Cannes 2018: Laurent Cantet lance le 1er Prix de la citoyenneté

Posté par vincy, le 6 mai 2018

Un nouveau prix à Cannes: l’association Clap Citizen Cannes présidée par Laurent Cantet créé le Prix de la Citoyenneté. Il sera remis pour la première fois cette année à l’un des titres de la sélection officielle en compétition, défendant des valeurs humanistes, universalistes, et laïques. De quoi contrecarrer le prix œcuménique...

Autour de cet évènement, une table ronde sera organisée le 17 mai, avec RFI et France 24, au stand du Pavillon des cinémas du monde.

Il sera "choisi pour ses qualités artistiques et ses valeurs d’humanisme, d’universalisme et de laïcité", explique l’association dans un communiqué, qui précise: "son objet est de distinguer une oeuvre de qualité artistique de premier plan qui exalte les vertus de la richesse humaine individuelle et collective, les engagements solidaires en faveur des femmes et des hommes, ainsi que la préservation des ressources de notre planète associées à la défense de la qualité environnementale en faveur des générations futures."

Le prix a été créé pour deux raisons: "Celle de la citoyenneté telle qu’elle a été définie dans la Déclaration des droits de l’homme et du Citoyen de 1789 (Article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »)" et "celle de la résistance à l’oppression sous toutes ses formes que symbolise si bien Jean Zay, ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts qui a créé le premier Festival de Cannes en 1939, en opposition à la Mostra de Venise soutenue à l'époque par le pouvoir fasciste."

Pour sa première édition, le jury est présidé par le réalisateur Abderrahmane Sissako, entouré de l'inamovible journaliste et critique Danielle Heymann, du directeur général d’Audiens Patrick Bézier, de la réalisatrice et productrice Léa Rinaldi (Alea Films, Esto es lo que hay, chronique d'une poésie cubaine), et du directeur artistique de festivals Francesco Giai Via (Festival du Cinéma Italien d'Annecy).

La remise du prix aura lieu le 19 mai à 13h dans le Palais du festival, en présence notamment du délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux.

Cannes 70 : la croisette, carrefour des cinémas du monde

Posté par cannes70, le 7 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-41. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

On voit à Cannes des films venus du monde entier, et il y a bien peu d'autres endroits sur terre où des dizaines de gens, journalistes comme simples cinéphiles, font de longues files d'attente, parfois à la limite du pugilat, pour regarder un film singapourien, colombien ou mauritanien. Mais si ces films existent et peuvent être vus, appréciés et récompensés, c'est en partie grâce à un volontarisme fort qui leur permet de voir le jour coûte que coûte. Parmi les mécanismes d'accompagnement de ces cinématographies les plus fragiles et les plus singulières, Cannes abrite depuis 2009 ce qui s'appelait à l'origine "Les cinémas du monde" et qui est depuis devenu "La fabrique cinéma".

Créer un langage qui rapproche mais aussi qui met en avant nos différences


Voici comment Gilles Jacob présentait la 1e édition du programme : "Je suis heureux de fêter la naissance du nouveau Pavillon Les Cinémas du Monde dont l’intitulé même fait écho à la mission du Festival d’accueillir tous les créateurs, d’où qu’ils viennent, tous les cinémas, libérés de leurs frontières, et de leur apporter reconnaissance et soutien".

La marraine de l'événement, Juliette Binoche, proposait elle un texte engagé qui sonne avec encore plus de force aujourd'hui. Il commençait par ces mots : "Je n’ai rien à faire de l’Art s’il n’est pas là pour nous aider, nous provoquer, nous pousser vers nos limites. Nous avons tous besoin de nouveau. L’étranger est ce nouveau, il est là pour entrer dans nos peurs, nous faire voir. Sans l’étranger, on meurt. Nous ne sommes pas pareils mais nous nous ressemblons. Le Pavillon Les Cinémas du Monde est un tremplin pour retisser des liens, en inventer d’autres, mettre en mouvement des douleurs cachées, créer un langage qui rapproche mais aussi qui met en avant nos différences" et s'achevait ainsi : "La France est marraine du cinéma, sa diversité en est la preuve".

A ses côtés, le parrain Abderrahmane Sissako convoquait Malraux : "Promesse de lien et d’ouverture, le Pavillon Les Cinémas du Monde, pour éviter de n’être qu’un slogan, doit se rappeler André Malraux qui disait : « La culture n’est pas qu’un héritage, mais un combat de tous les jours »."

Un accompagnement adapté à chaque projet


Depuis, le pavillon des Cinémas du monde a peut-être changé de nom, mais pas d'ambition. Développé par l’Institut français pour favoriser l’émergence de la jeune création des pays du sud sur le marché international, en  collaboration avec le Festival de Cannes et le Marché du Film, le programme permet chaque année à une dizaine de réalisateurs et leurs producteurs de venir sur la croisette pour présenter et défendre leurs projets de premier ou deuxième long métrage.

Concrètement, les lauréats bénéficient d’un accompagnement adapté à leur projet et à leur niveau d’expérience professionnelle. Ils sont conseillés par un coach personnel qui les aide à identifier leurs besoins (réécriture, coproduction, distribution, territoires visés…) et à élaborer un programme de rendez-vous professionnels ciblés. On leur apprend à développer leur réseau professionnel et à se familiariser avec les thématiques liées à la production et au marché. Pendant le Festival, ils bénéficient de séances de travail spécifiques, participentaux programmes du marché du film et ont accès à toutes les sélections cannoises.

Lors de la première édition, on comptait par exemple parmi les films invités l'éthiopien Teza de Haile Gerima, Prix du meilleur scénario et prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2008, Grand prix au Festival international du film d'Amiens 2008, Grand prix des Journées cinématographiques de Carthage 2008 et Étalon d'or de Yennenga au FESPACO 2009. L'année suivante, l'un des projets en développement sélectionné était Par le fenêtre (Window view) de Caroline Leone (Brésil) qui a remporté le prix Fipresci au dernier Festival de Rotterdam sous le titre Pela janela.

On vient également de découvrir en salles le très beau et complexe Mate-me por favor d'Anita Rocha da Silveira (Brésil) qui a participé à la Fabrique en 2012 et a eu les honneurs du festival de Venise en 2015. En février dernier, c'est un film issu de la Fabrique 2014, The Wound de John Trengove (Afrique du Sud), qui a fait l'ouverture de la section Panorama du Festival de Berlin, après un passage remarqué par Venise et Sundance.

Un dispositif plus général d'aide aux cinémas du monde


Depuis sa création, le programme peut ainsi se vanter d'avoir aidé et accompagné 148 réalisateurs et producteurs, en provenance de 56 pays, dont 21 pays francophones, pour un total de 81 projets. Cinq films sont prêts pour une diffusion prochaine, et qui sait, peut-être que l'un d'entre eux sera présenté durant la 70e édition du Festival de Cannes. Pour ce qui est des projets sélectionnés par la Fabrique cette année, et qui ont été révélés mardi, il faudra bien sûr attendre encore quelques années avant de découvrir le résultat final, mais ils donnent d'ores et déjà l'espoir de voir prochainement des films du Kénya, de Malaisie, du Myanmar ou encore du Mali sur la scène internationale.

Et ce n'est pas tout ! En parallèle de leurs activités cannoises, les cinémas du monde proposent toute l'année deux autres programmes : l’Aide aux cinémas du monde qui apporte son soutien à des cinéastes étrangers conduisant un projet en coproduction avec la France (246 films depuis sa création en 2012, dont une Palme d'or, Winter sleep de Nuri Bilge Ceylan, et un grand succès cannois et international, Mustang de Deniz Gamze Ergüven ) et la Cinémathèque Afrique, un fonds de films africains des années 60 à nos jours destinés à une diffusion non commerciale à l’étranger, ce qui fait de la France le premier acteur de la diffusion du cinéma africain.

Tout est donc mis en oeuvre pour qu'un nouveau pays rejoigne prochainement l'Inde, le Brésil, la Chine, la Turquie, l'Algérie et la Thaïlande  dans la liste des principaux pays dits "du sud" à avoir reçu une ou plusieurs Palmes d'or. En attendant, on espère déjà voir le cinéma africain revenir en compétition en 2017, et la sélection toutes sections confondues prouver une nouvelle fois que, comme l'écrivait Gilles Jacob pour fêter le 1er anniversaire des cinémas du monde, Cannes "doit être un second foyer pour tous les artistes du monde".

Marie-Pauline Mollaret pour Ecran Noir

Cannes 2013 : Raoul Peck, parrain des cinémas du monde

Posté par MpM, le 29 mars 2013

Raoul PeckLe Pavillon des cinémas du monde, dédié à l’ensemble des cinématographies d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine, d’Europe Centrale et Orientale, du Proche et du Moyen-Orient, accueille pour la 5e année consécutive la Fabrique des cinémas du monde, un programme destiné aux nouvelles générations de cinéastes issus de pays "où les outils de création cinématographiques demeurent fragiles".

Les porteurs de projets sélectionnés, qui sont cette année au nombre de neuf, bénéficient pendant le festival de Cannes d'une immersion professionnelle et d'un accompagnement personnalisé  à travers des rendez-vous individuels avec les acteurs clés de l'industrie cinématographique.

C'est Raoul Peck qui sera le parrain de la promotion 2013, composée de Mohammed Latrèche (Algérie), Nora Martirosyan (Arménie), Gustavo Pizzi (Brésil), Michel K. Zongo (Burkina Faso), Monica Bravo (Colombie), Pierre Lucson Bellegarde (Haïti), Wanuri Kahiu (Kenya/Afrique du Sud), Joanna Arong (Philippines) et Joel Karekezi (Rwanda). Le réalisateur haïtien (Lumumba, Assistance mortelle...), ancien ministre de la culture dans son pays, partagera son expérience avec les jeunes lauréats et animera également une Master Class.

Jusqu'à présent, la Fabrique des cinémas du monde a découvert plus de 60 réalisateurs et producteurs en provenance de 35 pays. 15% des projets retenus ont été réalisés et plusieurs ont été sélectionnés dans des festivals internationaux, comme Yema de Djamila Sahraoui (FESPACO 2013, section Orizzonti de la Mostra de Venise 2012) et Los Viejos de Martin Boulocq (Festival international du film de Busan 2011).

Cannes 2012 : Maria de Medeiros et Elia Suleiman parrainent les Cinémas du monde

Posté par vincy, le 28 mars 2012

L'actrice et réalisatrice portugaise Maria de Medeiros (Pulp Fiction) et le réalisateur palestinien Elia Suleiman parraineront la 4e édition des Cinémas du monde au Festival de Cannes. le pavillon sera inauguré le 18 mai en bout de Croisette.

Dix projets venus de pays émergents seront soumis par les réalisateurs et leurs producteurs, en recherche de partenaires financiers, de distributeurs...

Géographiquement, 4 films proviennent d'Asie (y compris Proche et Moyen Orient), 3 d'Amérique du sud et 3 autres d'Afrique.

- Shahram Alidi, réalisateur et producteur, pour A Cementary which Breeds Grappes Every Morning, Iran.
- Luis Cifuentes, réalisateur, et Margarita Donoso, productrice, pour Pupa (I Want to Live Her Life), Chili.
- Riyad Deis, réalisateur et producteur, pour Mawjat Har (HeatWave), Territoires palestiniens.
- Paz Encina, réalisatrice, et Constanza Sanz Palacios, productrice pour le documentaire Ejercicios de memoria (Memory Exercices), Paraguay.
- Hoang Diep Nguyen, réalisatrice et productrice, pour Flapping in the Middle of Nowhere, Vietnam.
- Majdi Lakhdar, réalisateur, et Mohamed Ali Ben Hamra, producteur, pour Please Yourself with the Worst, Tunisie.
- Luck Razanajaona, réalisateur, et Laza Razanajatovo, producteur, pour Le chant des Tlous (Song of Tlou), Madagascar.
- Anita Rocha da Silveira, réalisatrice, et Vania Catani, productrice, pour Matame por favor (Kill Me Please), Brésil.
- Kivu Ruhorahoza, réalisateur et producteur, pour Jomo, Rwanda.
- Midi Z, réalisateur et producteur, pour Lian-Qing (Lian-Qing, A Burmese Girl), Birmanie.

Cannes 2010 : 17 courts et longs métrages aux Cinémas du monde

Posté par vincy, le 3 mai 2010

Parrainé cette année par le réalisateur cambodgien Rithy Panh et par l'actrice française Sandrine Bonnaire, le pavillon Cinémas du monde proposera 12 films et cinq courts métrages. Parmi les longs, on dénombre neuf fictions, quatre documentaires; cinq oeuvres sont terminées, une est en postproduction, les six autres en développement. Une forte présence de l'Afrique est annoncée, à l'instar du marché du film qui voit ses accréditations venant du continent noir progresser cette année.

Les Cinémas du mondes ont pour mission de renforcer a visibilité des cinématographies des pays émergents ou en voie de développement, en mettant en réseau ou en rencontrant des professionnels. Il s'agit, au final, d'améliorer la distribution de ces films.

Brésil : Par la fenêtre (en développement), de Caroline Leone (premier film) ; Joyce (court métrage)

Cambodge : About my father, de Guillaume P. Suon

Chili : Roy (en développement, de Niles Jamil Atallah (deuxième long métrage) ; Lucia, Luis y El Lobo (court métrage animé)

Equateur : Tres (en développement), d'Anahi Hoeneisen.

Ethiopie : Queleh (en développement), d'Haile Biru (premier film).

Géorgie : Stepping Lessons (en développement) et Susa (premier film déjà présenté à Berlin et Rotterdam), de Rusudan Pirveli

Kenya : From a Whisper, de Wanuri Kahiu (premier film) ; Pumzi (court métrage, primé à Sundance)

Mozambique : Le dernier vol du flamant rose (documentaire), de Joao Ribeiro

Niger : Pour le meilleur et pour l'oignon (documentaire), de Sani Magori

République démocratique du Congo : ImagiNations, de Djo Tunda Wa Munga

Palestine : Mer morte, d'Ihab Jadallah (premier film) ; The Shooter (court métrage)

Togo : Itchombi (documentaire), de Gentille Asih

Cette année, le pavillon est parrainé par l'actrice-réalisatrice française Sandrine Bonnaire et le cinéaste et documentariste cambodgien Rithy Panh.