Whoopi Goldberg se lance dans le business du cannabis

Posté par vincy, le 8 avril 2016

Whoopi Goldberg n'est plus beaucoup présente sur le grand écran, même si elle est très active sur le petit. l'actrice de Sister Act et Ghost revient de temps en temps, en dilettante, au cinéma soit dans son propre rôle, soit en second-rôle anecdotique dans des films qui n'ont pas été vraiment remarqués. A 60 ans, elle ne compte que quelques hits depuis les années 2000, si on excepte ses participations aux films d'naimation: Teenage Mutant Ninja Turtles, Star Trek Nemesis et Rat Race. Mais bon, globalement, la comédienne a disparu de nos écrans radars depuis 20 ans, après 10 ans en haut de l'affiche.

Whoopi Goldberg reste une star à la télévision américaine, notamment en animant The View et en étant invitée dans de nombreuses séries. Mais son nouveau rôle n'a rien à voir avec un écran. Elle se lance avec Maya Elisabeth dans le commerce de produits à base de marijuana, destinés aux femmes.

"Whoopi & Maya" ce sera des crèmes, des teintures, du chocolat au cannabis. Le tout pour soulager les douleurs menstruelles. L'idée est venue à l'actrice à partir de sa propre expérience.

Désormais le cannabis est légalisé dans 23 états et la capitale des Etats Unis. Quatre l'autorise même pour des usages personnels non médicaux. Cela rapporte beaucoup, fiscalement, à ces états, et globalement l'industrie du joint pèse 5,4 milliards de dollars (contre 4,6 milliards en 2014).

Tout le monde s'y met, de Snoop Dogg au fils de Bob Marley (sans rire). Après avoir expliqué comment rouler un bon pétard en direct dans "Watch What Happens Live", Whoopi Golderg lancera sa marque cosméto-thérapeutique en avril en Californie, même si aucune scientifique ne prouve qu'un joint calme la douleur des règles. Mais nul ne doute que sa popularité va faire sa prospérité.

Who run the world? Jennifer Lawrence!

Posté par wyzman, le 19 novembre 2015

Depuis 2012, le site américain Vulture établit chaque année le classement des 100 acteurs qui ont le plus de valeur à Hollywood mais également dans le monde. Véritable indicateur de la popularité et de la crédibilité d'une star, le classement est réalisé grâce à divers paramètres plus pertinents les uns que les autres : l'argent rapporté au box office américain et mondial, l'intérêt porté par les studios et les paparazzis, la cote de popularité auprès du grand public, le nombre d'Oscars et de nominations, l'avis des critiques et enfin le nombre de mentions sur Twitter. Le classement de cette année a été dévoilé plus tôt dans la semaine et le haut du panier n'a pas changé !

Sans surprise et parce que tout le monde aime la voir tomber en robe de soirée, Jennifer Lawrence trône fièrement, dans son indestructible bulle de coolitude. Adorée par les critiques et les patrons de studios, l'actrice de 25 ans est "la plus grande star de ciné de sa génération" pour reprendre les termes de Vulture. Alors que le dernier volet de Hunger Games est sorti hier en France, nous avons tous hâte de voir pour quel film elle recevra une quatrième nomination aux Oscars.

Bien qu'il n'ait toujours pas reçu d'Oscar - et bien que l'on doute qu'il en reçoive un prochainement -, Robert Downey Jr. continue d'être le principal atout de l'écurie Disney, avant la (re)mise à flot de la saga Star Wars. Cette année, sa seule participation à Avengers : L'ère d'Ultron (1,4 milliards de dollars de recette aux box office mondial) lui aura permis de toucher 40 millions de dollars. Qu'on l'aime ou pas, le cinquantenaire mène Marvel par le bout du nez. Et cela ne devrait pas changer de si tôt puisqu'il sera présent au casting de Captain America : Civil War (sortie prévue le 27 avril 2016).

En troisième position, le chouchou de la planète entière, j'ai nommé Leonardo DiCaprio, est toujours en attente de son Oscar du meilleur acteur. Après 4 nominations, celui que l'on retrouvera le 24 février prochain dans The Revenant de Alejandro González Iñárritu pourrait bien toucher le jackpot. A moins que le sort ne s'abatte encore sur lui… En attendant, la presse à scandale l'adore (d'ailleurs, il sort avec quelle mannequin cette semaine ?) et le public continue d'être réceptif à ses films. A l'exception de J. Edgar, les six derniers longs dans lesquels il a joué ont tous rapporté plus de 290 millions de dollars au box office mondial. Bien joué Leo !

Dans le reste du top 20, on notera la présence de stars à l'aura plus que conséquente - malgré des projets pas forcément aboutis ou rentables : Tom Cruise (#6), Hugh Jackman (#7), Sandra Bullock (#8), Scarlett Johansson (#10), Tom Hanks (#12), George Clooney (#15), Brad Pitt (#16) et Angelina Jolie (#17). Trusté par des hommes de plus de 30 ans, ce top 20 ne compte que 4 femmes - dont la plus jeune est bien évidemment Jennifer Lawrence !

Dans la mesure où les acteurs non mentionnés jusqu'ici (Bradley Cooper, Matt Damon, Matthew McConaughey, Liam Neeson, Ben Affleck) ont déjà été nommés aux Oscars, les véritables surprises se trouvent du côté des action heroes que sont Dwayne Johnson (#5), Channing Tatum (#9), Chris Pratt (#11) et Chris Hemsworth (#20). Mon premier a littéralement tout explosé dans Fast & Furious 7 et San Andreas. Mon second a enlevé le haut pour Jupiter Ascending et Magic Mike XXL. Mon troisième a explosé la machine à sous avec Jurassic World et mon quatrième s'est d'abord appelé Thor avant de laisser imaginer son plus gros atout dans Vive les vacances !

La liste complète est à voir ici.

StudioCanal prend 30% de Mars films

Posté par vincy, le 29 septembre 2015

Nombreux sont ceux qui se focalisent sur les polémiques et les déboires de la chaîne Canal +, mais son actionnaire le groupe Vivendi est aussi très actif dans ses autres secteurs, et notamment le cinéma.

Vivendi a annoncé aujourd'hui qu'il allait prendre 30% de Mars films, producteur et distributeur, désormais filiale de StudioCanal, l'un des rares groupes transnationaux avec Pathé (présents dans plusieurs territoires). Le patron de Mars, Stéphane Célérier devient président de StudioCanal. La présidence de StudioCanal est assurée par Didier Lupfer, qui occupait déjà le poste de directeur cinéma du groupe Canal +.

Mars avait déjà été un label de Canal + avant de prendre son indépendance. C'est donc un retour en arrière. Ancienne filiale de distribution de BAC Films, Mars Films avait été acquise à 80% par Studiocanal en 2000, puis avait retrouvé son autonomie en 2002. StudioCanal possède un catalogue de 5000 titres, et dispose de filiales en France, au Royaume-Uni, en Allemagne ainsi qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Dans son communiqué, Vivendi affirme: "au-delà des accords récemment conclus avec le cinéma français, Vivendi, avec Canal+, entend accroître son engagement afin de notamment favoriser l’éclosion de nouveaux talents. Le Groupe Canal+ financera et mettra en place un projet d’ateliers d’écriture dans le but de faire émerger de nouvelles formes de narration et de nouveaux auteurs."

Le Groupe Vivendi/Canal+ investit 800M€ par an dans le cinéma.

Avec Mars films, StudioCanal va surtout devenir une major en France. Si on prend l'année 2015, StudioCanal a sorti 12 films depuis le début de l'année et pèse 3,56% des entrées (10e). Avec Mars films, c'est un total de 25 films (soit plus que n'importe quel distributeur) et une part de marché de 11,93%, soit la 2e place derrière Universal Pictures International France. Mars a distribué cette année Le dernier loup, Un moment d'égarement, Un homme idéal et Une nouvelle amie, tous à plus de 500000 entrées. Le distributeur prépare les sorties de Maryland (demain), Un homme irrationnel (Woody Allen), Lolo (Julie Delpy et Dany Boon). StudioCanal s'apprête à sortir L'étudiante et Monsieur Henri, Mon roi, Avril et le monde truqué et Legend.

Mais le catalogue de Mars est surtout riche de films populaires comme Fahrenheit 9/11, Billy Elliot, Brigdet Jones, Million Dollar Baby, Welcome, Prête-moi ta main, L'auberge espagnole, Les poupées russes, Polisse, Des Hommes et des dieux, 12 Years a Slave, Potiche, et La famille Bélier.

La question est désormais de savoir si le secteur de la distribution en France va commencer une vague de concentration alors que de nombreux distributeurs sont de plus en plus fragiles. Seuls 20 d'entre eux ont dépassé le million de tickets vendus depuis le début de l'année et le Big 5 concentre à lui tout seul 54% des entrées.

Robert Downey Jr prêt à rejouer Iron Man dans Captain America 3

Posté par vincy, le 22 octobre 2014

chris evans robert downey jr

Captain America 3 est déjà dans les starting blocks, alors que Marvel va diffuser ce soir la première bande annonce d'Avengers 2. Le studio est en train de finir les négociations pour que Robert Downey Jr reprenne son rôle de Tony Stark/Iron Man pour ce troisième épisode de Captain America. Le film doit sortir le 6 mai 2016 aux Etats-Unis.

Downey Jr. n'abandonne pas son personnage, même s'il continue de clamer qu'il n'y aura pas d'Iron Man 4 avec lui. Tony Stark est attendu dans le deuxième et le troisième épisode d'Avengers (le contrat de l'acteur ne comprend plus que ce troisième Avengers officiellement). S'il signe pour ce troisième opus de Captain America, on peut même imaginer d'autres croisements parmi les multiples projets de Marvel.

Captain America 3 opposerait le héros au bouclier à Iron Man. D'après Variety, le script aurait comme contexte un conflit politique entre les deux superhéros, en transposant Civil War, une mini-série qui était parue en comics en 2006. Tony Stark soutiendrait le programme gouvernemental qui obligerait les humains dotés de capacités extraordinaires à s'enregistrer auprès des autorités et à collaborer avec la police. Steve Rogers refuserait ce programme qui menace les libertés individuelles, et serait contraint de devenir fugitif. Iron Man, le méchant? On voit bien que le Superman / Batman de la Warner donne des idées à Marvel.

A l'origine, Robert Downey Jr n'avait que quelques semaines de tournages prévues pour cette suite de Captain America. Un second-rôle. Mais l'acteur a lui-même souhaité que sa participation soit étoffée. Evidemment, pour le studio, cela signifiait aussi d'accepter de lui verser un plus gros chèque. La première réaction du patron de Marvel Entertainment fut de... retirer Iron Man du scénario. On peut comprendre le studio: Robert Downey Jr fait souffrir les marges de rentabilité. L'an dernier, il a empoché 75 millions de $. Pour le premier Avengers, il a encaissé 50M$.

Mais pour le président de Marvel Studios, il était hors de question de se passer d'une star comme Downey Jr. Le studio veut pérenniser et rentabiliser un maximum ses personnages. De Avengers 4 à Docteur Strange, Marvel voit sur dix ans. Pour Captain America 3, la participation de Robert Downey Jr coûterait 40M$ de salaire sans compter le pourcentages sur les recettes et les bonus en cas de box office exceptionnel (supérieur aux 700M$ de Captain America 2). Et il faut ajouter un cachet en hausse notable pour Chris Evans. Avant même d'être produit, ce nouveau Captain America devra rapporter plus de 100M$ pour amortir les deux stars.

Reste un plan B: remplacer Iron Man dans le scénario par un autre superhéros de l'écurie. Ou changer le scénario de Christopher Markus et Stephen McFeely. Car un autre élément peut compliquer l'affaire de Civil War. L'autre personnage de cette saga est Spider-Man, qui révèle son identité au grand jour et passe d’un camp à l’autre. Mais les droits cinématographiques de Spider-Man appartiennent à Sony. Sony et Disney, qui possède les studios Marvel, seraient donc en discussion pour permettre à Spider-Man de figurer aux côtés d’Iron Man et Captain America.

Captain America 3 sera réalisé par Anthony et Joe Russo, qui étaient déjà aux commandes du deuxième épisode.

Le futur incertain du Studio Ghibli

Posté par vincy, le 4 août 2014

studio ghibliLa nouvelle n'en est pas vraiment une : le producteur Toshio Suzuki a annoncé sur MBS que le Studio Ghibli allait faire une pause dans la production des long-métrages d'animation. "Il n'est pas impossible que nous continuions à produire. Mais nous prenons une brève pause pour reconsidérer ce que nous devons faire" a-t-il expliqué.

Après le doublé historique des deux fondateurs du studio - Le vent se lève, ultime film d'Hayao Miyazaki, et Le conte de la princesse Kaguya, qui signait le grand retour de Isao Takahata, l'incertitude sur l'avenir du studio alimentait les plus folles rumeurs. Le principal problème du Studio était bien entendu l'âge (et la fatigue) des capitaines, décidés à profiter un peu de leur retraite (lire notre actualité du 6 septembre). Incapables de trouver une relève (la tyrannie d'Hayao Miyazaki a eu raison des plus grands talents qui se sont enfuis et même de son fils qui se sent bridé), il devenait difficile de faire vivre l'héritage.

Le dernier long métrage du studio, Marnie (Omoide no Marnie) d'Hiromasa Yonebayashi (Arrietty) n'a rapporté que 10 millions de $ au box office japonais en 2 semaines. On est loin du Vent se lève (120M$), champion du box office local l'an dernier. Déjà, la Princesse Kaguya (23M$) n'avait pas été rentabilisé. Deux films qui échouent suffisent à mettre en péril l'équilibre précaire d'un studio dont les contrats sont à plein temps et à durée indéterminée. "Au Japon, l'ensemble des studios de production de dessin animé ont pour usage de payer les animateurs à la tâche (au plan ou au dessin), expliquait Ilan Nguyên, lecteur à l'université des arts de Tokyo au journal Le MondeGhibli est l'une des seules compagnies à s'être attaché leurs services en les embauchant."

Personne ne parle d'un arrêt des Studios Ghibli, mais plutôt d'une restructuration, d'un nettoyage de printemps. Les contrats en CDI vont redevenir freelance. La vente de licences et des produits dérivés va être une priorité stratégique. Le musée Ghibli est toujours en quête d'un agrandissement. Ghibli peut rester une simple rente, gérant les droits d'auteurs et son patrimoine immobilier, produisant des courts-métrages, publicités et vidéo-clips. Mais aucun film n'est en projet. Depuis plusieurs mois, on sait que le département des long-métrages va baisser le rideau.

Il reste trois options. La première est interne : que les animateurs du studio s'affranchissent de leurs maîtres et proposent des longs métrages. «J’espère que les jeunes de l’équipe profiteront de mon départ pour s’exprimer davantage et proposer leurs propres idées ambitieuses» avouait un cadre du studio il y a quelques mois. Mais en ont-ils la capacité après des années à vivre dans l'ombre et sans la moindre possibilité de s'émanciper?

La deuxième est le retour de Mamoru Hosoda. Avec Les Enfants loups, Ame et Yuki (2012), le fondateur du Studio Chizu est devenu l'héritier emblématique et évident de Hayao Miyazaki. Mais il a fondé son propre studio après avoir été remercié en pleine production du Château ambulant.

La troisième est le rachat du Studio par Walt Disney Company. Les pourparlers ont commencé il y a un an. La valeur de Ghibli est estimé à 840M€. Le studio distribue les films de Ghibli dans le monde entier, à l'exception du Japon. Les produits dérivés Ghibli sont vendus dans le Disneyland de Tokyo. Si un tel rachat devait avoir lieu, on imagine le séisme psychologique chez les Japonais : Ghibli y est considéré comme un Trésor national.

MK2 double de taille pour ses 40 ans

Posté par cynthia, le 10 juin 2014

Le groupe de cinéma indépendant MK2 a acquis Cinesur, un réseau regroupant 11 complexes cinématographiques et 120 salles en Espagne pour un total de 20 000 fauteuils. Avec près de 4 millions de spectateurs par an, le circuit représente 6,5% des entrées en Espagne.

"MK2 annonce ce soir l'acquisition d'un réseau de salles en Espagne, Cinesur, la plus importante chaîne de cinémas du sud de l'Espagne et premier circuit de salles en Andalousie, fondé par la dynastie Sanchez-Ramade en 1932", écrit dans un communiqué le groupe qui fête cette année ses 40 ans.

"L'ambition est celle de mettre en place des synergies entre les deux groupes, notamment en termes de programmation et d'animation culturelle, et d'exporter quelques concepts qui ont fait le succès des salles MK2 à Paris (programmation de films en VO, séances de ciné-philo, ateliers pour enfants, événements dans les salles et dans des lieux d'exception...)", explique le groupe MK2 fondé par Marin Karmitz.

Cinesur possède des salles à Badajoz, Cadix, Cordoue, Séville, Tolède, Marbella et surtout plusieurs complexes à Malaga.

C'est la première incursion en dehors de Paris pour l'exploitant de salles. C'est aussi un pari risqué : le box office espagnol a perdu 46% de ses entrées en dix ans, baisse aggravée par la hausse de la TVA sur le billet de cinéma (de 8 à 21%) en 2012.

Avec cette acquisition étrangère, le groupe MK2 double la taille de son réseau. Il possède 12 cinémas à Paris (65 écrans) qui attirent 5,5 millions de spectateurs par an.

Adaptation : Les éditeurs français en opération séduction à Cannes

Posté par emeline, le 22 mars 2014

Ils en rêvaient. C'est maintenant une réalité. Pour la première fois, des éditeurs français pourront rencontrer formellement des producteurs de cinéma étrangers au Festival de Cannes. L'opération, intitulée « Shoot the book ! », aura lieu le mardi 20 mai, selon une information parue dans Livres Hebdo ce matin, dans le cadre professionnel du Marché du Film.

Car, l'adaptation est un marché porteur : un film sur cinq sortis dans les salles françaises est une adaptation selon une récente étude du Bief. Un film français sur trois est une adaptation de livre. En 8 ans, les spectateurs ont ainsi pu voir sur grand écran 956 adaptations! 38% des films ayant attiré plus de 500 000 spectateurs sont des adaptations. Pas négligeable. Le chiffre grimpe à 58% parmi les films ayant fait plus de 2 millions d'entrées.
Les producteurs aiment principalement les romans, les oeuvres jeunesse et les BD. A eux trois, ils regroupent 818 des 956 adaptations.

En France, depuis six ans, éditeurs et producteurs ont déjà l'occasion de se regrouper au Salon du Livre, grâce à la Société civile des éditeurs de langue française (Scelf). Hier, 75 éditeurs ont "pitché" leurs romans pour séduire les producteurs en quête de projet. Mais la grande nouveauté de cette année, c'est bien la portée internationale du projet avec l'arrivée sur la Croisette, en plein Palais des Festivals.

En 2013, Nathalie Piaskowski, directrice générale de la Scelf, évoquait Cannes comme lieu de rencontre. « C'est l'un des festivals où le plus de producteurs étrangers sont présents. Et c'est un festival qui travaille, avec des rencontres professionnelles. Ce n'est pas juste le glamour. »

Car malgré le succès de ces Rencontres Scelf de l'audiovisuel (250 producteurs par an depuis 2009), difficile d'adapter son livre à l'international quand la majorité des producteurs présents sont français – francophones au mieux. Et selon le Bureau International de l’Édition Française (Bief), rien ne vaut un ouvrage écrit en français pour décourager les producteurs étrangers.

C'est pourquoi, afin de séduire ces derniers, l'opération « Shoot the book ! » prévoit une session d'une heure où chaque maison d'édition devra vanter le livre retenu pendant cinq minutes et en anglais. Le Festival de Berlin expérimente ce concept depuis 2006 avec « Books at Berlinale » dans le cadre du marché de la coproduction.
Dix titres seront sélectionnés par un jury de professionnels. Ils seront révélés le 31 mars. Les heureux élus auront alors plus d'un mois pour préparer leur prestations, avec l'aide d'un coach, Bertrand Mouiller, professionnel anglophone du cinéma et de la télévision. Enfin, un catalogue audiovisuel en anglais, tiré à plus de 11 000 exemplaires, sera remis à tous les festivaliers dans leur sacoche de bienvenue.

Que peuvent espérer les éditeurs français de cette rencontre ? Probablement beaucoup, à en croire le Bief. Selon Isabelle Fauvel, de la société Initiative Films, qui animera la journée du 20 mai, le Festival de Cannes permet à celui qui est déjà bien intégré dans le réseau des professionnels de l'audiovisuel d'avoir des contacts avec des personnes difficiles d'accès. Et aussi – et surtout – la   « French touch » est toujours aussi populaire auprès des producteurs américains. Une coupe de champagne et le tour est joué ? Verdict le 20 mai sous le soleil de Cannes.

Les relations ambivalentes entre la Chine et Hollywood

Posté par vincy, le 11 mars 2014

iron man wang xueqi chine hollywood

Les deals se multiplient entre Hollywood et la Chine. Il est loin le temps où les studios et producteurs craignaient une invasion japonaise dans les années 80. Désormais, ils signent avec les Emirats, l'Inde, et la Chine pour trouver des accords de financement et de production. La Chine est devenue en moins de dix ans un géant du cinéma : 2e marché mondial (recettes en salles), dépassant ainsi le Japon, un cinéma réputé et respecté (grands prix dans les Festivals comme l'Ours d'or à Berlin en février), production de films en hausse (638 en 2013, dont 45 exportés), accroissement du nombre de cinémas (5 000 écrans supplémentaires rien qu'en 2013).

Hollywood se laisse donc séduire par les dragons de l'Empire du milieu. Les annonces se bousculent depuis trois mois.

Derniers contrats en date :

    • Robert Simonds et Gigi Pritzker avec le géant TPG et le chinois Hony Capital (10 films par an) ;
    • Walt Disney avec Shanghai Media Group pour développer des films chinois à la Disney ;
    • Disney (toujours) avec You On Demand (pour la diffusion de produits sur les mobiles) et BesTV (contenus numériques);
    • Disney (encore) qui va créer un parc d'attraction à Shanghai ;
    • Relativity a pactisé avec le fonds d'investissements IDG ;
    • Le chinois DMG a signé des accords avec Alcon Entertainment (Transcendance, avec Johnny Depp et le remake de Point Break)
    • Studio 8, société de l'ancien patron de Warner Jeff Robinov, avec Huayi Brothers (qui a injecté 120 millions de $) ;
    • L'agence de talents Resolution a accepté le chinois Bison Capital dans son capital ;
    • Bona Film possède 20% de 21st Century Fox ;
    • After Dark Films va faire 5 films avec la télévision chinoise Shengshia Entertainment ;
    • DreamWorks qui a créé son studio Oriental DreamWorks et qui a signé un accord avec le site de streaming local Youku, etc... (lire nos actualités)
    • La transaction la plus impressionnante reste le rachat de la chaîne de cinéma américaine AMC Entertainment par le géant de l'immobilier chinois Wanda pour 2,6 milliards de $ en 2012.
    • Le même Wanda a signé un partenariat de grande ampleur avec le canadien IMAX pour construire 120 salles dotées d'écrans géants.

Tous ces deals permettent évidemment d'obtenir de l'argent frais, mais avant tout de conquérir le marché chinois : d'abord en contournant le problème des quotas (la Chine limite le nombre de films étrangers qui sortent en salles) mais aussi en évitant la censure en produisant des films spécifiquement pour le marché chinois (avec les normes et le formatage imposé pour un public encore plus puritain que les Américains : les Chinois n'ont pas pu voir le sein de Kate Winslet dans Titanic).

Le système de quotas a légèrement évolué en augmentant le nombre de films étrangers (principalement américains) autorisés sur le sol chinois. Avant 2012, 20 films étrangers étaient diffusables en Chine. Depuis un an, le nombre a été porté à 34 (lire notre actualité). La Chine réfléchit actuellement à faire passer le nombre à 44. Le système de censure est en passe de changer également puisque le gouvernement chinois souhaite décentraliser la censure en donnant l'autorité à chaque province.

Un conflit financier

Pourtant, Hollywood devrait se méfier de cet eldorado. L'an dernier, la Chine a cessé de payer aux studios hollywoodiens leur part sur les recettes locales de leurs films. Le conflit a commencé avec l’introduction d’une nouvelle taxe sur les bénéfices (2%), taxe refusée par les studios.

Les arriérés se chiffraient à plusieurs dizaines de millions de dollars, selon The Hollywood Reporter, et les six «majors» hollywoodiennes - Disney, Warner, Universal, Paramount, Fox et Sony - semblaient concernées.

Selon les calculs du magazine, les autorités chinoises, à travers le China Film Group, plus gros distributeur du pays, devraient notamment plus de 31 millions de dollars à Warner pour Man of Steel, 23 millions à Sony pour Skyfall et 20th Century Fox pour L’Odyssée de Pi.

La Motion Picture Association of America (MPAA), qui représente les intérêts des studios, a négocié durant un mois avec les autorités chinoises pour déterminer qui devra payer cette taxe. On ne sait pas comment cela s'est résolu - le contenu de l'accord a été maintenu secret - mais en août dernier, la MPAA a annoncé que l'affaire était close.

Hollywood soumis au système chinois

Pour Hollywood, le marché chinois n'est pas sans danger : les dates de sorties de films sont décidées par les autorités chinoises et peuvent être changées au dernier moment (comme pour Django Unchained, censuré quelques jours avant son lancement en Chine : lire notre actualité). Evidemment, les périodes les plus sollicitées (comme l'automne et le Nouvel An chinois) sont quasiment inaccessibles pour les films étrangers. C'est aussi le gouvernement qui décide des films qu'ils veulent montrer aux Chinois. Cela rend les studios américains très dépendants : la plupart d'entre eux préfèrent se soumettre à ce diktat plutôt que de se voir refuser la sortie d'un film. C'est aussi ce qui les incite à trouver des partenaires locaux pour augmenter leurs chances d'avoir une (petite) part de ce gâteau grandissant. Ainsi Iron Man 3 a été cofinancé avec le chinois DMG Entertainment (lire notre actualité et Lionsgate (Hunger Games) est en quête d'un partenaire.

L'autre gros problème chinois qui menace Hollywood c'est évidemment le piratage. Le gouvernement chinois tarde à prendre des mesures pour atténuer le problème. Il est possible de trouver n'importe quel film, d'Amour de Michael Haeneke à Iron Man 3, dans un vidéoclub ou sur le trottoir d'une ville chinoise, le film à peine sorti en salles aux Etats-Unis. Autant de revenus en moins dans les caisses hollywoodiennes.

Disney qui rit, Pixar qui pleure

Posté par vincy, le 23 décembre 2013

monstres academy la reine des neiges pixar walt disney

Dimanche soir, deux chaînes de télévision françaises ont programmé deux grands classiques de l'animation. TF1 diffusait Ratatouille, réalisé en 2007 en plein âge d'or du studio Pixar. M6 avait opté pour La petite sirène, 28e long métrage de Walt Disney, réalisé en 1989, et qui amorçait la renaissance du studio d'animation après plus de 15 ans de "classiques" médiocres.

Nous sommes en 2013. Il était encore impensable il y a trois ans d'imaginer qu'aujourd'hui Pixar allait entrer dans la première crise de sa jeune histoire tandis que Disney allait flamboyer de nouveau. Dans les deux cas, il n'y a qu'un seul responsable, John Lasseter.

Rappel des faits.
Il y a un mois, Pixar Animation Studios licenciait 67 de ses employés (soit 5% de sa masse salariale composée de 1200 personnes) et décalait son prochain film d'animation The Good Dinosaur de juin 2014 à Novembre 2015. Aussi, en 2014, pour la première fois depuis 2005, Pixar ne devait pas avoir de film dans le calendrier de l'année. Et en 2013 sa place de leader annuel dans le secteur, lui échappe puisque Monstres Academy est largement battu par Moi, moche et méchant 2 (150 millions de $ de différence au BO mondial). On peut enfin convenir qu'hormis Rebelle (2012), les trois films de Pixar sortis depuis l'excellent Toy Story 3 - Cars 2, Monstres Academy et Planes - ont tous été des déceptions pour la critique, signant la fin de l'aura de Pixar qui avait aligné 9 grands films d'animation durant la première décennie des années 2000. 6 films de Pixar avait été oscarisés (dont Rebelle l'an dernier). Mais déjà en 2012, le studio avait été snobé par l'Académie des Oscars sans être nominé (une première). En 2014, les Oscars devraient de nouveau oublier Pixar : les Golden Globes n'ont pas nominés un film du studio et les Annie Awards ont préféré les films des concurrents, y compris des films d'auteurs étrangers.

Côté Walt Disney Animation Studios, tout va bien. La Reine des neiges est son plus beau film depuis des lustres, le plus sombre aussi. Cela faisait même 20 ans qu'un film d'animation du studio n'avait pas été aussi séduisant. Carton au box office (le film est assuré d'entrer dans le Top 10 annuel aux Etats-Unis comme en France), favori américain des Oscars (face au Vent se lève de Miyazaki, distribué ironiquement par Disney), La Reine des neiges pourrait même être le premier film du studio nommé dans la catégorie du meilleur film d'animation (créée en 2002) à l'emporter.
Son autre film de l'année, Planes fut peut-être une déception au box office (90 millions de $ en Amérique du nord, et 2 fois plus dans le monde) mais il a gagné la bataille de la rentabilité, coûtant deux à trois fois moins cher que ses concurrents (écrasant au passage le rival DreamWorks, Turbo. Ce qui est étrange, c'est d'avoir transférer ce spin-off de Cars ( produit Pixar), écrit et et produit par John Lasseter, vers le studio Disney.

the good dinosaur pixar

Un homme, deux stratégies

Derrière ces deux destins croisés, un seul homme John Lasseter, co-fondateur du studio Pixar et directeur artistique de Pixar comme de Walt Disney Animation Studios. Il a orienté Pixar dans une stratégie de déclinaisons : des suites comme Cars 2 ou Monstres Academy ou des dérivés comme Planes (univers de Cars) ou Le monde de Dory (spin-off du Monde de Nemo). Ces films s'adressent aux enfants alors que Pixar avait l'avantage de toucher aussi les ados et les adultes dans les films précédents. Pixar se rapproche alors de la stratégie de DreamWorks Animation avec des produits plus formatés.
A l'inverse, chez Disney, il préfère produire des films originaux comme Les mondes de Ralph, La Reine des neiges, Raiponce.... en prenant soin dans les deux cas de séduire garçons et filles, et surtout toute la famille. Et Disney occupe le marché avec divers produits très segmentés comme Planes ou La fée Clochette.

En faisant perdre sa "touch" créative à Pixar et en pariant sur une renaissance créative chez Disney - en panne depuis des années, incapable de rivaliser avec Pixar -, Lasseter a négligé son propre studio au profit du géant. Il se mêle de tout, des produits dérivés au potentiel dans les parcs d'attraction. Transformant ainsi Pixar en machine à cash et Disney en "marque" de luxe et label de confiance.

En 2006, Pixar entre dans le giron de Disney. Une acquisition de 7,4 milliards de dollars à l'époque. Depuis, Lasseter passe plus de temps chez Walt Disney, au grand désespoir des équipes de Pixar qui se sentent flouées et même abandonnées. Il a vite compris le danger cette année. En préférant retarder The Good Dinosaur et en annonçant l'ambitieux Inside Out (voir notre actualité du 22 août 2011) ou l'intriguant Day of the Dead, Lasseter a remis Pixar dans ses priorités.

Pendant ce temps Disney prévoit une suite pur Planes, une énième Clochette, un film d'animation Marvel, Big Hero 6, l'an prochain, et Zootopia en 2016, en plus de classiques de l'animation refaits en films de prises de vues réelles (Le livre de la jungle, Cendrillon, la belle au bois dormant). Mais surtout le studio profite des méthodes que Lasseter a éprouvé chez Pixar : des réunions stratégiques et décisives lors des blocages dans une production, des réalisateurs "maison" qu'on accompagne au fil des films...

Marché juteux et convoité

Le creux de vague de Pixar est sans aucun doute une étape nécessaire dans l'existence d'un si jeune studio. Et les actionnaires sont rassurés par la stratégie des suites et des spin-offs : ce qui est familier rassure. Le risque est moindre.

Cependant, sans crier au feu, la qualité est un élément indispensable pour se distinguer d'une concurrence de plus en plus vive mais surtout plus perfectionniste. D'Europe ou d'Asie, les films d'animation ont atteint un niveau qui fait mouche lors des palmarès de fin d'année et s'exportent bien. A Hollywood, Universal, DreamWorks, la Fox, et dans une moindre mesure Sony et Warner Bros, ont déjà conquis le public dans le monde entier (et récolté quelques gros prix) pour montrer à Lasseter qu'il n'était plus invincible. Disney et Pixar sont toujours les rois de l'animation. En 2013, l'animation devrait rapporter plus de 1,5 milliard de dollars de recettes dans le monde, rien que pour l'exploitation dans les salles de cinéma.

Mais le duo Disney/Pixar ne gagne plus toutes les batailles de cette guerre qui se chiffre en milliards de dollars chaque année. Et 2014 devrait même réserver quelques surprises dans la hiérarchie de l'animation. Pour la première fois, l'Empire Disney ne devrait pas dominer le marché.

Festival de San Sébastien : un palmarès très hispanophone

Posté par vincy, le 29 septembre 2013

Pelo Malo Bad Hair

Le 61e Festival International de Cinéma de Saint-Sébastien a couronné un film vénézuélien, Pelo malo, qui critique l'homophobie et l'intolérance, avec pour héros un gamin qui pressent son homosexualité et sa mère. La réalisatrice avait déjà été remarquée avec Postales de Leningrado (2007).

Le palmarès fait la part belle aux productions latino-américaines (Mexique, Brésil, Argentine, ...) et espagnoles. Ainsi La herida, portrait d'une femme au bord du gouffre, a récolté le prix spécial du jury et le prix d'interprétation féminine.

Deux exceptions Jim Broadbent qui reçoit le prix d'interprétation masculine pour Le Week-end, le film favori des critiques présents au Festival. Et le film français Quai d'Orsay, d'après la bande dessinée primée à Angoulême, a été récompensé par le prix du scénario.

Cette année le festival de San Sebastian a manqué de glamour et de stars. La crise espagnole, les coûts de déplacement pour rejoindre la capitale basque et dans une moindre mesure son arrivée tardive dans le calendrier des Festivals n'aident pas la manifestation à retrouver sa croissance d'antan. Le Festival a même de plus en plus de mal à boucler une sélection officielle avec des films inédits, malgré quelques beaux coups comme le dernier film de Jean-Pierre Jeunet en clôture. Reste que la manifestation subit aussi un baisse de ses subventions et doit aller chercher de nouveaux revenus pour les années à venir.

Le déclassement du Festival est plus que jamais dangereux pour le cinéma espagnol, qui ne dispose d'aucune autre vitrine de dimension internationale.

Le palmarès :

- Coquillage d'or du meilleur film : Pelo malo (Bad Hair) de Mariana Rondón (Venezuela-Pérou-Allemagne)

- Prix spécial du jury : La herida (Wounded) de Fernando Franco (Espagne)

- Coquillage d'argent du meilleur réalisateur : Fernando Eimbcke pour Club sándwich (Méxique)

- Coquillage d'argent de la meilleure actrice : Marian Álvarez pour La herida (Espagne)

- Coquillage d'argent du meilleur acteur : Jim Broadbent pour Le Week-end (Royaume-Uni)

- Prix du jury pour le meilleur scénario : Antonin Baudry, Christophe Blain et Bertrand Tavernier pour Quai d'Orsay (France)

- Prix du jury pour la meilleure photographie : Pau Esteve Birba pour Caníbal (Espagne-Roumanie-Russie-France)

- Prix d'honneur Donostia: Carmen Maura (Espagne) et Hugh Jackman (Australie)

- Prix des jeunes réalisateurs : Benedikt Erlingsson pour Of Horses and Men (Islande-Allemagne)

- Prix Horizons Latins : O lobo atrás da porta de Fernando Coimbra (Brésil)

- Prix Cinéma en construction : La Salada de Juan Martín Hsu (Argentine)

- Prix du meilleur projet du Forum de coproduction Europe-Amérique Latine : El acompañante de Pavel Giroud (Cuba)

- Mention spéciale du Forum de coproduction : "La tierra y la sombra" de César Augusto Acevedo (Colombie)