Call Me By Your Name en tête des nominations aux Spirit Awards 2018

Posté par wyzman, le 21 novembre 2017

Alors que la course aux Oscars vient de débuter, il semblerait que le chef-d'oeuvre Call Me By Your Name parte avec une petite longueur d'avance. En effet, les nominations pour les Spirit Awards du 3 mars 2018 viennent d'être annoncées et le film de Luca Guadagnino est nommé à 6 reprises. Good Time et Get Out décrochent 5 nominations chacun tandis que Lady Bird et The Rider en décrochent 4 respectivement.

Pour rappel, les Spirit Awards ont lieu chaque année la veille des Oscars et sont un véritable indicateur des gagnants à venir. Les trois derniers films sacrés aux Spirit Awards (Moonlight, Spotlight, Birdman) sont repartis avec l'Oscar du meilleur film. Pour être nommé aux Spirit Awards, chaque film doit être produit aux Etats-Unis pour moins de 20 millions de dollars.

MEILLEUR FILM

Call Me by Your Name

The Florida Project

Get Out

Lady Bird

The Rider

MEILLEUR PREMIER FILM

Columbus

Ingrid Goes West

Menashe

Oh Lucy!

Patti Cake$

PRIX JOHN CASSAVETES – prix qui récompense le meilleur film produit pour moins de 500.00$

Dayveon

A Ghost Story

Life and nothing more

Most Beautiful Island

The Transfiguration

MEILLEUR REALISATEUR

Sean Baker pour The Florida Project

Jonas Carpignano pour A Ciambra

Luca Guadagnino pour Call Me by Your Name

Jordan Peele pour Get Out

Benny Safdie, Josh Safdie pour Good Time

Chloé Zhao pour The Rider

MEILLEUR SCENARIO

Greta Gerwig pour Lady Bird

Azazel Jacobs pour The Lovers

Martin McDonagh pour Three Billboards outside Ebbing, Missouri

Jordan Peele pour Get Out

Mike White pour Beatriz at Dinner

MEILLEUR PREMIER SCENARIO

Kris Avedisian, Kyle Espeleta, Jesse Wakeman pour Donald Cried

Emily V. Gordon, Kumail Nanjiani pour The Big Sick

Ingrid Jungermann pour Women Who Kill

Kogonada pour Columbus

David Branson Smith, Matt Spicer pour Ingrid Goes West

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE

Thimios Bakatakis pour Mise à mort du cerf sacré

Elisha Christian pour Columbus

Hélène Louvart pour Beach Rats

Sayombhu Mukdeeprom pour Call Me by Your Name

Joshua James Richards pour The Rider

MEILLEUR MONTAGE

Ronald Bronstein, Benny Safdie pour Good Time

Walter Fasano pour Call Me by Your Name

Alex O’Flinn pour The Rider

Gregory Plotkin pour Get Out

Tatiana S. Riegel pour I, Tonya

MEILLEURE ACTRICE

Salma Hayek dans Beatriz at Dinner

Frances McDormand dans Three Billboards outside Ebbing, Missouri

Margot Robbie dans I, Tonya

Saoirse Ronan dans Lady Bird

Shinobu Terajima dans Oh Lucy!

Regina Williams dans Life and nothing more

MEILLEUR ACTEUR

Timothée Chalamet dans Call Me by Your Name

Harris Dickinson dans Beach Rats

James Franco dans The Disaster Artist

Daniel Kaluuya dans Get Out

Robert Pattinson dans Good Time

MEILLEUR ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

Holly Hunter dans The Big Sick

Allison Janney dans I, Tonya

Laurie Metcalf dans Lady Bird

Lois Smith dans Marjorie Prime

Taliah Lennice Webster dans Good Time

MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

Nnamdi Asomugha dans Crown Heights

Armie Hammer dans Call Me by Your Name

Barry Keoghan dans Mise à mort du cerf sacré

Sam Rockwell dans Three Billboards outside Ebbing, Missouri

Benny Safdie dans Good Time

PRIX ROBERT ALTMAN

Mudbound

MEILLEUR DOCUMENTAIRE

The Departure de Lana Wilson

Visages, Villages de  Agnés Varda & JR

Last Men in Aleppo de Feras Fayyad

Motherland de Ramona S. Diaz

Quest de Jonathan Olshefski

MEILLEUR FILM ETRANGER

120 battements par minute (France) de Robin Campillo

Une femme fantastique (Chili) de Sebastián Lelio

I Am Not a Witch (Zambie) de Rungano Nyoni

Lady Macbeth (Royaume-Uni) de William Oldroyd

Faute d'amour (Russie) de Andrey Zvyagintsev

Les films de Cannes dominent les nominations aux European Film Awards 2017

Posté par vincy, le 6 novembre 2017

Comme chaque année, les films nordiques et de la "Mittle-Europa" dominent les nominations des European Film Awards. Mais cette année, le cinéma français est particulièrement bien représenté avec 4 films nommés dans trois catégories (film, découverte, animation) et cinq artistes dans les catégories acteur, actrice et scénario. Joli doublé d'ailleurs côté comédiens puisque les Français s'octroient deux nominations côté masculin et côté féminin. Doublé également pour le cinéma français dans la catégorie animation.

Plus globalement, la Palme d'or The Square domine le nombre de citations avec 5 nominations. Dans la catégorie meilleur film, trois films cannois et deux berlinois se disputeront le prix suprême. Le Festival de Cannes est une fois de plus particulièrement bien représenté avec 15 nominations dans les 5 catégories principales révélées hier.

Film européen :
120 battements par minute de Robin Campillo (France)
The Square de Ruben Östlund (Suède)
Faute d’amour d’AndreÏ Zvyagintsev (Russie)
Corps et âme, de Ildikó Enyedi (Hongrie)
De l'autre côté de l'espoir d’Aki Kaurismäki (Finlande)

Réalisateur européen :
Ildikó Enyedi pour Corps et âme
Aki Kaurismäki pour L’autre côté de l’espoir
Yórgos Lánthimos pour pour Mise à mort du Cerf sacré
Ruben Östlund pour The Square
Andrey Zvyagintsev pour Faute d’amour

Actrice européenne :
Juliette Binoche pour Un beau soleil intérieur
Paula Beer pour Frantz
Isabelle Huppert pour Happy End
Florence Pugh pour The Young Lady
Alexandra Borbély pour Corps et âme

Acteur européen :
Nahuel Pérez Biscayart pour 120 battements par minutes
Colin Farrell pour Mise à mort du Cerf sacré
Claes Bang pour The Square
Josef Hader pour Stefan Zweig, Adieu l’Europe
Jean-Louis Trintignant pour Happy End

Scénariste européen :
Ildikó Enyedi pour Corps et âme
Yórgos Lánthimos et Efthymis Filippou pour Mise à mort du Cerf sacré
Andrey Zvyagintsev et Oleg Negin pour Faute d’amour
Ruben Östlund pour The Square
François Ozon pour Frantz

Documentaire européen :
Austerlitz de Sergei Loznitsa (Allemagne)
Communion d’Anna Zamecka (Pologne)
Stranger in Paradise de Guido Hendrikx (Pays-Bas)
The Good Postman de Tonislav Hristov (Bulgarie)
La Chana de Lucija Stojevic (Espagne)

Comédie européenne :
King of the Belgians de Jessica Woodworth et Peter Brosens (Belgique, Pays-Bas, Bulgarie)
The Square de Ruben Östlund (Suède)
Vincent et la fin du monde, de Christophe van Rompaey (Belgique)
Willkommen bei den Hartmanns de Simon Verhoeven (Allemagne)

Découverte européenne-prix Fipresci :
Petit paysan de Hubert Charuel (France)
Godless de Ralitza Petrova (Bulgarie)
The Young Lady de William Oldroyd (Royaume-Uni)
Été 93 de Carla Simón (Espagne)
The Eremites de Ronny Trocker (Allemagne)

Film d’animation européen :
Ethel & Ernest de Roger Mainwood (Royaume-Uni)
Louise en hiver de Jean-François Laguionie (France)
La passion Van Gogh de Dorota Kobiela et Hugh Welchman (Pologne, Royaume-Uni)
Zombillénium d’Arthur de Pins et Alexis Ducord (France)

92 candidats pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 6 octobre 2017

92 partants pour seulement 5 finalistes. Les Oscars ont reçu un nombre record de candidatures pour la catégorie de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. C'est sept de plus que l'an dernier.

En attendant la shortlist de décembre puis les nommés définitifs le 23 janvier (les Oscars, eux, seront remis le 4 mars 2018), on notera quelques anecdotes: la langue espagnole est dominante avec 14 films (contre 8 où l'on parle français); deux films sont sans dialogues (le tunisien et l'ukrainien) ; 5 films étaient en compétition à Cannes (4 d'entre eux étaient au palmarès) et il y a aussi le Teddy Award de Berlin comme le film franco-libanais L'insulte primé à Venise ; Haïti, le Honduras, le Laos, le Mozambique, le Sénégal et la Syrie proposent un film pour la première fois ; enfin on soulignera l'entrée du Cambordge avec un film produit par Rithy Panh dont la réalisatrice n'est autre qu'Angelina Jolie.

Les 92 pays candidats (en rouge les films en français, en souligné les films coproduits par la France):

Afghanistan: A Letter To The President de Roya Sadat
Afrique du SudLes initiés (Inxeba) de John Trengove
Albanie : Daybreak de Gentian Koçi
AlgérieLa route d’Istanbul de Rachid Bouchareb
AllemagneIn the Fade de Fatih Akin
ArgentineZama de Lucrecia Martel
ArménieYeva de Anahit Abad
AustralieThe Space between de Ruth Borgobello
AutricheHappy End de Michael Haneke
AzerbaijanPomegranate Orchard d’Ilgard Najaf
BelgiqueLe fidèle de Michaël R. Roskam
BengladeshThe Cage (Khacha) d’Akram Khan
BolivieDark Skull de Kiro Russo
Bosnie-HerzégovineMen Don’t Cry d’Alen Drljevic
BrésilBingo – The King of the Mornings (Bingo : O Rei das Manhãs) de Daniel Rezende
BulgarieGlory de Kristina Grozeva et Petar Valchanov
CambodgeFirst They Killed My Father : A Daughter of Cambodia Remembers d'Angelina Jolie
CanadaHochelaga, terre des âmes de François Girard
ChiliUne femme fantastique de Sebastián Lelio
ChineWolf Warrior 2 de Wu Jing
ColombieGuilty Men (Pariente) d’Ivan D. Gaona
Costa Rica :The Sound of Things d’Ariel Escalante
Corée du sudA Taxi Driver de Jang Hun
CroatieQuit Staring at My Plate de Hana Juši?
DanemarkYou Disappear de Peter Schønau Fog
EgypteSheikh Jackson d’Amr Salama
EquateurAlba d’Ana Cristina Barragán
EspagneEté 93 de Carla Simon
EstonieNovember d’Andrus Kivirahk
FinlandeTom of Finland de Dome Karukoski
France120 battements par minute de Robin Campillo
Géorgie :  Scary Mother d'Ana Urushadze
Grèce : Amerika Square de Yannis Sakaridis
HaïtiAyiti mon amour de Guetty Felin
HondurasMorazán de Hispano Durón
HongkongMad World de Wong Chun
HongrieCorps et âme (On body and soul) d’Ildikó Enyedi
Inde : Newton d’Amit V Masurkar
Indonésie :Turah de Wicaksono Wisnu Legowo
Irak : Reseba - The Dark Wind de Hussein Hassan
IrlandeSong of Granite de Pat Collins
IranBreath de Narges Abyar
IslandeUnder the Tree de Hafsteinn Gunnar Sigurdsson
IsraëlFoxtrot de Samuel Maos
Italie : A Ciambra de Jonas Carpignano
Japon :  Her Love Boils Bathwater de Ryota Nakano
KazakhstanThe Road to Mother d'Akan Satayev
KenyaKati Kati de Mbithi Masya
KirghizstanCentaur (Kentavr) d’Aktan Arym Kubat
KosovoUnwanted d’Edon Rizvanolli
LaosDearest Sister de Mattie Do
LettonieThe Chronicles of Melanie de Viestur Kairish
Liban : L'insulte de Ziad Doueiri
Lituanie : Frost de Sharunas Bartas
LuxembourgBarrage de Laura Schroeder
MarocRazzia de Nabil Ayouch
MexiqueTempestad de Tatiana Huezo
Mongolie The Children of Genghis de Zolbayar Dorj
MozambiqueThe Train of Salt and Sugar de Licinio Azevedo
NépalWhite Sun (Seto Surya) de Deepak Rauniyar
NorvègeThelma de Joachim Trier
Nouvelle-ZélandeOne Thousand Ropes de Tusi Tamasese
PakistanSaawan de Farhan Alam
PalestineWajib d’Annemarie Jacir
PanamaBeyond Brotherhood d’Arianne Benedetti
ParaguayLos Buscadores de Juan Carlos Maneglia et Tana Schembori
Pays-BasLayla M. de Mijke de Jong
PérouRosa Chumbe de Jonatan Relayze
PhilippinesBirdshot de Mikhail Red
Pologne Spoor d’Agnieszka Holland
PortugalSaint-Georges de Marco Martins
République dominicaineWoodpeckers de José María Cabral
République TchèqueIce Mother de Bohdan Slama
RoumanieFixeur d’Adrian Sitaru
Royaume-UniMy Pure Land de Sarmad Masud
RussieFaute d’amour d’Andreï Zvyaguintsev
Sénégal: Félicité de Alain Gomis
Serbie : Requiem for Mrs J de Bojan Vuleti?
SingapourPop Aye de Kirsten Tan
Slovaquie The Line de Peter Bebjak
SlovénieMiner d'Hanna A. W. Slak
SuèdeThe Square de Ruben Östlund
SuisseL’ordre divin de Petra Volpe
SyrieLittle Gandhi de Sam Kadi
Taïwan Small Talk de Hui-Chen Huang
ThailandeBy the Time it Gets Dark d’Anocha Suwichakornpong
TunisieThe Last of Us d’Ala Eddine Slim
TurquieAyla: The Daughter of War de Can Ulkay
UkraineBlack Level de Valentyn Vasyanovych
UruguayAnother Story of the World de Guillermo Casanova
Venezuela : El Inca d'Ignacio Castillo Cottin
ViêtnamFather and Son de Luong Dinh Dung

« Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » triomphe à Toronto

Posté par vincy, le 17 septembre 2017

Three Billboards Outside Ebbing, Missouri a remporté le très convoité prix du public au festival de Toronto qui s'est achevé ce dimanche 17 septembre. Il succède ainsi à 12 Years A Slave, Le discours d'un roi, Slumdog Millionaire, American Beauty, tous oscarisés, ou La La Land, Room, The Imitation Game, Happiness Therapy, Precious et Tigre et Dragon, tous finalistes aux Oscars.

Une semaine après son Prix du scénario à Venise, le film de Martin McDonagh s'était aussi fait remarqué pour l'interprétation de Frances McDormand, qui semble être promise de nouveau à être nommée à un Oscar (dix ans après sa nomination pour L'affaire Josey Aimes et 20 ans après avoir gagné cette statuette pour Fargo). Woody Harrelson et Sam Rockwell sont aussi au générique de ce polar, programmé pour le 17 janvier 2018 en France. Il raconte l'histoire d'une femme qui déclare la guerre à la police raciste et corrompue de sa ville suite au meurtre de sa fille.

Les deux autres films plébiscités par le public torontois sont I, Tonya, biopic sur la patineuse Tonya Harding, incarnée par Margot Robbie, réalisé Craig Gillespie et Call Me By Your Name, de Luca Guadagnino, avec Armie Hammer et Timothée Chalamet. Cette romance entre un jeune homme de 17 ans et un ami de ses parents lors de vacances d'été sur la Riviera italienne avait été l'un des films les plus remarqués à Sundance en janvier et à Berlin en février.

Côté documentaires, le public torontois a choisi Visages, Villages d'Agnès Varda et JR, présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes.

Parmi les autres prix, Les affamés du québécois Robin Aubert, avec Marc-André Grondin, et Luk'Luk'I de Wayne Wapeemukwa ont remporté respectivement le prix du meilleur film canadien et du meilleur premier film canadien. Le prix FIPRESCI de la critique internationale dans la section découverte a été décerné à l'iranien Ava de Sadaf Foroughi, et dans la section Présentations spéciales à El autor (The Motive) de Manuel Martín Cuenca, d'après le roman de Javier Cercas. Le film est en compétition au prochain festival de San Sebastian.

L'Australien Sweet Country, autre film récompensé à Venise (Prix du jury), a été distingué du prix du jury de la sélection Platform.

3 raisons d’aller voir Une famille syrienne

Posté par wyzman, le 7 septembre 2017

Huit ans après Le Jour où Dieu est parti en voyage, le chef-op Philippe Van Leeuw repasse derrière la caméra. Pendant 1h26, il nous présente dans un huis-clos suffocant le quotidien d'une famille devenue atypique, confirmant la bonne forme du cinéma belge. Le film a reçu le Prix du public et le Prix Label Europa Cinémas à Berlin, où il était dans la sélection Panorama. A Angoulême, Une famille Syrienne est reparti avec le Valois de la mise en scène, le Valois du public et le Valois de la meilleure actrice pour Hiam Abbbass et Diamand Abou Abboud.

1. La guerre est invisible mais omniprésente. Dans la Syrie en guerre, une mère, ses enfants et leur grand-père tiennent bon, cachés dans leur appartement. Par solidarité, ils accueillent un couple et leur nouveau-né et tentent de garder espoir. Voilà pour le pitch. Si le film frappe c'est parce qu'avec précision, Philippe Van Leeuw montre la lourdeur d'un conflit. Les personnages attendent, tentent de se contenir et de se soutenir durant cette page de l'histoire qui dure. Intelligemment, le réalisateur belge laisse les soldats et les milices de l'autre côté de la porte, pour nous faire ressentir une promiscuité touchante et terrible à la fois.

2. Le scénario est en béton. On ne le dira jamais assez mais sans un bon scénario, un film ne peut pas être bon. Et avec Une famille syrienne, on frôle la perfection. En effet, si le synopsis du film peut faire redouter un projet dramatique et particulièrement difficile à regarder, il n'en est rien. Une famille syrienne est un drame qui s'intéresse frontalement et honnêtement au calvaire de ceux qui refusent ou ne peuvent pas fuir plutôt qu'aux tenants et aboutissants d'un conflit qui dure depuis maintenant 6 ans. Les dialogues sont justes et les rebondissements bien placés en plus d'être presque toujours imprévisibles.

3. La pédagogie d'Une famille syrienne réconforte. Très réaliste, le second long-métrage du Belge profite d'un véritable créneau : rares sont les films de fiction et européens qui traitent de ceux qui vivent au quotidien la guerre en Syrie. En ne montrant qu'à de petits moments ce qu'est l'enfer de la guerre et en se focalisant sur les épreuves que subissent les civils, Philippe Van Leeuw propose une œuvre didactique et prenante. Happé par cette histoire qu'il finit par s'approprier, le spectateur attend un rebondissement, un signe annonçant une quelconque résolution. Une famille syrienne ne fait jamais dans le larmoyant mais tire son épingle du jeu  par l'efficacité de l'ensemble. Une belle réussite.

120 battements par minute et L’autre côté de l’espoir parmi les 10 films en lice pour le Prix LUX 2017

Posté par vincy, le 3 juillet 2017

Comme chaque année, au Festival de Karlovy-Vary, le Parlement européen a révélé sa première liste de films sélectionnés en vu du Prix LUX du cinéma européen. Pour son dixième prix, le comité de sélection a choisi 4 premiers films, cinq films réalisés par des femmes et pas mal de films sélectionnés à Venise, Berlin et Cannes.

Les trois finalistes seront dévoilés lors de la conférence des Venice Days fin juillet.

A Cambra de Jonas Carpignano (Italie) - Quinzaine des réalisateurs 2017
120 battements par minute de Robin Campillo (France) - Grand prix du jury à Cannes 2017
Glory (Slava) de Kristina Grozeva & Petar Valchanov (Bulgarie) - Flèche de cristal et prix de la critique au Festival des Arcs 2016
Heartstone de Gudmundur Arnar Gudmundsson (Islande) - Queer Lion à Venise 2016, Grand prix du jury et prix du public à Angers 2017
King of the Belgians de Peeter Brosens et Jessica Woodworth (Belgique) - sélectionné à Venise 2016 (section Horizons)
Sami Blood d'Amanda Kernell (Suède) - Prix Label Europa à Venise 2016
Eté 1993 de Carla Simón (Espagne) - Prix du meilleur premier film à Berlin 2017
The Last Family de Jan P. Matuszynski (Pologne) - Prix du meilleur acteur à Locarno 2016
L'autre côté de l'espoir d'Aki Kaurismäki (Finlande) - Prix de la mise en scène à Berlin 2017
Western de Valeska Grisebach (Allemagne) - sélectionné à Un certain regard (Cannes) 2017

Le Festival de Cabourg couronne des romantiques engagés

Posté par vincy, le 17 juin 2017

Les 31e Journées romantiques du Festival du film de Cabourg se sont achevées sur un prestigieux tapis rouge le long de la plage - Juliette Binoche, Yolande Moreau, Xavier Beauvois, Raphaël Personnaz, Stacy Marin, Michel Hazanavicius, en plus des jurés qui comptaient Marion Cotillard, Aure Atika, Camille Cottin ou encore Anne Dorval, et des récompensés.

Le palmarès se divise ainsi en deux parties. Les prix des jurys et les Swann d'or.

Commençons avec les jurys qui ont plaidé pour deux films LGBT et engagés à faire reconnaître, respecter la différence.

Le jury de la compétition et le jury de la jeunesse se sont accordés pour consacrer le même film de la compétition, Une femme fantastique (Una mujer fantástica), du chilien Sebastian Lelio, déjà récompensé à Berlin d'un Ours d'argent du meilleur scénario et du Teddy Award. En salles le 12 juillet, le film raconte l'histoire de Marina, qui subit l’hostilité des proches d'Orlando après sa mort: la famille du défunt rejette tout ce qu'elle représente. Marina va devoir se battre, avec la même énergie que celle dépensée depuis toujours pour devenir la femme qu'elle est : une femme forte, courageuse et digne. Marina est incarné par une actrice transsexuelle, Daniela Vega.
En tournage à Londres, Sebastian Lelio a envoyé un message vidéo pour remercier les deux jurys.

Le jury de la compétition a tenu également à remettre une mention spéciale à Mobile Homes de Vladimir de Fontenay.

Le jury du public, qui avait sa propre sélection, a choisi de couronner 120 battements par minute, de Robin Campillo. Grand prix du jury au Festival de Cannes, le film, qui sort le 23 août en France, retrace les premières années de militants d'Act Up.

Côté court métrage, Journée blanche de Félix de Givry a reçu le prix du meilleur film, Théo Cholbi et Zacharie Chasseriaud ont été distingués comme meilleurs acteurs pour Tropique de Marion Defer et Adèle Simphal a été récompensée comme meilleure actrice dans L’Attente d’Eric du Bellay.

Les Swann d'or sont décidés par le Comité qui jugent à la fois une performance mais aussi une carrière pour un artiste dans un film (romantique forcément) sorti ces douze derniers mois.

Swann du meilleur film: Sage femme de Martin Provost
Swann du meilleur acteur: Reda Kateb dans Django
Swann de la meilleur actrice: Béatrice Dalle dans Chacun sa vie
Swann de la révélation masculine: Rabah Nait Oufella dans Nocturama
Swann de la révélation féminine: Doria Tillier dans Monsieur & Madame Adelman

Ce qu’il faut savoir sur le 31e Festival du film de Cabourg

Posté par vincy, le 14 juin 2017

Le 31e Festival du film de Cabourg, dédié au cinéma romantique, s'ouvre ce mercredi 14 juin et se clôturera le dimanche 18 juin. Qui succédera à Diamond Island (Grand prix du jury l'an dernier) et Mr. Ove (Prix du public)?

Un jury très étoilé: Marion Cotillard (Swann d'or de la meilleure actrice en 2007) préside le Grand jury qui décernera le Grand prix du jury samedi 17 juin. Elle sera entourée d'Aure Atika, Camille Cottin, Anne Dorval, Hugo gélin, Nathanël Karmitz, Camille Laurens, Ibrahim Maalouf et Manu Payet (Swann d'or du meilleur acteur en 2016). Le jury jeunesse, composé de 6 collégiens et lycéens, sera parrainé par Nora Arzeneder et Stéphane de Freitas. Pour les courts-métrages, le jury est présidé par Gabriel Le Bomin, avec à ses côtés Swann Arlaud, Olivier Chantreau, Elodie Frégé,Yaniss Lespert, Salomé Richard et Solène Rigot.

Une compétition éclectique: Ava de Léa Mysius, prix SACD à la dernière Semaine de la Critique, Cuori Puri de Roberto De Paolis, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Eté 93, prix du meilleur premier film à Berlin, Heartstone de Gudmundur Arnar Gudmundsson, Grand prix du jury et prix du public à Angers, Queer Lion à Venise, Mobile Homes de Vladimir de Fontenay, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Une femme fantastique de Sébastian Lelio, Ours d'argent du meilleur scénario et Teddy Award à Berlin, et Walk With Me de Lisa Ohlin.

Un panorama "romantique" pour le public: le prix du Public sera choisi parmi les 12 films suivants.

120 battements par minute, Grand prix du jury à Cannes
L'âme du tigre
Cherchez la femme
Le chemin
Le ciel étoilé au-dessus de ma tête
Les Ex
Jeune femme, Caméra d'or à Cannes
Loue-moi!
Lumières d'été
The Bloom of Yesterday
Their Finest
Une vie violente

Premiers Rendez-vous: pour ce prix qui récompense la première apparition d'un(e) comédien(ne), sont en lice Jamais Contente d'Emile Deleuze avec Lena Magnien et Patients de Grands Corps Malade et Mehdi Idir, avec Pablo Pauly. La cérémonie a lieu vendrredi 16 juin.

Dans les salles, sur la plage, pour la musique, pour la passion: Cabourg proposera aussi de revoir ou de découvrir des films "romantiques" de l'année écoulée tels Django, Monsieur & Madame Adelman, Nocturama, Sage femme, Mountain Cry, La tortue rouge, Mademoiselle, Passade ou encore Even Lovers get the blues...

Une histoire de plumes: signatures, lectures, conférences, Cabourg propose aussi des rencontres hors-cinéma. Christine Citti lira ainsi le scénario de Caroline Vignal, Cévennes, Aure Atika et Camille Laurens ont été invité à dédicacer leurs livres (Christine Citti lira également des extraits de leurs romans), et Gonzague Saint-Bris animera une conférence où se mêleront sexe et pouvoir. Chaud!

Les Prix Jean Vigo 2017 révélés

Posté par vincy, le 13 juin 2017

Les Prix Jean Vigo 2017 ont été remis dans la soirée du lundi 12 juin au Centre Pompidou par Agathe Bonitzer.

Un Prix Jean Vigo d'honneur a été décerné au cinéaste finlandais Aki Kaurismäki, pour l'ensemble de son œuvre. Largement mérité, ce prix consacre un réalisateur dont le style est identifiable entre tous, "Pour avoir su, entre humour et laconisme, inventer un cinéma social et poétique à nul autre pareil, à la fois enchanté et désenchanté" explique le jury.

Grand prix du jury à Cannes en 2002, Prix Louis-Delluc en 2011, il vient de recevoir en février l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale pour son dernier film, L'Autre côté de l'espoir, sorti en mars dernier.

Le Prix Jean Vigo du long métrage a couronné Barbara de Mathieu Amalric, trois semaines après le Prix spécial de la poésie du cinéma dans la section Un certain regard au festival de Cannes: "Un auteur audacieux et intense dont la trépidante carrière d’acteur ne doit pas éclipser l'œuvre ; celle d’un expérimentateur dont le goût du risque lui permet de se renouveler à chaque film" selon le jury. Le film sort en salles le 6 septembre en France.

Enfin, le Prix Jean Vigo du court métrage est revenu à Emmanuel Marre pour Le film de l'été, Grand prix à Clermont-Ferrand et en compétition à Berlin.

Les deux films primés seront présentés en séance exceptionnelle lors du prochain Festival International du Film de Morelia au Mexique en octobre.

Le jury était composé cette année de Bernard Bénoliel, Leila Férault, Charlotte Garson, Véronique Godard, Alain Keit, Jacques Kermabon, Quentin Mével, Jean Rabinovici, José Maria Riba, Marcos Uzal et Gérard Vaugeois. 76 longs et 32 courts ont été visionnés.

Créés en 1951, les Prix Jean Vigo "distinguent l’indépendance d’esprit, la qualité et l'originalité des cinéastes". "Plutôt que saluer l’excellence d’un film, le Prix Jean Vigo tient à remarquer un auteur d'avenir, à découvrir à travers lui une passion et un don. Le “Vigo" n'est pas un prix de consécration mais un prix d'encouragement, de confiance. Un pari."

Cannes 2017 : Qui est Kim Min-hee ?

Posté par MpM, le 22 mai 2017

Kim Min-hee a connu un début de carrière plutôt classique, alternant productions sud-coréennes destinées au marché local et séries télévisées. Elle fait en effet ses premiers pas au cinéma en 2000 (elle a dix-huit ans) avec le film Asako in Ruby Shoes de Lee Jae-yong, puis à la télévision avec The age of innocence.

C'est en 2008 que sa performance dans Hellcats de Kwon Chil-in lui permet de se faire remarquer. Elle reçoit d'ailleurs le Baeksang Arts Award (récompense cinématographique sud-coréenne) de la meilleure actrice. Elle est à nouveau nommée en 2012 pour Helpless de Byeon Yeong-joo et récompensée en 2013 pour Very ordinary couple de Roh Deok. Autant de films inédits en France.

Mais il faut attendre 2015 pour que la comédienne soit réellement révélée sur le marché international à l'occasion de sa première collaboration avec Hong Sang-soo, Un jour avec, un jour sans. On la remarque tout de suite dans le rôle d'une jeune artiste qui se cherche, et qui, selon les versions de l'intrigue, dresse même un portrait étonnamment lyrique de la recherche artistique. Il y a une pureté, inhabituelle chez Hong Sang-soo, et même une véritable élévation, dans le long monologue de la jeune femme qui explique pourquoi elle peint, et ce que cela lui apporte. Kim Min-hee y est bouleversante, comme elle sait à d'autres moments être irrésistible de drôlerie ou de maladresse.

Le film est couronné d'un léopard d'or à Locarno et son partenaire Jeong Jae-yeong remporte le prix d'interprétation masculine. Pourtant, c'est bien la rencontre avec Kim Min-hee qui marque un tournant dans l'oeuvre du cinéaste sud-coréen, lequel semble ne plus pouvoir se passer d'elle. Ils enchaînent ensemble On the beach at night alone (2017), La caméra de Claire (2017) et The day after (2017).

Entre temps, Kim Min-hee a croisé la route d'un autre cinéaste coréen habitué de Cannes, Park Chan-wook, qui lui confie le rôle titre de son venimeux et sulfureux polar présenté sur la Croisette en 2016, Mademoiselle. Le film lui permet de révéler différentes facettes de jeu, son personnage apparaissant tour à tour fragile, cruel, passionné, manipulateur et surtout extrêmement sensuel. On croit à chaque aspect de cette personnalité multiple qui tire son épingle du jeu avec un plaisir gourmand.

Multiple, elle l'est aussi d'une certaine manière dans On the beach at night alone qui lui vaut l'Ours d'argent de la meilleure actrice lors de la Berlinale 2017. Elle y campe avec justesse, sensibilité et humour une femme aux prises avec ses sentiments suite à une histoire d'amour avec un homme marié (toute ressemblance avec des faits réels...). Là encore, elle brille lors de monologues véhéments (et alcoolisés) sur l'amour et ses pièges, et passe avec facilité du burlesque au sensible, et même à l'émotion.

On attend donc forcément avec un mélange d'excitation et d'anxiété ses deux prochaines apparition chez Hong Sang-soo, aux côtés d'Isabelle Huppert dans La Caméra de Claire, et avec un autre habitué de l'univers d'Hong Sang-soo, Kwon Hae-hyo (Yourself and yours, On the beach at night alone) dans The day after. Ce n'est pas nous qui allons nous plaindre de cette double dose cannoise de Kim Min-hee. En espérant la découvrir prochainement dans un autre registre encore.