Le siffleur : un petit air entraînant

Posté par MpM, le 5 janvier 2010

Le siffleur"Vous n’avez pas fraudé, d’accord. Mais je ne suis pas obligé d’en convenir, non plus…"

L’histoire : Pour Armand, pré-retraité pépère sur la Côte d’Azur, la vie ressemble à un long fleuve tranquille : sa boutique de prêt-à-porter, sa petite amie Viviane, son restaurant favori l’Aline Roc… Mais voilà qu’un promoteur véreux menace l’Aline Roc et que Viviane le quitte. Désespéré, le paisible Armand fait appel à son frère jumeau, Maurice le siffleur, pour régler la situation par la force.

Notre avis : Ce n’est pas si souvent que le cinéma français nous offre une comédie de qualité, alors pas question de bouder son plaisir. Le premier film du comédien Philippe Lefebvre (adapté d’un roman de Laurent Chalumeau) est sans prétention mais, porté par une brochette d’acteurs en grande forme, il s’avère au final plutôt réjouissant.

Probablement parce que personne ne s’y prend au sérieux et que chacun y a un rôle à sa mesure : François Berléand en dur à cuire de série B, Thierry Lhermitte en promoteur cynique, Clémentine Célarié en quinquagénaire plantureuse et sexy… sans oublier l’irrésistible duo de bras cassés, Fred Testot et Sami Bouajila, qui apportent la touche d’absurdité nécessaire pour empêcher le film de ronronner.

Le scénario, lui, fait la part belle aux situations décalées et surtout aux dialogues savoureux. Peu importe si certaines séquences paraissent plus convenues, ou si le réalisme est largement mis à mal, le rythme est suffisamment soutenu pour que l’on n’ait pas le temps de s’en rendre compte. Légèreté et bonne humeur, on a vu pire pour commencer l’année en douceur !

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Bande annonce du film

Victor : « C’est la misère, là… »

Posté par vincy, le 5 octobre 2009

victor.jpg « Soyez pas trop gentille Alice, les hommes aiment les salopes. »

L'histoire : Alice est stagiaire au magazine Global . Son voisin, Victor, un vieux monsieur, va être expulsé dans un mois. Elle décide de passer une petite annonce pour lui trouver une famille d'accueil. Mais le nombre de réponse donne l'idée à Courcelle, le rédacteur en chef, d'en faire un concours avec un feuilleton autour de ce miséreux. Global choisit parmi les familles postulantes (et avides des 150 000 euros pour le vainqueur) les Saillard.

Notre avis : Comédie sympathique réalisée comme un téléfilm du lundi soir, Victor sauve sa dignité cinématographique grâce à Pierre Richard – son personnage, ses dialogues, son jeu. Un tel degré de fantaisie chez ce vétéran de la comédie permet de dynamiter une plate mise en scène avec un simple jonglage de verre. Entre Incorrigible façon Bébel ou Boudu style Simon, ce misérable un peu fourbe et gentiment anar enchante dans ce monde brutal, pourtant pas très réaliste. Poète au langage d’un autre temps, au regard un peu cynique, il ne va jamais très loin dans la méchanceté.

Manquant de cruauté, le film, en plus, est bricolé de clichés. La rédaction du journal ressemble à un décor de sitcom, jusqu’au jeu de Lambert Wilson, à côté de la plaque. Les bourgeois du XVe arrondissement sont bien campés par le duo pêchu et un peu largué Duléry / Célarié. Mais rien ne tient sur la longueur. Les rebondissements sont mous et les cataclysmes bien sages. Le script se découd au fur et à mesure, oubliant de temps en temps sa candide qui tenait de fil conducteur.

Puisque nous sommes dans une société où les gens libres sont ceux qui s’en vont avant d’être virés, on peut aussi être libre d’aller voir ailleurs si Pierre Richard y est.

La différence c’est que c’est pas pareil : mais en quoi ?

Posté par Morgane, le 19 mai 2009

ladifference.jpg« - Dieu est mort. C’est un truc réglé depuis Spinoza »

L’Histoire : Sylvain s’est absenté pendant une quinzaine d’années et il revient en France à l’occasion d’une cérémonie familiale. Il renoue avec ses enfants et son ex-femme. Mais les réunions de famille ne se passent jamais comme on le souhaiterait, surtout quand votre arrivée n’est pas souhaitée par tous…

Notre avis : Une grande maison, une famille nombreuse et un baptême pour réunir tous les membres de cette dernière dans un même lieu… Ajoutez à cela toute la complexité d’une famille et des générations qui la composent et vous obtiendrez La différence c’est que c’est pas pareil.

François Berléand est plutôt crédible en père absent et bougon, de retour parmi les siens comme un agneau, mais loin d’être blanc comme neige, lâché au milieu des loups. Chacun a sa part de responsabilités dans les difficultés qui se sont immiscées au sein de la famille durant toutes ces années mais chacun a bien du mal à les reconnaître, classique.

Dans cette énième comédie dramatique sur la famille, Pascal Laëthier (qui réalise ici son premier long métrage) n’invente rien de très nouveau…La famille, ses angoisses, ses disputes, ses déchirements mais aussi l’amour qui l’unit sont tous au rendez-vous. L’effet de surprise n’est donc pas ce qui pourrait caractériser ce film. Cependant, la différence c’est que c’est pas pareil séduit par sa légèreté et sa fraicheur, dégageant un petit charme simple mais plaisant.