Shrek, le musical arrive à Paris en 2012

Posté par vincy, le 4 août 2011

Shrek, le musical débarque à Paris le 8 février 2012. La comédie musicale sera francisée. Le Casino de Paris a déjà mis en vente les billets (à partir de 35€).

Shrek, le musical, créé à Broadway en 2008, fait actuellement sa deuxième tournée aux USA (au moins jusqu'en avril 2012) et en résidence, dans une version corrigée, à Londres depuis mai. Outre Paris, Shrek va aussi tourner en Espagne en septembre 2011 et en Australie en 2012. Il a déjà été joué en Israël en 2010.

Le spectacle, coproduit par DreamWorks Theatricals, a été joué à New York de novembre 2008 à janvier 2010, soit 478 représentations, un honnête succès. Il avait reçu 8 nominations aux Tony Awards, et avait gagné le prix des meilleurs costumes. Le disque avait été nommé aux Grammy Awards.

La comédie musicale a cependant déçu les attentes de DreamWorks avec un box office de 37,7 millions de $ à Broadway, soit un taux de remplissage moyen aux alentours de 60%. Le budget de la production est estimé à 24 millions de $. Les marchés internationaux étaient donc indispensables pour améliorer la rentabilité de ce show. A titre de comparaison, Le Roi Lion, joué depuis 5677 fois sur Broadway est en passe de devenir la plus grosse recette historique avec près de 730 millions de $ cumulés.

D'ici là, les amateurs pourront revoir l'inusable et culte Cabaret (Marigny), revivre les soirées de mariage avec Mamma Mia (Mogador), ou se laisser tenter par Dracula (Palais des Sports).

Tristesse après la mort du scénariste Arthur Laurents (1917-2011)

Posté par vincy, le 6 mai 2011

Le scénariste Arthur Laurents s'est éteint au bel âge de 93 ans. Si sa carrière fut surtout glorieuse au théâtre en tant que dramaturge et metteur en scène (La cage aux folles entre autres), on lui doit quelques grands scénarios où il insérait toujours des éléments personnels  : La corde, d'Alfred Hitchcock, Pris au piège de Max Ophüls, Anastasia d'Anatole Litvak, Bonjour tristesse, d'après le roman de Françoise Sagan d'Otto Preminger, et Nos plus belles années, mélo culte de Sydney Pollack. Avec Le tournant de sa vie, d'Herbert Ross, en 1977, il est nommé à l'Oscar du meilleur scénario et du meilleur film. Il reçoit la même année le prix du meilleur scénario de la Writers Guild of America.

Mais Laurents est surtout l'auteur du livret de West Side Story, le drame musical transposé avec succès sur grand écran, et celui de Gypsy!.

Il était aussi l'ancien compagnon du récemment décédé Farley Granger (qui jouait dans La corde et qui est décédé le 29 mars dernier), avant de partager 50 ans de sa vie avec Tom Hatcher (mort en 2006), qui travaillait dans l'immobilier après avoir tenté une carrière de comédien.

Laurents a été blacklisté durant le marccarthisme.

Spider-Man à Broadway : critiques assassines, public curieux

Posté par vincy, le 27 février 2011

"'Spider-Man' n'est pas seulement la production la plus chère, elle pourrait aussi être une des pires", "On se demande d'abord 'Où sont passés les 65 millions de dollars?' et après 15-20 minutes 'Quand vais-je pouvoir quitter la salle'?" (New York Times), "L'histoire est à la limite de l'incohérence" (The Hollywood Reporter), "Bazar incontrôlable, avec un trop-plein de ressources, artistiques et financières. Les producteurs de Spider-Man ont par inadvertance financé une forme artistique de mégalomanie" (Los Angeles Times)... N'en jetons plus.

Cinq reports, des accidents à répétition (la chute spectaculaire d'un cascadeur, un acteur blessé),  un départ remarqué d'une des principales actrices : Spider-Man: Turn Off The Dark a coûté 65 millions de $ et a provoqué les railleries voire l'effroi des critiques lors de sa (fausse) avant-première.

Catastrophe industrielle? Pas si simple. Certes le spectacle est maudit. Mais l'enjeu est tellement énorme (pour U2, la metteur en scène Julie Taymor, Marvel) que personne n'a envie d'en rire. Quand un cascadeur, durant une répétition payante (le public accède au spectacle avant sa première officielle), fait une chute de 10 mètres dans le vide, les spectateurs ont du immédiatement sortir, après un baisser de rideau. Le cascadeur s'en sort, malgré une hémorragie interne et pas mal de casse. L'inspection du travail a aussi collé deux avertissements pour violation de mesures de sécurité. Quand l’héroïne de la pièce, jouée par Natalie Mendoza, ramasse sur le crâne une corde d’une dizaine de kilos, elle décide de quitter l'aventure, à quelques semaines de la première.

Et ça ne s'arrange pas depuis les premières représentations : une fois sur deux, Spider-Man ne parvient pas à survoler le public... le mécanisme est coincé, saucissonant le héros dans sa toile. Un rôti de dindonneau. Bien sûr ce sont des répétitions, mais le spectacle a un an de retard. Et sa première définitivement prévue le 11 janvier a été reportée au 7 février puis de nouveau décalée au 15 mars. Le spectacle tourne, mais n'est toujours pas rodé. Mais les critiques se sont lâchés, avant même la première.

Pour l'instant, le spectacle récolte 1,3 millions de $ en moyenne par semaine. Un bon score relatif. Certes, il est le 2e hit sur Broadway, derrière Wicked et devant Le Roi Lion, de la même Julie Taymor. Mais en remplissage, Spider-Man Turn Off the Dark n'est que 5e, avec les deux tiers de ses sièges occupés, à 92$ la place (en moyenne car certaines places sont vendues 275$). À plein, il devrait rapporter 2 millions de $ dans le théâtre de Foxwoods (1 829 places).

L'alliance entre un héros mythique contemporain, Julie Taymor et Bono and the edge  (avec U2) était pourtant une martingale gagnante sur le papier. Sur scène, Reeve Carney, et Matthew James Thomas en remplacement, dans  le rôle de Peter Parker, Jennifer Damiano dans celui de Mary Jane Watson et Patrick Page en Bouffon vert signait pour être les stars du spectacle de l'année 2009, puis 2010 et finalement 2011.

Le spectacle a commencé ses représentations le 28 novembre, et n'ouvrira officiellement que le 15 mars. Près de 80 représentations auront été données, et ont surtout attiré les médias de caniveaux pour les scandales à foison. Maintenant, la presse "sérieuse" s'en empare. Pour l'instant, Spider-Man a rapporté 12,5 millions de $ en dix semaines. Julie Taymor ajuste constamment ce "work-in-progress" et il ne reste plus qu'à espérer un miracle. Mais les musiques "décevantes" (et a priori aucun ajout ou aucune modification n'est planifiée), un deuxième acte "peu excitant", du playback inconcevable pourraient avoir raison de l'optimisme ou du relativisme des producteurs.
Le public est là : mais à Broadway, surtout avec un spectacle aussi cher, c'est la durée qui compte.

Jill Clayburgh, une « gueule » au féminin et une actrice culte (1944-2010)

Posté par vincy, le 7 novembre 2010

jill clayburghJill Clayburgh n'était peut-être pas la plus connue des actrices hollywoodiennes, et pourtant, elle fut l'une des plus respectées. Entertainment Weekly l'avait classée parmi ses 25 plus grandes comédiennes en 1999 ; façon de dire qu'elle avait un immense talent mais qu'elle était sous-exploitée. Voix grave, véritable gueule, sans renier son côté sexy, Jill Clayburgh, comme Gena Rowlands, Kathleen Turner ou Sally Field à la même époque, n'a jamais voulu se compromettre dans des blockbusters insipides, préférant toujours de vrais rôles sur grand écran, avec de bons réalisateurs si possible. Et quand la roue a tourné, le théâtre et surtout le petit écran étaient là.

Son mari, le scénariste David Rabe (La Firme) a annoncé son décès en date du vendredi 5 novembre, à l'âge de 66 ans, d'une leucémie.

Deux fois nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice, à chaque fois pour des personnages de femmes émancipées et indépendantes, elle avait obtenu le prix d'interprétation (ex-aequo avec Isabelle Huppert) au Festival de Cannes 1978 pour An Unmarried Woman (La femme libre), son rôle le plus marquant, le plus irrésistible même.

Née dans un milieu favorisée, ayant fréquenté les meilleures écoles, elle a démarré dans les années 60 sur scène, qu'elle ne quitta jamais jusqu'aux années 2000, jouant dans de nombreuses pièces, dont celles de Neil Simon et surtout des comédies musicales de Bob Fosse (retenons Pippin).

Sa carrière cinématographique fut à son apogée à la fin des années 70, après avoir été la compagne d'Al Pacino.

En 1972, elle trouve son premier grand rôle avec Le complexe de Portnoy, d'Ernest Lehman. Le film, adapté d'un roman de Philip Roth, est assassiné par la critique, mais elle plus que remarquée. On la voit alors dans des seconds rôles de films aussi divers que la comédie The Thief who came to diner (avec Warren Beatty et Jacqueline Bisset), le thriller The Terminal (d'après un livre de Michael Crichton, avec George Segal), un biopic sur Clark Gable et Carolle Lombard, Gable and Lombard, où elle incarne la comédienne face à James Brolin (le père de Josh Brolin) ou encore une comédie policière culte, Silver Streak (Transamerica Express), avec Gene Wilder et Richard Pryor.

Car, étrangement, c'est dans la comédie qu'elle se révèle la plus à l'aise au cinéma. Dans Semi-Tough (Les faux-durs), en 1977,  elle donne la réplique à Burt Reynolds et Kris Kristofferson, avec qui elle forme un triangle amoureux, et le film trouve un bel écho dans les salles.

L'année suivante avec La femme libre, elle reçoit tous les honneurs, de Cannes à Hollywood. Femme plaquée par son mari pur une "jeunette", envahie par la tristesse et la colère, elle se régénère grâce à ses amis et une liberté inattendue. Le rôle de sa vie. Elle entre en état de grâce avec trois films qui lui apporteront une nomination aux Golden Globes et même une seconde nomination aux Oscars, avec Starting Over (Merci d'avoir été ma femme...) en 1978. Alan J. Pakula lui fait retrouver Burt Reynolds et la met face à Candice Bergen. Clayburgh devient la liaison d'un homme récemment séparé.

Dans La Luna, de Bernardo Bertolucci, elle incarne une cantatrice dont le fils adolescent apprend que son père n'est pas son géniteur biologique. Dans First Monday in October, de Ronald Neame, où elle devient une juge de la cour suprême américaine, très conservatrice, et opposé au progressiste joué par Walter Matthau.

À partir de là, Clayburgh va s'éloigner des  plateaux. Les films ne sont pas mauvais mais le public n'est pas au rendez-vous. Elle tourne avec des cinéastes étrangers : Costa-Gavras (Hanna K., avec Jean Yanne et Gabriel Byrne), Andrei Konchalvsky (Shy People, Le bayou en vf, sélectionné à Cannes en 1987), Alexandre Arcady (Le grand pardon II, aux côtés de Christopher Walken). Avant de devenir un second-rôle de prestige dans des films sans valeur.

Son dernier film sera Love and other drugs, d'Edward Zwick, avec Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway, qui sort aux USA le 24 novembre.

Les spectateurs l'ont peut-être oubliée, mais il reste le petit écran où elle a brillé  dans des séries comme Nip/Tuck, Ally McBeal (elle était la mère de l'héroïne) et récemment Dirty Sexy Money, en épouse de Donald Sutherland.

L'actrice a également été plusieurs fois nominée aux Emmy Awards.

Scarlett Johansson va brûler les planches de Broadway

Posté par vincy, le 25 novembre 2009

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Après le cinéma, la musique et la mode (cette année, elle est devenue l'égérie de Mango, photo), Scarlett Johansson rajoute une corde à son arc : le théâtre. Bien sûr, elle y a fait ses débuts, à l'écart de Broadway, avec Ethan Hawke, dans Sophistry. Elle était âgée de huit ans.

Là son choix est un peu plus mature. Face à Liev Schreiber, elle sera la vedette de A View form the Bridge (Vu du pont), écrite par Arthur Miller en 1955. Jouée au Cort Theater, sur Broadway, elle a mis plusieurs atouts de son côté : un metteur en scène respecté (Un tramway nommé désir, avec Jessica Lange et Alec Baldwin), un producteur qui a la côte (Les dieux du Carnage, la pièce française qui fait actuellement un carton à new york) et un partenaire réputé (il a gagné un Tony Award pour Glengarry Glen Ross en 2005).

La pièce se jouera à compter du 24 janvier 2010, pour 14 semaine. Johansson embrayera avec la promotion d'Iron Man 2, qu'elle vient de finir de tourner.

Broadway connaît une saison hollywoodienne avec la présence sur les affiches de Daniel Craig, Hugh Jackman, Jude Law et bientôt Catherine Zeta-Jones.

Miss Saigon enfin sur grand écran?

Posté par vincy, le 30 octobre 2009

miss saigonPaula Wagner, l'ancienne associée de Tom Cruise, a jeté son dévolu sur l'un des plus gros triomphes de la comédie musicale de ces trente dernières années : Miss Saïgon. Ne lésinons pas sur les qualificatifs de ce Mme Butterfly version Guerre du Vietnam. Avec Cats, Les Misérables, Le Fantôme de l'opéra et Le Roi Lion, il s'agit de l'un des spectacles les plus joués à Londres comme à New York. De toute l'histoire de Broadway, il est même le dixième spectacle le plus longtemps joué sur scène, sans interruption. Le rôle principal masculin avait été créé par le comédien Jonathan Pryce.

Ironie de l'histoire, ce spectacle créé en 1989, composé et écrit par les français Claude-Michel Schonberg et Alain Boublil (déjà auteurs des Misérables) n'a jamais été traduit en français pour être joué en France.

Cela fait des années qu'une transposition au cinéma est en gestation. Lee Daniels a été engagée pour le réaliser. La cinéaste de Precious a confirmé qu'il s'agissait d'une de ses éventuelles perspectives pour son prochain film. La production envisage de tourner le film au Cambodge et au Vietnam. Il restera à trouver le casting.

Il reste à enrôler un scénariste. Wagner, qui vient de créer sa structure, Chestnut Ridge Prods., espère sortir le film pour les fêtes de 2011 ou en 2012. Avec des fortunes diverses, des hits scéniques comme Chicago (300 millions de $ au B.O. mondial), Le fantôme de l'opéra (155 millions de $) ou Rent (32 millions de $ seulement) ont déjà été adaptés. Les Misérables attend son heure... depuis 1992.

Le prochain film de Steven Spielberg sera une adaptation de pièce de théâtre…

Posté par vincy, le 2 août 2009

Tintin et le secret de la Licorne pas encore tout à fait en boîte (il faudra attendre octobre 2011), Steven Spielberg réactive ses projets de réalisateur. Il y a quelques jours, Hollywood pensait savoir qu'il s'impliquerait dans Matt Helm, une franchise d'espionnage, entre James Bond et Jason Bourne, adaptée de la série de romans (27 au total) de David Hamilton.

Variety annonce ce dimanche que le cinéaste doublement oscarisé s'est engagé sur Harvey. Pièce de théâtre de Mary Coyle Chase, auréolée d'un prix Pulitzer (1944), l'adaptation sura une co-production entre DreamWorks et 20th Century Fox (qui en a les droits depuis un an). La transposition sera écrite par le romancier à succès Jonathan Tropper.

Spielberg fera donc une fois de plus un remake (Always...) puisque la pièce avait déjà donné lieu à un film avec James Stewart (nommé à l'Oscar pour l'occasion) en 1950. L'actrice Joséphine Dull avait reçu un Oscar du meilleur second rôle féminin pour ce film : l'histoire d'un homme excentrique et aimable qui a un ami invisible, un lapin... Il s'agit de la version la plus connue parmi une dizaine de téléfilms ou de mauvaises adaptations. La pièce a été jouée à Broadway en 1944 (durant cinq ans) et en 1970 (avec Stewart).

Cela repoussera les hypthétiques réalisations en projet, et notamment les biopics de Lincoln et Martin Luther King.

Trois déclinaisons à venir pour Femmes au bord de la crise de nerfs

Posté par vincy, le 19 mai 2009

Lors de sa conférence de presse cannoise, Pedro Almodovar a annoncé trois projets autour de Femmes au bord de la crise de nerfs, le succès qui l'a fait connaître à l'international.

1) Pour les besoins de son nouveau film, Etreintes brisées, le cinéaste espagnol s'est amusé à filmer des scènes inspirées de son propre film. On voit ainsi Penelope Cruz jouer le personnage autrefois incarné par Carmen Maura. Il s'est senti si créatif en les tournant qu'il en a tourné plusieurs. "Vous trouverez toutes les scènes dans les bonus du DVD." Soit quinze minutes de pur bonheur en perspective.

2) La sitcom Women on the verge... pour la Fox est sur les rails. La Fox va le tourner prochaînement. Ecrit par Shonda Rhimes, la scénariste de Grey's Anatomy, il ne reste plus qu'au studio à donner son feu vert pour lancer la production, qui serait alors diffusée à la rentrée 2009.

3) Les films inspirant de plus en plus Broadway (Le journal de Bridget Jones, Attrape-moi si tu peux, Sister Act, entre autres), on avait déjà pu voir une pièce de théâtre adaptée de Tout sur ma mère à Londres, avec l'élégante Diana Rigg (Chapeau melon et bottes de cuir). Le réalisateur a confirmé que le metteur en scène de San Francisco, Bartlett Sher, à qui l'on doit un revival réussi de South Pacific, travaille actuellement sur l'adaptation de Femmes au bord de la crise de nerfs en comédie musicale pour Broadway. le livret semble déjà écrit, après un an de travail.

Hollywood, entre foi et pessimisme pour la fin de l’année

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

curiouscase.jpgLa crise a atteint le moral des cadres de l’industrie cinématographique. Certains se rassurent avec les bons signes conjoncturels. Noël et le Jour de l’an tombent un jeudi, prolongeant ainsi le jour férié en grand week end de quatre jours. Le box office, pour le moment, et ce malgré un premier trimestre catastrophique et un début d’automne médiocre, atteint peu ou prou les mêmes niveaux que l’an dernier. Et Noël reste la période la plus prisée pour aller en salles. L’an dernier, le seul jour de Noël avait enregistré 63 millions de $ de recettes dans les caisses des cinémas. En 2006, le chiffre d’affaires avait été de 58,5 millions de $. La tendance est à la hausse.

Inflation de sorties
L’offre aussi d’ailleurs. De sept sorties majeures (nationales) en 2005, les distributeurs ont dû composer avec dix sorties majeures en 2007 et onze cette année. Auxquelles il faut ajouter des films art et essai.
Si bien que la saison débute désormais mi-décembre. A l’instar de l’été, qui commence dorénavant début mai, la multiplication des sorties a imposé aux studios un calendrier de plus en plus précoce. Les films ont à peine deux semaines pour faire 80/90 % de leurs recettes totales. En janvier, les films oscarisables prennent le dessus.
Cette année, Hollywood mise sur des stars (Will Smith, Jim Carrey, Meryl Streep, Adam Sandler, Keanu Reeves, Tom Cruise, Clint Eastwood, Leonardo di Caprio, Jennifer Aniston…), des films en tous genres (thrillers, comédies, science fiction, cartoon, drames, …) et paradoxalement aucune suite , contrairement à l'invasion de "sequels" en été.

Au total seize films ont une chance de tout gagner ou tout perdre. Parmi les plus exposés, des films ambitieux à très gros budgets comme Valkyrie (Brian Synger - Tom Cruise) et The Curious Case of Benjamin Button (David Fincher - Brad Pitt, photo). On regardera aussi de près ce que valent les cotes de Adam Sandler, Jim Carrey, Vince Vaughn et Jennifer Aniston dans le registre de la comédie, après, pour chacun, de gros passages à vide. Certains se neutraliseront peut-être. Il est certain que les films les plus ciblés auront plus de chance dans un contexte aussi concurrentiel que des films trop généralistes.
L’autre donnée qui concentrera tous les regards sera bien entendu la réception critique et publique de films comme Gran Torino, Doubt, Defiance, Revolution Road ou Australia, qui peuvent envisager des nominations aux Oscars et, par conséquent, une durée de vie plus longue en salles…

Récession économique
Hélas, il y a aussi le problème du contexte structurel qui rend tout le monde pessimiste : l’économie, avec sa récession, une chute brutale du pouvoir d’achat, une volonté instinctive d’épargner ses dollars… D’autant que les budgets de production ont augmenté. Mais surtout, avec autant de compétition dans les salles, les studios vont devoir surenchérir dans les dépenses marketing ; de quoi mettre en péril une rentabilité immédiate des films.
Cependant, le cinéma devrait être moins touché que les spectacles de Broadway - quatre (dont "Hairspray" de John Waters, "Kamelot" des Monthy Python et "Frankenstein Jr" de Mel Brooks) ont déjà annoncé qu’ils s’arrêtaient après les Fêtes, alors que "Shrek" vient de se lancer dans l’aventure de la comédie musicale cette semaine. Les ventes de DVD et de Blu-ray pourraient plonger au profit des jeux vidéos et des consoles. Des promos incroyables sont mises en place pour vendre des blockbusters comme Batman The Dark Knight et Kung Fu Panda. La musique et les livres connaissent aussi un fort déclin.
Si Noël soulagera les producteurs de cinéma et de comédies musicales, tout le monde s’accorde à dire que l’hiver devrait être atroce…