Cannes 2018: le palmarès de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 17 mai 2018

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages présidé par Bertrand Bonello et composé de Khalil Joreige, Valeska Grisebach, Alanté Kavaïté et Ariane Labed, a révélé son palmarès lors d’une cérémonie salle Buñuel.

La Sélection comprenait 17 films d’étudiants en cinéma choisis parmi 2 426 candidats en provenance de 512 écoles de cinéma dans le monde.

Premier Prix : El Verano del Leon Electrico (The Summer of the Electric Lion) de Diego Céspedes (Universidad de Chile).

Deuxième Prix ex-aequo: Kalendar (Calendar) de Igor Poplauhin (Moscow School of New Cinema) et Dong Wu Xiong Meng (The Storms in Our Blood) de Shen Di (Shanghai Theater Academy).

Troisième Prix : Inanimate de Lucia Bulgheroni (NFTS)

La Cinéfondation alloue une dotation de 15000 € pour le premier prix, 11250 € pour le deuxième et 7500 € pour le troisième. Le lauréat du premier prix a également l’assurance que son premier long métrage sera présenté au Festival de Cannes.

Les films primés seront projetés au Cinéma du Panthéon le 22 mai à 18h00. La Cinémathèque française projettera également une partie de la Sélection le 11 juin à 21h00.

Cannes 2018: le jury des courts métrages et de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 24 avril 2018

bertrand bonello"Composé de 3 femmes et 2 hommes venus d’horizons professionnels et géographiques variés, le Jury des courts métrages et de la Cinéfondation" a été révélé par le Festival de Cannes ce mardi 20 avril. On savait que le jury était présidé par Bertrand Bonello, qui désignera la Palme d’or du court métrage parmi les 8 films sélectionnés en Compétition le samedi 19 mai.

Les 5 membres du Jury décerneront également trois prix parmi les 17 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés dans la Sélection Cinéfondation. Les Prix de la Cinéfondation seront annoncés le jeudi 17 mai, lors d’une cérémonie qui sera suivie de la projection des films primés.

Bertrand Bonello sera entouré de la réalisatrice, scénariste et productrice allemande Valeska Grisebach (Western), le cinéaste et artiste libanais Khalil Joreige, Prix Marcel Duchamp 2017, la réalisatrice et scénariste franco-lituanienne Alanté Kavaïté (Summer) et l'actrice française Ariane Labed (Attenberg, La chambre interdite, Assassin's creed).

Les courts métrages en compétition et la sélection Cinéfondation

Cannes 2018: les courts métrages en compétition et la sélection Cinéfondation

Posté par MpM, le 11 avril 2018

Cette année, le comité de sélection du Festival de Cannes a reçu 3943 courts métrages pour la course à la Palme d'or et 2426 pour la Cinéfondation (la compétition des films d'école), ce qui est en-dessous des chiffres de l'an passé (4943 et 2600), mais largement suffisant pour élaborer deux sélections que l'on pressent de grande qualité.

La Compétition des courts métrages 2018 est composée de huit films (un de moins qu'en 2017, probablement en raison de la durée des films qui sont tous au-dessus des 12 minutes) :  7 fictions et 1 animation venus de 8 pays différents, avec une forte connotation asiatique (Chine, Japon, Philippines) et deux absents de poids : les continents sud-américain et africain. On retrouve notamment parmi les réalisateurs sélectionnés la Polonaise Marta Pajek dont on avait beaucoup aimé l'opus précédent Impossible figures and other stories II présenté au Paris international animation Film Festival 2017. Tous seront en lice pour la Palme d’or du court métrage décernée par le président Bertrand Bonello et son jury.

De son côté, la Sélection Cinéfondation a choisi 17 films (14 fictions et 3 animations) venus de quatre continents. Cette fois, l'Amérique latine est bien présente : Mexique, Chili, Argentine, de même que l'Europe (France, Royaume Uni, Italie, Pologne, Roumanie...) mais toujours pas l'Afrique.  Le festival relève que sur les 22 réalisateurs, 12 sont des femmes. Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis (toujours par le jury de Bertrand Bonello) lors d’une cérémonie précédant la projection des films primés le jeudi 17 mai.

Courts métrages

Gabriel de Oren GERNER (France)
Judgement de Raymund Ribay GUTIERREZ (Philippines)
Caroline de Celine HELD et Logan GEORGE (États-Unis)
Tariki de Saeed JAFARIAN (Iran)
III de Marta PAJEK (Pologne)
Duality de Masahiko SATO, Genki KAWAMURA, Yutaro SEKI, Masayuki TOYOTA, Kentaro HIRASE (Japon)
On the border de WEI Shujun (Chine)
Toutes ces créatures de Charles WILLIAM (Australie)

Cinéfondation

Dolfin megumi de Ori AHARON (Steve Tisch School of Film & Television, Tel Aviv University, Israël)
End of Season de Zhannat ALSHANOVA (The London Film School, Royaume-Uni)
Sailor's delight de Louise AUBERTIN, Éloïse GIRARD, Marine MENEYROL, Jonas RITTER, Loucas RONGEART, Amandine THOMOUX (ESMA, France)
Inanimate de Lucia BULGHERONI (NFTS, Royaume-Uni)
El verano del leon electrico de Diego CÉSPEDES (Universidad de Chile - ICEI, Chili)
Palm trees and power lines de Jamie DACK (NYU Tisch School of the Arts, États-Unis)
Dong wu xiong meng de DI Shen (Shanghai Theater Academy, Chine)
Fragment de drame de Laura GARCIA (La Fémis, France)
Cinco minutos afuera de Constanza GATTI (Universidad del Cine (FUC), Argentine)
Los tiempos de Hector de Ariel GUTIÉRREZ (CCC, Mexique)
Dots de Eryk LENARTOWICZ (AFTRS, Australie)
Inny de Marta MAGNUSKA (PWSFTviT, Pologne)
Albastru si rosu, in proportii egale de Georgiana MOLDOVEANU (UNATC I.L. CARAGIALE, Roumanie)
Cosi in terra de Pier Lorenzo PISANO (Centro Sperimentale di Cinematografia, Italie)
Kalendar de Igor POPLAUHIN (Moscow School of New Cinema, Russie)
Mesle bache adam de Arian VAZIRDAFTARI (Tehran University of Dramatic Arts, Iran)
I am my own mother de Andrew ZOX (San Francisco State University, États-Unis)

Cannes 2018: Bertrand Bonello sera le Président du jury de la Cinéfondation et des courts métrages

Posté par vincy, le 9 mars 2018

"À l’occasion de la 71e édition du Festival de Cannes (8-19 mai), Bertrand Bonello présidera le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages. Le cinéaste français succède ainsi au Roumain Cristian Mungiu" annonce le Festival dans un communiqué ce matin.

Bonello est un habitué de la croisette puisqu'il y a présenté en Compétition trois de ses longs métrages: Tiresia (2003), L’Apollonide – Souvenirs de la maison close (2011) et Saint Laurent (2014). A la Quinzaine il a également été invité pour De la guerre (2008) et Le pornographe avait été l'une des sensations de la Semaine de la critique en 2001 (il y a reçu le Grand prix de la semaine de la critique et le Prix FIPRESCI pour les sections parallèles).

"Musicien de formation classique, cet autodidacte travaille la musique et le cinéma, le son et les images, signe le scénario et compose la musique de tous ses films. Acclamés par la critique, ils témoignent d’une maîtrise prononcée de l’audace et de l’esthétisme. Préférant la perception à la narration classique, les plans longs qui soulignent la sensorialité de l’image, ses univers sont autant d’expériences visuelles et sonores inédites qui s’affranchissent des limites. Admirateur de Bresson, Pasolini et Jarmusch, fan du Parrain et d’eXistenZ, Bertrand Bonello semble avancer à l’instinct autour d’obsessions récurrentes" précise le communiqué.

Fier

Le réalisateur a déclaré suite à cette annonce : "Qu’attendons-nous de la jeunesse, des cinéastes inconnus, des premiers films ? Qu’ils nous bousculent, qu’ils nous fassent regarder ce que nous ne sommes pas capables de voir, qu’ils aient la liberté, le tranchant, l’insouciance et l’audace que parfois nous n’avons plus. La Cinéfondation s’attache depuis 20 ans à faire entendre ces voix et je suis extrêmement fier cette année de pouvoir les accompagner."

Président de la Cinéfondation, Gilles Jacob a expliqué que Bonello "est un des plus grands réalisateurs français contemporains", "un artiste iconoclaste et singulier. Il ajoute à son art des qualités humaines qu'on trouve donc encore aujourd’hui."

Cannes 2018: Les 15 projets pour L’Atelier de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 2 mars 2018

La 14e édition de l’Atelier de la Cinéfondation accueille cette année 15 réalisateurs "dont les projets de film ont été jugés particulièrement prometteurs" explique le communiqué. L’Atelier ouvre à ses participants les portes des coproductions internationales, accélérant ainsi le processus de finition du film. Les réalisateurs viennent accompagnés de leur producteur.

L’Atelier a suivi en douze ans le développement de 202 projets, dont 145 sont sortis sur les écrans et 28 sont actuellement en pré-production. Pour cette 14ème édition, 15 projets venus de 15 pays ont été retenus, du réalisateur à ses débuts au cinéaste confirmé.

- The Last Queen de Damien Ounouri (Alégrie)
- Yashar d'Elvin Adigozel (Azerbaïdjan)
- The Summer Factory de Chen Tao (Chine)
- The Return de Meyar AL-Roumi (France / Syrie)
- Black Box d'Asli Özge (Allemagne / Turquie)
- A Rooster On The Fire Escape de Guetty Felin (Haïti)
- Echo de Rúnar Rúnarsson (Islande)
- We’re The Kids In America d'Imelda O’Reilly (Irlande)
- Highway 65 de Maya Dreifuss (Israël)
- Tragic Jungle de Yulene Olaizola (Mexique)
- Across The Rainbow Bridge de Niranjan Raj Bhetwal (Népal)
- Whether The Weather Is Fine de Carlo Francisco Manatad (Philippines)
- The Color Of The Skull de Sibs Shongwe-La Mer (Afrique du sud)
- Doi Boy de Nontawat Numbenchapol (Thaïlande)
- Glorious Ashes de Bùi Thac Chuyên (Vietnam)

Cannes 2017: les trois lauréats de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 26 mai 2017

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages présidé par Cristian Mungiu et composé de Clotilde Hesme, Athina Rachel Tsangari, Barry Jenkins et Eric Khoo, a décerné les prix de la Cinéfondation lors d’une cérémonie salle Buñuel ce vendredi 26 mai. Les films primés ont été projetés à la suite de la cérémonie.

Des 16 films d'étudiants en course (choisis parmi 2 600 candidats en provenance de 626 écoles de cinéma dans le monde), il n'en reste donc que trois. Le premier prix reçoit 15 000 €, le deuxième 11 250 € et le troisième 7 500 €.

Le lauréat du premier prix a aussi l’assurance que son premier long métrage sera présenté au Festival de Cannes. Ce sera donc une cinéaste belge qui aura ce privilège puisque le Premier prix a distingué Valentina Maurel, étudiante à l'Insas, pour son film Paul est là, l'histoire de Jeanne dont le quotidien est bouleversé par l'omniprésence agaçante de Paul.

Le Deuxième prix récompense Heyvan (AniMal) des iraniens Bahram & Bahman Ark. Enfin Deux égarés sont morts du Français Tommaso Usberti, étudiant à la Fémis, a reçu le Troisième prix.

Cannes 2017: les jurys d’Un certain regard, des Courts métrages et de la Cinéfondation et de la Caméra d’or enfin révélés

Posté par vincy, le 14 mai 2017

On s'inquiétait un peu. A trois jours du lancement du 70e Festival de Cannes, il manquait les membres de trois jurys majeurs. C'est chose faite en ce dimanche présidentiel.

"Après le Jury des films en compétition, présidé par Pedro Almodóvar et dont la composition a été révélée le 25 avril dernier", voici ceux qui seront aux côtés des présidents Uma Thurman (Un Certain Regard), Sandrine Kiberlain (Caméra d’Or) et Cristian Mungiu (Courts métrages et Cinéfondation).

Jury d'Un certain regard

Uma Thurman (présidente), actrice américaine ; Mohamed Diab, réalisateur égyptien ; Reda Kateb, acteur français ; Joachim Lafosse, réalisateur belge ; Karel Och, directeur artistique du Festival International de Karlovy Vary.

Jury des Courts métrages et de la Cinéfondation

Cristian Mungiu (président), réalisateur, scénariste et producteur roumain ; Clotilde Hesme, actrice française ; Barry Jenkins, réalisateur et scénariste américain (oscarisé avec Moonlight) ; Eric Khoo, réalisateur, scénariste, producteur singapourien ; Athina Rachel Tsangari, réalisatrice, scénariste et productrice grecque.

Jury de la Caméra d'or

Sandrine Kiberlain (présidente), actrice et chanteuse française : Patrick Blossier, chef opérateur français ; Elodie Bouchez, actrice française ; Guillaume Brac, réalisateur et producteur français ; Thibault Carterot, président de M141, société de Post-Production ; Fabien Gaffez, écrivain et critique de cinéma ; Michel Merkt, président suisse.

Cannes 2017: les courts métrages en compétition et la sélection Cinéfondation

Posté par vincy, le 12 avril 2017

Cette année, le comité de sélection du 70e festival de Cannes a reçu 4843 courts métrages, selon le communiqué. La Compétition des courts métrages 2017 est composée de neuf films (8 fictions et 1 animation) issus de quatre continents. De 8 à 15 minutes de durée, ils seront en lice pour la Palme d’or du court métrage 2017, décernée par Cristian Mungiu, Président du Jury, le 28 mai 2017.

De son côté la Sélection Cinéfondation a choisi, pour sa 20e édition, 16 films (14 fictions et 2 animations) parmi les 2600 qui ont été présentés cette année par des écoles de cinéma du monde entier. "Quatre des films sélectionnés proviennent d’écoles qui participent pour la toute première fois" précise le Festival. Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis lors d’une cérémonie précédant la projection des films primés le vendredi 26 mai.

Courts métrages

  • Teppo Airaksinen - Katto (Ceiling) - Finlande
  • Lucrèce Andreae - Pépé le morse (Grandpa Walrus) - animation - France
  • Madhi Fleifel - A Drowning Man - Royaume Uni/ Danemark / Grèce
  • Alireza Ghasemi - Lunch Time - Iran
  • Fiona Godiver - Across My Land - Etats-Unis
  • Grzegorz Molda - Koniec Widzenia (Time to Go) - Pologne
  • Qiu Yang - Xiao Cheng Er Yue (A Gentle night) - Chine
  • Andrés Ramirez Pulido - Damiana - Colombie
  • Julia Thelin - Push it - Suède

Cinéfondation

  • Yuval Aharoni - Ben Mamshich (Heritage) - Steve Tisch School of Film & Television (Tel Aviv)
  • Bahman Ark - Heyvan (Animal) - Iranian National School of Cinema
  • Michal Blasko - Atlantida, 2003 (Atlantis, 2003) - IFTF VŠMU (Slovaquie)
  • Stijn Bouma - Lejla - Sarajevo Film Academy
  • Eduardo Brandao Pinto - Vazio do Lado de Fora (Empty on the Outside) - Universidade Federal Fluminense (Brésil)
  • Aya Igashi - Tokeru - Toho Gakuen Film Techniques Training College (Japon)
  • Payal Kapadia - Afternoon Clouds - Film and Television Institute of India (FTII)
  • Léa Krawczyk - A perdre haleine - La Poudrière (France)
  • Marian Mathias - Give up the Ghost - NYU Tisch School of the Arts (New York)
  • Valentina Maurel - Paul est là - INFAS (Belgique)
  • Imge Özbilge - Camouflage - KASK (Belgique)
  • Roberto Porta - Pequeno manifiesto en contra del cine solemne ((Little Manifesto Against Solemn Cinema) - Universidad del Cine (FUC) (Argentine)
  • Rory Stewart - Wild Horses - NFTS (Royaume-Uni)
  • Aron Szentpéteri - Lathatatlanul (Invisibly) - Szinhaz-es Filmmuveszeti Egyetem (Hongrie)
  • Tommaso Usberti - Deux égarés sont morts - La Fémis (France)
  • Wang Yi-Ling - Yin Shian Bien Jian Gon Lu (Towards the Sun) - National Taiwan University of Arts

Cannes 70 : quinze réalisateurs passés par la Cinéfondation

Posté par MpM, le 25 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-54. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

Depuis presque 20 ans, la Cinéfondation du Festival de Cannes révèle, aide et accompagne de jeunes cinéastes venus du monde entier (voire notre article d'hier). Certains d'entre eux sont devenus des "habitués" presque incontournables sur la Croisette et dans les grands festivals internationaux, d'autres ont encore beaucoup à prouver. Tous apportent un regard personnel et singulier qui offre de nouvelles perspectives au cinéma mondial. La preuve par quinze, avec quinze cinéastes issus de l'un ou l'autre des programmes de la Cinéfondation dont on suit (et suivra à l'avenir) le parcours avec beaucoup d'attentes, et d'espoir.

Ciro Guerra (Né en 1981, Colombie)
Après plusieurs courts métrages, Ciro Guerra réalise son premier long en vidéo noir et blanc en 2004 (La Sombra del caminante). Trois ans plus tard, il est sélectionné par l'atelier de la Cinéfondation avec son projet Los Viajes del viento (Les Voyages du vent). Le film, présenté à Un certain regard lors du Festival de Cannes 2009, révèle aux yeux du monde ce jeune cinéaste formaliste et enchanteur.

Il sera de retour sur la Croisette en 2015 avec L'Etreinte du serpent, romanesque road movie en pirogue qui repart avec le prix CICAE de la Quinzaine des Réalisateurs puis vaut à Ciro Guerra une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger. On peut aisément imaginer que son histoire d'amour avec Cannes ne s'arrêtera pas là.

Jessica Hausner (née en 1972, Autriche)
En 1996, Jessica Hausner se fait remarquer avec son court métrage Flora primé à Locarno. Trois ans plus tard, son moyen métrage Inter-view (portrait d'êtres décalés et solitaires) a les honneurs de la Cinéfondation d'où il repart avec une mention spéciale. La jeune réalisatrice affirme son ambition de "décrire le déséquilibre et l'arbitraire", obsession que l'on retrouve dans son premier long métrage, Lovely Rita, sélectionné à Un certain regard en 2001.

Elle reviendra quatre fois par la suite : deux fois en sélection officielle (toujours à Un Certain regard) avec Hotel (2004) et Amour fou (2014) et deux fois en tant que membre du jury : de la Cinéfondation et des courts métrages en 2011 et du Certain regard en 2016. En parallèle, elle travaille sur les projets des autres au sein de la maison de production Coop 99 qu'elle a fondée avec d'autres talents autrichiens.

Juho Kuosmanen (né en 1979, Finlande)
Fort de deux sélections par la Cinéfondation et d'une à Un certain regard, Juho Kuosmanen peut s'enorgueillir d'un sans faute, puisque chacun de ses passages sur la croisette lui a valu un prix. En 2008, il remporte le 3e prix de la Cinéfondation avec son court métrage Signalisation des routes (Kestomerkitsijät) puis remet le couvert deux ans plus tard avec Taulukauppiaat qui remporte le premier prix de la Cinéfondation.

De retour en 2016 avec son premier long métrage, le cinéaste finlandais séduit le jury d'Un certain regard présidé par Marthe Keller et repart avec le Prix principal de la section. Dans un noir et blanc classieux, Olli Mäki raconte un épisode célèbre de l'histoire de la boxe finlandaise. Biopic qui ne dit pas son nom, il joue sur le décalage du personnage et des situations pour dresser un portrait mi-mélancolique, mi-humoristique qui flirte avec le feel good movie. Aki Kaurismaki ayant annoncé dernièrement sa volonté de mettre un terme à sa carrière de réalisateur, on peut se consoler en se disant que la relève est d'une certaine façon assurée.

Nadine Labaki (née en 1974, Liban)
A la résidence de la Cinéfondation (9e session en 2004-2005), Nadine Labaki, par ailleurs actrice et productrice d'émission, prépare son premier long-métrage, Les voleuses. Finalement réalisé en 2006, sous le titre Caramel, il sera sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2007, et deviendra le plus grand succès international du cinéma libanais.

En 2011, la fable douce amère Et maintenant on va où est présentée à Un certain regard. La réalisatrice participe ensuite au film collectif Rio, I love you (2014) avant de s'éloigner quelque peu des plateaux de tournage. En 2016, elle réapparaissait d'ailleurs sur la liste d'opposition Beirut Madinati (Beyrouth ma ville) lors des élections municipales.

Joachim Lafosse (né en 1975, Belgique)
Après un passage à Locarno avec Tribu, à Angers avec Ça rend heureux et à Venise avec Nue propriété, Joachim Lafosse est sélectionné à l'atelier de la Cinéfondation en 2005. Il y accompagne Elève libre, oeuvre majeure dans sa filmographie, qui sera présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2008.

Il reviendra en 2012 avec A perdre la raison (Prix d'interprétation féminine Un Certain Regard Ex-aequo) et en 2016 avec L'Economie du couple (Quinzaine des Réalisateurs). Les chevaliers blancs, sélectionnés à San Sebastian en 2015, lui vaut quant à lui la coquille d'argent du meilleur réalisateur en 2015. On est impatient de le retrouver sur la Croisette, en lice pour la Palme d'or.

Nadav Lapid (né en 1975, Israël)
Nadav Lapid fait partie des rares cinéastes à avoir été sélectionné deux fois à la Cinéfondation : d'abord en 2004 pour le film collectif Proyect gvul, puis en 2006 avec son film de fin d'études La Copine d'Emile. L'année suivante, il développe son premier long métrage Le policier dans le cadre de la résidence de la Cinéfondation avant d'être choisi pour l'atelier 2008. Le film sera récompensé d'un Prix spécial du jury à Locarno en 2011.

Son long métrage suivant, L'Institutrice, ainsi que son moyen métrage Journal d'un photographe de voyage, seront présentés en séances spéciales lors des éditions 2014 et 2016 de la Semaine de la Critique. Un profil très cannois qui devrait lui permettre de revenir prochainement en Sélection.

Lucrecia Martel (née en 1966, Argentine)
Une fois n'est pas coutume, Lucrecia Martel est une "cinéaste cannoise" découverte... à Berlin. Son premier film, La cienaga, est effectivement en compétition à la Berlinale 2001, où il reçoit le Prix Alfred Bauer. Dès l'année suivante, la cinéaste rejoint la résidence de la Cinéfondation qui lui permet de développer La Niña Santa. Le film sera en compétition à Cannes en 2004.

Lucrecia Martel revient ensuite en 2006 (elle est membre du jury des longs métrages) puis en 2008, avec La femme sans tête. Ses admirateurs espèrent la retrouver sur le tapis rouge cette année, avec son nouvel opus Zama adapté du roman d'Antonio Di Benedetto, mais ils devront renoncer à l'idée d'une sélection en compétition, puisque le film est coproduit par le Président du jury, Pedro Almodovar.

João Paulo Miranda Maria (né en 1982, Brésil)
Si João Paulo Miranda Maria n'en est qu'au tout début de sa carrière, il est indéniable que des fées cannoises se sont penchées sur son berceau. En 2015, il produit et réalise Command action, un court métrage singulier suivant un jeune garçon dans un marché de rue, qui est présenté à la Semaine de la Critique. L'année suivante, son film La Jeune fille qui dansait avec le diable, sur une jeune fille issue d'une famille très religieuse en quête de sa propre forme de salut, est sélectionné en compétition officielle des courts métrages et remporte une mention spéciale du jury.

Enfin, alors qu'il vient d'achever un autre court, Meninas Formicida, qui pourrait à nouveau être invité sur la Croisette, il a rejoint début mars 2017 la résidence de la Cinéfondation pour poursuivre l'écriture de son premier long métrage, Memory house. Difficile dans ces conditions d'imaginer que l'on n'ait pas rapidement de ses nouvelles. En mai 2018 ?

Kornel Mundruczo (né en 1975, Hongrie)
L'histoire entre Cannes et Kornel Mundruczo remonte à 2004, lorsque le court métrage Kis Apokrif n°2 est sélectionné à la Cinéfondation. Le jeune réalisateur hongrois, déjà auréolé d'un Léopard d'argent à Locarno pour son premier long Pleasant day en 2002, reviendra ensuite avec chacun de ses longs métrages. Ce sera d'abord Johanna (Un certain regard, 2005), une version contemporaine et musicale de la Passion de Jeanne d'Arc, puis Delta (Compétition, 2008) qu'il a écrit dans le cadre de la 7e résidence de la Cinéfondation.

Suivront Tender Son - The frankenstein project (Compétition, 2010) et White God (Un certain regard, 2014). Ce dernier lui vaudra d'ailleurs les honneurs (mérités) du Grand Prix Un certain regard. Depuis, on attend avec fébrilité son prochain opus.

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Cannes 70 : place aux jeunes avec la Cinéfondation !

Posté par cannes70, le 24 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-55. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Lorsqu'on pense à Cannes, on a souvent en tête l'image d'un Festival d'"habitués" qui auraient la "carte" et qui réapparaîtraient d'année en année dans une sélection ou une autre. C'est oublier bien vite que certains de ces "habitués" ont été des réalisateurs débutants révélés par le Festival. Mais c'est surtout ignorer l'important volet cannois consacré à la recherche, la découverte et l'accompagnement de nouveaux talents, et que l'on résume assez vaguement par le terme "Cinéfondation". Derrière cette appellation se cachent en réalité trois programmes distincts qui créent à eux-seuls une importante pépinière de talents.

Films d'école


L'aspect le plus connu est celui de la Sélection de la Cinéfondation qui présente chaque année pendant le Festival de Cannes entre quinze et vingt courts métrages d'école venus du monde entier, de la Bosnie-Herzégovine au Vénézuela en passant par l'Egypte, Singapour ou l'Australie. Depuis sa création par Gilles Jacob en 1998, cette section a accueilli plus de 320 films issus d'une centaine d'écoles.

« La Cinéfondation est un extraordinaire espoir pour nous tous, parce qu’elle veut dire que le cinéma a un avenir. Dans la vingtaine de films qui sont visibles à Cannes et qui arrivent du monde entier, je suis sûr qu’il y en a trois ou quatre qui vont nous révéler de grands cinéastes. Alors on sème pour l’avenir, et c’est le but de notre Cinéfondation. Elle s’impose déjà et on attend qu’elle devienne la pépinière des nouveaux talents. Rien ne compte plus pour moi aujourd’hui » expliquait Gilles Jacob en 2003 au site cineuropa.org.

Presque quinze ans plus tard, on a suffisamment de recul pour confirmer que la Cinéfondation a vu éclore depuis sa création une jolie vague de nouveaux réalisateurs passionnants à suivre, de Claire Burger à Nadav Lapid en passant par Deniz Gamze Ergüven ou Emmanuelle Bercot, tous sélectionnés avec leur film d'école, et qui depuis ont eu les honneurs d'une ou plusieurs sélections, d'une caméra d'or (Claire Burger, pour Party girl), de plusieurs César (un pour Claire Burger, deux pour Deniz Gamze Ergüven) et, en ce qui concerne Mustang, d'une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger.

Ecriture en résidence

En parallèle, la Cinéfondation propose une résidence destinée aux jeunes réalisateurs en cours d'écriture d'un premier ou deuxième long métrage de fiction, à raison de deux sessions (de quatre mois et demi) par an. Parfois surnommé la "Villa Médicis du cinéma", ce programme créé en 2000 a déjà aidé plus de deux cents cinéastes, dont environ 60% ont pu tourner leur film. Tous sont choisis en fonction de leur parcours (courts métrages ou premier long) et de la qualité de leur projet.

Par exemple, le Srilankais Vimukthi Jayasundar a été sélectionné à la résidence en 2003 avec La Terre abandonnée qui lui a valu la caméra d'or lors de sa sélection à Un certain regard en 2005. Michel Franco a lui écrit Après Lucia (son deuxième long) lors de son passage à la résidence. Le film a ensuite remporté le Prix Un certain regard en 2012.

Dernier exemple frappant, c'est à la résidence que Laszlo Nemes a développé Le Fils de Saul, qui a ensuite gagné le Grand prix (Cannes 2015) et l'Oscar du meilleur film étranger (2016).

Projets à accompagner

Enfin, l'atelier de la Cinéfondation sélectionne, chaque année depuis 2005, une quinzaine de projets de longs métrages. L'idée est d'accompagner les réalisateurs (débutants ou plus confirmés, comme Tsai Ming-Liang sélectionné en 2007 avec son 10e film car il ne parvenait pas à financer son projet par ailleurs) dans l'élaboration pratique de leur projet, qu'il s'agisse de coproduction ou de simple recherche de financement. Cela passe concrètement par des rendez-vous organisés avec des producteurs, des distributeurs et des Fonds d'aides.


Depuis ses débuts, l'Atelier a permis le développement de 186 projets, dont 145 sont terminés et 14 sont actuellement en pré-production. Parmi les plus emblématiques, on retrouve Elève libre de Joachim Lafosse (ensuite sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs), Milk de Semih Kaplanoglu (sélectionné à Venise et annonciateur de Miel qui gagna l'Ours d'or à Berlin en 2010) ou encore Augustine d'Alice Winocour (sélectionné à la Semaine de la Critique et nommé au César du meilleur film).

Le pari est donc gagné pour la Cinéfondation, qui a réussi en moins de vingt ans à devenir un acteur incontournable dans la découverte, le suivi et l'accompagnement de nouveaux réalisateurs. Et demain ? En 2009, Georges Goldenstern, directeur de la Cinéfondation,  avouait envisager d'autres pistes pour parfaire ce travail de défrichage : "Je souhaiterais que d’autres initiatives apparaissent dans le but de continuer à aider les réalisateurs. J’ai des idées (la production, la distribution, le script doctoring, …), mais je ne sais pas encore laquelle suivre." expliquait-il à Format Court. Presque dix ans plus tard, il reste toujours beaucoup à inventer pour permettre aux nouvelles générations d'accéder au devant de la scène.

Mais puisque le sujet est vaste, rendez-vous demain ! A J-54, on vous parlera plus précisément de quinze réalisateurs passés avec succès par la Cinéfondation.

Marie-Pauline Mollaret pour Ecran Noir