Cannes 2011 – le chiffre du jour : 4 900

Posté par vincy, le 17 mai 2011

4 900, ou plus exactement 4 000 agents de protection privés, 400 employés de sécurité dans les Palaces, 300 policiers et gradés municipaux, 200 renforts CRS amenés. sans oublier les gardes du corps à 700 euros la journée (4 000 euros la semaine). Entre les stars et la foule, les professionnels et les habitants, il faut bien gérer l'ordre. sans parler du trafic à réguler ou à dévier - selon les heures la Croisette est fermée ou pas.

Il faut aussi signaler que les Alpes Maritimes, avec les Bouches du Rhône, est le département de Province où il y a le plus d'atteintes volontaires à l'intégrité physique (selon l'Observatoire national de la délinquance). Entre 2002 et 2008, Cannes a vu l'arrivée de 33 policiers municipaux de plus, et donc une réduction de 22,8% des actes de délinquance. Une exception dans la région qui a son coût : 9% du budget municipal en 2008. Mais la venue des studios américains et de ses stars est à ce prix.

Cela n'a pas empêché une grande manifestation intersyndicale des policiers municipaux en plein festival l'an dernier.

Pour les paranoïaques et les angoissés, sachez que 276 caméras vous surveillent dans la ville...

Cannes 2011 : Astrid Bergès-Frisbey et Niels Schneider, Espoirs Chopard

Posté par vincy, le 15 mai 2011

Astrid Bergès-Frisbey et Niels Schneider ont reçu samedi soir, au 64e Festival de Cannes, les trophées Chopard 2011 en tant qu'espoirs du cinéma. Ces deux prix encouragent les nouveaux talents. Côté filles, Audrey Tautou, Ludivine Sagnier, paz Vega, Diane Kruger, Marion Cotillard, Kelly Reilly ou encore Léa Seydoux font partie des lauréates depuis 2001. Côté garçons, le palmarès comprend Hayden Christensen, Gael Garcia Bernal, Rodrigo Santoro, Jonathan Rhys-Meyers...

Cette année, Robert De Niro, Uma Thurman et Jude Law se sont déplacés sur la terrasse privatisée du Martinez pour la réception.

Astrid Bergès-Frisbey, 25 ans, est à Cannes cette année pour Pirates des Caraïbes 4, où elle incarne une sirène romantique. On l'a vue dans Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud, Un barrage contre le Pacifique de Rithy Pahn, et elle joue actuellement La Fille du puisatier de Daniel Auteuil.

Niels Schneider, 23 ans, a commencé avec Tout est parfait de Yves-Christian Fournier. mais c'est Xavier Dolan qui l'a révélé à Cannes l'an dernier avec le rôle du bel hétéro convoité dans Les Amours imaginaires. Avec le jeune cinéaste québécois, il avait aussi tourné J'ai tué ma mère. Il sera prochainement dans Un autre monde de Gabriel Aghion avec Dominique Blanc.

Cannes 2011 – le chiffre du jour : 6 000 000 d’euros

Posté par vincy, le 13 mai 2011

6 millions d'euros pour couvrir Cannes. C'est le budget total de la couverture de Canal + durant le Festival. 350 heures d'antenne, 500 personnes déplacées (les stars dans les Palaces, les autres au Pierre & Vacances de La Bocca), les cérémonies d'ouverture et de clôture retransmises en direct : c'est une dépense non négligeable. Certaines années, comme en 2010, les audiences ne sont pas au rendez-vous faute de stars (explication officielle) et faute d'intérêt (explication subjective). La qualité éditoriale n'est pas forcément à la hauteur de la chaîne du cinéma. Les invités sont davantage "people" que liés à l'actualité des sélections.

Canal + diffusera en direct le Grand Journal de Michel Denisot, les Guignols de l'Info, Le Cercle de Frédéric Beigbeder, très occupé par son premier long métrage, et les Rencontres de cinéma de Laurent Weil. Les marches seront aussi commentées chaque soir vers 19h30.

Pour les abonnés, les films de Cannes 2010 seront diffusés : Tournée, Tamara Drewe, Robin des Bois, Copie Conforme, Film Socialisme, avec une soirée spéciale Godard incluant un documentaire 2 ou 3 choses de Jean-Luc Godard.

Enfin, Hors-Jeu de Jafar Panahi et un documentaire sur le cinéma iranien sont prévus ce soir à 23h sur le petit écran.

Cannes 2011 : Le cinéma de Bollywood en sélection officielle

Posté par vincy, le 22 avril 2011

"On essaie de s'ouvrir à tous les formats, à tous les budgets et à tous les styles, sauf Bollywood qui ne m'intéresse pas" avait déclaré Frédéric Boyer, directeur artistique de la Quinzaine des Réalisateurs, lors de la conférence de presse de la présentation de sa sélection, mardi dernier.

Cette hérésie cinéphilique (comment peut-on mépriser un genre de cinéma ?) a trouvé sa réponse : le Festival de Cannes a décidé d'honorer Bollywood en sélection officielle, hors-compétition.

Bollywood, The greatest love story ever told (Bollywood, la plus belle histoire
d’amour jamais contée)
, film produit par Shekhar Kapur (Elizabeth, membre du jury l'an dernier) sera projeté en exclusivité sur la Croisette. Car Bollywood, c'est plus qu'un style, c'est une influence sur tout le cinéma d'Asie du Sud-Est, c'est aussi l'une des grandes industries du 7e art, ce sont des stars qui aujourd'hui apparaissent dans les films hollywoodiens. On se souvent de la projection de Devdas (photo) en 2001 ou encore de l'hommage à Raj Kapoor en 2002 ou même de la sublime présence d'Aishwarya Rai au jury en 2003.

"A l’origine, une discussion avec Shekhar Kapur, membre du Jury de Cannes en 2010 : pourquoi ne pas réaliser un film réunissant les moments les plus beaux, les plus forts, les plus dansants de l’histoire du cinéma musical indien ?" Shekhar Kapoor et les réalisateurs Rakeysh Omprakash Mehra et Jeff Zimbalist rendent ainsi hommage à ce cinéma si spécifique. "Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, écrit Shekhar Kapoor dans le communiqué reçu aujourd'hui, qu’on l’identifie à quelque chose d’arrière-garde ou de définitivement moderne, on ne peut s’en passer. Mais avec lui, on se sent plus vivant que jamais. On dit chez nous que c’est la seule culture capable de rassembler tous les indiens. Depuis plusieurs décennies, c’est une fièvre qui a terrassé toutes les générations. C’est Bollywood !"

Cela durera 81 mn qu'on espère colorées, dansantes, enchanteresses.

Jesse Eisenberg, Ellen Page et Penelope Cruz dans le prochain Woody Allen

Posté par vincy, le 14 avril 2011

Jesse Eisenberg (The Social Network), Ellen Page (Inception), Penelope Cruz et Alec Baldwin ont été confirmés au casting du prochain film de Woody Allen, qui sera tourné à Rome cet été.

Penelope Cruz a déjà été filmée par le cinéaste new yorkais dans le séduisant Vicky Cristina Barcelona, pour lequel elle avait reçu l'Oscar du meilleur second rôle féminin. Alec Baldwin était à l'affiche d'un autre Woody Allen, Alice, en 1990.

Par ailleurs, le réalisateur sera le sujet d'un documentaire en deux parties pour la collection American masters, réalisée et produite par Robert Weide (Curb your Enthusiasm). Le documentaire a été filmé entre le tournage de You Will Meet a Tall Dark Stranger et son avant-première cannoise l'an dernier.

Woody Allen fera l'ouverture du Festival de Cannes le 11 mai avec Minuit à Paris.

Cannes 2011 : Bong Joon-ho et Lee Chang-dong, deux Coréens président de jury

Posté par vincy, le 8 avril 2011

Deux cinéastes coréens présideront un jury cette année à Cannes. Une consécration pour ce cinéma désormais incontournable dans les festivals et dans les salles.

Bong Joon-ho présidera le jury de la Caméra d'or, chargé d'élire le meilleur premier film toutes sélections confondues. Le réalisateur de Memories of Murder, The Host (Quinzaine des réalisateurs) et Mother (Un certain regard) succède à Gael Garcia Bernal.

Lee Chang-dong va inaugurer une fonction : président du jury pour le Grand prix Nespresso de la Semaine de la critique. La sélection parallèle, qui fête ses 50 ans cette année, se dote cette année d'un jury, une première, de quatre critiques, en plus du réalisateur. Habituellement, les journalistes accrédités votent pour le meilleur film.

Lee Chang-dong est un habitué du festival. Ses deux récents films, en compétition, ont été distingués : Secret Sunshine par un Prix d'interprétation féminine en 2007, et Poetry par le Prix du scénario en 2010.

Le jury court-métrage de la Semaine de la critique sera quant à lui présidé par  le réalisateur Jerzy Skolimowski qui décernera le prix découverte Kodak du court métrage. le cinéaste polonais est actuellement à l'affiche avec Essential Killing, présenté à Venise l'an dernier. Il a remporté le prix du scénario au Festival de Cannes en 1982 avec Travail au noir et le Grand prix du jury en 1978 avec Le cri du sorcier.

La Queer Palm en quête de financements

Posté par vincy, le 7 avril 2011

L'an dernier, la première Queer Palm, dérivé cannois des Teddy Bear de Berlin, a été remise dans le Zanzibar, désormais fermé, à la bonne franquette et avec une énorme envie d'en parler. Kaboom, le délirant film de Gregg Araki, a dignement remporté la première palme LGBT de l'histoire. Mais y en aura-t-il une deuxième? Les organisateurs de la Queer Palm ont besoin de 5 000 euros et ils en ont...110. A peine 2 % grâce à 5 soutiens et ce, malgré 468 fans sur Facebook. Faible.

L'objectif de cette collecte est de "professionnaliser le prix qui a été lancé l'année dernière sans budget." Volonté de développer la visibilité, avec un magazine-guide : mais pourquoi ne pas dire un catalogue? pourquoi ne pas créer un fil Queer Palm sur Yagg et Facebook ? Un magazine-guide, c'est si peu écolo, si vite jeté avant de remplir sa valise de retour... Volonté d'organiser toute l'année des événements autour de la représentation LGBT dans le cinéma : mais pourquoi ne pas se greffer à des médias (comme le nôtre), à des festivals ou des cycles dans certaines salles, à ARTE (qui développe sa web TV avec inventivité)?

En revanche, on peut comprendre que cela ait un coût. Matériel de communication, soirée de remise des prix, réunions de jury, statuette...

Mais est-ce bien tentant d'investir 10 euros pour avoir une carte postale postée depuis Cannes ; 25 euros pour un badge collector ; 50 euros pour une invitation à la cérémonie de remise de la Queer Palm sur ne page cannoise et sa soirée exceptionnelle et festive (encore heureux, si les gays ne savent plus faire la fête, où va-t-on?!) ; 100 euros pour deux invitations ; 500 euros pour deux invitations et un remerciement nominatif dans le fameux magazine-guide, pour la postérité, et deux invitations à l'avant-première du film à Paris ; 1000 euros pour huit invitations et tutti quanti... (deux tee shirts de la collection Queer Palm, un DVD du film récompensé, huit badges, huit affiches).

Ecran Noir soutient avec ferveur l'initiative  de la Queer Palm(voir actualité du 6 mai 2010). Il est important que le plus grand festival de cinéma offre un prix, comme à Venise et à Berlin, à un film qui ouvre les regards sur la condition lesbienne, gay, trans ou bi. Si l'on semble critique sur les initiatives dispendieuses, c'est justement parce que nous ne voudrions pas voir cette Queer Palm abandonnée pour des ambitions un peu démesurées pour une deuxième édition. Laissons-la s'installer, faire son nid et séduire des sponsors. Le Teddy Bear ne s'est pas fait en un an.

Que la Queer Palm reste un événement sympathique, décalé et elle est assurée de sa survie à moyen terme. Ceci dit rien ne vous empêche d'aider son créateur, qui a eu le courage de lancer l'idée. Il est nécessaire que ce prix existe : après tous les catholiques ont bien le leur. Il suffit de cliquer sur http://fr.ulule.com/queer-palm/.

Le prix sera remis le samedi 21 mai prochain.

Venise menacé… Venise sauvé ?

Posté par vincy, le 2 avril 2011

Turbulences en Italie. Et pas seulement à cause des affaires de moeurs et de corruption mafieuse qui discréditent chaque jour un peu plus Silvio Berlusconi et sa clique. Le gouvernement italien, dans un premier temps avait décidé de baisser son aide au prestigieux festival de Venise, qui passait ainsi de 7,1 millions d'euros à 4 millions. Autant dire qu'il y a avait péril sur la Lagune... En dessous d'un certain montant, le Festival ne peut plus être organisé dans de bonnes conditions, alors que la concurrence est vive : Toronto (et son nouveau Palais) attire de plus en plus de professionnels et de journalistes, Cannes lifte son Bunker (voir notre actualité du 20 mars dernier), son proche (et récent) rival Festival de Rome prend de l'ampleur ... et Venise investit lourdement dans son nouveau complexe permettant de mieux accueillir les festivaliers.

Sans compter que le Ministre de la Culture, Sandro Bondi, était moqué, critiqué, insulté en Italie comme à l'étranger à cause de diverses provocations dignes du temps de Mussolini (il considérait que c'était au gouvernement italien d'avoir à choisir le palmarès du Festival). Il avait boycotté les festivals de Cannes (voir voir notre actualité) et de Locarno, et avait sous-entendu que les films devaient désormais obtenir l'aval de son Ministère pour obtenir des subventions : manière de rétablir une forme de censure politique. Le Ministre avait disparu des médias après le choc émotionnel qu'a causé le délabrement des ruines de Pompéï, qui tombaient ... en ruine. En fait, il a même décidé de faire grève, en ne venant plus à son Ministère, lassé par les critiques à son égard...

Berlusconi a donc tout remis à plat. Les coupes budgétaires (drastiques) prévues ont été annulées. C'était 568 millions d'euros par an en moins qu'il aurait fallu aller chercher. Le budget de la Culture sera à peu près équivalent à celui de l'an dernier. Et surtout le Ministre a été démis de ses fonctions. Sandro Bondi est remplacé par le ministre de l'agriculture, Giancarlo Galan, ancien gouverneur de la région du Véneto, et donc très proche du Festival de Venise, mais peu relié à la Culture. Tout cela a permis d'éviter une grave crise, et des grèves dans le secteur de l'industrie cinématographique et dans celle des spectacles.

Une partie du financement proviendra d'une nouvelle taxe sur l'essence. La mesure a été adoptée en urgence pour éviter une grève générale : environ 150 millions d'euros de fonds supplémentaires par an pour le secteur de la culture proviendront de la hausse de 1 à 2 centimes du prix de l'essence (20 euros par an et par véhicule). Cela permet de réapprovisionner les fonds à destination du spectacle vivant (428 millions d'euros) et de financer le crédit d'impôt culturel (cinéma et spectacle vivant).

A l'inverse, le gouvernement a aboli une taxe sur les billets de cinéma qui devaient permettre de financer les aides aux productions de films. Les exploitants avaient hurlé contre cette ponction, qui, pour le coup aurait été utile, à condition qu'elle soit coordonnée. Depuis des années, les professionnels réclament des aides plus stables provenant de tous les supports de diffusion, télévision et internet inclus. On comprend que Berlusconi, patron d'un groupe qui rassemble des chaînes de télévision comme des distributeurs de films, ne soit pas très favorable à cette mesure, qui réduirait ses marges bénéficiaires. Par conséquent, le cinéma italien dépend de chaînes publiques et privées, qui, indirectement, dépendent de Silvio Berlusconi.

Car, durant cette crise, c'est bien le cinéma italien qui était le plus concerné, le plus agressé par le gouvernement. Le Fonds unique pour le spectacle, l'équivalent de l'Avance sur recettes en France, devait voir sa dotation divisée par deux (soit 213 millions d'euros en moins!). L'Istituto Luce, en charge de la conservation et de la diffusion du cinéma national, doit se résoudre à une aide de 7,5 millions d'euros, soit un quart de ses budgets précédents. La fermeture de l'institut est à craindre. Les cinéastes les plus connus ont décidé de protester.

Pour l'instant, l'ensemble des artistes restent vigilants. La fragilité du secteur ne permet pas encore d'établir un diagnostic favorable sur le moyen terme.

Festival L’Europe autour de l’Europe : des images du Vieux monde…

Posté par Claire Fayau, le 7 mars 2011

Festival de film d’auteur et d’art de la Grande Europe, "L’Europe autour de l’Europe" présente les films des années soixante et contemporains sur lesquels repose le prestige des cinématographies nationales des pays de l’Europe du Sud et de l’Est, de l’Europe Centrale et de l’Europe Occidentale. La thématique cette sixième édition tourne autour de « Héros – Antihéros ».

Le Festival aura lieu, à Paris, au cinéma L’Entrepôt du 15 au 24 mars puis à la Filmothèque du Quartier Latin, au cinéma V4, au cinéma 104 à Pantin et dans différents Centres Culturels et musées jusqu’au 15 avril 2011.  Une édition parallèle se déroulera en Normandie.

Plus de 60 films seront présentés et les cinémas norvégien, danois, slovaque, suisse et hongrois seront à l'honneur.

Ce sera aussi l'occasion de découvrir l'inédit Womb, film hongrois de 2010, sélectionné  par les festivals de  Locarno et Toronto, avec Eva Green. C'est l'histoire de Rebecca et Thomas, des amoureux d’enfance séparés par la vie qui se retrouvent lorsqu’ils sont étudiants pour une idylle fulgurante brisée par la mort de Thomas dans un accident de voiture. Incapable d’accepter ce coup du sort, Rebecca se bat pour le cloner et le porter en elle. Un nouveau Thomas naît et Rebecca pense que tout pourrait recommencer, mais rien ne se passe comme prévu.

Parmi les films déjà connus, il y aura Tender Son - The Frankenstein Project du hongrois Kornel Mundruczo, en compétition à Cannes l'an dernier, primé à Séville et Sarajevo et Comment j'ai passé cet été du Russe Alekseï Popogrebski, primé à Berlin en 2010 (double prix d'interprétation) et à Londres.

Une rétrospective Images du vieux monde, du tchèque Dusan Hanak, permettra de découvrir une oeuvre documentaire rare qui met en scène des paysans slovaques.

____________
Site officiel : L'Europe autour de l'Europe 2011.

BENDA BILILI ! en DVD

Posté par Claire Fayau, le 6 mars 2011

Benda BililiAvant d'être un titre de film, Benda Bilili est un orchestre de rue du Congo Kinshasa composé de musiciens paraplégiques qui se produisent désormais dans les plus grandes villes du monde. C'est donc un véritable conte de fées qu'ont suivi les documentaristes Renaud Barret et Florent de La Tullaye pendant les 5 ans qu'a duré leur aventure auprès du Staff Benda Bilili.

Pourtant, au départ, le sujet pouvait paraître plombant, voire carrément misérabiliste : la pauvreté, la galère, la maladie... Il fallait une bonne dose d'optimisme pour percevoir le potentiel à la fois joyeux et universel de ces destins hors normes, et pour en faire ce documentaire chaleureux et empathique. Mais la force de Benda Bilili!, c'est justement d’aller au-delà des apparences, et c'est pourquoi il faut voir ce film qui va au-delà des clichés que l’on pourrait avoir sur la musique, l’Afrique ou le handicap.

Cela tombe bien, depuis le 1er mars dernier, le film est disponible en DVD. L'occasion de (re)découvrir Roger, l'enfant des rues, et Ricky, qui rêve de faire du Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo Kinshasa, mais aussi de suivre tout le staff de répétitions en galères, de déconvenues en bonnes surprises. Jusqu'au jour du départ, quand les musiciens s'envolent pour la première fois hors du pays pour se produire sur scène. Et puis bien sûr, il y a les traditionnels bonus, parmi lesquels des titres à télécharger, le récit de leurs aventures cannoises (le film a fait l'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs en 2010) et de nombreuses scènes coupées.

On découvre ainsi comment Roger construit son monocorde à partir d'éléments de récupération. Au travers de plusieurs séquences de rue, on perçoit l'ambiance mais aussi les rapports de force entre les musiciens. Certains passages sont carrément savoureux, comme la perplexité gourmande des membres du staff devant une statue de Kate Moss à Oslo.

Enfin, il y a les extraits musicaux, bien sûr ! Une musique pleine d’énergie et de joie de vivre communicative à découvrir absolument en live. Justement, le staff est en tournée en France à partir du 15 mars. Parmi les 27 dates qu'ils assurent dans le pays,  il y en a forcément une près de chez vous...

_______________________

Benda Bilili! de Florent de la Tullaye et Renaud Barret
DVD disponible à partir du 1er mars 2011
Éditions Studio 37 et Sophie Dulac Distribution

A voir : le site internet officiel
A écouter : l'album "Très très fort"