BIFFF 2015 – Bernard Rose (Candyman) revient aux sources avec Frankenstein

Posté par kristofy, le 14 avril 2015

Le BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) profite de son statut pour présenter quelques films en avant-première mondiale. C'est le cas de Frankenstein en présence de son réalisateur britannique Bernard Rose.

Son Frankenstein est porté par un casting de choix : Xavier Samuel très impressionnant (em>My Best Men, Perfect Mothers, Fury...), Carrie-Ann Moss (la Trinity de Matrix), Danny Houston (qui était dans son Two Jacks) et Tony Todd (Candyman).

Pour le réalisateur, c'est à la fois un retour aux sources du fantastique et un retour devant son premier public: son film Paperhouse avait gagné au BIFFF le prix du Corbeau d’Or en 1989, et présenté le film qui a fait sa renommée, le célèbre Candyman en 1992.

Durant les années 90 Bernard Rose a aussi signé deux films prestigieux Ludwig van B. (avec Gary Oldman et Isabella Rossellini, 1994) et Anna Karénine (avec Sophie Marceau et Sean Bea, 1997n), puis d'autres films comme Mr Nice (avec Rhys Ifans et Chloë Sevigny, 2010) ou Two Jacks (avec Billy Zane et Sienna Miller, 2012). Ses autres réalisations fantastiques ont eu moins de succès, mais elles représentent sa version de genres revenus à la mode comme le 'torture-porn' avec Snuff-movie en 2005 (suite aux Saw et Hostel...) et le 'found-footage' avec Sx Tape en 2013 (suite aux Rec et Paranormal activity...). Son tout nouveau film est en quelque sorte à la croisée de sa filmographie : l'adaptation d'un classique de la littérature et une version moderne du personnage du monstre...

Monstre moderne

Le roman de Mary Shelley se situe dans l'Angleterre de 1818, et Bernard Rose transpose cette histoire de nos jours à Los Angeles. «Je trouve que cette histoire du docteur Frankenstein n’est pas à propos de quelqu’un qui a créée un monstre mais peut-être davantage perçue comme quelqu’un qui donne la vie.» Donc un 'être humain' se découvre dans ce qui ressemble à une salle d’hôpital, il découvre les gens autour de lui qu'il identifie comme des parents mais eux découvrent une erreur de mutation cellulaire qui lui cancérise la peau... Leur créature va leur échapper et se retrouver dans la ville, avec des policiers à ses trousses. Il trouvera refuge auprès d'un SDF, avant que la panique ne grandisse... Si le décor est moderne, Bernard Rose à garder en voix-off et le ton poétique du roman :  «puisque je ne peux inspirer l’amour, que je cause l’effroi.»

© kristofy / ecrannoir.frA l'issue de la projection Bernard Rose a partagé avec le public sa vision du mythe de Frankenstein :

Dupliquer la nature est un fantasme scientifique

«Le roman original a été écrit au début de la révolution industrielle, il y a environ 200 ans, on découvrait peut-être à peine que l’électricité puisse avoir comme pouvoir d’animer un tissus humain. C’est le premier roman de science-fiction, le premier roman d’horreur. Deux siècles après aujourd’hui on arrive à la création de nouveaux tissus humains comme de la peau ou même des organes artificiels avec une imprimante 3D. Si on créer un être humain de toute pièce, qu’en est-il de la conscience ? Le roman était novateur et en quelque sorte prévoyant, l’histoire est toujours passionnante à notre époque. Le fantasme de créer la vie de manière scientifique est peut-être quelque chose qui vient plus d’un homme que d’une femme. Dans le film, il y a un créateur médecin homme mais aussi une femme médecin, d’ailleurs le roman qui évoque les questions de ce danger a été écrit par une femme. En tout cas dupliquer la nature est un fantasme scientifique.
Pour moi le film devait commencer avec l’éveil à la vie du monstre et finir avec sa mort, le film est raconté de son point de vue à lui. Une chose amusante, c’est la scène où un policier tue un chien : beaucoup de gens trouve ce moment violent ou triste. Dans les films on peut voir des dizaines de personnes se faire tuer et ça passe, mais quand c’est un chien, bizarrement, ça touche plus les émotions de certains spectateurs, c’est étrange non ?»

Le défi c'est la distribution des films

«La production de films est en quelque sorte plus facile aujourd’hui par rapport à avant. Le défi c'est surtout la distribution des films. Presque tout se retrouve sur internet quasiment gratuitement, sans que des droits d’auteur soient reversés. Peut-être que des auteurs vont demander de l’argent aux fournisseurs d’accès à internet ? A la télévision on voyait des films gratuitement mais ce sont les chaines de télévision qui payaient des droits pour les diffuser, avec l’argent des publicités. Aujourd’hui les spectateurs vont de la télévision vers Internet pour les films.»

Le film n'a toujours pas de distributeur en France.

Liam Neeson et Sigourney Weaver dans une histoire à dormir debout

Posté par vincy, le 19 août 2014

a monster calls

Liam Neeson et Sigourney Weaver ont rejoint Felicity Jones (Amazing Spider-Man 2) dans le film qui sera adapté du roman pour la jeunesse Quelques minutes après minuit (A Monster Calls) de Patrick Ness.

Le film sera réalisé par le catalan Juan Antonio Bayona (L'orphelinat, The Impossible). Quelques minutes après minuit raconte l'histoire d'un jeune garçon qui se laisse intimider par ses camarades de classe et doit affronter la mort prochaine de sa mère malade. Mais à minuit sept, tous les soirs, Conor fait le même cauchemar : un monstre vient lui rendre visite et l'amène dans un monde fantastique.
Sigourney Weaver incarnera la grand mère du petit garçon tandis que Liam Neeson interprétera le monstre.

Le roman de Patrick Ness, publié en 2011 au Royaume Uni et en 2012 en France (chez Gallimard jeunesse, il sortira en poche le 16 octobre prochain) a été écrit d'après une idée originale de Siobhan Dowd et illustré par Jim Kay. Siobhan Dowd était elle-même atteinte d'un cancer et est morte avant de pouvoir écrire son histoire. Le roman de Ness a reçu de nombreux prix parmi lesquels le Livre jeunesse de l'année.

Le film est déjà programmé dans les salles nord-américaines pour le 14 octobre 2016.

BIFFF 2014 : Bustillo & Maury et Béatrice Dalle « aux yeux des vivants »

Posté par kristofy, le 11 avril 2014

aux yeux des vivantsLe duo de réalisateurs Julien Maury et Alexandre Bustillo avait apporté un peu de sang neuf dans le film de genre français avec A l'intérieur (à La Semaine de la Critique à Cannes en 2007) puis avec Livide (en 2011). Ils reviennent avec Aux yeux des vivants, en compagnie de Anne Marivin, Francis Renaud, Nicolas Giraud, Zacharie Chasseriaud, Béatrice Dalle et Chloé Coulloud.

"Fuyant leur dernier jour d’école, trois adolescents inséparables pénètrent dans un vieux studio de cinéma abandonné depuis des années, mais c'est le repère de quelqu'un caché aux yeux des vivants. De retour chez eux, les adolescents ne tarderont pas à s’apercevoir que quelque chose les a suivis et que la nuit va être éprouvante..."

Rencontre avec l'équipe pour un petit avant-goût du film avant sa sortie le 30 avril :

Julien Maury : Il y a des influences du cinéma américain dans Aux yeux des vivants et c'est complètement assumé. On aime aussi brouiller les pistes, le film n'est pas identifiable ni géographiquement ni dans le temps. C'est comme une histoire qu'on se raconte, on entre tout de suite dedans sans un contexte de lieux ou de date.

Béatrice Dalle : C'est leur troisième film et c'est le troisième où je suis dedans : peu importe ce qu'ils me proposent, je continuerai de faire n'importe quoi dans leurs films. Ce qui compte c'est d'avoir confiance dans qui réalise, l'histoire est moins importante pour moi.

Julien Maury : Les 4 enfants sont des comédiens avec une grande expérience des tournages. Ils ont fait beaucoup plus de films que nous en fait. Ces enfants sont super pros.

Alexandre Bustillo : On rêverait de faire un film de loup-garou, ça ne s'est jamais fait en France. Avec une vraie scène de transformation qui ne soit pas en numérique...

Julien Maury : ...on pense à qu'est ce qu'on aimerait voir comme film et qu'on ne voit pas en France. On a été appelé par Hollywood pour plusieurs projets (dont un remake de Hellraiser) mais ce n'est pas notre fantasme de tourner aux Etats-Unis. On a dit oui deux fois pour y travailler mais sans donner suite : beau projet, plein d'argent, le grand luxe, mais pas de liberté créative. On est ouvert à tout mais pour le moment on peut faire ce dont on a envie comme on en a envie en France.

Alexandre Bustillo : On a fait un court-métrage pour la saison 2 de ABC of Death, on sera la lettre X, et c'est avec Béatrice bien entendu.

Fabrice Lambot (producteur) : Canal+ a pré-acheté 133 films je crois, dont Aux yeux des vivants, mais c'est le seul film d'horreur. C'est toujours très difficile de faire un film de genre "horreur" en France, alors que l'horreur ça se vend très bien aux autres pays étrangers. Le film sort le 30 avril avec une interdiction aux moins de 16 ans, qui nous a fait perdre un réseau de distribution qui s'est désisté. On espère au moins une vingtaine de salles...

BIFFF 2014 : rendez-vous à Bruxelles jusqu’au 20 avril

Posté par kristofy, le 9 avril 2014

bifff2014Le BIFFF (Bruxelles International Fantastic Film Festival) s'attache chaque année à proposer la cartographie la plus complète de tout ce que le genre fantastique peut proposer, avec à la fois du gore sanguinolent, de l'étrange effrayant, du thriller musclé et même quelques comédies. Cette année, le Festival proposera 100 longs-métrages dont 28 premières œuvres, près d'une quarantaine de films en avant-première internationale ou européenne et 9 films en avant-première mondiale. Soit 130 films en tout, à découvrir entre le 9 et le 20 avril.

Venir au BIFFF, c'est aussi goûter à la chaleureuse ambiance d'un festival unique au monde : les projections sont animées d'une bonne humeur communicative (les commentaires "La porte !", "N'y vas pas !",  "Derrière toi !", "Aaaahh !"... fusent pendant les séances), chaque personnalité participe à une session de questions-réponses avec le public, et diverses animations sont organisées comme le Bal des vampires ou le concours de body-painting.

Les invités...

Plus d'une trentaine de personnalités de tous les horizons sont attendues. Pour l'anniversaire des 40 ans des productions Troma, Lloyd Kaufman viendra présenter sa dernière réalisation Return to Nuke 'em High, volume 1. Terry Gilliam fera découvrir The Zero Theorem, l'iconoclaste Bobcat Goldthwait présentera Willow Creek, Alexandre Bustillo et Julien Maury feront peur avec Aux yeux des vivants, Alex de la Iglesia et son actrice Carolina Bang seront là pour Les sorcières de Zugarramurdi, Jean-Pierre Jeunet se livrera lors d'une master-class...

Les films les plus attendus...

Il y aura en avant-première mondiale le film Let us prey de Brian O'Malley (avec Liam Cunningham et Pollyanna McIntosh), les films Haunter de Vincenzo Natali, Yellow de Nick Cassavetes, Ablations de Arnold De Parscau... Egalement beaucoup de films asiatiques : Young Detective Dee-Rise of the sea dragon de Tsui Hark, Out of Inferno 3D de Danny & Oxide Pang, L'Honneur du Dragon 2 de de Prachya Pinkaew avec Tony Jaa, Killers de Kimo Stamboel & Timo Tjahjanto, The Raid 2-Berandal de Gareth Evans, et aussi The Apostles de Joe Chien en avant-première mondiale. Pour la clôture, il y aura par ailleurs Police Story 2013 (avec Jackie Chan) et Ennemy de Denis Villeneuve (avec Jake Gyllenhaal et Mélanie Laurent).

...mais aussi des films dont on s'est déjà fait l'écho :

Bruxelles découvrira certains films qui viennent tout juste de sortir en France comme Wrong Cops de Quentin Dupieux, Real de Kiyoshi Kurosawa, le dyptique Goal of the dead de Benjamin Rocher & Thierry Poiraud, le film d'animation Albator en 3D. Le BIFFF programme aussi quelques films qui ont déjà été sélectionnés dans d'autres festivals comme par exemple : Moebius de Kim Ki-duk (Venise), Shield of straw de Takashi Miike (Cannes), Monsoon Shootout de Amit Kumar (Cannes), Ugly de Anurag Kashyap (Cannes), The necessary death of Charlie Countryman avec Shia LaBeouf  (Berlin 2013), All cheerleaders die de Lucky McKee & Chris Sivertson (Toronto, Sitges)...

Et pour vous mettre le sang à la bouche, le BIFFF a rassemblé 47 extraits de nouveaux films dans une bande-annonce de 3 minutes :


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Brussels International Fantastic Film Festival
du 9 au 20 avril
Informations et réservations sur le site du Festival

BIFFF 2013 : les premières sensations…

Posté par kristofy, le 7 avril 2013

horror storiesLes premiers jours du BIFFF se suivent et ne se ressemblent pas : chaque film passe seulement une seule fois dans une seule salle (sauf quelques exceptions), le dilemme pour les festivaliers est donc de choisir entre esprit frappeur ou zombie affamé… Toutes sections confondues, il y a 110 films présentés, de toutes nationalités ou presque : on remarque l’absence de films en provenance de France, le "cinéma de genre français" étant plutôt moribond.

Les rares cinéastes français qui s'y intéressent tournent aux Etats-Unis, et le BIFFF a notamment montré Maniac (Alexandre Aja, Franck Khalfoun, Nora Arnezeder) et Kiss of the Damned de Xan Cassavetes (vu à Venise) avec Roxane Mesquida, Anna Mouglalis et Joséphine de la Baume en vampires. D’autres pays comme la Norvège ou la Malaisie ont un film fantastique sélectionné au BIFFF, ou encore la Lituanie et Vanishing Waves, qui d'ailleurs sortira en France le 29 mai.

Déjà quelques très bons films se sont fait remarquer et sont tout à fait recommandables. L’omnibus Horror Stories (photo de gauche) qui réunit plusieurs courts-métrages de Corée du Sud réalisés par Jung Bum-shik, Lim Dae-woon, Hong Ji-young, Kim Gok& Kim Sun, et Min Gyu-dong. A la manière d’autres films du même genre comme 3 extrêmes (de Park Chan-wook, Takashi Miike et Fruit Chan), ce collectif de différentes histoires montre à la fois le travail de talentueux réalisateurs dont on devrait reparler à l’avenir et surtout provoque une multitude de sensations fortes chez le spectateur qui va beaucoup sursauter. On y voit un livreur qui va traumatiser deux enfants seuls dans un appartement, un assassin dans un avion qui va tuer presque tout l’équipage, une femme qui convoite le futur mari de sa sœur à s’en mordre les doigts, un médecin et son assistante qui devront décider dans une ambulance sur une route infestée de zombies si la femme sur le brancard risque de les contaminer…

Dans un genre tout à fait différent de la homme_futurcomédie familiale, il faut saluer le Brésilien Claudio Torres qui a écrit et réalisé O Homem do futuro (l’homme du futur), avec Wagner Moura (Tropa de Elite) et Alinne Moraes (vedette de la télé). Le thème du voyage dans le temps à été maintes fois exploré au cinéma avec la même constante : modifier le passé en mieux peut aussi ensuite modifier le futur en pire. Ici il s’agit d’un prof de physique un peu terne qui ne s’est toujours pas remis de l’humiliation subie quand il était étudiant à cause de la belle fille de ses rêves, et en travaillant à une énergie alternative avec un accélérateur de particules il va se retrouver dans le passé, en 1991, justement à ce moment de sa jeunesse. Cette fois, il va faire en sorte que la belle l’aime, lui…

Le film revisite tous les clichés du voyage temporel avec à la fois une rigueur scénaristique presque scientifique (chaque évènement aura pour cause ou effet un autre évènement à une autre époque, et pour plusieurs personnes) et aussi beaucoup d’humour (à un moment la belle fille verra en face d’elle trois versions de son prétendant à différents âges). Claudio Torres réussit là un film qui se rapproche de l’univers Edgar Wright/Simon Pegg/Nick Frost, O Homem do futuro a d’ailleurs eu un grand succès au Brésil. Avant d'être reconnu en France ?

http://www.youtube.com/watch?v=2SYpV1reefA

BIFFF 2013 : Neil Jordan, Dario Argento et autres horreurs au menu

Posté par kristofy, le 5 avril 2013

BIFFF 2013La 31e édition du BIFFF se déroule en ce moment à Bruxelles et promet bien des sueurs froides. Pour qui n’a pas encore été contaminé, il s’agit du fameux Brussels International Fantastic Film Festival qui est devenu au fil des années le rendez-vous incontournable des films de genres qui donnent des palpitations, avec en prime des festivaliers toujours prêts à lancer durant les projections l’un ou l’autre cri de bonne humeur choisi parmi une bonne vingtaine de gimmicks ("attention derrière toi !", "mais pourquoi est-il si méchant ?") que les spectateurs se répètent au fil des ans…

La nouveauté de cette année est d’abord logistique, avec un nouveau lieu (après le Passage 44, après le bâtiment Tour & Taxis), le Palais des Beaux-Arts, qui offre plus de salles confortables. Cette année on pourra y voir des films en provenance de 29 pays, dont 16 avant-premières européennes, 9 avant-premières internationales et quelques avant-premières mondiales. Le calendrier des sorties de films en Belgique fait que certains titres du BIFFF sont déjà bien connus des spectateurs français comme Maniac, Biancanieves (interview du réalisateur Pablo Berger à retrouver ici) ou Antiviral ; d’autres sont restés dans les cartons des distributeurs depuis tellement longtemps qu’ils circulent déjà sous le manteau comme A fantastic fear of everything avec Simon Pegg ou Chained de Jennifer Chambers Lynch.

Parmi d’autres films attendus il y aura également Mama avec Jessica Chastain pour ouvrir une Nuit Fantastique ou encore Stoker de Park Chan-wook en clôture, et aussi Oblivion avec Tom Cruise.

Pour l’ouverture, c’est le réalisateur Neil Jordan qui est venu présenter Byzantium où deux femmes se nourrissent de sang pendant deux siècles : une nouvelle histoire vampirique au féminin de la part de celui qui avait déjà filmé Entretien avec un vampire ! Pour l’occasion, il a été sacré Chevalier de l'Ordre du Corbeau. Un autre maître du genre, Dario Argento, fera quant à lui son retour au BIFFF où il se livrera lors d’une masterclass et présentera son Dracula 3D.

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Brussels International Fantastic Film Festival
Jusqu'au 13 avril 2013
Informations et réservations sur le site du Festival

Voyeurisme, sadomasochisme et solitude au FEFF de Strasbourg

Posté par matthieu, le 20 septembre 2012

Séances inégales au 5e festival européen du film fantastique de Strasbourg.
Avec son esthétique à l'ancienne (à la manière de The Box de Richard Kelly, en moins réussi), Elfie Hopkins, de Ryan Andrews, se la joue volontairement Sherlock Holmes dans une Angleterre dont on ne verra finalement pas grand chose.

Déjà vu des centaines de fois depuis qu'Hitchcock a popularisé l'idée du voyeurisme au cinéma, le long-métrage est une énième enquête extrêmement lisse où une adolescente qui observe par ci et là, voire derrière sa fenêtre, ce qui se déroule chez ses voisins étranges. Les personnages sont extrêmement fade d'un bout à l'autre, tout juste peut-on relever le sex-appeal du méchant dont la famille ressemble aux Volturi de Twilight(à peine moins grotesque). Le travail sonore sur les voix donne un résultat très surfait, de même pour les notes de piano, déplacées mais qui arrivent par moments à créer un contraste intéressant.

Le long-métrage est désenchanté, désincarné, et ne mériterait pas ni une telle durée (89 minutes pourtant) ni ce ton si sérieux hors de propos. Pauvre, il ne parvient à intéresser un minimum que par sa virée dans le drame.

La surprise du jour viendra plutôt de Die Wand (Le mur invisible). Une mise en scène superbe, un long-métrage posé qui évite les effets et artifices encombrants : tout est là et parvient à composer une œuvre plutôt réussie qui sait entretenir le mystère.

Martina Gedeck (La vie des autres) porte le film sur ses épaules, errant dans une solitude qui ne peut s'estomper que par la présence d'animaux, emprisonnée derrière ce mur qui l'a bloque hors de la civilisation urbaine. En compagnie de son chien, second grand acteur du film, elle reste figée dans cet espace, un isolement qui la pousse bien évidemment à l'autonomie afin de subsister dans cette nature trop vaste.

De ce mode de vie rudimentaire, la dame s'attire la faveur des bêtes et délivre son récit d'une voix morne qui fait office de voix off. On est souvent proche du pensum fatiguant avec ce verbiage incessamment débité du début à la fin et qui vient rompre avec le silence apparent de l'environnement. Évoluant dans ce milieu restreint et pourtant si vaste, la jeune femme apprend à redécouvrir le monde sous un nouveau regard, celui en communion avec la nature.

Le réalisateur, Julian Pölsler, tire tout le parti d'une réalisation efficace par sa sobriété tout en sachant tirer la magnificence des paysages aux alentours de ce drame intimiste. Un long-métrage qui fait du bien et permet de respirer et de s'évader pendant près de deux heures dans des contrées verdoyantes. Le propos final, classique et prévisible, fait retomber le soufflet avec un hymne à la vie, en plus de nous asséner une morale qui souhaiterait nous faire comprendre que les hommes se sont trompés de route ; dommage.

La soirée se conclut tardivement avec Excision de Richard Bâtes Jr., sorte d'erzatz raté d'un Gregg Araki. AnnaLyne McCord, méconnaissable, y campe une adolescente complètement incommodante qui s'imagine chirurgienne dans un avenir lointain et découvre sa sexualité un poil transgressive. Si on déplore dans un premier temps que le film vacille trop souvent - à défaut d'aller au fond de son idée et de son délire sadien -, il reste le plaisir de retrouver certains acteurs tels Roger Bart (Hostel 2, Desperate Housewives), Malcolm McDowell que l'on ne présente plus, et surtout Ray Wise (Twin Peaks).

Amusant le film est également tordu. Force est de constater que derrière plusieurs scènes dérangeantes et une certaine esthétique dans le traitement des rêves sado-maso-gore, il n'y a franchement pas grand chose.

Premières claques au Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Posté par matthieu, le 18 septembre 2012

Le 5e festival européen du film fantastique de Strasbourg a commencé la semaine avec When the lights went out, un long-métrage inspiré d'un fait réel survenu dans le Yorkshire dans les années 1970, présenté comme une des plus grandes histoires de poltergeist connues d'Europe, histoire à laquelle s'est retrouvée liée la famille du réalisateur Pat Holden.

Dès son début, le film affiche une certaine élégance dans sa photographie et s'attache à restituer l'ambiance visuelle de l'époque, tant par les vêtements, les coupes, que par la situation économique du pays. Le cinéaste présente une famille anglaise, bourgeoise et huppée, occupant une belle maison. Ce n'est pas la crise qui va venir les éreinter mais une histoire de fantôme errant dans leur demeure. Chacun réagira alors de différentes manières face aux événements qui surviennent.

Le casting est remarquablement bien choisi et aucun acteur - pas même en second rôle - ne fait défaut. Le long métrage ne perd jamais de temps, jalonné de scènes d'épouvante, tantôt efficaces par les bruitages, tantôt trop soulignées par ces mêmes bruitages. On retient au final une oeuvre plutôt réussie.

Doomsday book signe le grand retour de Kim Jee-woon, le réalisateur d'I saw the devil entre autres, aux côtés de on acolyte Yim Pil-Sung pour cette oeuvre composée de trois moyens-métrage. Le segment du milieu, le seul de Kim Jee-woon, s'avère être le plus intéressant.

Outre son indéniable pédanterie, le robot dans l'univers bouddhiste est une idée originale. Le fait que l'on voue un culte à ce robot déclaré comme étant Bouddha offre de multiples réflexions sur la relation qu'entretient l'homme avec l'esprit et la matière. Surtout, cela conduit à un spectacle visuel singulier avec ce robot au centre du cadre de ce temple somptueux. D'une manière sous-jacente, et quoique ce segment se compose d'un abus de verbiages explicites, il fait la relation entre Dieu et la robotique, la perfection que les deux peuvent signifier pour l'homme et qui subissent le même destin de destruction, étant perçus comme un danger.

Les deux autres parties, sortes de série B délirantes, fonctionnent plutôt bien elles aussi, mais sont plus inégales. Reste une ironie bien fichue et un sens correct, quoiqu'excessif, de la dérision.

Pour finir la journée, Antiviral du fils Cronenberg, déjà vu à Un certain regard à Cannes et prix nouveau talent du cinéma canadien à Toronto, se révèle complètement fou et conceptuel, autant dire qu'il va déchaîner les passions et recevoir tout aisément des avis très divers dans la même veine que les films de son père, dont le style se retrouve beaucoup ici.

Choisissant de s'installer dans un un futurisme - pas si éloignée - dans laquelle le star système aurait explosé au point que les maladies de celles-ci se vendent comme des petits pains, Antiviral ose déjà la subversion par son portrait d'une société complètement malade, au sens propre du terme. Pas vraiment hermétique non plus, le film reste extrêmement froid, en cause : une mise en scène hyper clinique dans un univers paroxysmique qui exalte la perfection de la beauté pour faire vendre tout et n'importe quoi.

Antiviral est donc à la fois une réelle proposition de cinéma sans concession mais également un film interminable puisqu'arrive l'inévitable instant où l'on décroche pendant une bonne partie du film. La faute à un protagoniste (à l'image de Pattinson dans Cosmopolis) glacial et qui nous laisse de côté pendant une grande partie de l'histoire, avant de sombrer, heureusement, dans une folie prenante, joué avec ardeur par Caleb Landry Jones, qui en met vraiment plein la vue dans le dénouement.

Force est de constater qu'il s'en dégage quelque chose d'unique doublé d'un exercice de style assez maitrisé. Brandon dans les pas de David?

Premier week-end sans frissons au Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Posté par matthieu, le 17 septembre 2012

Vendredi soir s'est déroulée l'ouverture de la cinquième édition Festival européen du film fantastique de Strasbourg qui grandit d'années en années, doublant ses chiffres et atteignant en 2011 celui de 6 500 spectateurs.

Du 14 au 22 septembre, 13 films sont en compétition pour remporter l'Octopus d'Or et/ou le prix du public. Sera également remit le Méliès d’Argent au meilleur film fantastique européen, ce qui lui permettra de candidater au Méliès d’Or du prestigieux Festival de Sitges au mois d’octobre.

Outre ces 13 films, on trouve de nombreux films hors compétition, des documentaires, des rétrospectives et des courts métrages. Strasbourg met donc les petits plats dans les grands pour son festival qui fait de plus en plus d'ombre à celui, voisin, de Gérardmer.

Robot and Frank, un film plat mais pas inintéressant, monotone par moment, touchant dans d'autres, faisait l'ouverture. Une comédie d'anticipation qui échappe aux codes éculés de la technologie et robotique perçues comme le mal, pour mieux en dévoiler l'attachement et la relation avec l'homme qui la nécessite au quotidien. Le film sort mercredi en salles.

Tout premier film pour Zack Parker, Scalene, oeuvre presque caricaturale du cinéma américain indépendant, trouve une réelle difficulté à fonctionner. Zack Parker voudrait brosser le portrait d'un drame familial entre un fils malade et une mère colérique interprétée par Margo Martindale (que tout le monde connaît bien évidemment pour son même rôle de mère détestable et froide dans Million Dollar Baby), mais il n'y parvient à aucun moment.

On ne ressent la tourmente familiale à aucun moment tant le film démarre sur les chapeaux de roue avec des vociférations à tour de bras. Le type même du long-métrage qui s'embarrasse avec une narration inutilement alambiquée et qui se perd à force de développer les points de vues sans intérêts réels. Le pire étant sans doute le jeu excessif de certains acteurs qui ne donnent absolument aucun contraste à leurs personnages. Ne reste de la douleur maternelle qu'un exercice de style doublé de gribouillis colorés (le rouge pour la mère, et d'autres couleurs pour les autres) pour tenter, non sans esbroufe, de convaincre qu'il y aurait une quelconque tentative de proposer quelque chose d'original. Hélas non.

Et pourtant, par l'introduction d'un troisième personnage qui vient s'interposer dans le couple mère-fils, une jolie blonde venue comme soignante par hypocrisie plus que par bonté de geste, l'alchimie va enfin commencer à prendre. Hélas, le vacarme reprendra très vite sur la fin dès lors que le point de vue révélera ce que l'on a vu au début, distordant pour la énième fois cette narration qui s'enlise définitivement en partant dans tous les sens. Et comble du tout, Scalene propose un dénouement grossier. Par cette virée finale aux limites de la farce, difficile d'exprimer un quelconque attachement à ce premier film malgré quelques qualités.

On avait connu Franck Khalfoun pour son plutôt moyen 2ème sous-sol, et rien ne laisser présager alors une réussite pour le remake de Maniac, dont il se détourne franchement dans le style. Le spectateur y devient le personnage du tueur. Cette production d'Alexandre Aja démarre avec une certaine efficacité de ton et une bande originale très réussie.

Maniac version 2012 est donc doté d'une mise en scène honorable même si on surnage dans le foutraque (à l'image de son psychopathe dirons-nous) ou les effets visuels gores et effets stylistiques too-much. Le film propose donc du neuf avec du vieux, ce qui fonctionne un certain temps. On suit le personnage incarné par un Elijah Wood en retrait qui surprend très agréablement, quand bien même sa posture douce et frêle lui donnerait un air un poil trop cheap, ; mais les meurtres sauvages (et ô combien gratuits) sont là pour nous rappeler sa brutalité envers les femmes.

Un des gros soucis du film, outre d'être incroyablement brouillon, est d'en faire des tonnes dans sa seconde partie. Cette impression de tourner en rond, ces flash-backs incessants qui viennent directement s'intercaler avec le point de vue interne pour révéler des causes oedipiennes aux tueries qui s'opèrent : tout cela est assez désagréable à voir sans rien apporter au psychopathe, qui aurait gagné à ne pas voir sa folie être expliquée d'une manière aussi désinvolte.

Le remake qui démarrait pourtant bien s'embourbe au fil des minutes et déclenche des rires. On pouffe même devant le dénouement d'un grotesque assez rare. Jouant la carte du gore au maximum, le film perd définitivement en intérêt et dévoile ce qu'il est vraiment : un exercice de style qui se galvaude pour devenir une simple attraction vulgaire et même d'une grande bêtise.

Nouveau film à buzz, succédant aux Paranormal Activity des années précédentes, V/H/S de David Bruckner, Glenn McQuaid et le collectif Radio Silence est une énième tentative de "found footage" de gueule accomplit. Il faut le voir pour le croire. L'idée de départ était pourtant plaisante : 5 courts métrages horrifiques en un seul qui les regroupe. Problème, on s'aperçoit très vite de la catastrophe de l'entreprise qui ne mène strictement à rien.

L'ennui s'installe dès les premières minutes où l'on assiste à une bande de jeunes qui se filme dans leurs méfaits, s'amusant à ôter le haut d'une passante pour en filmer les seins. V/H/S tombe déjà bien bas avec ce défaut de sombrer facilement dans le sexe et l'alcool. On vise les ados avec des imbéciles. Dépassé un certain âge, pas sûr que le résultat déconcertant d'un bout à l'autre vous plaise. V/H/S brasse du vent ; chacun des cinq passages dure une vingtaine de minutes (dont quinze sont réservées à des scènes de vie et personnages qui discutent, s'amusent etc).

Quant vient enfin le frisson, c'est d'une pauvreté rare. Nanar pas très amusant et vite déconcertant. Au milieu du risible apparent, quelques bonnes idées trop rares sont mal exploitées, comme celle du tueur qui provoque des interférences sur la caméra, ou bien encore le court métrage des webcams. Mais rien qui ne suffise concrètement à rehausser la qualité de ce long-métrage interminable de deux heures dont le buzz autour reste totalement incompréhensible.

Enfin, concluons avec The Pact de Nicholas McCarthy. Comme souvent, les idées les plus courtes sont les meilleures. Ce qui était au départ un court métrage s'est vu être rallongé sur une durée d'1h30 et la réussite a été diluée dans la longueur. La mollesse du scénario nous plonge dans une torpeur sans fin. Pour autant, le film reste très correct dans sa réalisation et parvient, à l'aide de scènes d'épouvante plutôt bien dosées tout le long - hélas inégales -, à maintenir un semblant d'intérêt.

Le royaume magique de Landover passe de Universal à Warner

Posté par vincy, le 14 février 2012

Il faut bien trouver un successeur à Harry Potter. Warner Bros a pris une option sur la série de six livres de Terry Brooks, Le royaume magique de Landover. A l'origine, c'était Universal qui en avait acquis les droits en 2005.

Finalement Warner a décidé de se lancer dans l'aventure. Le Royaume magique de Landover est une série fantastique pour la jeunesse de six tomes (1986-2009), publiés en France chez Bragelonne entre 2007 et 2010.

Warner a pour l'instant décidé de n'adapter que le premier volume : Royaume magique à vendre!

L'histoire est celle d'un veuf, Ben Holiday, qui n'a plus goût à rien. Il décide de répondre à une annonce d'un certain Mr. Meeks qui propose d'acquérir un royaume féerique pour un million de dollars. Mais, après l'achat, il s'aperçoit des détails omis par la publicité. Le royaume tombe en ruine, faute d'un roi pour unir les barons, les impôts ne sont plus collectés et un dragon sauvage ravage les campagnes. Il va lui falloir rassembler les citoyens et les notables et surtout détruire cette bête diabolique.

Terry Brooks est aussi l'auteur de la série Shannara.