Pierre Tchernia, éternel Monsieur Cinéma, est mort

Posté par vincy, le 8 octobre 2016

Homme de télévision, de cinéma et même croqué par Uderzo dans plusieurs albums d'Astérix, Pierre Tchernia, de son vrai nom Pierre Tcherniakowski, est décédé à l'âge de 88 ans cette nuit, samedi 8 octobre.

"La disparition de Monsieur Cinéma met en tristesse la cinéphilie", a déclaré à l'AFP Gilles Jacob, ajoutant: "Son physique tout en rondeur cachait en réalité un metteur en scène lucide, comme dans son film Le Viager où il mettait en évidence les spéculations sur la mort."

Ne le 21 janvier 1928, il avait fait des études dans cet art nouveau qu'était l'image: à l’Ecole technique des métiers du cinéma et de la photographie puis à l'IDHEC où il était en promotion avec Claude Sautet. Ce pionnier du petit écran avait participé à la création du  premier journal télévisé en 1949 avant de devenir en 1955 animateur d'émissions de variétés telles "La piste aux étoiles" ou d'actualités comme "Cinq colonnes à la Une". C'est avec "La boîte à sel" quu'il fit découvrir aux Français des talents comme Jean Poiret, Michel Serrault, son ami, Raymond Devos et Philippe Noiret.

Magique cinéma

A partir de 1966 et jusqu'en 1988, il avait présenté "Monsieur Cinéma", "Jeudi cinéma" et "Mardi cinéma", émissions cultes sur le 7e art, mais aussi émissions de résistances à leur manière quand les Français préféraient la télévision aux salles de cinéma. 60 ans de télévision, cela en fait, en effet, un complice de beaucoup de téléspectateurs, un "ami public n°1". On lui doit aussi les émissions spéciales autour de l'animation américaine, de Walt Disney à Tex Avery. Il avait un savoir-faire inégalable dans sa façon de partager son amour pour les films. Il a  aussi présenté le Festival de Cannes et la cérémonie des Césars pendant plusieurs années.

Parallèlement, il a aussi été réalisateur : adaptations d'oeuvres de Marcel Aymé ou documentaire sur Jean Carmet pour la télévision, films pour le cinéma (Le Viager, Les gaspards, Bonjour l'angoisse, La gueule de l'autre). Il a aussi été scénariste pour deux co-réalisations avec Robert Dhéry (La belle Américaine, Allez France!) et de longs métrages d'animation (plusieurs Astérix, où il prêtait sa voix en tant que narrateur, mais aussi un Dalton). Il avait eu le coup de foudre pour le grand écran avec La Chevauchée fantastique de John Ford.

Fantastique télévision?

Frédérique Bredin, présidente du CNC, rappelle que ce "passionné de cinéma" avait consacré "une grande partie de sa vie à transmettre son amour pour le 7e art au public, qui avait trouvé en lui un passeur érudit et bienveillant. Sa voix et sa silhouette étaient connues de tous."

"J’appartiens à cette génération qui a fait de la télévision parce que le cinéma ne nous ouvrait pas ses portes. Et en faisant de la télévision, nous ne savions pas que nous allions faire du mal à ce cinéma que nous aimions tant" a raconté Pierre Tchernia en 1987. "La télévision ne nous a jamais dispensé toutes les joies à la fois, mais il semble que nous avons connu une époque où, entre le public et nous, existait un état de grâce” avait-il également expliqué.

"Magic Tchernia" revint à son métier d’acteur en interprétant le rôle du centurion et narrateur Caius Gaspachoandalus dans Astérix et Obélix, mission Cléopâtre d’Alain Chabat.

Crash fatal pour Anton Yelchin (1989-2016)

Posté par vincy, le 19 juin 2016

Anton Yelchin, acteur russe naturalisé américain, né à Léningrad (Saint-Petersbourg) le 11 mars 1989, est mort le 19 juin 2016 à l'âge de 27 ans dans un accident de voiture. Il avait été rendu célèbre pour avoir incarné Pavel Chekov dans la nouvelle série Star Trek réalisée par J.J. Abrams.

C'est TMZ qui a rapporté l'annonce du décès. Selon le site, ses amis l’auraient trouvé coincé entre son automobile et sa boîte aux lettres en brique qui était attachée à une clôture de sécurité.

Il est à l'affiche de Star Trek: Sans Limites qui sort en août 2016. Fils de patineurs artistiques professionnels, sa famille, de confession juive , a du migrer aux Etats-Unis en 1989, juste après sa naissance.

D'abord attiré par la musique (il est membre d'un group punk, The Hammerheads), il début au cinéma en 2000 avec A Time for Dancing puis dans la saison 6 de la série Urgences. Il enchaîne avec la mini-série Disparition produite par Steven Spielberg, puis The Practice, New York Police Blues, FBI : Portés disparus, Esprits criminels, New York, section criminelle, ...

En 2007, Nick Cassavetes l'enrôle pour le personnage principal d'Alpha Dog de Nick Cassavetes, qui lui ouvre les portes des studios. Outre Star Trek en 2009, on le voit ensuite dans Terminator Renaissance et Le complexe du Castor de Jodie Foster, où il joue le fils de Mel Gibson. En 2011, il se fait remarquer des critiques avec le drame indépendant Like Crazy (primé à Sundance).

Très apprécié du jeune public, et même si certains films sont déjà oubliés, il alternait blockbuster, séries B d'horreur et cinéma d'auteur. 2011, passant de Fright Night à Rudderless de William H. Macy, de Burying the Ex de Joe Dante au récent Green Room. On le repère surtout dans Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch en 2013, aux côtés de Tom Hiddleston et Tilda Switon.

Son charisme assez cinétique, sa sensibilité palpable et un jeu au registre assez étendu n'auront pas eu le temps de s'épanouir. Même si on pourra le voir encore à l'écran, notamment dans les drames de Mark Palansky, Rememory, et de Peer Pedersen We d'ont belong here.

L’ancien directeur d’EuropaCorp, Christophe Lambert, est mort

Posté par vincy, le 13 mai 2016

Le Film Français a annoncé ce matin le décès de l’ancien directeur général de la société de Luc Besson EuropaCorp, Christophe Lambert, à l’âge de 51 ans.

DG d’EuropaCorp jusqu’en février dernier, il est "décédé cette nuit des suites d’une maladie foudroyante", selon une information du Figaroconfirmée par le magazine professionnelle

A l'origine, Christophe Lambert était publicitaire - il a notamment présidé Euro RSCG à partir de 1990 puis CLM/BBDO à partir de 1996 et enfin Publicis Conseil en 2003. Il cofonde FFL avec Fred & Farid en janvier 2007 avant de créer, en 2008 l'agence de publicité Blue Advertainment, avec Luc Besson.

Il avait rejoint EuropaCorp en 2010 afin de corriger la situation financière délicate de la société de Besson, et a participé aux montages de franchises comme TakenLucy ou de la prochaine production Besson, Valérian. Il a aussi assuré le financement de La Cité du cinéma.

En démissionnant six ans après, remplacé par Marc Shmuger (ex de Universal), il souhaitait se consacrer à des projets personnels.Mais selon Le Film Français, "Christophe Lambert aurait appris qu’il était malade d'un cancer, une dizaine jours après son départ d’EuropaCorp."

Jim Harrison et Hollywood, une histoire qui a mal tourné

Posté par vincy, le 28 mars 2016

Immense écrivain, Jim Harrison, surnommé « Big Jim », est mort dimanche à l'âge de 78 ans. L'Amérique n'était pour lui qu'un Disneyland fasciste obsédé par le fric. Il préférait René Char, Arthur Rimbaud, Paris et surtout les grands espaces américains, ceux des Western, cette Amérique originelle. Dans ses romans, on baisait, on buvait (beaucoup, le vin pour lui apportait plus de bonheur à l'humanité que toutes les décisions politiques de l'Histoire), on s'interrogeait sur le sens de la vie et par conséquent on se rapprochait de la mère Nature.

On comprend mieux qu'avec Hollywood, ça ne se soit pas très bien passé. L'épicurien qu'il était avait quand même ramé avant d'être riche. Il avait consacré sa vie à l'écriture. Et durant les trente premières années où il a tapé ses romans, nouvelles et poèmes sur sa machine à écrire, n'a pas gagné beaucoup de dollars. Rencontré en 1975, son ami Jack Nicholson jouait les mécènes (et le poussait à travailler pour le cinéma). Car Jim Harrison, pas beaucoup lu à l'époque, ne manquait pas d'admirateurs, Sean Connery et Warren Beatty en tête. Mais lui ne se gênait pas pour détester Hollywood.

Au dessus de son bureau, il y avait un morceau de papier qui lui rappelait toujours ce que lui avait sorti un patron de studio. "Tu n'es rien qu'un écrivain". Ce mépris pour l'écriture de la part de l'industrie cinématographique a sans doute conduit Jim Harrison à ne pas trop fricoter avec elle. Il n'y a eu que six adaptations de ses oeuvres sur petit et grand écran. David Lean et John Huston ont pourtant pris des options sur des nouvelles qu'il avait écrites, sans pouvoir les tourner.

En manque de fric, il a quand même cédé à la fin des années 1980 aux sirènes d'Hollywood. En 1989, il coécrit le scénario de Cold Feet, entre polar et comédie, signé Robert Dornhelm. L'année suivante, il adapte Une vengeance, nouvelle inclue dans le recueil Légendes d'automne. Sydney Pollack, Jonathan Demme et Walter Hill furent intéressés. John Huston devait finalement la filmer. Mais il ne voulait pas de Kevin Costner dans le rôle principal. Celui-ci, en pleine ascension, a donc choisi Tony Scott pour réaliser Revenge. Le polar, honnête, est un joli succès en salles, sans plus.

En 1994, deux hits avec Jim Harrison au générique sortent sur les écrans. Légendes d’automne, l'une de ses trois nouvelles issues du recueil éponyme, est réalisé par Edward Zwick, avec Brad Pitt (qui a pris le rôle à Tom Cruise), Anthony Hopkins (après l'abandon de Sean Connery), Aidan Quinn et Julia Ormond. Le "mélo", dont il n'a pas écrit le scénario, n'est pas forcément à la hauteur de l'oeuvre littéraire, mais le film est gros succès public et récupère un Oscar (pour la photo). Jim Harrison encaisse un million de dollars qu'il dépense en alcool et cocaïne.

La même année, son ami Jack Nicholson parvient à monter Wolf, après douze ans d'efforts. Sur proposition de Nicholson, Mike Nichols réalise ce film fantastique avec Michelle Pfeiffer, James Spader et Christopher Plummer. Jim Harrison scénarise cette histoire (qui n'a rien à voir avec son premier roman, Wolf: mémoires fictifs) d'un éditeur (des comptes à régler, Jim?) qui se transforme en loup-garou. Le tournage est un cauchemar. Le scénario est massacré par le studio quand celui-ci demande une réécriture complète du dernier tiers du film. Harrison quitte la production pour "différences créatives", estimant que leur vision du projet était incompatible: "Je voulais un loup, il en fait un chihuaha". Le film est pourtant un succès en salles.

De là date sa fâcherie avec Hollywood. Deux adaptations verront quand même le jour. Etats de force (Carried Away), d'après son roman Nord Michigan (Farmer). Réalisé par Bruno Barreto, avec Dennis Hopper et Amy Irving, le film est un fiasco total. Et Dalva, l'un de ses meilleurs romans, porté de manière pas trop honteuse sur le petit écran, avec Farrah Fawcett, Peter Coyote et Rod Steiger.

Jim Harrison ne voulait plus entendre parler de cinéma. Pour lui, assister à une projection d'un film qu'il avait écrit ou qui était une adaptation d'une de ses oeuvres c'était comme avoir "le sentiment distinct de se sentir violer par un éléphant ou - si votre imagination est plutôt maritime - par une baleine".

Il reste à savoir si dans son testament l'écrivain a laissé l'ordre de ne pas adapter ses écrits. Ou si Hollywood va désormais pouvoir s'emparer librement des histoires naturalistes et intimes, sans se soucier de l'avis de celui qui fut, jusqu'au bout, un homme libre qui avait la réputation d'être un ours.

Alan Rickman (1946-2016). Le professeur Rogue est mort.

Posté par vincy, le 14 janvier 2016

Inimitable et éternel Professeur Rogue dans la franchise Harry Potter, Alan Rickman, né le 21 février 1946, est mort d'un cancer le 14 janvier 2016 à l'âge de 69 ans. Fils d'un père irlandais et d'une m!re galloise, il a débuté sur les planches à l'âge de 7 ans, dans une pièce montée par son école. Mais avant d'en faire son métier, il se lance dans une carrière de graphiste. Il attend ses 26 ans pour entrer à la Royal Academy of Dramatic Art.

Avec sa voix chaude, presque caverneuse, et son allure de dandy inquiétant, Alan Rickman ne pouvait que séduire la Royal Shakespeare Company, qui l'accueille en 1978. Il hérite souvent de rôles de méchants au théâtre, et logiquement au cinéma. Lui qui joua du Shakespeare, du Brecht, du Tchekhov, du Ibsen, du Jarry ou même le Vicomte de Valmont dans les liaisons dangereuses, qui en fit une star des planches à Londres comme à New York. Passionné par le théâtre, il a mus en scène plusieurs pièces, notamment de son ami Ruby Wax et d'August Strindberg.

Le cinéma ne va faire appel à lui qu'en 1988. Il incarne l'un des plus grands méchants de l'histoire du blockbuster américain avec le personnage d'Hans Gruber dans le premier film des aventures de John McLane, Piège de cristal. Fiéleux comme on l'aime. Un méchant où la voix doucereuse et l'apparente tranquillité inquiète bien plus que les excès de jeu dans ce genre de rôles.Il n'a pas été si tenté par les sirènes hollywoodiennes, même si on le retrouve en shérif de Nottingham dans le Robin des bois de Kevin Reynolds. Il tourne avec Anthony Minghella (Truly Madly Deeply), Tim Robbins (Bob Roberts), Mike Newell (An Awfully Big Adventure), Neil Jordan (Michael Collins), l'injustement méconnu Judas Kiss de Sebastian Guttierez, le culte Dogma de Kevin Smith ou encore les ratés Galaxy Quest et H2G2... Plus marquant ses rôles dans Sweeney Todd de Tim Burton, en juge Turpin, ou Snow Calk de Marc Evans, en homme hanté par la mort d'une autostoppeuse et qui décide d'aller voir la mère de sa victime.

En 2001, il accepte le rôle de Severus Rogue, professeur à l'ambiguïté charismatique, naturellement autoritaire et intrigant, dans la série Harry Potter, dont il sera de tous les épisodes. On le retrouve aussi en mari volage dans Love Actually en 2003, puis dans des succès comme Le parfum, Alice au pays des merveilles (la voix de la chenille), Le majordome (où il incarne Ronald Reagan) et l'an dernier dans Une promesse (de Patrice Leconte).

Alan Rickman a aussi réalisé deux films: le très beau L'invitée de l'hiver, adaptation d'une pièce qu'il avait lui-même mis en scène. Le film, avec Emma Thompson et sa mère, Phyllida Law, a remporté quelques prix. Et Les jardins du roi, avec Kate Winslet, sorti l'an dernier.

Mais s'il fallait retenir un rôle c'est celui du Colonel Christopher Brandon dans Raisons et sentiments, d'Ang Lee (1995), où il donne merveilleusement la réplique à Emma Thompson, rayonnante. En plus de la diriger, ils ont joué dans six films ensemble et deux téléfilms. Une des couples de cinéma (et pas seulement dans Love Actually) les plus épatants.

Il venait de terminer deux nouveaux films dont la sortie est prévue cette année, Opération Eye In The Sky de Gavin Hood, avec Helen Mirren et Aaron Paul et Alice de l'autre côté du miroir, la suite d'Alice au pays des merveilles.

Au cours de sa carrière, il a reçu de nombreux prix: un Golden Globe du meilleur acteur et un screen Actors Guild Award dans une mini-série télévisée (Raspoutine), un BAFTA du meilleur second-rôle masculin (Robin des bois), en plus de trois nominations, un prix d'interprétation au FFM de Montréal (Mesmer), deux prix à Venise pour son film L'invitée de l'hiver... Au théâtre, il a été nommé deux fois aux Tony Awards.