Du plomb dans la tête, adapté d’une BD française, méritait-il une sortie en salles?

Posté par geoffroy, le 26 février 2013

sylvester stallone du plom dans la tete bullet to the headL'histoire : Tueur à gages à La Nouvelle-Orléans, James Bonomo, dit « Jimmy Bobo », a pour règle de ne jamais tuer un innocent. Après l’exécution d’un contrat, il laisse derrière lui un témoin, vivant. Pour le punir de ce travail bâclé, son partenaire Louis est abattu par un mystérieux assassin. Lorsque l’inspecteur de police Taylor Kwon arrive en ville pour rejoindre son équipier et suivre une nouvelle piste sur une ancienne affaire, il découvre que celui-ci a été tué. Tous les indices accusent Jimmy et son complice désormais disparu, Louis. Pour trouver qui a tué leurs partenaires respectifs, le flic et le tueur à gages vont être forcés de faire équipe. Bien que chacun d’un côté de la loi, ils vont vite se rendre compte que la frontière est mince… Interdit aux moins de 12 ans

Notre avis : Il faut toujours se méfier des (re)chutes. Surtout à 66 ans. Le choix de Sylvester Stallone, en acceptant de tourner sous la houlette de Walter Hill, vieux briscard responsable de quelques polars musclés des années 80 (48 heures, les Rues de feu, Double détente…), n’a rien d’original, ni de très risqué. Après son come-back réussi avec des films comme Rocky Balboa (2006), Rambo 4 (2008) et, dans une moindre mesure, les deux épisodes d’Expendables (2010, 2012), on se demande pourquoi il a accepté un tel rôle dans un polar dont le registre est usé jusqu’à la corde.

Avec Du plomb dans la tête nous sommes très loin de la réactualisation iconique opérée par Stallone sur ses personnages. L'identification, même old-school (on pense aux Expendables), n’opère jamais dans ce polar mollasson, arc-bouté sur un jeu de caricatures éculées préférant la posture à la rupture. L’imposture, quant à elle, s’impose à mesure que le film accumule tous les poncifs du genre.

Mais là n’est pas l’essentiel puisque Walter Hill répond à son cahier des charges, règlements de compte à l’appui. Ce qui fâche, et désespère, c’est l’inamovibilité d’un Stallone encore prompt à nous pondre l’archétype de l’antihéros made in 80 ‘s, justicier solitaire bourru au grand cœur. Pour information, le Cobra de George P. Cosmatos, est sorti en 1986.

Si vous voulez voir le dernier Stallone sachez qu’il y aura des combats à mains nus, un sein dévoilé pour la bonne cause, des flics corrompus, un duo atypique qui ne fonctionne jamais, de la pyrotechnie, Christian Slater en guest-star ultime, et Stallone, le vrai, celui au regard de chien battu, au physique affûté, marchant au ralenti pour mieux sortir ses mécaniques. Le tout emballé dans un faux rythme pesant proche du mauvais téléfilm friqué.

Un direct-to-vidéo s’imposait. D'ailleurs, le film, tourné durant l'été 2011, aurait du sortir en avril 2012 pour être finalement décalé à février 2013. Mauvais signe qui ne trompe pas. Les derniers succès de Mister Stallone en ont voulu autrement. Vous êtes prévenus. Avec à peine 10 millions de $ de recettes au BO américain, le film est le pire four de Stallone, fracassant le record précédent, le fiasco de Get Carter en 2000.

Post Scriptum : A noter, pour la gloire, qu'il s'agit de l'adaptation d'une bande dessinée française, une série en trois volumes, parue chez Casterman et signée Matz et Colin Wilson. La trilogie est rééditée en version intégrale depuis une semaine.