Cannes 70 : de Jeanne Moreau à Monica Bellucci, maîtresses et maîtres de cérémonie

Posté par cannes70, le 21 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-58. Et pour retrouver le début de la série, c'est par .


La nouvelle vient de tomber : pour son 70e anniversaire, le Festival de cannes fait revenir l'actrice Monica Bellucci dans le rôle particulièrement convoité de maîtresse de cérémonie. Chaque année, c'est en effet la maîtresse (ou le maître) de cérémonie qui donne le ton au Festival en ouvrant le bal de sa douce voix et/ou avec son charisme. À elle (ou lui) la lourde tâche d'animer les cérémonies d'ouverture et de clôture avec charme, humour et grâce. Pour une fois, ce rôle est majoritairement tenu par des femmes (#girlspower ou banal effet glamour ?), à savoir dix-sept femmes "MC" contre seulement quatre hommes en 24 ans.

Alors que le Festival existe depuis 1946, la fonction de maître de cérémonie n'a été créée qu'en 1993 (date de sa première diffusion en direct sur Canal+) avec la légende Jeanne Moreau. C'est en effet l'actrice à la voix rauque et à la beauté atypique qui a endossé le rôle pour la première fois. Rôle qu'elle a d'ailleurs tenu à nouveau en 1997.

Un maître de cérémonie se doit de capter l'attention de son auditoire tout en lui faisant passer un bon moment. C'est une sorte de chauffeur de salle en culotte de velours, en gros. C'est ainsi que souvent des acteurs de comédies ont brillé (ou donné la nausée, c'est selon) au grand palais du festival. Si Laurent Lafitte nous a offert la folle envie de nous arracher les oreilles et de nous les mettre au fion l'année dernière lors de sa présentation, Edouard Baer, lui, a su étinceler en 2008 et 2009 (deux années consécutives, cela veut tout dire). Il a su amuser le public avec subtilité à l'inverse de son camarade de 2016. Parce que oui, un maître ou une maîtresse de cérémonie devrait savoir faire rire sans devenir lourd comme tonton Marcel après quatre verres au repas de Noël.

On retiendra un autre doublé, celui de Lambert Wilson en 2014 et 2015. Lui aussi avait mêlé l'élégance, le charme et l'humour.

Certain Women

Depuis 1993, le Festival s'est indéniablement offert de nombreuses stars, avec entre autres Isabelle Huppert (1998), Charlotte Rampling (2001), Audrey Tautou (2013), Vincent Cassel (2006), Carole Bouquet (1995), Mélanie Laurent (2011),  ou encore Virginie Ledoyen (en 2002, à 26 ans) et Sabine Azéma (1996). Pourtant, parmi les maîtresses qu'il faudra retenir, certaines ont su se démarquer plus que d'autres.

La première est la brillante Kristin Scott Thomas et son magnifique discours sur la guerre des Balkans durant la cérémonie de 1999. "Cannes ne se réduit pas à sa brillance...! Il nous faudra des films encore pour lutter contre l'oubli et l'ignorance!" a-t-elle dit devant l'assemblée, ou comment une maîtresse de cérémonie a montré que le rôle du cinéma pouvait être politique, économique et d'enseigner plus de choses (et de manière honnête) que le journal de 20h.

Pour sa première fois en tant que maîtresse de cérémonie en 2003, Monica Bellucci avait elle-aussi enflammé le palais... mais d'une autre façon. Les médias n'ont donc retenu que ses formes vertigineuses. Bravo les confrères/consœurs, vous faites avancer les choses... Heureusement, vous avez l'occasion de vous rattraper cette année. Le premier qui utilise l'adjectif "pulpeuse" a perdu.

Enfin, souvenons-nous de Diane Kruger, qui, elle, cloue le bec des éternels sexistes qui oseraient comparer la fonction à un rôle de "potiche" : lors de l'édition de 2007, la comédienne utilise trois langues différentes pour animer la cérémonie, alors que l'on se tape certains hommes du gouvernement qui ne savent même pas aligner deux mots en anglais. L'actrice a même su garder son calme et sa prestance lorsque son télésouffleur ne fonctionnait plus et a ricané devant l'actrice chinoise Maggie Cheung qui a failli se casser la figure en marchant sur sa robe à la manière de Jennifer Lawrence aux Oscars 2013.

Intelligente, spontanée, belle, drôle et maîtresse de cérémonie à Cannes, oui c'est possible ! Il n'y a plus qu'à prouver que ça marche aussi dans d'autres domaines...

Cynthia Hamani d'Ecran Noir

Deux poulpes aux Oscars

Posté par geoffroy, le 5 février 2009

oktapodiLa qualité de l’animation française n’est plus à prouver. Outre une production nationale fort respectable depuis maintenant une bonne dizaine d’années, un nombre important de nos animateurs exercent leur talent à l’étranger, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis chez les géants Dreamworks, Pixar ou encore Sony.

Vitrine de ce dynamisme créatif, l’école de l’image des Gobelins, considérée par tous comme la meilleure du monde, sera à l’honneur le 22 février prochain. En effet, Oktapodi, court-métrage de fin d’études 2007 réalisé par six étudiants des Gobelins, a été sélectionné pour concourir à la cérémonie des Oscars 2009 dans la catégorie du meilleur court-métrage d’animation. Tout simplement unique pour une école dont les moyens et le temps ne sont en rien comparables à celui d’un studio. Précédé d’une réputation élogieuse (le film a déjà récolté de nombreux prix), ce petit bijou d’inventivité de 2m30 sera, entre autre, en compétition face au géant Pixar et son Presto.

« J’ai du mal à comparer notre film à ceux de Pixar, leurs moyens sont mille fois supérieurs, et ça se voit » délivre Quentin Marnier, l’un des six étudiants responsable de cette savoureuse course poursuite de deux poulpes amoureux essayant d’échapper au « cuistot » d’un restaurant d’une île grecque. Le rythme et la qualité de l’animation ne trompe personne et il n’est pas surprenant d’apprendre que les six animateurs sont déjà sous contrat en France ou à l’étranger.oktapodi oscars

Si cette sélection vient renforcer la présence française aux Oscars (Entre les murs de Laurent Cantet dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, musique originale pour "L'étrange histoire de Benjamin Button" du compositeur Alexandre Desplat et Manon sur le bitume d'Elizabeth Marre et Olivier Pont dans la catégorie du meilleur court métrage), elle doit consolider la politique de re-localisation de la production en France. Cet effort d’investissement est indispensable pour garder ou faire revenir nos animateurs que tant de grands studios s’arrachent aujourd’hui.

Oktapodi réalisé par Julien Bocabeille, François-Xavier Chanioux, Olivier Delabarre, Thierry Marchand, Emud Mokhberi et Quentin Marmier est à visionner sur le site http://www.gobelins.fr. Il a déjà reçu de nombreux prix à casablanca, Anima Mundi, Hiroshima, Annecy, Imagina 2008...

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site officiel du court métrage d'animation

Fête de l’Animation : Clôture avec Michel Ocelot

Posté par Morgane, le 29 octobre 2008

Après 15 jours de festival, la Fête de l’Animation a fermé ses portes hier soir, le 28 octobre, qui coïncidait avec la journée mondiale de l’animation, fêtée cette année dans 34 pays. De plus, il y a 100 ans exactement, en 1908, se déroulait la projection de Fantasmagorie d’Emile Cohl à Paris, considéré comme le premier vrai dessin animé cinématographique. La date était donc lourde de symbolique et pour l’occasion, Michel Ocelot a alors eu carte blanche pour composer SA soirée.

Celle-ci a débuté par quelques mots de sa part. Se présentant ainsi : « Je m’appelle Michel Ocelot, je fais des dessins animés et j’aime ça. », il est rapidement passé à la présentation des œuvres choisies. La soirée de courts métrages était découpée en deux.

La première partie se composait des ses « coups de cœur » : Quidam dégomme de Rémy Schaepman, Next (Au suivant !) de Barry Purves, Haut pays des neiges de Bernard Palacios, Il était une fois un chien de Edouard Nazarov et Anna & Bella de Borge Ring. Différentes nationalités, différentes générations, différents styles et différents studios d’animation…ses coups de cœur sont hétéroclites.

La deuxième partie était un « florilège » de différentes œuvres de Michel Ocelot lui-même et a débuté par un film surprise qui n’était autre qu’un des 60 épisodes de Gédéon, un canard au long cou, « le serpent ». Puis le public a pu découvrir ou revoir avec plaisir Earth Intruders, clip que Michel Ocelot a réalisé pour Björk en 2007, Les trois inventeurs (1979), La belle fille et le sorcier (1992), Bergère qui danse (1992), Icare (1989) et La légende du pauvre bossu (1982). Michel Ocelot mélangeant de nombreuses techniques d’animation, ses courts métrages présentés en cette soirée étaient essentiellement composés de papiers découpés et silhouettes noires, technique que le réalisateur avoue avoir utilisée par manque d’argent mais technique aussi qu’il adore.

La Fête de l’Animation a donc clôt sa septième édition mais l’Afca n’en reste pas là. L’Animathèque sera présente au Forum des Images et la Fête de l’Animation reviendra l’année prochaine…