temple a un agenda rempli. On la verra dans Horns d'Alexandre Aja, Sin City 2 de Robert Rodriguez et Frank Miller, en fée dans Maléfique avec Angelina Jolie, Truck Stop... "Je veux juste travailler. Je n'ai pas peur d'essayer quoi que ce soit. Si ça ne marche pas, je ne le referai plus... J'ai juste 23 ans, je donne ma chance à tout" explique-t-elle en guise de profession de foi.

Cannes 2013 : Lettre à Jafar Panahi – jour 1

Posté par MpM, le 15 mai 2013

jafar panahiCher Jafar,

Ca y est, la 66e édition du Festival de Cannes va commencer. Comme chaque année, journalistes, producteurs, cinéastes et distributeurs venus du monde entier vont s’y presser, dans l’espoir de découvrir la pépite ultime. Tout le monde sera là, comme on dit. Tout le monde, sauf toi. Pourtant, comme le soulignaient les militants des droits de l’homme à Berlin en février dernier, tu devrais y être. Définitivement.

D’autant que tu as une longue histoire avec Cannes, qui t’a offert la consécration internationale en 1995 pour ton premier long métrage, Le ballon blanc. Tu as ensuite gagné bien des prix (dont un léopard, un ours et un lion), mais c’est Cannes qui t’a offert le premier : la Caméra d’or. Tout un symbole…

Cannes t’a aussi soutenu dans le conflit qui t’oppose au régime iranien : en 2010, tu es officiellement invité à faire partie du jury. En 2011, Ceci n’est pas un film est présenté hors compétition. Dans les salles, une place reste symboliquement vide, avec ton nom dessus. Et puis le silence… En 2012, un panneau interroge même : "où est Jafar Panahi ?"

Cette année, nous t'avons retrouvé. A Berlin, ton film est en compétition. Toi, tu restes à Téhéran. Interdiction de sortir du territoire...

Alors, c’est décidé, nous t'emmenons à Cannes. Puisque tu ne peux pas faire le déplacement, nous te raconterons chaque jour le festival tel que tu aurais dû le vivre. A travers les films qui, comme les tiens, parlent du monde dans lequel nous vivons. Qui sait, peut-être y trouveras-tu des échos à ta propre vie, à ton propre combat. Une manière comme une autre de te souvenir que tout cela n’est pas complètement vain.

Les collaborateurs de Jafar Panahi privés de passeport

Posté par MpM, le 11 mars 2013

Kambuzia Partovi et Maryam Moghadam à BerlinLe scandale continue. Après la lourde condamnation qui a frappé Jafar Panahi en 2010, le contraignant à une vie de reclus, et lui interdisant surtout de tourner, c'est au tour de son collaborateur de longue date Kambuzia Partovi et de l'actrice Maryam Moghadam (notre photo)  d'être privés de leur liberté de mouvement après avoir participé à son dernier projet, Pardé (Closed curtain). En effet, le gouvernement iranien vient de saisir leur passeport, les empêchant de continuer à promouvoir le film dans les festivals internationaux, comme ils le firent en février dernier à Berlin.

Téhéran s'était déjà officiellement plaint du fait que le film ait reçu l'Ours d'argent du meilleur scénario lors de la Berlinale. "Nous avons protesté auprès des organisateurs du Festival, avait déclaré le responsable du cinéma iranien et vice-ministre de la culture Javad Shamaqdari selon l'agence de presse ISNA. "Nous pensons qu'ils devraient rectifier leur comportement. Tout le monde sait qu'il faut une permission pour tourner un film et l'envoyer à l'étranger. Faire ce genre de film est illégal, mais jusqu'à présent, la République islamique a fait preuve de patience à l'égard de tels actes."

Depuis l'annonce de l'existence de Pardé (qui fait suite à un premier long métrage également tourné en secret, Ceci n'est pas un film), on craint les conséquences pour Jafar Panahi et pour ceux qui l'ont aidé. A Berlin, Kambuzia Partovi avait laissé entendre qu'il s'attendait à des représailles, sans savoir lesquelles. "Nous ne savons pas quelles seront les conséquences [de cette transgression]", avait-il déclaré. "Nous ne pouvons pas prévoir ce qui va arriver. Nous sommes dans l'attente."

Une attente qui se poursuit, puisqu'il est difficile de savoir si les autorités iraniennes en resteront là. D'une part, elles savent que le sort de Jafar Panahi et plus généralement des artistes iraniens importe à l'opinion internationale : veulent-elles vraiment risquer une nouvelle mobilisation d'envergure en brisant le statu quo qui avait fini par s'instaurer ? D'autre part, le régime ne peut pas non plus donner l'impression qu'il se laisse bafouer impunément... D'où la crainte d'une action (graduée ?) dans les semaines à venir. D'autant que Pardé, lui, poursuit sa carrière. Il fera notamment la clôture du 37e festival international de Hong Kong le 2 avril prochain.