Cannes 2015: Carte postale d’Islande

Posté par vincy, le 14 mai 2015

cinéma reykjavik islandeCe confetti près de l'Arctique qu'est l'Islande est un des rares pays dont le cinéma n'a jamais été récompensé au Festival de Cannes, si l'on excepte le prix d'interprétation féminine décerné à la chanteuse mondialement connue Björk (Dancer in the Dark). C'est d'ailleurs tout le paradoxe de ce prix: une actrice islandaise dans un film danois, cela résume assez bien l'histoire du cinéma islandais, longtemps sous la coupe financière de l'industrie du Danemark.

Cette année, avec un film de Grímur Hákonarson à Un certain regard, sera-t-elle la bonne? Il faut dire que le cinéma islandais est "récent". Un nouveau né à l'échelle de l'histoire du 7e art. Depuis le début du millénaire, des réalisateurs comme Baltasar Kormakur, Friorik Por Frioriksson, Hallgrimur Helgason, Sólveig Anspach, Jon Gustafsson, Dagur Kari brillent dans les Festivals ou se font séduire par les sirènes des producteurs étrangers.

Si l'Islande accueille parfois d'importants tournages étrangers (le pays est un décor lunaire idéal pour la Fantasy et la SF), ce pays de 330000 habitants produit moins d'une vingtaine de films par an. Et la fréquentation est d'environ cinq films vus par islandais chaque année.

Pas de quoi jouer les gros bras sur la scène internationale. Aussi, c'est par leur humour particulier, leur vision du monde singulière, leur imaginaire profondément original que les films islandais se démarquent des autres. Et puis c'est aussi une manière, à bas coût, de découvrir les paysages hypnotiques et une culture fascinante d'une île volcanique qui a toujours résisté aux envahisseurs.

Cannes 2015: Carte postale du Japon

Posté par vincy, le 13 mai 2015

© vincy thomasCette année, le Japon lance à Cannes le Japan Day Project avec une drôle de mascotte: Kumamon, un ours noir aux pommettes rouges, qui va parader sur la Croisette. La vedette du pavillon japonais à Cannes présentera Attendre à Kumamoto et Pour toujours sur ma terre natale, deux courts métrages dont il est la star. Mais surtout il servira à promouvoir le cinéma, la musique , les mangas et les autres créations culturelles japonaises.

Car c'est bien l'animation japonaise qui aujourd'hui conquiert le monde. Et pas seulement Hayao Miyazaki. Le Festival de Cannes a accueilli de nombreux films animés en tous genres ces dernières années (Innocence : Ghost in the Shell 2 a même eu les honneurs de la compétition). Mais des films de yakuzas (Takeshi Kitano en tête) aux films de samouraïs, le 7e art japonais a souvent brillé sous le ciel bleu de la Côte d'azur.

Pas moins de quatre Palmes d'or, deux Grand prix du jury, un prix de la mise en scène, quatre prix du jury, deux prix du scénario: le tableau d'honneur est flatteur. Akira Kurosawa, Shohei Imamura, Naomi Kawase, Masaki Kobayashi, Hirokazu Kore-Eda, Nagisa Oshima, Kiyoshi Kurosawa font partie de l'élite déjà récompensée en sélection officielle. Et certains sont non seulement encore en activité, mais en sélection cette année: preuve que ce 7e art est toujours aussi vivant. Bien sûr, il manque dans le palmarès cannois Yasujiro Ozu et Kenji Mizoguchi...

Cependant, Cannes offre une perception déformée du cinéma japonais. Troisième producteur de films du monde, le Japon est aussi le troisième plus gros marché cinématographique de la planète, derrière les Etats-Unis et la Chine, grâce notamment à une politique de franchises et d'adaptations de mangas, plus piratées à l'étranger qu'exportées. On est loin des films d'auteurs projetés au Palais.