Cannes 2011 : Le cinéma de Bollywood en sélection officielle

Posté par vincy, le 22 avril 2011

"On essaie de s'ouvrir à tous les formats, à tous les budgets et à tous les styles, sauf Bollywood qui ne m'intéresse pas" avait déclaré Frédéric Boyer, directeur artistique de la Quinzaine des Réalisateurs, lors de la conférence de presse de la présentation de sa sélection, mardi dernier.

Cette hérésie cinéphilique (comment peut-on mépriser un genre de cinéma ?) a trouvé sa réponse : le Festival de Cannes a décidé d'honorer Bollywood en sélection officielle, hors-compétition.

Bollywood, The greatest love story ever told (Bollywood, la plus belle histoire
d’amour jamais contée)
, film produit par Shekhar Kapur (Elizabeth, membre du jury l'an dernier) sera projeté en exclusivité sur la Croisette. Car Bollywood, c'est plus qu'un style, c'est une influence sur tout le cinéma d'Asie du Sud-Est, c'est aussi l'une des grandes industries du 7e art, ce sont des stars qui aujourd'hui apparaissent dans les films hollywoodiens. On se souvent de la projection de Devdas (photo) en 2001 ou encore de l'hommage à Raj Kapoor en 2002 ou même de la sublime présence d'Aishwarya Rai au jury en 2003.

"A l’origine, une discussion avec Shekhar Kapur, membre du Jury de Cannes en 2010 : pourquoi ne pas réaliser un film réunissant les moments les plus beaux, les plus forts, les plus dansants de l’histoire du cinéma musical indien ?" Shekhar Kapoor et les réalisateurs Rakeysh Omprakash Mehra et Jeff Zimbalist rendent ainsi hommage à ce cinéma si spécifique. "Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, écrit Shekhar Kapoor dans le communiqué reçu aujourd'hui, qu’on l’identifie à quelque chose d’arrière-garde ou de définitivement moderne, on ne peut s’en passer. Mais avec lui, on se sent plus vivant que jamais. On dit chez nous que c’est la seule culture capable de rassembler tous les indiens. Depuis plusieurs décennies, c’est une fièvre qui a terrassé toutes les générations. C’est Bollywood !"

Cela durera 81 mn qu'on espère colorées, dansantes, enchanteresses.

Tobey Maguire et Gérard Depardieu chez Ang Lee

Posté par vincy, le 9 avril 2011

L'ex-Spider-Man Tobey Maguire retrouvera Ang Lee pour l'adaptation du best-seller de Yann Martel, L'histoire de Pi (Life of Pi). L'acteur avait joué sous sa direction dans The Ice Storm et Ride with the Devil. Il y sera un écrivain qui interview Pi, adulte, incarné par Irrfan Khan (le policier dans Slumdong Millionaire), dans le but de retranscrire sa vie. Cela signifie que la narration du film se fera par des flash-backs.

Le casting est désormais bouclé avec Suraj Sharma, dans le rôle de Pi (voir actualité du 29 octobre 2010), Gérard Depardieu, Adil Hussain et l'actrice bollywoodienne Tabu, qui interprétera la mère du héros.

Ang Lee a aussi confirmé que le film, prévu dans les salles le 14 décembre 2012, sera tourné en 3D.

Par ailleurs, Tobey Maguire est prévu dans l'adaptation de Gatsby le Magnifique, de Baz Luhrmann (Moulin Rouge, Australia), avec son ami Leonardo DiCaprio et Carey Mulligan.

Bilan 2010 – 214 films au dessus de 100 000 entrées et 472 en dessous

Posté par vincy, le 5 février 2011

686 sorties répertoriées. Et 68,8% d'entre elles qui n'atteignent pas 100 000 spectateurs. Près de 40% qui ne dépassent même pas les 30 000 entrées. Cela pose question  quand, en moyenne, 13 films sortent chaque semaine.

Pour 2010, 214 films ont quand même franchi la barre fatidique des 100 000 entrées et 50 sont devenus millionnaires (soit presque un par semaine). Walt Disney en place 6 au dessus du million, Warner Bros fait mieux avec 8. Les distributeurs français sont à la peine avec 18 hits.

Par zone géographique, l'écart peut être cruel et le festival de Cannes s'avère porteur:

Amérique du nord : Harry Potter 7, 5,5 millions de spectateurs

France : Les petits mouchoirs, 5,3 millions de spectateurs

Europe de l'Ouest : Le voyage extraordinaire de Samy, 1,3 million de spectateurs

Amérique du sud : Dans ses yeux, 450 000 spectateurs

Afrique du nord : Hors-la-Loi, 430 000 spectateurs

Amérique centrale : Biutiful, 354 000 spectateurs

Asie de l'Est : Poetry, 205 000 spectateurs

Proche et Moyen Orient : Ajami, 140 000 spectateurs

Europe de l'Est : Le criquet, 62 000 spectateurs

Asie centrale et Russie : Le dernier voyage de Tanya, 55 000 entrées

Asie du sud-est et subcontinent indien : My Name is Khan, 42 000 spectateurs

Océanie : Disgrace, 36 000 spectateurs

Afrique : Le secret de Chanda, 11 000 spectateurs

Locarno 2011 : portes ouvertes à l’Inde

Posté par Claire Fayau, le 25 novembre 2010

Le prochain Festival de Locarno (3-13 aout 2011) s'ouvrira à la cinéphilie indienne.

La patrie de Gandhi sera à l'honneur et pas seulement Bollywood. L'Inde est le plus gros pays producteur de films au monde, mais une infime partie arrive en Europe (sauf chez les vendeurs DVD des quartiers communautaires).

Qu'en est-il des petits films en dehors de Bollywood ? Le laboratoire de co-production Open Doors du Festival del film Locarno se penchera sur la question. Olivier Père, Directeur artistique du Festival, et Nadia Dresti, Responsable de l'Industry Office de Locarno, ont annoncé la nouvelle au cours d'une conférence de presse organisée dans le cadre de la 41ème édition de l'International Film Festival of India (à Goa).

Open Doors travaille avec le Film Bazaar India / Screenwriters' Lab du Festival de Goa. En deux ans, 12 scénaristes indiens ont ainsi participé aux deux dernières éditions du Festival de Locarno. Une belle façon de promouvoir  le Cinéma  indien  et ses multiples facettes ... Un appel est donc lancé aux projets en provenance d'Inde (inscription sur le site internet du Festival).

Les candidats retenus (une douzaine au total) seront invités à participer au laboratoire de co-production qui aura lieu pendant la 64ème édition du Festival.

Notons que Chakra, de Rabinda Dharmaraj en 1981, est le seul film indien à avoir reçu le Léopard d'or depuis la création du festival en 1946.

« La fabuleuse histoire de Bollywood »: un spectacle qui mène au nirvana…

Posté par Claire Fayau, le 11 mai 2010

la fabuleuse histoire de bollywood."Lève toi , Bollywood,  lève toi !"

"La fabuleuse histoire de Bollywood", au Palais des sports, c'est un grand spectacle qui raconte l'histoire de la famille Merchant.

Ayesha Merchant est une chorégraphe renommée à Bollywood. Son grand-père était aussi un chorégraphe en plus d'être un metteur en scène réputé de films classiques dans les années 50, 60 et 70 . Mais pour lui, le cinéma à l'heure actuelle n'est pas pour les jeunes filles respectables.. .Il veut qu'elle reste  avec  lui  pour pratiquer la danse de dévotion aux dieux et respecter la tradition... Ayesha s'enfuit pour réaliser son rêve.

Ce choc des générations est le prétexte d'un voyage  à travers l'Inde et Bollywood, une industrie du rêve. Des danses, musiques et décors superbes, relevés par des costumes traditionnels ou modernes multicolores, une histoire de famille et de tradition, une histoire d'amour, de respect . Un vrai film bollywoodien ! Avec de l'humour (le résumé d'un scénario bollywoodien, la remise des prix , etc.) et des séquences à couper le souffle qui n'empêchent pas d'apprendre quelques informations sur  l'histoire de Bollywood .

Les experts reconnaitront certains numéros, des reprises de comédies musicales bollywoodiennes  (Devdas avec la danse des bougies; et surtout  "Say shava , shava "de la Famille  Indienne , et tant d'autres d'allusions directes ou indirectes (notamment au film de Danny  Boyle, Slumdog Millionaire, mais aussi  à Titanic de James Cameron).  On pense même à West side story . Et on découvre que le disco  et les danses traditionnelles font bon ménage, ainsi que les percussions et la techno... Ambiance du tonnerre à la fin du spectacle ( un conseil:  réviser vos pas , on ne sait jamais, si un beau danseur  vous invitait).

En attendant  la  sortie dans les salles françaises de  My Name  is  Khan, avec Sharukh  Khan et Kajol.

Berlin 2010 : Shah Rukh Khan plus fort que les extrêmistes

Posté par vincy, le 19 février 2010

my name is khanHors-compétition, la Berlinale présentait un film bollywoodien pas comme les autres. My Name is Khan, de Karan Johar, met en vedette la superstar indienne Shah Rukh Khan (ou Sha Rukh Khan ou Shahrukh Kha), après quasiment une année de disette pour ses fans. Surtout, son sujet était éminemment politique puisqu'il traite de la discrimination subie par les musulmans aux Etats-Unis après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, tout en prêchant un retour à la tolérance.

Mais le film n'est sorti que dans quelques salles à Mumbay (Bombay) car les exploitants ont du céder aux pressions du Shiv Sena, parti d'extrême droite local.  Le parti voulait que l'on boycotte cette production coûteuse. Les producteurs ont alors réclamé auprès de la police que l'on garantisse la sécurité des spectateurs à l'entrée et à la sortie des cinémas. De quoi plomber un démarrage.

Car ne plaisantons pas, les membres de ce parti sont extrêmement violents. Ils avaient attaqué des salles, brûlé des affiches et encerclé la résidence de l'acteur dans les jours qui précédaient la sortie du film la semaine dernière. Au total, la police a arrêté 1 800 extrêmistes.

Mais qu'on ne se méprenne pas : leur colère n'est pas à l'égard du film mais de l'acteur. Shah Rukh Khan a en effet osé dire publiquement qu'il regrettait qu'aucun joueur pakistanais n'était dans la sélection de la Ligue de cricket indienne! Outrage patriotique! Quant au parti xénophobe Shiv sena, il a de moins en moins de crédit et cherche ainsi à rebondir médiatiquement.

Manque de chance, leur calcul s'est avéré faux. Quelque soit leur communauté, les habitants de la métropole sont venus manifestés, se mobilisent pour pacifier la ville et sont allés voir le film en masse. Le film a effectué le plus gros démarrage pour une production indienne en trois jours, avec au niveau mondial des recettes s'élevant à 18 millions de $, dont 2 millions de $ dans les 120 cinémas d'Inde. Aux USA, il a rapporté 2,5 millions de $ le même week-end, lui permettant, en étant 13e du box office, de devenirle plus gros succès bollywoodien en Amérique.

De là à dire que les extrêmistes lui ont fait sa pub...

Saawariya : un amour nocturne indien

Posté par Claire Fayau, le 29 juillet 2009

saawariya.jpg"-Sakinaaaaaaaaa! "

 L’histoire: Adaptation de White Nights de Fyodor Dostoevsky, Saawariya  nous conte l'histoire d'un amour fou qui durera quatre nuits entre une jeune homme rêveur et une mystérieuse femme qui vit dans le souvenir d'un amour perdu..Mais, chut, Ecran noir ne vous en dit pas plus : préparez juste vos mouchoirs.

Notre avis: C'est toujours  un plaisir rare de voir un film de Bollywood sur grand écran, et les films qui passent outre la sortie directe en DVD sont ceux qui devraient marquer le public, comme Devdas, du même réalisateur, Sanjay  Leela  Bhansali.

"Saaawariya désigne l'être aimé , mais pas n'importe lequel". Il s'agit une incarnation  du Dieu Krishna, son avatar sombre et bleuté (savla) qui représente une sorte d'amour divin. C'est  aussi l'amoureux à jamais, dont l'amour résiste à tous les obstacles  ...

L'histoire  d'amour contrarié n 'est pas nouvelle. Mais ici à  Bollywood : on danse , on chante , les hommes pleurent beaucoup, on est expansif, et les sentiments sont exacerbés .... Et çà dure longtemps (4 nuits équivalent à 2 heures 22).

Que retenir? Les décors colorés et magnifiques  : neige, puis pluie, dominante bleue puis verte...  Selon Charles Tesson (voir notre interview de juin 2009) le décor de Saawariya est "une sorte de Venise adaptée au contexte indien(...) qui se métamorphose au fil des émotions en paysage intérieur".

L'histoire d'amour, universelle. Et les dizaines de chorégraphies et  chansons qui transcendent le film et  nous transportent ailleurs. Le tout a un petit côté Moulin Rouge. Et puis Ranbir Kapoor  est parfois bien dénudé :  la scène  où  il s'entoure d'un linge blanc transparent  et remue du bassin est  un peu "chaude".

Bollywood en greve : les stars s’en mêlent !

Posté par vincy, le 8 avril 2009

Producteurs et acteurs se révoltent à Bollywood, surnom donné à la métropole de Mumbay en Inde, qui concentre la plus grande partie des activités cinématographiques du pays. Ainsi les superstars Shah Rukh Khan et Aamir Khan ont du s'unir pour faire cesser la grève qui a fait stopper toutes les projections de films dans les multiplexes indiens depuis samedi.

Les exploitants et les producteurs ne s'entendent pas sur la répartition des profits. 40% vont aux producteurs et 60% aux distributeurs, qui réclament l'équité, 50-50, à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis.
Les deux comédiens ont fait conférence de presse commune, en présence de certains producteurs, pour appeler à une solution rapide et réouvrir les salles de cinéma.

Cela interviendra au pire moment : les films sortis depuis de le débit de l'année n'ont pas aussi bien marché que d'habitude. On compte moins de hits à période équivalente par rapport aux années précédentes.  Les producteurs ont refusé de sortir leurs films et ont ainsi paralysé 65% des salles, principalement les plus rémunératrices.

Marvel veut se mondialiser

Posté par vincy, le 13 mars 2009

Marvel a décidé de ne plus dépendre du marché américain pour rentabiliser ses super-héros. L'éditeur de BD vise désormais les 50% de recettes internationales (contre 35% actuellement). Pour atteindre cet objectif d'ici à 4 ans, la société a décidé de "mondialiser" son conseil d'administration, et donc de construire des passerelles avec les grands marchés émergeants. Ainsi le producteur de films bollywoodien Manmohan Shetty et le patron d'un groupe multimédia chinois, CDC, Peter Yip y ont fait leur entrée.

D'ici à 2011, Marvel sera présent dans une dizaine de productions, à commencer par Silver Surfer et Wolverine, en attendant Thor, Magneto, Captain America, Iron Man 2 et Spider-Man 4.

Bollywood sous le choc

Posté par vincy, le 2 décembre 2008

Les récentes attaques terroristes qui ont lieu à Mumbay, la capitale financière et cinématographique de l’Inde, a évidemment perturbé l’industrie bollywoodienne, et plus globalement cinématographique du pays.
Certes les actes violents ont touché la partie sud de la métropole, tandis que la plupart des studios et bureaux de productions sont au nord. Les cinémas ont reçu l’ordre de fermer jeudi dernier, et souvent, l’interdiction a été prolongée vendredi. Des multiplexes récents sont situés à proximité des lieux ciblés.
Cela a un impact certain pour les sorties de la semaine, qui ont lieu traditionnellement le vendredi. Les habitants de Mumbai, contrairement à leurx concitoyens du reste du pays, ont vu la programmation de leurs salles bousculée. Un film a été décalé, une comédie romantique, et un autre a vu sa combinaison de salles fortement réduite dans l’agglomération.
Cependant, la distribution de copies, qui proviennent essentiellement de Mumbay, a été fortement troublée.
La tension s’est ressentie aussi à Goa, où se tient actuellement le 39e Festival International du Film.