Le DVD en chute, le Blu-Ray ne sauve rien

Posté par vincy, le 21 janvier 2009

dvdJanvier est le mois de la galette. Tout dépend de quelle galette il s'agit. Après le bilan toujours déprimant des ventes de CD musicaux, les chiffres de ventes de DVD n'ont pas de quoi réjouir davantage.

-7,5%. En valeur. Le volume ne baisse "que" de 5,5%. La baisse des tarifs n'a rien changé : le marché s'effondre avec une dégringolade d'un tiers des ventes en quatre ans, après une très forte croissance. Cela ne représente plus que 1,4 milliard d'euros... La faute au piratage, sans doute, mais plus généralement à l'évolution du numérique, que ce soit la multiplication des programmes télévisés, les outils d'enregistrement, et surtout la concurrence des jeux vidéos.

Ne parlons pas du pouvoir d'achat.

Bien sûr le format Blu-ray a limité la casse. Sans ce nouveau support, la chute aurait été de 10%. Le Blu-ray a vu ses ventes multipliées par quatre. Pas de quoi sauver les meubles. Pour accélérer le passage à ce standard, Disney veut lancer une opération promotionnelle couplant les DVD et les Blu-ray, durant six mois. Amazon brade les Blu-ray durant les soldes. Paramount essaie de rattraper le temps perdu à refuser le format en proposant de plus en plus de titres. Sony tente d'une manière ou d'une autre de convaincre les consommateurs, via la X Box notamment.

D'autant que rien ne dit que le Blu-Ray s'imposera. 3,5% du marché avec ses 1,72 millions d'unités vendues. Il y avait 10 000 titres en DVD pour 700 en Blu-Ray fin 2008. Et Toshiba prépare la riposte avec des films sur carte mémoire. Un marché potentiel mais encore réduit avec 50 millions d'euros de ventes et locations dématérialisées, soit à peine 4% du marché.

On voit bien que le piratage n'est pas seul en cause.

La solution la plus pragmatique est sans doute dans le projet de loi gouvernementale bousculant la chronologie des médias. Le CNC propose en effet de raccourcir les délais entre la sortie des films en salles et leur exploitation en DVD/Blu-ray, en VoD et en diffusion TV. Les délais actuels (6 mois pour un DVD, un an pour une chaîne cryptée) ne satisfont plus les professionnels confrontés à une augmentation du nombre de film et une réduction du temps d'exploitaton.

Il ne faudrait plus que quatre mois entre la sortie en salles et l'exploitation en DVD ou en VoD.

Maintenant, un DVD, sans bonus réel, à 19 euros, reste un produit trop cher. Il faudra donc davantage que de simples ajustements juridiques ou d'améliorations techniques pour affronter cette mutation qui a transformé le marché musical, en attendant celui du livre et des médias.