Bruno Dumont va tourner la suite de Jeannette

Posté par vincy, le 20 juillet 2018


Le 5 août, Bruno Dumont recevra un léopard d'honneur au Festival de Locarno. Il accompagnera également la projection de Coincoin et les z'inhumains, la première série dans l'histoire de la manifestation à être projetée sur la Piazza Grande.

Si Coincoin est la suite du P'tit Quinquin, la folle série diffusée sur Arte en 2014, le prochain film du cinéaste sera aussi une suite. Le Film Français annonce que Bruno Dumont démarrera le tournage de Jeanne, la suite de Jeannette, l'enfance de Jeanne d'arc, le 6 août. Le drame musical est toujours inspiré de l'œuvre de Charles Peggy et Lise Leplat Prudhomme reprend le rôle de "la Pucelle d'Orléans". Cette fois-ci, on retrouve l'héroïne au début de l'année 1429, en pleine Guerre de Cent ans. Elle a délivré la ville d'Orléans. Guerrière qui dérange, elle est faite prisonnière avant d'être livrée aux Anglais, qui vont la conduire au bûcher après son procès.

Le budget est modeste (1,2M€). Les films du Losange distribueront le film l'an prochain alors que Memento avait assuré la distribution du premier opus (qui a été nommé l'an dernier au Prix Louis-Delluc).

Locarno s’offre Dumont, Delépine et Kervern, Ethan Hawke, Hong Sangsoo et Antoine Fuqua

Posté par vincy, le 11 juillet 2018

La 71e édition du Festival de Locarno (1er-11 août 2018) aura un film français sur la Piazza Grande en ouverture comme en clôture.

Le jury de la compétition est composé de Jia Zhang-ke, président, Emmanuel Carrère, Sean Baker, Tizza Covi et Isabella Ragonese. Andreu Ujica, Ben Rivers et Laetitia Dosch seront les jurés de Cinéastes du présent. Yann Gonzalez, Deepark Rauniyar et Marta Mateus formeront le jury Pardi di domani.

Bruno Dumont recevra un Pardo d'honneur tandis qu'Ethan Hawke sera distingué par un Prix d'excellence. Quatre hommages seront rendus: les frères Taviani, Wolf-Eckart Bühler, Pierre Rissient et Claude Lanzmann.

La rétrospective annuelle sera dédiée à Leo McCarey.

Section Piazza Grande
- Les beaux esprits de Vianney Lebasque (Ouverture), avec Ahmed Sylla, Jean-Pierre Darroussin, Camélia Jordana
- Blackkklansman de Spike Lee
- Coin coin et les Z’inhumains de Bruno Dumont (série TV)
- Blaze d’Ethan Hawke
- Le vent tourne de Bettina Oberli
- Liberty de Leo McCarey
- L’ordre des médecins de David Roux
- L’ospite de Duccio Chiarini
- Manila in the claws of light de Lino Brocka
- Les oiseaux de passage de Cristina Gallego et Ciro Guerra
- Ruben Brandt, Collector de Milorad Krstic
- Seven de David Fincher
- Searching d’Aneesh Chaganty
- The Equalizer 2 d’Antoine Fuqua
- Un nemico che ti vuole bene de Denis Rabaglia
- Was uns nicht umbringt de Sandra Nettelbeck
- I feel good de Benoît Delépine et Gustave Kervern (Clôture), avec Jean Dujardin, Yolande Moreau

Compétition
- Glaubenberg de Thomas Imbach
- A family tour de Liang Ying
- Diane de Kent Jones
- La flor de Mariano Llinas
- Yara d’Abbas Fahdel
- Menocchio d’Alberto Fasulo
- Tarde para morir joven de Dominga Sotomayor
- Ray & Liz de Richard Billingham
- Gangbyub Hotel de Hong Sangsoo
- A land imagined de Siew Hua Yeo
- M de Yolande Zauberman
- Sibel de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti
- Genèse de Philippe Lesage
- Wintermärchen de Jan Bonny
- Alice T. de Radu Muntean

Dans les autres sélections on soulignera Ceux qui travaillent d'Antoine Russbach, avec Olivier Gourmet (Cinéastes du Présent) ou le documentaire De chaque instant de Nicolas Philibert (Fuori Concorso).

Pourquoi il ne faut surtout pas rater « Senses » de Ryusuke Hamaguchi

Posté par MpM, le 2 mai 2018

C'est l'événement cinéma de cette semaine, et des deux suivantes : la sortie sur grand écran du film fleuve Senses de Ryusuke Hamaguchi sous la forme de cinq épisodes réunis en trois longs métrages. Soit une formidable saga intime mettant en scène quatre femmes reliées par une forte amitié que les aléas de la vie amènent à se remettre soudainement en question.

A Kobe, de nos jours, Akari, Sakurako, Fumi et Jun sont quatre femmes qui approchent de la quarantaine et mènent des vies assez rangées : Sakurako est une parfaite mère au foyer, Akari est une infirmière modèle, Fumi travaille pour un centre d'art et Jun dans un bar. Mais la jeune femme est surtout engagée dans une longue procédure de divorce, malgré le refus catégorique de son mari. Ce combat, qui était un secret jusqu'à la fin du premier épisode, fait l'effet d'une bombe dans le groupe d'amies, et place brutalement chacune face aux contradictions ou aux ratés de sa propre existence.

On est bien dans une intrigue intime, pour ne pas dire intimiste, qui ne bascule jamais ni dans le spectaculaire, ni dans le suspense un peu facile. Ryusuke Hamaguchi met en place un dispositif extrêmement simple (la plupart des scènes consistent en de longs dialogues introspectifs durant lesquels les personnages livrent leurs expériences ou leur ressenti) qui révèle peu à peu l'intériorité des protagonistes, et les pousse à réévaluer leur existence ou leurs comportements. La parole joue en effet tout au long du film un rôle central, déterminant, qui donne à sentir à travers les confidences, les reproches, les confessions et même les conversations les plus anodines la violence bouillonnant derrière les comportements uniformément policés.

Cela permet une auscultation en profondeur de la société japonaise corsetée, comme handicapée des émotions. Les cinq volets du film (qui correspondent logiquement aux cinq sens) permettent ainsi une plongée effrénée dans le tumulte des sentiments et l’envers de l'image que l'on a (et que le cinéma contribue souvent à nous donner) du pays et de ses mœurs tout en retenue.

Cela tient pour beaucoup à la force de l'écriture de Hamaguchi, qui transforme les mots en armes presque mortelles, si acérées qu'elles remplacent avantageusement toute brutalité physique pour témoigner de la violence des émotions intérieures. Ce que se disent les personnages est ainsi plus insupportable à entendre que s'ils criaient, ou en venaient aux mains, car ces propos, toujours prononcés avec calme et politesse, ne touchent pas tant à ce que font les protagonistes qu'à ce qu'ils sont intrinsèquement : égoïste, superficiel, lâche...

Les quatre comédiennes principales sont évidemment à saluer tant elles sont justes et sensibles tout au long des cinq épisodes. C'est d'autant plus impressionnant que toutes les quatre sont non professionnelles, de même que les autres comédiens qui les accompagnent. Senses est en effet né d'un atelier d’improvisation autour du thème "comment pouvons-nous mieux nous écouter les uns les autres ?". Dès le départ, il a été conçu dans l'optique de faire un film. Un scénario a ainsi été écrit en fonction de chacun des participants, et a évolué avec eux au moment du tournage.

Dans sa première version, le film durait plus de 5h. Après son accueil triomphal à Locarno en 2015 (prix d'interprétation féminine collectif et mention spéciale pour le scénario), puis au Festival des trois continents (Montgolfière d'argent et prix du public) et au festival Kinotayo (Soleil d'or), Eric Le Bot, distributeur pour Art House, a décidé de le proposer sous la forme de la "série de cinéma" que l'on découvrira tout au long du mois de mai. Une décision courageuse, car bien sûr le format est atypique, et le film lui-même singulier.

Le terme "série", par exemple, ne doit pas faire imaginer un récit à suspense, rebondissements effrénés, cliffhangers et autres climax incessants. Ce n'est pas La Casa de Papel. Si l'on aime tant Senses, c'est justement qu'il brise les codes les plus faciles de la narration romanesque pour n'en garder que l'essence. C'est donc à son rythme que Ryusuke Hamaguchi observe les glissements, les changements, les plus petits détails du comportement de ses personnages. Ce faisant, il propose une captivante étude de la nature humaine, doublée d'une réflexion complexe sur l'existence et le temps.

La durée est en effet une donnée fondamentale de son cinéma qui privilégie les plans larges et les scènes longues, permettant aux personnages d'aller jusqu'au bout de ce qu'ils ont à dire. Il n'hésite pas, notamment, à consacrer presque la totalité d'un épisode (le quatrième, intitulé "Sentir"] à une lecture en temps réel qui est à la fois comme une mise en abyme du tourbillon des sentiments traversé par les personnages, et une caisse de résonance à leurs doutes et interrogations.

Jusque-là relativement confidentiel en France, Ryusuke Hamaguchi impose en un film son style exigeant et son regard singulier, démontrant qu'il est un cinéaste à suivre absolument. Ça tombe bien, il sera à Cannes dans quelques jours, pour ses premiers pas en compétition officielle avec Asako.  C'est sûr, la planète cinéphile est sur le point de s’arracher son travail !

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  • Senses 1&2 de Ryusuke Hamaguchi au cinéma le 2 mai
  • Senses 2&3 de Ryusuke Hamaguchi au cinéma le 9 mai
  • Senses 5 de Ryusuke Hamaguchi au cinéma le 16 mai

Le 70e Festival de Locarno dévoile une programmation très française

Posté par vincy, le 12 juillet 2017

Adrien Brody honoré par un Leopard Club Award. Mathieu Kassovitz (qui viendra pour le premier film de Samuel Jouy, Sparring) récompensé par un Excellence Award. A ces deux acteurs, s'ajoutent Michel Merkt (Prix du producteur indépendant), Jean-Marie Straub (Léopard d'or d'honneur) et Nastassja Kinski parmi les hommages rendus cette année. Le 70e Festival de Locarno a révélé ce mercredi 12 juillet le programme des festivités.

Lynch, Huppert, Ruiz...

En compétition on retrouve notamment pas mal de productions et coproductions françaises: 9 doigts de F.J. Ossang, As Boas Maneiras de Juliana Rojas et Marco Dutra, Charleston d'Andreï Cretulescu, Good Luck de Ben Russell, Madame Hyde de Serge Bozon, avec Isabelle Huppert et Romain Duris, Mrs. Fang de Bing Wang et Wajib de Annemarie Jacir. A côté de ces films, ont note la présence de Denis Côté (Ta peau si lisse), Xu Bing (Qing Ting Zhi Yan), John Carroll Lynch (Lucky, avec David Lynch), une œuvre posthume de Raul Ruiz (La telenovela Errante), Jim McKay (On the Seventh Day), Travis Wilkerson (Did You Wonder Who Fired Gun?), Aaron Katz (Gemini) ou encore Germano Maccioni (Les astéroïdes - Gli asteroidi, avec Pippo Delbono)

Paradis, Ardant, Argento...

Pour cette édition anniversaire, le cinéma français sera très présent avec Olivier Assayas et Sabine Azéma à la présidence de deux jurys, mais aussi Samuel Benchetrit, Vanessa Paradis et Vincent Macaigne (Chien), Fanny Ardant transgenre (Lola Pater), Noémie Lvovsky et Mathieu Amalric (Demain et tous les autres jours qui ouvrira la prestigieuse programmation de la Piazza Grande), Paul Hamy et Pascal Greggory (9 Doigts) et Jean-Pierre Léaud (36 fillette). Parmi les autres stars attendues Albert Serra, Francesca Comencini, Irrfan Khan et Golshifteh Farahani (The Song of the Scorpions), Vincent Pérez et le cultissime Dario Argento. Locarno a aussi obtenu la comédie indépendante The Big Sick, véritable phénomène à Sundance, et succès inattendu au box office américain cet été dans les circuits art et essai.

Côté diversité, Locarno présentera deux blockbusters Atomic Blonde avec Charlize Theron et le thriller SF de Netflix, What Happened to Monday? avec Noomie Rapace. De Cannes, seul Good Time des frères Safdie a été retenu pour la Piazza Grande.

D'hier à aujourd'hui

Dans la section Cinéastes du présent, on notera le sud coréen Kim Dae-hwan (The First Lap), le japonais Ryutaro Ninomiya (Sweating the Small Stuff), la française Narimane Mari (Le fort des fous) et l'américain Dustin Guy Defa (Person to Person).

Enfin, est-ce pour la francophilie affirmée de cette édition? Mais la Rétrospective 2017 sera consacrée à Jacques Tourneur, disparu il y a 40 ans: "un réalisateur qui n’est encore pas reconnu à la hauteur de son talent. Tourneur a souvent tourné des films classifiés comme « série B », des films qui nous semblent aujourd’hui plus incisifs, plus visionnaires et plus actuels que leurs aînés. Car le réalisateur a toujours su mêler dans son travail l’imaginaire puissant des récits de genre et une poésie visuelle unique, héritée sans doute de sa double identité, européenne et américaine."

Locarno 2017: les présidents des jurys révélés

Posté par vincy, le 29 juin 2017

La 70e édition du Festival de Locarno (2-12 août) s'offre Olivier Assayas comme président du jury de la compétition internationale. Il avait déjà été membre du jury en 2004. Prix de la mise en scène à Cannes en 2016, prix du scénario à Venise en 2012, le cinéaste français a sorti l'an dernier Personal Shopper et il a également co-écrit l'adaptation du nouveau Polanski, D'Après une histoire vraie.

Le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah, récompensé à Locarno pour son film El Medina (1999), présidera le jury Cineasti del presente (Cinéastes du présent).

L'actrice française, deux fois césarisée, Sabine Azéma sera quant à elle à la tête du jury de la compétition Pardi di domani (Léopards de demain).

Locarno consacrera sa Rétrospective à Jacques Tourneur

Posté par vincy, le 19 janvier 2017

La Rétrospective du 70e Festival de Locarno (2-12 août 2017) sera consacrée au réalisateur français Jacques Tourneur (1904 – 1977). Cet hommage "s’intéressera à un réalisateur qui n’est encore pas reconnu à la hauteur de son talent" explique le communiqué du festival. "Tourneur a souvent tourné des films de série « B », des films qui nous semblent aujourd’hui plus incisifs, plus visionnaires et plus actuels que leurs aînés. Car le réalisateur a toujours su mêler dans son travail l’imaginaire puissant des récits de genre et une poésie visuelle unique, héritée sans doute de sa double identité, européenne et américaine."

La Rétrospective se déroulera dans le cinéma historique de Locarno, entièrement restauré et rebaptisé le GranRex, qui dévoilera son nouvel aménagement à l’occasion de la 70e édition du Festival. La Rétrospective, conçue par Roberto Turigliatto et Rinaldo Censi, en collaboration avec la Cinémathèque suisse et la Cinémathèque française, sera accompagnée par un ouvrage publié en anglais et en français aux éditions Capricci.

Fils du réalisateur Maurice Tourneur, l'un des pionniers du cinéma français, Jacques Tourneur est né à Paris en 1904.Après ses premiers films, Maurice quitte la France à la veille de la Première Guerre mondiale pour les États-Unis, où il devient un cinéaste confirmé, dont les films sont appréciés du public. La famille rentre en France en 1928, et Jacques fait ses premiers pas derrière la caméra en 1931 avec Tout ça ne vaut pas l'amour. Il tourne trois autres longs métrages puis décide de repartir pour les États-Unis. Sa rencontre avec le producteur Val Lewton à la RKO va donner vie à l’une des collaborations les plus fructueuses de l’histoire du cinéma: ensemble, ils travaillent sur des films fascinants et sombres, considérés aujourd’hui comme des pierres angulaires du cinéma: La Féline (1942), L’Homme – Léopard (1943) ou encore Vaudou (1943).

Des films policiers (Nick Carter, Master Detective) au western (Le passage du canyon, L’or et l’amour), des films de cape et d’épée (La flibustière des Antilles, La flèche et le flambeau), à ceux de guerre et d’espionnage (Berlin Express, Jours de gloire), en passant par le mélodrame (Angoisse, La vie facile), le film d’aventure (Les révoltés de la Claire-Louise, La Cité sous la mer) et le film noir (Nightfall, La griffe du passé), il a a touché à tous les genres.

"Considéré comme le maître du cinéma fantastique"

Carlo Chatrian, Directeur artistique du Locarno Festival, rappelle que « Le nom de Tourneur est connu des passionnés du 7e art et certains de ses films figurent même au rang des œuvres inoubliables de la grande saison du cinéma américain de l’après-guerre; il n’en va pas de même pour l’ensemble de son œuvre qui est néanmoins de très grande qualité. Cette Rétrospective, organisée avec les plus importantes et prestigieuses institutions, que je remercie ici, sera l’occasion pour les nouvelles générations de comprendre la force d’une œuvre cinématographique qui privilégie les choix visuels plus que les mots, qui trouve dans les cadrages, les mouvements de caméra, l’utilisation de la lumière, du son et des couleurs des instruments d’expression essentiels. Considéré comme le maître du cinéma fantastique, Tourneur a toujours cherché à aller au-delà du visible, en représentant les sentiments profonds qui jaillissent derrière la superficialité des choses. C’est pourquoi ses films ont résisté au temps et sont une source d’inspiration pour tant de cinéastes. »

Frédéric Bonnaud, Directeur de la Cinémathèque française, précise par ailleurs que la Rétrospective de l’œuvre de Jacques Tourneur sera programmée à la Cinémathèque française à partir du 30 août.

Locarno 2016: le film bulgare Godless triomphe

Posté par vincy, le 13 août 2016

Godless de la réalisatrice bulgare Ralitza Petrova a remporté ce samedi 13 août le Léopard d'or du Festival du film de Locarno. Il raconte l'histoire de Gana, jeune femme qui s'occupe de personnes âgées atteintes de démence et réalise un trafic avec leurs cartes d'identité. Elle commence à changer quand elle rencontre un nouveau patient qui aime la musique, mais découvre alors que "faire ce qu'il faut" peut coûter cher. Son actrice principale, Irena Ivanova, a par ailleurs obtenu le prix de la meilleure actrice du festival. Avec quatre prix sur cinq dans la compétition internationale, le cinéma d'Europe de l'Est est le grand vainqueur de cette 69e édition.

Seule exception, le cinéaste portugais João Pedro Rodrigues (qui aura les honneurs d'une rétrospective au Centre Pompidou cet automne), qui repart avec son premier prix majeur dans un grand festival avec le prix de la mise en scène.

Notons que Moi, Daniel Blake, Palme d'or à Cannes en mai, a reçu le prix du public et que Moka, qui sort en France mercredi, a été distingué par le Prix Variety des films projetés sur la Piazza Grande.

Le palmarès du 69e Festival de Locarno:

- Compétition internationale

Léopard d'or
GODLESS de Ralitza Petrova, Bulgarie/Danemark/France

Prix spécial du jury
INIMI CICATRIZATE (Scarred Hearts) de Radu Jude, Roumanie/Allemagne

Meilleure réalisation
JOÃO PEDRO RODRIGUES pour O ORNITÓLOGO, Portugal/France/Brésil

Meilleure actrice
IRENA IVANOVA pour GODLESS de Ralitza Petrova, Bulgarie/Danemark/France

Meilleur acteur
ANDRZEJ SEWERYN pour OSTATNIA RODZINA (The Last Family) de Jan P. Matuszynski, Pologne

Mention spéciale
MISTER UNIVERSO de Tizza Covi, Rainer Frimmel, Autriche/Italie

- Cinéastes d'aujourd'hui

Pardo d’oro Cineasti del presente – Premio Nescens
EL AUGE DEL HUMANO de Eduardo Williams, Argentine/Brésil/Portugal

Prix spécial du jury
THE CHALLENGE de Yuri Ancarani, Italie/France/Suisse

Prix pour le meilleur réalisateur émergent
MARIKO TETSUYA pour DESTRUCTION BABIES, Japon

Mention spéciale
VIEJO CALAVERA de Kiro Russo, Bolivie/Qatar

- Premier film

Prix pour le meilleur premier film
EL FUTURO PERFECTO de Nele Wohlatz, Argentine

Swatch Art Peace Hotel Award
MAUD ALPI pour GORGE CŒUR VENTRE, France

Mention Spéciale
EL AUGE DEL HUMANO de Eduardo Williams, Argentine/Brésil/Portugal

- Léopards de demain

Pardino d’oro per il miglior cortometraggio internazionale – Premio SRG SSR
L’IMMENSE RETOUR (ROMANCE) de Manon Coubia, Belgique/France

Pardino d’argento SRG SSR per il Concorso internazionale
CILAOS de Camilo Restrepo, France

Nomination de Locarno pour les European Film Awards - Premio Pianifica
L’IMMENSE RETOUR (ROMANCE) de Manon Coubia, Belgique/France

Premio Film und Video Untertitelung
VALPARAISO de Carlo Sironi, Italie

Mention spéciale
NON CASTUS de Andrea Castillo, Chili

Pardino d’oro per il miglior cortometraggio svizzero – Premio SwissLife
DIE BRÜCKE ÜBER DEN FLUSS de Jadwiga Kowalska, Suisse

Pardino d’argento Swiss Life per il Concorso nazionale
GENESIS de Lucien Monot, Suisse

Best Swiss Newcomer Award
LA SÈVE de Manon Goupil, Suisse

- Prix du Public UBS

I, DANIEL BLAKE de Ken Loach, Grande-Bretagne/France/Belgique

- Variety Piazza Grande Award

MOKA de Frédéric Mermoud, France/Suisse

Locarno rendra hommage à Jane Birkin

Posté par vincy, le 14 juillet 2016

Au lendemain de la révélation de ses sélections, le Festival du film Locarno a annoncé qu'il rendra hommage à l’actrice et chanteuse franco-britannique Jane Birkin.

"Jane Birkin fait ses débuts dans une comédie musicale, entamant une double carrière d’actrice et de chanteuse. Un an seulement après ses débuts au cinéma dans Le Knack… et comment l’avoir de Richard Lester (Palme d'or à Cannes en 1965), Blow Up (Palme d'or à Cannes en 1967) de Michelangelo Antonioni fait d’elle une icône de beauté et de transgression. Parallèlement à son parcours d’actrice, où elle met son talent au service de cinéastes comme Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Agnès Varda et Alain Resnais, Jane Birkin se lance dans la chanson, inaugurant une collaboration intense avec son compagnon Serge Gainsbourg, qui écrit pour elle et enregistre en duo l’inoubliable et sulfureux Je t’aime… moi non plus (1969), qui défraye la chronique. Le tube donnera d’ailleurs son nom à un film dirigé par Gainsbourg" rappelle le Festival.

La séduction originale

Carlo Chatrian, Directeur artistique du Festival, s'avoue "très content de récompenser la carrière extraordinaire d’une actrice comme Jane Birkin qui a traversé l’histoire du cinéma moderne avec une trajectoire à nulle autre semblable. Capable d’enflammer la pellicule de sa présence, de donner au mot “séduction” un sens original, d’être à la mode tout en étant hors des modes, l’actrice a donné vie à des personnages qui restent gravés dans nos mémoires, peut-être pour ce soupçon d’innocence perdue qui vibre en elle."

La 69e édition du Festival de Locarno rendra hommage à Jane Birkin en profitant de sa présence, dans le rôle d’Elise Lafontaine, dans La femme et le TGV de Timo von Gunten (Suisse, 2016), court métrage en compétition dans la section Pardi di domani (Léopards de demain). Pour compléter cet hommage, seront projetés Boxes de Jane Birkin (2007) et La fille prodigue de Jacques Doillon (1981).

Les 25 ans de la mort de Serge

Récemment, a chanteuse a du annuler un concert "Gainsbourg symphonique" prévu le 9 juillet à Shanghai faute d'avoir obtenu un visa pour se rendre en Chine. Elle vient de donner le spectacle aux Francofolies de Montréal, et sera ensuite à Montreux, Lyon, Rennes, Brest, Hong Kong, Paris, Bruxelles, Londres et Buenos Aires.

Cet hiver, la Film Society of Lincoln Center de New York avait initié une rétrospective consacrée à Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg, mère et fille étant réunies pour la première fois dans un hommage commun. La rétrospective, intitulée "Jane and Charlotte Forever", comportait 19 films différents.

Populaire et singulière

Jane Birkin a reçu une Victoire de la musique de la meilleure artiste interprète féminine de l'année en 1992 et a été trois fois nommée aux César (meilleur second rôle féminin pour La Belle Noiseuse, meilleure actrice pour La Femme de ma vie, meilleure actrice pour La Pirate) et une fois au Molière de la comédienne pour Quelque part dans cette vie.

Devenue rare au cinéma (son dernier film est un petit rôle dans Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier en 2013), elle a été extrêmement populaire dans des comédies des années 1970 (La moutarde me monte au nez, 3,7M d'entrées, L'animal, 3,2M d'entrées), avant de s'orienter vers un cinéma d'auteur (Wargnier, Tavernier et Resnais, en plus de Rivette, Doillon, Varda, Godard, Mocky, Ivory et Corsini, entre autres). Cette singularité en fait l'une des artistes les plus attachantes et aimées en France.

Locarno dévoile sa 69e édition

Posté par vincy, le 13 juillet 2016

Le prochain Festival de Locarno (du 3 au 13 août 2016) a révélé ses sélections. Cette 69e édition est dédiée à Michale Cimino et Abbas Kiarostami, récemment disparus: "Non seulement pour les remercier des émotions qu’ils ont offertes au public de Locarno, mais aussi parce qu’ils représentent un cinéma qui nous est familier, ici à Locarno. Un cinéma qui lit la réalité et la transfigure, un cinéma qui n’a pas peur de se penser grand même quand il s’attache à raconter des histoires qui ne sont jamais «petites», un cinéma qui explore tout l’éventail des tonalités, du plan panoramique au gros plan. Un cinéma qui arrive comme une rafale et qui t’emporte avec lui" explique Carlo Chatrian, directeur artistique de la manifestation.

16 longs seront métrages projetés sur la Piazza Grande,  17 longs métrages, uniquement des premières mondiales, seront en compétition pour le Pardo d'oro et 15 premiers et deuxièmes films, dont 13 sont des premières mondiales, seront en lice dans le Concorso Cineasti del presente.

Hormis quelques cinéastes comme Joao Pedro Rodriguez (dont le Centre Pompidou prépare une grande rétrospective pour la fin de l'année), la compétition a recherché des auteurs plus confidentiels que ces dernières années, réservant les films grand public comme Moka ou Jason Bourne, ou même la Palme d'or cannoise, Moi, Daniel Blake, pour les projections en plein air sur la Piazza Grande. la compétition, à l'exception de quelques films asiatiques, est très européenne.

Le jury de la compétition internationale sera présidé par le cinéaste mexicain Arturo Ripstein, entouré de Kate Moran, Rafi Pitts, Rodrigo Teixeira et Wang Bing. Le jury de la compétition Cinéastes du présent est présidé par Dario Argento, entouré de Angeliki Papoulia, Antonin Peretjatko, Cornelia Seitler et Sean Price Williams. Celui des Pardi di Domani est présidé par Edgar Reitz, entouré de Marian Alvarez, Julie Corman, Shahrbanoo Sadat et Nicolas Steiner.

Hommages et prix honorifiques:
- Prix d'excellence Moët & Chandon à Bill Pullman
- Prix Raimondo Rezzonico à David Line
- Léopard d'honneur pour l'ensemble de sa carrière à Mario Adorf
- Léopard d'honneur pour Alejandro Jodorwsky
- Hommage à Roger Corman

Section Piaza Grande :

The girl with all the gifts de Colm McCarthy (ouverture) (Royaume-Uni, Etats-Unis)
Moka de Frédéric Mermoud (France, Suisse), avec Emmanuelle Devos et Nathalie Baye
Jason Bourne de Paul Greengrass (Etats-Unis)
Interchange de Dain Iskandar Said (Malaisie, Indonésie)
Cessez-le-feu d’Emmanuel Courcol (France), avec Romain Duris
Dans la forêt de Gilles Marchand (France, Suisse), avec Jérémie Elkaïm
Paula de Christian Schwochow (France, Allemagne)
Am Tag, als der Regen kam de Gerd Oswald (Allemagne)
Le ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar (France), avec Sandrine Bonnaire et Clotilde Courau
Vor der Morgenröte de Maria Schrader (Allemagne, France, Autriche, Allemagne)
Comboio de sal e açucar de Licinio Azevedo (Portugal, France, Brésil, Afrique du Sud, Mozambique)
Moi, Daniel Blake de Ken Loach (Royaume-Uni, France, Belgique) - Vision Award Nescens à Howard Shore
The tunnel de Kim Seong-hun (Corée du Sud)
Vincent de Christophe Van Rompaey (France, Belgique), avec Alexandra Lamy
Poesia sin fin d’Alejandro Jodorowsky (Chili, France)
Mohenjo Daro d’Ashutosh Gowariker (film de clôture) (Inde)

Section Concorso Internazionale :
Glory de Kristina Grozeva et Peter Valchanov (Bulgarie, Grèce)
The last family de Jan Matuszynski (Pologne)
O ornitologo de Joao Pedro Rodrigues (Portugal, France, Brésil)
Mister Universo de Tizza Covi et Rainer Frimmel (Autriche, Italie)
Maria de Michael Koch (Allemagne, Suisse)
La prunelle de mes yeux d’Axelle Ropert (France)
La idea de un lago de Milagros Mumenthaler (Suisse, Argentine, Qatar)
Wet woman in the wind d’Akihiko Shiota (Japon)
Jeunesse de Julien Samani (France, Portugal)
Scarred hearts de Radu Jude (Roumanie)
Hermia et Helena de Matias Pineiro (Argentine, Etats-Unis)
Godless de Ralitza Petrova (Bulgarie, Danemark, France)
Der Trauhafteweg d’Angela Schanelec (Allemagne)
By the time it gets dark d’Anocha Suwichakornpong (Thaïlande, Pays-Bas, France, Qatar)
Bangkok nites de Katsuya Tomita (Japon, France, Thaïlande, Laos)
Brooks, meadows and lovely faces de Yousry Nasrallah (Egypte)
Correspondencias de Rita Azevedo Gomes (Portugal)

La sélection cinéastes du présent rassemble les nouveaux films de Tetsuya Mariko, Stergios Paschos, Mohammed Hammad, Kris Avedisian, Eduardo Williams, nele Wohlatz, Maud Alpi, Douglas Gordon, Klaudia Reynicke, Yosep Anggi Noen, Caroline Deruas, Lina Rodriguez, Michele Pennetta, Yuri Ancarani et Kiro Russo.

Dans la sélection Pardi di Domani (Léopards de demain), on notera la présence des français Lola Quivoron (Au loin, Baltimore), Constance Meyer (Rhapsody), et Aude Léa Rapin (Que vive l'Empereur).

Cette année, la rétrospective concerne le cinéma de la jeune République fédérale d'Allemagne de 1949 à 1963.

Côté professionnels, la section Open Doors du Festival del film Locarno se focalisera, pendant trois ans, sur huit pays de l’Asie du Sud : Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Maldives, Myanmar, Népal, Pakistan et Sri Lanka.

- Cinema, City and Cats de Ishtiaque Zico, Bangladesh
- Craving (Ta Ku Tha Lo Chin Thee) de Maung Okkar, Myanmar
- Day After Tomorrow de Kamar Ahmad Simon, Bangladesh
- House of My Fathers de Suba Sivakumaran, Sri Lanka
- Season of Dragonflies (Jhyalincha) de Abinash Bikram Shah, Nepal
- The Cineaste de Aboozar Amini, Afghanistan
- The Red Phallus de Tashi Gyeltshen, Bhutan
- Then They Would be Gone (Mela Chaar Dinan Da) de Maheen Zia, Pakistan

Enfin, le programme First Look dédié aux films en post-productions fera un focus sur le cinéma polonais.

Locarno 2015 couronne le cinéaste sud-coréen Hong Sang-Soo

Posté par MpM, le 16 août 2015

leopard d'or pour Hong Sang Soo

Preuve que quelques titres se détachaient nettement de la compétition 2015, le jury du  68e festival de Locarno, composé d’Udo Kier, Nadav Lapid, Daniela Michel, Jerry Schatzbeg et Moon So-ri, a réparti les prix principaux entre seulement quatre films parmi la petite vingtaine sélectionnée.

C'est ainsi Hong Sang-soo qui reçoit le léopard d'or, récompense suprême de la manifestation suisse, pour son nouveau film Right Now, Wrong Then. Le film a également été couronné d'un prix d'interprétation pour l'acteur Jung Jae-young. Pour le réalisateur coréen, c'est une suite presque logique puisqu'il recevait il y a deux ans ici même le prix de meilleur réalisateur pour Sunhi.

Son nouvel opus, qui raconte l'une après l'autre deux histoires identiques (un cinéaste arrive dans une ville avant une projection-débat et rencontre une jeune fille peintre) en les rendant totalement différentes, s'inscrit globalement dans la lignée de toute la filmographie de Hong Sang-soo. Il n'a malheureusement pas encore de date de sortie en France.

Par ailleurs, Tikkun de l'Israélien Avishai Sivan reçoit le Prix spécial du jury et une mention spéciale pour la photographie, Andrzej Zulawski est distingué comme le meilleur réalisateur de l'édition pour Cosmos et Happy hour, fresque de plus de 5h de la Japonaise Hamaguchi Ryusuke, reçoit à la fois un prix collectif d'interprétation pour ses quatre actrices et une mention spéciale pour son scénario.

Dans les autres sections, on notera notamment le prix du public pour le film allemand Der Staat gegen Fritz Bauer de Lars Kraume et deux belles récompenses pour des films français : le prix de la presse internationale pour Suite armoricaine de Pascale Breton et le Variety Piazza Grande pour La belle saison de Catherine Corsini, qui succède à Jean-Pierre Améris et son Marie Heurtin.

Compétition officielle

Léopard d'or
Right Now, Wrong Then de Hong  Sangsoo (Corée du Sud)

Prix spécial du jury
Tikkun de Avishai Sivan (Israël)

Prix pour la meilleure réalisation
Andrzej Zulawski pour Cosmos (France/Portugal)

Prix collectif de la meilleure actrice
Tanaka Sachie, Kikuchi Hazuki,  Mihara Maiko et Kawamura Rira pour Happy hour de Hamaguchi Ryusuke (Japon)

Prix du meilleur acteur
Jung Jae-young pour Right Now, Wrong Then de Hong Sangsoo (Corée du Sud)

Mentions spéciales
- pour le scénario de Happy hour de Hamaguchi Ryusuke (Japon)
- pour la photographie de Shai Goldman dans Tikkun de Avishai Sivan (Israël)

Section Cinéastes du présent

Léopard d'or
Thithi de Raam Reddy (Inde/États-Unis/Canada)

Prix spécial du jury Ciné+
Dead slow ahead de Mauro Herce (Espagne/France)

Prix pour le meilleur réalisateur émergent
Kaili Blues de Bi Gan (Chine)

Premiers films

Prix pour le meilleur premier film
Thithi de Raam Reddy (Inde/États-Unis/Canada)

Art Peace Hotel Award
Sina Ataeian Dena pour Paradise (Iran/Allemagne)

Mentions spéciales
- Kaili Blues de BI Gan (Chine)
- Kiev/Moscow, Part 1 de Elena Khoreva (Russie/Estonie/Ukraine)

Autres prix

Prix FIPRESCI
Suite armoricaine de Pascale Breton (France)

Prix du Public
Der Staat gegen Fritz Bauer de Lars Kraume (Allemagne)

Prix Variety Piazza Grande
La belle saison de Catherine Corsini (France)