Le cinéma du Québec débarque à Paris du 21 au 26 novembre

Posté par vincy, le 21 novembre 2014

Le 18e Festival Cinéma du Québec à Paris s'ouvre aujourd'hui au Forum des Images, et se tiendra jusqu'au 26 novembre. Alors que le dernier film de Xavier Dolan a séduit plus d'un million de Français dans les salles, en plus de recevoir un prix du Jury à Cannes en mai, c'est l'occasion de découvrir d'autres facettes d'un cinéma résistant à l'envahisseur anglo-saxon.
Carole Laure en est la présidente d'honneur et viendra présenter en ouverture son nouveau film, Love Project. la clôture sera assurée par Denys Arcand, avec son nouveau long métrage présenté en avant-première, Le règne de la beauté.

Outre les films, Cinéma du Québec à Paris proposera une Leçon de musique avec Lewis Furey, compositeur, metteur en scène et réalisateur, des Rencontres de Coproduction francophones, dont c'est la 11è édition et une soirée de lectures et d'échanges, "Engagement" autour du poète Gaston Miron, qui fait l'objet d'un documentaire passionnant sur son oeuvre poétique et son engagement politique.

Le festival a sélectionné des fictions et des documentaires (par ordre chronologique des projections).

Qu'est-ce qu'on fait ici? de Julie Hivon qui confronte une bande d'amis à un décès brutal d'un des leurs.

La petite reine d'Alexis Durant-Brault, gros succès dans la belle province qui raconte l'histoire d'une vedette du cyclisme qui doit affronter un scandale de dopage.

Québékoisie de Mélanie Carrier & Olivier Higgins, documentaire sur une réserve amérindienne et les habitants de la Côte-nord du Québec.

Rythmes for Young Ghouls de Jeff Barnaby, qui nous immerge dans le quotidien d'une communauté amérindienne sur fond de thriller et de trafic de marijuana.

Félix et Meira de Maxime Girous, autre joli succès en salles qui fait rencontrer un célibataire excentrique et une jeune maman de la communauté hassidique.

La gang des hors-la-loi de Jean Beaudry, film pour les enfants, avec un jeune héros de douze ans passionné de baseball.

Appel à l'anxiété générale! d'Hélène Klodawsky, documentaire sur deux membres du Thee Silver Mt. Zion Memorial orchestra.

1987 de Ricardo Trogi, où le titre correspond à une année cruciale de l'adolescent Ricardo qui veut perdre sa virginité, entrer dans les bars, avoir une voiture et se faire de l'argent rapidement.

Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur, où deux amies en vacances sont perturbées par l'arrivée d'un groupe de musicien, conduisant à l'insomnie du personnage principal.

Alex marche à l'amour de Dominic Lelcerc, documentaire visitant le Nord québécois à 4 km/h, accompagné d'un poème de Gaston Miron.

Miron: Un homme revenue d'en dehors du monde de Simon Beaulieu, documentaire composé d'images d'archives sur le Québec d'autrefois sur le poète Gaston Miron.

Jésus de Montréal de Denys Arcand, prix du Jury à Cannes en 1989 et prix Génie du meilleur film canadien en 1990.

Le règne de la beauté, premier long métrage de Denys Arcand depuis 2007, où un homme qui vit une vie de rêve s'aventure dans une liaison adultère tandis que sa femme, malade, veut se suicider.

Cinéma du Québec à Paris : Y-a-t-il un Starbuck dans la salle?

Posté par vincy, le 19 septembre 2012

16e clap pour le Festival Cinéma du Québec à Paris cet automne, du 6 au 11 novembre au Forum des images à paris, mais aussi à Cannes du 2 au 5 novembre.

Sous la présidence d'honneur de Carole Laure, et en pleine romance avec le public cinéphile français (Starbuck, Laurence Anyways, Monsieur Lazhar), le cinéma de la Belle-Province sera représenté par 15 longs métrages. Mais l'année 2012 n'est pour l'instant pas excessivement positive pour le cinéma local. Hormis Omertà (270 000 spectateurs à date), aucun film québécois n'a dépassé les 50 000 entrées. Parmi les rares films ayant séduit plus de 20 000 spectateurs on retrouve Laurence Anyways et Rebelle.

Et justement Rebelle de Kim Nguyen sera projeté en ouverture ; en clôture, le programme prévoit Camion de Rafaël Ouellet. Sinon, le public pourra découvrir L'affaire Dumont de Daniel Grou (dit Podz), Bestiaire de Denis Côté, Catimini de Nathalie Saint-Pierre, Ésimesac de Luc Picard, Inch'Allah d'Anaïs Barbeau-Lavalette, Karakara de Claude Gagnon, Liverpool de Manon Briand, Omertà de Luc Dionne, Le torrent de Simon Lavoie, Tout ce que tu possèdes de Bernard Émond.

On pourra aussi voir la la version longue de Kamouraska, le classique de Claude Jutra.

Deux documentaires s'ajoutent à la programmation : Anne des vingt jours de Michel Langlois et Over My Dead Body de Brigitte Poupart.

Une Leçon de musique aura lieu avec Martin Léon, compositeur de Monsieur Lazhar. Un atelier d'adaptation littéraire sera également initié.

Cinéma du Québec à Paris : la formule doit changer selon l’organisateur

Posté par vincy, le 22 novembre 2010

La 14e édition de Cinéma du Québec à Paris (22-28 novembre, Forum des Images à Paris) est ambitieuse, avec une multiplication des rendez-vous : marché du film, rencontres de coproduction francophone, dont un panel dédié à l'adaptation littéraire, rencontres autour de films, la Leçon de musique... Pourtant, l'organisateur de la manifestation, la SODEC (Société de développement des entreprises culturelles), institution québécoise, songe à changer la formule.

Le succès de l'événement - une centaine de professionnels québécois se déplacent dans la Ville Lumière cette semaine, environ 5 000 spectateurs attendus - permet aujourd'hui de le considérer comme installé. Mais il semble aussi nécessaire pour la SODEC  d'en réévaluer les objectifs et les missions.

Aucune menace. "Il s'agit de repenser la façon de faire, mais pas la semaine en tant que telle. Elle est là pour rester, mais peut-être pas de la même manière" explique François Macerola, récent patron de l'organisme. Avec le lancement de l'application iPhone cette année, il réfléchit à de nouvelles interactions avec Internet. Ce qu'Ecran Noir leur avait proposé il y a 8 ans. Il est toujours temps..

"Au lieu de n'avoir que des projections publiques, est-ce qu'on peut imaginer une nuit du cinéma québécois sur le Web", demande-t-il.

Car le cinéma québécois peine toujours à toucher un large public français. Hormis quelques films étalés sur une décennie (les comédies de moeurs de Denys Arcand, C.R.A.Z.Y., La grande séduction), seul le jeune Xavier Dolan, par ailleurs parrain de la manifestation cette année, a réussit à se faire un nom auprès des cinéphiles. Les amours imaginaires, son dernier film, a attiré 130 000 spectateurs dans les salles en deux mois.

Cinéma du Québec à Paris va présenter 14 fictions et 4 documentaires, dont Incendies, en clôture, de Denis Villeneuve, adapté de la pièce du libano-franco-canadien Wajdi Mouawad.

Mais derrière l'écran et la volonté de combler un public acquis (canadiens expatriés, cinéphiles, amateurs de culture québécoise), la SODEC ne cache pas qu'il s'agit d'ouvrir les films à un plus large public et de trouver des financements internationaux pour alimenter une industrie qui peine à se produire elle-même, subissant la faiblesse de son marché intérieur et des restrictions budgétaires fédérales (même si le Québec continue d'investir 35 millions de $ Canadiens dans ses productions). Sans parler des sociétés de distributions locales qui ont baissé les bras pour vendre leurs films sur les territoires étrangers, faute de rentabilité. Pourtant le potentiel est là, d'autant plus avec l'explosion de la V.O.D..

Cinéma du Québec à Paris coûte aussi cher que la présence du cinéma québécois à Cannes

Or François Macerola confie ce matin au Devoir, quotidien montréalais que la stratégie est confuse actuellement. "Nous sommes en train de revoir notre participation dans les festivals et les marchés; nous sommes trop éparpillés à l'international."  "Nous allons continuer d'aller à Karlovy Vary pour le rayonnement. À Toronto, on ira pour vendre" précise-t-il.  Concernant le rendez-vous parisien, il avoue : "on veut trop en faire. Nous avons voulu, je crois, justifier notre présence, et la meilleure façon de le faire a été de multiplier les avenues. Je pense que nous devrions revenir à une approche plus puriste et minimaliste en définissant clairement nos objectifs".

Comme toujours, la vision libérale l'emporte : cela coûte 400 000 $ Canadiens aux contribuables québécois. C'est semblablement la même somme dépensée par l'institution au Festival de Cannes, avec une visibilité autrement plus importante. De quoi en effet s'interroger sur la structure et l'impact des dépenses. Une manière d'optimiser celles-ci serait de tisser des liens plus étroits et plus cohérents avec Téléfilm Canada, dont la mission est de promouvoir le cinéma canadien à l'international. Macerola ayant été DG de Téléfilm Canada durant six ans, cette piste s'avère la plus logique.

Mais le cinéma québécois ne résoudra pas tous ses problèmes sans améliorer ses performances locales. La part de marché n'excèdera pas 12% des entrées cette année dans la Belle Province. Certes, une vingtaine de films ont trouvé leur public. Certes, une dizaine de productions ont été primées dans des festivals internationaux. Mais cela ne suffit pas. D'ici au printemps, Macerola espère faire des propositions, après avoir consulté l'ensemble des acteurs de la profession, à Montréal comme à Paris (les coproductions sont indispensables pour la plupart des projets). Surtout que le modèle n'est pas si mauvais. Le cinéma canadien anglophone se porte bien plus mal, avec à peine de 2% du marché national.

La force du cinéma québécois tient en ses créateurs qui offrent des films variés : du polar à la comédie en passant par le cinéma d'auteur. Cinq films cette année ont dépassé le cap du million de $ canadiens de recettes : Piché : entre ciel et terre, Incendies, Filière 13, Les sept jours du talion et Le journal d'Aurélie Laflamme. Mais la plupart des projets vedettes en cours coûte plus de 6 millions de $ canadiens : une équation impossible à résoudre sans le développement à l'international.

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site internet de la manifestation