Cannes 2015: Abderrahmane Sissako, président du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages

Posté par vincy, le 17 février 2015

sissakoLe Festival de Cannes a annoncé aujourd'hui que le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako présiderait le Jury de la Cinéfondation et des Courts-métrages. Le réalisateur de Timbuktu, qui est en lice pour le César du meilleur film vendredi et pour l'Oscar du meilleur film étranger dimanche, succède à Abbas Kiarostami, Jane Campion, Michel Gondry, Hou Hsiao-hsien...

Timbuktu avait été présenté en compétition l'an dernier. Sissako a également été sélectionné hors compétition avec Bamako en 2006 et à Un certain regard avec En attendant le bonheur et Octobre. Il a déjà été membre du jury des Courts-métrages en 2000, Président du jury Un certain regard en 2003 et membre du jury de la compétition en 2007.

La 68e édition du Festival se tiendra du 13 au 24 mai.

Locarno 2014 : Léopard d’honneur pour Agnès Varda

Posté par vincy, le 4 juillet 2014

agnès varda

Le 67e Festival du film de Locarno (6-16 août) rendra hommage à la réalisatrice française Agnès Varda. Elle recevra un Léopard d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Le festival projettera Cléo de 5 à 7 (1962), Les Créatures (1966), Lions Love (…and Lies)(1969), Documenteur (1981), Sans toit ni loi (1985), Les Glaneurs et la Glaneuse (2000) et Les Plages d’Agnès (2008), le court métrage Oncle Yanco (1967), ainsi que les cinq épisodes de la série téléAgnès de ci de là Varda (2011).

Carlo Chatrian, Directeur artistique du Festival se dit “particulièrement heureux d’accueillir Agnès Varda à Locarno et de pouvoir ainsi reparcourir l’ensemble de sa carrière. Narratrice et témoin de son temps, elle a fait de la recherche linguistique et de la liberté formelle sa règle. (...), Agnès Varda nous rappelle que le cinéma est un acte de création qui implique pleinement, tant sur le plan émotionnel que sur le plan politique, celui ou celle qui tient la caméra ou la dirige. Pour un Festival qui veut être la maison du cinéma indépendant, le Pardo d’onore à Agnès Varda n’est pas seulement la juste reconnaissance attribuée à l’une des figures majeures du cinéma moderne, mais aussi un signal fort qui nous montre le chemin à emprunter.

L'an dernier ce prix avait été décerné à Werner Herzog. C'est la deuxième fois qu'une femme reçoit cette récompense, 20 ans après Kira Muratova.

Cette année, Locarno, va aussi décerner un Leopard d'honneur au cinéaste espagnol Victor Erice , un prix Raimondo Rezzonico au producteur hong kongais Nansun Shi et un prix Vision au créateur de la Steadicam®, Garrett Brown.

Le Festival organisera une rétrospective des films du studio italien Titanus, une carte blanche au cinéma brésilien et une mise en avant des films de l'Afrique sub-saharienne.

Des propositions pour promouvoir le cinéma en Afrique francophone

Posté par vincy, le 2 juillet 2014

Lundi 30 juin, Unifrance a publié un rapport passionnant, qu'on aimerait lire pour d'autres secteurs culturels comme la musique ou le livre. Pour l'instant, il s'agit de cinéma.

Le groupe de travail Francophonie, présidé par le producteur Eric Névé, constate, d'après les chiffres de l'Organisation Internationale de la Francophonie que 50% des 220 millions de francophones dans le monde résident sur le continent africain. Ce chiffre devrait grimper à 85% à l'horizon 2050 avec 750-800 millions d'habitants. La croissance économique suivra la croissance démographique avec un PIB multiplié par 15 entre 2020 et 2040 (selon la Banque mondiale).

Autant dire que les opportunités sont énormes pour l'industrie culturelle française, surtout avec le numérique qui permet d'abolir les frontières géographiques au profit de territoires linguistiques. Les Anglais ont toujours profité de leur langue pour s'exporter, certes, aidés par la puissance américaine, mais aussi en profitant du Commonwealth. Les Espagnols ne sont pas en reste en ayant vampirisé le continent latino-américain (à l'exception du Brésil). Face à la concurrence américaine, turque, indienne et chinoise, le cinéma français doit s'engager auprès de la filière naissante d'un cinéma en Afrique francophone pour bénéficier d'un relais de croissance à fort potentiel.

Mais l'Afrique francophone souffre de multiples carences que n'ont pas l'Amérique latine ou les puissances émergentes asiatiques. En Afrique francophone, il n'y a pas de distribution et peu de production de films, des salles de cinéma très rares et finalement un public à "former". Il faudrait donc investir dans un réseau complet, des films à l'exploitation en passant par la promotion.

Le rapport d'Unifrance montre cependant que tout évolue très vite.

L'insuffisance des salles de cinéma

Les pays se ressaisissent : il faut bien divertir les nouvelles classes moyennes. Au Maroc, la fréquentation n'a jamais retrouvé ses scores des années 80 (45 millions de spectateurs, 241 salles dans le pays. Alors on reconstruit. En 2012, il n'y avait que 61 salles dans le pays et deux millions de spectateurs. Mais Megarama et ses deux nouveaux multiplexes (Casablanca et Marrakech) a contribué à la construction de 23 de ces 61 écrans et capte la moitié des entrées du pays. En Tuinisie, le CinéVog vient d'être inauguré près de Kram et d'autres salles comme le CinéMadart à Carthage ont récemment émergé.  A Kigali (Rwanda), un multiplexe de 8 salles s'est également ouvert.

Dakar, Abidjan, N'Djamena, Bamako... autant de villes où des salles équipées en numérique ont éclos. A Dakar, le Sea Néma (3 salles) s'est installé dans le centre commercial le plus moderne de la capitale sénégalaise. A Abidjan, on a restauré l'antique salle Ivoire qui est ainsi passée à l'ère numérique. A Bamako (Mali), les deux salles du Ciné Magic sont flambant neuves. L'Institut français numérise aussi ses écrans d'Abidjan, Libreville (Gabon) et Yaoundé (Cameroun). Le Cameroun justement va réouvrir et contruire des salles dans les principales villes du pays. Le Burkina Faso veut réhabiliter 50 salles.

Le petit écran peut-être une solution

La Vidéo à la Demande reste balbutiante mais elle peut aider à la diffusion de films francophones dans un si vaste territoire. Un hit en VàD c'est 1400 téléchargements. Le rapport constate qu'Orange Sénégal a 7,5 millions de clients, mais seulement 1000 en IPTV et 100000 en ADSL. Africafilm.tv est passé à une formule d'abonnement avec un objecif de 10000 abonnés cette année. Une chaîne très populaire comme TV5 Monde est un relais inestimable. Et Canal + Afrique peut aussi servir de tremplin à la promotion et la diffusion de films francophones.

Reste le plus gros problème du continent : la nocivité du piratage. Comme en Asie, les DVD piratés se vendent au grand jour. Cela condamne un segment déjà très fragile de la chaîne du cinéma : la vidéo physique.

La distribution condamnée à être innovante

Pas facile de diffuser des films quand le marché de la distribution est inexistant. Tandis que le belge Cinéart et le suisse Xenix tentent l'expérience, aucun gros distributeur français ne s'aventure sur ce terrain. Certes, la rentabilité est faible. Mais on peut aussi remarquer le manque d'entrain des distributeurs français à aller vers les marchés étrangers, même européens.

Le box office incite à la prudence. La pirogue, pourtant acclamé dans les Festivals, n'a séduit que 932 spectateurs au Sénégal et 949 au Burkina Faso. C'est grâce au cinéma itinérant, le système MobiCiné, qu'il a pu être vu par 8128 spectateurs au Sénégal.

Pour la sortie d'Aya de Yopougon, il a fallu inventer un système de distribution. L'agence Onyx s'est improvisée distributeur : elle a facturée des séances en extérieur (parfois jointes à d'autres événements comme un défilé de mode à Kinshasa) à des sociétés, institutions, etc... qui redistribuaient les tickets à leurs clients, partenaires ou sous forme de jeux concours. 21 273 spectateurs à Abidjan, 8200 dans le reste de la Cote d'Ivoire, 3898 à Dakar, 3350 à Kinshasa, 900 à Ouagadougou. Et le film va encore voyager : Libreville, N'djamena, Douala et Yaoundé.

La production très dépendante de la France

Les choses bougent mais lentement. On le voit chaque année dans les grands festivals, l'Afrique francophone propose deux à trois films par an quand il y a un bon cru. Le Maroc a cependant  augmenté sa production de 70% entre 2004 et 2012. Le Sénegal a annoncé une dotation de 1,5M€ pour le fonds de promotion de l'industrie cinématographique. Idem pour le Mali. Le Gabon vient de mettre en place un fonds d'aide à la production audiovisuelle. Et le Tchad a mis en place une taxe sur la téléphonie mobile pour financer le cinéma.

Mais plus généralement, ce sont les aides européennes et surtout françaises qui, par l'intermédiaire de coproductions, contribue à la surive d'un cinéma africain francophone, qu'il soit magrhébin ou sub-saharien. Les Emirats (Qatar, Emirats Arabes Unis) montent également en puissance avec l'objectif de favoriser un cinéma arabophone et surtout diffusable dans le monde musulman.

Pour l'instant, les grands succès africains de ces dernières années - Les chevaux de dieu, La pirogue, Timbuktu, Grigris - restent dépendants des fonds d'aides français. Au final, c'est loins d'une dizaine de films qui sont produits chaque année.

Deux propositions pour faire bouger le cinéma en Afrique francophone

Le rapport d'Unifrance affirme qu'il ne fait pas se contenter d'être un cinéma simplement exportateur, et de ne pas se contenter des films français. Il faut aussi inclure le cinéma belge, suisse et québécois dans la réflexion. d'etre français

Première proposition : un festival du film francophone itinérant (Dakar, Bamako, N'djamena, Abidjan) avec 2 films majoritairement français, 2 films africains, 2-3 films francophones, un film d'animation et un film de patrimoine. Un festival annuel et transnational destiné au public.

Seconde proposition : les rencontres du cinéma francophone, qui auraient lieu à Dakar en novembre prochain, afin de travailler "à la structuration d'un écosystème favorable à la cinématographie francophone". "Le Sénégal par exemple a fait un travail de titan en un an. Ils ont créé un fonds de production, lancé des rénovations de salles, ils sont en train de créer un centre national sénégalais (sur le modèle du CNC) et une cité du cinéma dans les nouvelles zones industrielles de Dakar!" explique Eric Névé. Dakar accueille un sommet de la Francophonie tous les ans : idéal pour des rencontres professionnelles. Dakar se veut le carrefour du cinéma francophone en Afrique de l'Ouest, comme le Nigéria a su bâtir un Nollywood.

L'objectif est évidemment de créer une Soft Power francophone à l'instar de la Chine, du Japon, de la Corée du sud. La culture est un parfait vecteur pour soutenir l'économie et étendre sa zone d'influence politique et diplomatique. Lire le reste de cet article »

Cannes 2014 – La lettre à… Philippe Lacôte

Posté par MpM, le 17 mai 2014

runCher Philippe Lacôte,

Avec votre film Run, c'est l'histoire récente de la Côte d'Ivoire qui s'invite sur la croisette. Une histoire complexe et douloureuse dont vous dépeignez avec justesse les grands traits. Car votre but n'est pas de faire un récit factuel de la situation du pays, mais plutôt une allégorie de ses nombreuses plaies.

Le personnage principal est un orphelin confronté dès son plus jeune âge à l'horreur de devoir tuer son maître chéri pour obéir aux croyances  traditionnelles de son peuple. Sa vie ne sera alors plus qu'une longue fuite pour échapper à un destin de plus en plus cruel, et surtout défendre sa liberté.

Avec humour et pudeur, vous évoquez les souffrances d'une population affamée (s'amusant de voir une femme manger jusqu'à la nausée), la corruption de mouvements politiques qui ne pensent qu'à leur propre conservation, l'absurdité d'un monde où l'argent peut tout acheter impunément.

Vous racontez aussi les espoirs déçus (notamment ceux de l'indépendance) et la dignité écrasée par la loi du plus fort. Vous montrez enfin comment s'enclenche le cercle infernal de la violence, qui n'entraîne rien d'autre qu'une violence décuplée.

Ce qui fait de votre film, en plus d'un témoignage allégorique sur la Côte d'Ivoire, une œuvre universelle qui trouve des échos bien au-delà de l'Afrique. En Hongrie, par exemple, où le nouveau film de Kornel Mundruczo (White god) dit sensiblement la même chose à travers une métaphore filée sur les chiens. Lorsqu'on maltraite trop un chien (ou un homme) dit en substance le film, il finit par se révolter, et par utiliser la violence dont il a été victime contre ses oppresseurs.

Chez Mundruczo, l'espoir vient de l'art (en l’occurrence la musique) qui calme les mœurs au sens propre et peut aider à faire évoluer les mentalités. Chez vous, on ne retrouve même pas un tel optimisme.

Cannes 2014 – les prétendants : d’Australie au Chili en passant par l’Afrique

Posté par vincy, le 31 mars 2014

mr kaplan d'alvaro brechner

Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. D'Afrique, d'Amérique du sud ou d'Océanie : ce sont les régions souvent les moins représentées sur la Croisette et celles dont on ignore souvent l'avancée des films. On peut se douter que le cinéma brésilien ne sera pas oublié cette année. D'autant que les grands cinéastes argentins sont toujours en tournage.

- Lisandro Alonso, Film sans titre. Avec Viggo Mortensen, Ghita Nørby. Jamais sélectionné dans un des trois grands festivals européens, Alonso pourrait séduire les sélectionneurs avec cette histoire d'un père et d'une fille qui les mène du Danemark aux fins fonds de la civilisation.

- Vicente Amorim, Guillermo Arriaga, Stephan Elliott, Sang-soo Im, Nadine Labaki, Fernando Meirelles, José Padilha, Carlos Saldanha, Paolo Sorrentino, John Turturro, Andrucha Waddington, Rio je t'aime. Sur le modèle de Paris je t'aime, présenté à Cannes, cette déclaration d'amour à la future ville olympique, réalisée par de nombreux fidèles de Cannes, pourrait faire son avant-première mondiale sur la Croisette.

- Álvaro Brechner, Mr Kaplan (photo). Avec Héctor Noguera, Néstor Guzzini, Rolf Becker. Caméra d'or en 2009 avec Sale temps pour les pêcheurs, le cinéaste uruguayen s'est intéressé à la communauté juive qui réside en Amérique du sud. L'histoire de la vie d'un vieil homme un peu ronchon et lassé par la vie qui va suspecter un vieil allemand d'être un ancien nazi en fuite.

- Niki Caro, McFarland. Avec Kevin Costner, Maria Bello, Morgan Saylor. Jane Campion au jury, pourquoi pas une de ses consoeurs sur la Croisette? Mais cette histoire sportive de la réalisatrice de Paï semble très éloignée des sujets habituellement choisis par les sélectionneurs.

- Russell Crowe, The Water Diviner. Avec aussi Jai Courtney, Olga Kurylenko Premier film de la star, il s'agit du récit d'un homme qui part en Turquie retrouver ses trois fils disparus après la bataille de Gallipoli.

- David Michod, The Rover. Avec Guy Pearce, Robert Pattinson. Après Animal Kingdom, difficile de croire que Michod ratera les marches avec ce drame psychologique qui se déroule dans l'outback australien.

- Lyès Salem, L'Oranais. Son film Mascarades avait été nommé aux Césars. Un film algérien qui raconte les premières années euphoriques après l'indépendance du pays : deux amis, Djaffar et Hamid, sont promis à un bel avenir dans cette Algérie libre jusqu'au jour où la trahison les sépare.

- Sebastian Silva, Nasty Baby. Avec Kristen Wiig, Alia Shawkat, Mark Margolis. Un an après la sélection à la Quinzaine des réalisateurs de Magic Magic, Silva sera-t-il promu avec cette histoire new yorkaise autour d'un couple gay qui a un bébé?

- Abderrahmane Sissako, Le chagrin des oiseaux. Avec Hichem Yacoubi, Abel Jafri, Kettly Noël. Tourné cet automne, le film produit par Sylvie Pialat pourrait permettre à Sissako de revenir à Cannes, 8 ans après Bamako.

Berlin 2014 : Difret reçoit (encore) un prix du public

Posté par vincy, le 15 février 2014

dilfret

Les 16e Prix du Public de la section Panorama seront décernés demain. Mais l'on connaît déjà les gagnants de cette sélection parallèle de la 64e Berlinale. 31 000 votes ont départagé 36 fictions et 16 documentaires.

Le film éthiopien Difret de Zeresenay Berhane Mehari a été le favori du public et recevra le prix du meilleur film. Difret, présenté au dernier festival de Sundance où il avait déjà gagné le prix du public pour un film étranger, est l'histoire d'une adolescente kidnappée lorsqu'elle revient du collège. En essayant de s'échapper, elle tue le mari qu'on lui avait choisit. Entre la tradition du mariage forcé et la justice, deux facettes de la société éthiopienne vont se confronter au tribunal.

A la deuxième place, on retrouve Hoje eu quero voltar sozinho (The Way He Looks) du brésilien Daniel Ribeiro (qui a reçu le Teddy Award hier soir), et à la troisième place Patardzlebi (Brides) du géorgien Tinatin Kajrishvili.

Côté documentaire, Der Kreis (The Circle) du suisse Stefan Haupt, déjà récompensé par le Teddy Award dans cette catégorie hier, a été plébiscité, devant Finding Vivian Maier des américains John Maloof & Charlie Siskel et Meine Mutter, ein Krieg und ich (My Mother, a War and Me) des allemands Tamara Trampe & Johann Feindt.

Le cinéma dakarois en vedette à Paris

Posté par vincy, le 7 octobre 2013

Des étoiles de Dyana GayeA partir du 15 octobre, dans le cadre du Tandem Dakar-Paris, le cinéma de la capitale du Sénégal sera à l'honneur dans la Ville Lumière. Le Tandem est une programmation de plus de 50 événements culturels (du cirque au numérique, de la danse à la photographie, de la mode à la musique) organisé par l'Institut français cet automne.

Côté cinéma, la programmation cinéma fera le grand écart entre les grands classiques sénégalais et la nouvelle garde du cinéma dakarois.

Ainsi, le cinéma les Cinq Caumartin près de Saint-Lazare diffusera tous les mardis du 15 octobre au 5 novembre des films consacrés à la ville de Dakar, des rencontres avec des réalisateurs et deux ciné-concerts. On pourra y voir Ramata de Léandre-Alain Baker, Madame Brouette de Moussa Sene Absa, Mossane de Safi Faye, Un transport en commun de Dyana Gaye, La noire de... et Moolaade d'Ousmane Sembène et enfin en avant-première, L'absence de Mama Keïta.

En novembre, un hommage à Djibril Diop Mambety (1945-1998) sera rendu au nouveau cinéma le Louxor (Barbès). 3 films seront projetés : Touki Bouki, le voyage de la hyène (1973) le 12 novembre, La petite vendeuse de Soleil (1998, son dernier film) le 17 novembre et Hyènes (1991) le 24 novembre.

L’association Clap Noir proposera le temps d’un week-end, les 22 et 23 novembre, un panorama du cinéma dakarois au Nouveau Latina (dans le Marais), avec des films anciens et récents signés Augustin N'Dong, Djibril Diop Mambétu, Samba Félix Ndiaye, Ismaël Thiam, Angèle Diabang, Alice Diop (en sa présence), Oismane Sembène et Serine Mbodj.

Enfin l’Institut des Cultures d’islam (Goutte d'or) proposera le 19 décembre une avant-première du film Des étoiles (photo) en présence de sa réalisatrice Dyana Gaye.

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Tandem Dakar-Paris toutes les informations sur le site officiel

Cannes 2013 : Lettre à Jafar Panahi – Jour 8

Posté par MpM, le 22 mai 2013

grigrisCher Jafar,

Je sais comme cela te tient à cœur que chacun puisse tourner librement les films qu'il souhaite et les montrer le plus largement possible. Sur le sujet, tu aurais sûrement beaucoup d'idées à échanger avec Mahamat-Saleh Haroun, présent en compétition à Cannes avec son film Grigris.

Le cinéaste tchadien se bat contre l'invisibilité du cinéma africain en Afrique comme dans le reste du monde. "Je pense que c'est important que l'Afrique soit présente à Cannes" a-t-il déclaré lors de la conférence de presse de Grigris. "Et il faut que l'on se batte pour faire des films importants, qui soient présents dans les grands rendez-vous cinématographiques. Le cinéma a besoin d'Afrique, et l'Afrique a besoin de ces rendez-vous importants comme Cannes. Il faut que notre présence soit vraiment banalisée."

Il a également lancé un appel aux réalisateurs africains eux-même, les invitant à prendre les choses en mains : "Il n'y a pas de circuits de distribution, il n'y a pas de visibilité dans notre propre continent. Donc il revient à chaque cinéaste africain digne de ce nom de donner une visibilité à l'Afrique, en étant dans un grand rendez-vous cinématographique (...) On ne peut pas en permanence invoquer l'absence de financements, parce qu'à un moment, il arrive aussi que peut-être les cinéastes peuvent avoir une part de responsabilité. Je me dis que le coup de tête, il faut aussi pouvoir le donner soi-même, avant de dire qu'il faut qu'en permanence quelqu'un puisse nous donner un coup de pouce".

Un discours courageux et volontaire, qui te parle, j'en suis sûre, toi qui arrives à faire des films même quand on te l'interdit, même en étant assigné à résidence. Car le cinéma c'est aussi cela, un droit que l'on s'arroge coûte que coûte, un besoin insidieux, une nécessité qui se situe au-delà des autorisations et des questions matérielles. Filmer pour exister et surtout filmer pour ne pas mourir.

Cannes 2013 : Né quelque part, avec Jamel Debbouze, s’ajoute en séance spéciale

Posté par vincy, le 14 mai 2013

Jamel debbouze dans né quelque partLe Festival de Cannes a ajouté un film en séance spéciale, en dernière minute. Né quelque part, le premier film de Mohamed Hamidi, sera projeté dans le cadre de la séance réservée aux lycéens de la Région PACA le 21 mai dans la salle du Soixantième, succédant ainsi au Magasin des suicides de Patrice Leconte l'an dernier. Mais cette année, la presse aura le droit à sa projection "privée" pour découvrir le film qui met en vedette Jamel Debbouze, aux côtés de Tewfik Jallab, Malik Bentalha et Fatsah Bouyahmed. Jamel accompagnera le réalisateur à l'occasion de la projection.

Né quelque part raconte l'histoire de Farid, jeune Français de 26 ans, qui doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays où il n’a jamais mis les pieds, il tombe sous le charme d’une galerie de personnages étonnants dont l’humour et la simplicité vont profondément le toucher. Parmi eux, son cousin, un jeune homme vif et débrouillard qui nourrit le rêve de pouvoir rejoindre la France...

Le film sort le 19 juin en France.

Au Musée du Quai Branly, cheveux au cinoche et affiches gores ghanéennes

Posté par vincy, le 27 février 2013

demonic cat poster cinema ghana quai branlyLe Musée du Quai Branly célèbre le 7e art pour les vacances d'hiver.

Depuis hier, et jusqu'au 19 mai, la Mezzanine centrale accueille une exposition singulière, "Le rire, l'horreur et la mort" (tous les détails et informations pratiques) : des affiches peintes pour des vidéoclubs et des images des morts au Ghana. Les affiches, acquises il y a 10 ans par le musée, étaient exposées dans les vidéoclubs du pays africain à partir des années 80. Elles étaient réalisées à la demande par des artistes ou des ateliers collectifs, dans un style à la fois naïf, délirant et violent. Les films d'horreur étaient souvent produits au Ghana et au Nigéria, première puissance cinématographique africaine avec un "Nollywood" exclusivement dédié aux productions locales (2000 films vidéos par an).

Si le cinéma d'auteur est quasiment absent au Ghana (il reste une production assez vivace de documentaires), les productions populaires ont foisonné dès les années 80, souvent distribuées de manière anarchique. Le public est friand de films mêlant le fantastique africain, la violence du quotidien et le cinéma d'horreur hollywoodien. Entre sorcellerie et messages religieux, sujets politiques (souvent filmés sous forme de métaphores) et pouvoirs occultes, le visiteur découvre à travers cette exposition un cinéma inconnu en Occident, où le burlesque, les outrances, l'hémoglobine et les fables font bon ménage.

Vous pouvez voir 7 exemples d'affiches sur notre Tumblr.

affiche cycle cinéma cheveux chéris quai branlyMoins gore et plus glamour, le musée propose également le cycle cinéphile "Rien que pour vos cheveux" du 2 au 10 mars (tout le programme). L'accès est libre et gratuit, dans la limite des places disponibles. Les films accompagnent l'exposition Cheveux chéris, toujours à l'honneur au Quai Branly.

La programmation est aussi riche et variée que nos couleurs et tracés capillaires : The Shanghai Gesture, de Josef von Sternberg, avec la sublime brune Gene Tierney ;  Black Panthers, documentaire d’Agnès Varda ; Foxy Brown, de Jack Hill, avec l'icône afro-américaine Pam Grier ; Mirage de la vie, de Douglas Sirk, avec la blondissime Lana Turner ; Soldat Bleu, de Ralph Nelson, avec la classe Candice Bergen ; Tabou, de Friedrich Wilhelm Murnau, avec la mystérieuse tahitienne Anne Chevalier ; La fête du feu, d’Asghar Farahdi, avec la jeune et jolie persane Taraneh Allidousti ; Adieu ma concubine, de Chen Kaige, Palme d'or à Cannes, avec une Gong Li au sommet de sa beauté et un Leslie Cheung travesti ; et enfin Good Hair, documentaire de Jeff Stilson réalisé en 2009 et primé à Sundance, où l'on aperçoit Chris Rock, Ice-T et Kerry Washington (Django Unchained).

A cela s'ajoute une riche programmation ludique et pédagogique : un parcours-atelier guidé par des vidéos et le coiffeur-blogueur Frédéric Birault (du blog CutbyFred) et des lectures de contes et légendes où apparaissent cheveux et chevelures sur différents continents ; des échanges et des rencontres avec des artistes et des associations ont également lieu le 8 mars à l’occasion de la Journée de la Femme.