Tautou rivalisera avec Mouglalis

Posté par vincy, le 3 août 2008

audreytautou_chanel_jeunet.jpgDe tous les projets autour de Coco Chanel, seuls deux ont résisté, celui d'Anne Fontaine sur les débuts de la couturière et l'adaptation du roman de Chris Greenhalgh, "Coco and Igor" , publié en Angleterre en 2003, et toujours pas traduit en France. Le film se nommera Chanel et Stravinsky, l'histoire secrète. Un sacre au printemps 2009 est envisageable puisque le tournage débute dans quelques semaines.

Il sera réalisé par Jan Kounen, et non plus par William Friedkin, et Coco sera incarnée par une des égéries de Chanel, l'actrice Anna Mouglalis, qui remplace Marina Hands initialement prévue. Dans le rôle d'Igor, on retrouvera le très beau danois Mads Mikkelsen (Casino Royal).

L'autre projet est toujours en production chez Haut et Court. Coco avant Chanel, adaptation du best-seller de Edmonde Charles Roux, "L'irrégulière", sera tourné lui aussi cet automne. Audrey Tautou, dont ce sera le retour sur le grand écran, tiendra le rôle principal d'un film qui flirte plus avec l'art et essai qu'avec les moyens internationaux mis en branle pour celui de Kounen. Tautou aura pour soeur Marie Gillain, et partagera l'affiche avec Benoît Poelvoorde et Emmanuelle Devos.

Chanel fait les choses bien. La maison a demandé à Mademoiselle Audrey d'être sa prochaine muse pour le célèbre parfum N°5. Elle succède à Nicole Kidman. Jean-Pierre Jeunet (photo) a évidemment réalisé les spots.

Yves Saint Laurent, l’homme qui aimait la femme (1936-2008)

Posté par vincy, le 2 juin 2008

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Yves Saint Laurent est mort à l’âge de 71 ans. Héritier de Dior (qu’il remplaça à la mort soudaine de celui-ci) et de Coco Chanel (« Mademoiselle Chanel a libéré les femmes, Saint-Laurent leur a donné le pouvoir » disait son associé et ami intime Pierre Bergé), il est aussi le précurseur de Lagerfeld, Gaultier, Ford et Jacobs… Yves « Henri Donat Matthieu » Saint Laurent, aux initiales essentielles (« YSL », une marque en soi) a été l’un des plus grands créateurs durant 40 ans de mode. Son seul regret fut de ne pas avoir inventé le jean’s mais il a cassé les verrous qui engonçaient les conventions ; on note deux grandes inventions : les femmes en pantalon puis le métissage des couleurs et des tissus, éloge du noir (dont il a sans cesse célébré l‘élégance) et des tons vifs.

Sur les planches, il travailla avec Roland Petit, Jean Cocteau, Marguerite Duras. Fils d'un exploitant de salle de cinéma, il fut le costumier de Claudia Cardinale (La Panthère rose, sublime Capucine), Leslie Caron, Jean Seberg, Romy Schneider (César et Rosalie), Gérard Depardieu (Trop belle pour toi). Il fut en charge des costumes du multi-césarisé Providence.

La femme de sa vie, Deneuve

Mais c’est évidemment avec Catherine Deneuve que la plus belle histoire d’amour se noue. Muse et mannequin, son amie Catherine fera la promotion de ses créations en toutes circonstances : remises de prix, festivals, films... En créant ses costumes pour Belle de Jour, dix ans à peine après avoir repris les rênes de la maison Dior, YSL entre dans l’histoire du 7e Art, mariant le chic et le pervers, habillant la femme « beauvoirienne » par excellence, entre émancipation et soumission. Il habillera Deneuve dans La Chamade (Cavalier), La sirène du Mississipi (Truffaut), Liza (Ferreri), Un flic (Melville), The Hunger (Scott). Une fidélité qui ne trouve écho qu’avec Audrey Hepburn et Givenchy. On touche à l’extase… « Elle a toujours été extraordinaire pour moi. Je l'habille depuis le film Belle de Jour de Luis Bunuel. C’est une femme qui a un charme et un cœur merveilleux. Pour moi, elle est la plus grande star mondiale. Nous nous écrivons souvent. Je l'appelle Catherine, ma douceur, elle m'envoie des roses pâles. » Dans le dernier numéro de Première, Deneuve lui renvoie l’amabilité : « Saint Laurent lui-même est quelqu’un que j’aime tendrement. » Normal qu’ils se soient trouvés, elle qui incarna toutes les femmes, lui qui habilla pour toutes les femmes. Il avait construit un empire avec des parfums, une collection hommes, des boutiques dans le monde entier. Tout fut revendu il y a quelques années à une multinationale davantage obsédée par la valorisation de la marque que par le génie de son créateur. Il quitta les podiums en 2002, entouré de Casta et Deneuve, préférant se soigner sous le soleil marocain.

Les obsèques auront lieu jeudi à l’Eglise Saint-Roch à Paris. Ses cendres seront amenées à Marrakech. Une sépulture les accueillera dans les jardins de Marjorelle, bordant les propriétés de Pierre Bergé et du couturier.

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Voir aussi notre dossier Mode et Cinéma

Frankreich checkpoint

Posté par vincy, le 9 février 2008

Pub Lucky Luke

Dès l'avion, la délégation française s'amène en force. Le directeur d'un gros distributeur, le patron d'une grande chaîne de radio, ...puis on croise rapidement celui des acquisitions de TF1, un vétéran de la critique... Dans la presse professionnelle, quotidienne, des pages entières de pub vantent (pour leurs ventes) Jean Dujardin en Lucky Luke (très beau travail de casting pour Jolly Jumper), Audrey Tautou en Coco ("before Chanel"), les 10 petits nègres d'Agatha Christie, version Bonitzer, avec casting intello-chic et affiche à la Resnais.

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Et déjà Cannes en ligne de mire. MK2 qui retire les projections au marché du prochain film d'Olivier Assayas, pour ne pas gâcher ses chances d'une sélection. Barbet Shroeder (Inju) qui ne se cache pas d'être choisi par Thierry Frémeaux. Ca va se bousculer puisqu'on y pressent déjà Desplechin, Jaoui, Chéreau...

Mais pas Ozon, qui vient de signer le deal le plus improbable du moment. Changement de producteur (il passe chez Claudie Ossard, l'heureuse productrice d'Amélie Poulain), confiance renouvellée à Jean Labadie (ex-Mars, désormais boss de la société Le Pacte), et un script qui mélangerait réalisme social, horreur, suspens, science fiction (effets spéciaux de Buf), comédie et conte de fée. On prend peur surtout lorsqu'on voit l'étrange attelage à l'affiche : Sergi Lopez et Alexandra Lamy (qui n'a pas voulu jouer Jolly Jumper, regrettable).

On reportera nos espoirs sur Eric Zonca, premier film français en compétition à la berlinale. Julia, film anglophone, repose sur la grande Tilda Swinton, récompensée aujourd'hui par un Teddy Bear spécial (l'Ours d'or de la communauté cinéphile gay).