Venise 2015: les jurys désormais au complet

Posté par vincy, le 27 juillet 2015

On savait qu'Alfonso Cuaron présiderait le jury de la compétition du 72e festival du film de Venise. Que Jonathan Demme serait en charge de la sélection Orizzonti et Saverio Constanzo à la tête du prix Luigi de Laurentiis (lire notre actualité du 22 juillet). On connaît désormais tous les membres de tous les jurys de la prochaine Mostra.

Pour la compétition, Venise frappe fort avec un jury finalement très cannois: l'écrivain français Emmanuel Carrère (membre du jury cannois en 2010), l'actrice allemande Diane Kruger (membre du jury cannois en 2012), le cinéaste taiwannais Hou Hsiao-hsien (Prix de la mise en scène cette année à cannes avec The Assassin), le cinéaste turc Nuri Bigle Ceylan (Palme d'or l'an dernier avec The Winter Sleep), la cinéaste britannique Lynne Ramsey (membre du jury cannois en 2013) mais aussi l'actrice américaine Elizabeth Banks (Hunger Games, Magic Mike XXL), le cinéaste polonais Pawel Pawlikowski (Ida) et le cinéaste italien Francesco Munzi (Les âmes noires, meilleur film cette année aux prix David di Donatello).

Dans la section orizzonti, on retrouvera la cinéaste française Alix Delaporte, l'actrice espagnole Paz Vega, le cinéaste hongkongais Fruit Chan et l'actrice italienne Anita Caprioli (Corpo Celeste).

Pour le Prix Luigi de Laurentiis, qui récompense un premier toutes sélections confondues, le jury est composé du producteur hongkongais Roger Garcia, de l'historienne française Natacha Laurant, du cinéaste américain Charles Burnett et de la directrice du festival du film de Morelia, Daniela Michel.

Ne pas oublier Francesco Rosi (1922-2015)

Posté par vincy, le 10 janvier 2015

francesco rosi

Le réalisateur italien Francesco Rosi est décédé samedi à Rome à l'âge de 92 ans. Celui qui fut l'un des "grands" du cinéma italien avait contribué à le renouveler à travers le genre du film-enquête politique comme L'Affaire Mattei qui lui valut le Grand Prix du Festival de Cannes. Il a été l'un des premiers à superposés des scènes de fictions à des images d'archives, créant le style du film-dossier qui influencera ultérieurement de nombreux cinéastes. Il était l'inventeur du cinéma politique tel qu'on le connaît aujourd'hui. Mais son cinéma ne se résume pas à cet aspect engagé: l'homme est au coeur de ses histoires. Aliéné, pourri, ou rêveur, peu importe. Il y a un douce poésie qui se dégage d'une volonté utopiste que le monde ne soit pas entre les mains de ceux qui contrôlent au détriment de ceux qui subissent.

Entre documentaire et fiction, ses films, héritiers du cinéma réaliste d'après-guerre, se sont attachés à montrer le poids du pouvoir, des institutions ou de l'argent sur les destins individuels. La corruption intellectuelle, financière ou politique était la colonne vertébrale de son oeuvre. Ours d'or d'honneur à Berlin (2009) et Lion d'or d'honneur à Venise (2012), il a longtemps été l'un des rares à résister au déclin du cinéma italien.

Né le 15 novembre 1922 à Naples, Francesco Rosi étudie le droit puis fait ses premiers pas dans le théâtre, juste après la seconde guerre mondiale, comme acteur et assistant metteur en scène.

Avec Luchino Visconti, dont il est l'assistant sur La terre tremble (1948) et le co-scénariste sur Bellissima (1951), il apprend à utiliser des acteurs non professionnels et les ressources d'un décor naturel. Assistant d'Antonioni, de Monicelli, il débute dans la mise en scène en terminant Les chemises rouges (1952) d'Alessandrini.

Dès ses deux premiers films Le défi (1958, Grand prix du jury à Venise) et I magliari (1959), influencés par le film noir américain, il se passionne pour les sujets sociaux. En 1961, il réalise Salvatore Giuliano, sur l'assassinat du célèbre bandit sicilien, qui contribue à bouleverser la narration cinématographique en inaugurant le genre du film-enquête.

Témoin privilégié de la société italienne, Rosi évoque ensuite l'affairisme immobilier dans Main basse sur la ville (Lion d'or à Venise en 1963), les batailles politico-économiques autour du pétrole dans L'affaire Mattei (Palme d'or ex-aequo à Cannes en 1972), le banditisme mafieux (Lucky Luciano, 1973), les manipulations judiciaires (Cadavres exquis, 1976) et les drames du sud de l'Italie (Trois frères, 1980).

Après son adaptation de Carmen (1983, nominé au César du meilleur film et du meilleur réalisateur) et une autre de Gabriel Garcia Marquez (Chronique d'une mort annoncée, 1987, en compétition à Cannes), il revient à la mafia sicilienne avec Oublier Palerme (1990). En 1996, il réalise La trêve, là encore une adaptation, celle du roman de Primo Levi, présenté en compétition à Cannes.

"Personne n'a su comme Francesco Rosi raconter le pouvoir", a commenté pour sa part Roberto Saviano, le journaliste napolitain célèbre pour Gomorra, son livre-enquête sur la mafia locale.

Francesco Rosi a par ailleurs été compagnon de lycée de l'actuel président de la République, Giorgio Napolitano, lui aussi originaire de Naples.

"A travers son cinéma caractérisé par un grand engagement civil il a été l'un des interprètes les plus extraordinaires de l'Italie moderne en saisissant et racontant ses contradictions et ses tensions profondes", a réagi Paolo Baratta, directeur de la Biennale de Venise.

Une cérémonie en sa mémoire sera organisée lundi à Rome à la Maison du Cinéma.

Francesco Rosi fait main basse sur le Festival de Venise

Posté par vincy, le 10 mai 2012

Le 69e Festival de Venise (29 août-8 septembre) honorera le cinéaste italien Francesco Rosi en lui décernant un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière. Le napolitain Rosi, 89 ans, avait déjà reçu un prix équivalent à Berlin en 2008. Parmi ses multiples récompenses, il a obtenu une Palme d'or à Cannes en 1972 avec L'affaire Mattei, un Ours d'argent de la mise en scène à Berlin en 1962 pour Salvatore Giuliano, 6 prix David du Donatello du meilleur réalisateur entre 1965 et 1997, un Lion d'or à Venise en 1963 pour Main basse sur la ville.

L'affaire Mattei vient d'être l'objet d'une restauration grâce au soutien de The Film Foundation de Martin Scorsese. Le film sera diffusé avec cette copie neuve le 31 août lors de la soirée hommage.

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Actualités autour de Francesco Rosi

Linda Christian (1923-2011) : de Tarzan à James Bond, en passant par Tyrone Power

Posté par vincy, le 23 juillet 2011

Linda Christian, ex-vedette d'Hollywood des années 1940, surnommée "la bombe anatomique" par le magazine Life, est décédée à l'âge de 87 ans à Palm Springs, près de Los Angeles. D'origine mexicaine, née en 1923, Linda Christian était née sous le très long nom de Blanca Rosa Henrietta Stella Welter Vorhauer. Elle était la soeur de Ariadna Gloria Welter, connue pour son rôle dans La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz, de Luis Bunuel.

Outre ses formes avantageuses et un magnifique sourire, elle avait frappé les esprits (et mis en ébullition les hormones) dans des films comme Le pays du dauphin vert (1947, avec Lana Turner), Tarzan et les sirènes (1948, avec Johnny Wessmuller), Sacré printemps (1952, de Richard Fleischer, avec Charles Boyer et Louis Jourdan), La maison des sept faucons (1959, de Richard Thorpe, avec Robert Taylor), Hôtel international (1965, avec le couple infernal Elisabeth Taylor et Richard Burton)... Elle fut aussi la première James Bond Girl historique avec Casino Royale en 1964. Linda Christian a eu le mérite de tourner à travers les époques (1943-1987) et des deux côtés de l'Atlantique, notamment dans Le moment de la vérité, de Francesco Rosi en 1965, qui fut sélectionné au Festival de Cannes.

Sa carrière débuta par une rencontre hasardeuse avec Errol Flynn qui la persuada d'abandonner son métier pour faire carrière à Hollywood, où elle fut vite repérée par la secrétaire de Louis B. Mayer lors d'un défilé de mode. La MGM lui signa alors un contrat.

Elle fut un modèle pour de nombreuses couvertures des plus grands magazines, grâce à une plastique sublime. Mais Linda Christian était surtout connue pour sa vie privée. Elle se maria, très médiatiquement, à la star Tyrone Power en 1949, avec qui elle eut deux enfants, Taryn et Romina - qui devint une star de la chanson italienne, en duo avec Al Bano (qui ne connait pas le tube "Félicita"?). Tyrone et elle ne tournèrent jamais ensemble malgré les nombreuses propositions de studios.

Ils divorcèrent en 1956. L'actrice eut une liaison avec le sportif Alfonso de Portago, alors marié. Puis elle épousa brièvement avec l'acteur britannique Edmund Purdom, qui faisait, à l'époque, craquer les adolescentes.

40 avant-premières mondiales pour le Festival de Locarno

Posté par vincy, le 4 août 2010

homme au bain tournage francois sagatPour sa première année, le nouveau directeur artistique du Festival, le Français Olivier Père (ancien directeur de la Quinzaine des réalisateurs) n'a pas lésiné sur ... les films français. Jusqu'à l''ouverture qui se fera avec le nouveau film de Benoît Jacquot, Au fond des bois, drame en costumes. Si majoritairement les films viennent d'Europe (surtout scandinave), on constate un importante délégation francophone (Canada inclus) et peu de films venus d'Asie (hormis la Chine) et d'Amérique latine.

Du 4 au 14 août, la petite ville suisse accueille l'un des plus beaux festivals de cinéma. On connaissait déjà le jury (Eric Khoo en président de celui de la compétition officielle), une partie de la programmation, la rétrospective annuelle (Ernst Lubitsch) et la plupart des hommages (Jia Zhang-Ke, Alain Tanner). Actualité du 25 juin 2010. On nous avait même surpris avec l'annonce du prix d'excellence pour Chiara Mastroianni et sa Master Class. Actualité du 30 juin 2010.

Entre temps Locarno a ajouté un Léopard d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, qui sera attribué au cinéaste italien Francesco Rosi le 13 août. En plus d'un dialogue pblic avec le critique italien Sergio Toffeti, les festivaliers pourront (re)voir en copie restaurée son film pacifiste Uomini Contro (Les hommes contre).

Le Festival proposera au total 40 avant-premières mondiales. L'objectif d'Olivier Père est de faire de Locarno une rampe de lancement pour les nouveaux talents et les jeunes cinéastes, un lieu de découverte.

Cela n'empêche pas quelques événements avec des stars, ou même de flirter avec différents genres populaires comme le L.A. Zombie de Bruce LaBruce (voir actualité du 31 juillet 2010), avec la star du porno gay François Sagat, qui sera aussi à l'affiche du film de Christophe Honoré avec son Homme au bain (photo), ou encore un film de science-fiction avec Eva Green (Womb), ou toujours une "comédie" indépendante américaine, Cyrus dans la lignée de Little Miss Sunshine qui avait fait son avant-première européenne à Locarno.

Cette année, aucun blockbuster. Mais un regard sur le monde et son cinéma, en mutations. Une épreuve test pour le nouveau directeur dans un festival qui séduit toujours autant de monde mais qui peine à s'étendre faute de capacité d'hébergement importante.

Une 63e édition qui lance aussi la saison des festivals : Venise, Toronto, San Sebastian pour les plus importants, mais aussi Montréal, Telluride, Deauville, Londres ou encore New York.

Compétition
Bas Fonds, Isild Le Besco, France
White White World, Oleg Novkovic Serbia, Suède
Beyond The Steppes, Vanja d'Alcantara, Belgique
Cold Weather, Aaaron Katz, U.S.A
Curling, Denis Cote, Canada
Winter Vacation, Li Hongqi, Chine
Homme au bain, Christophe Honore, France
At Ellen's Age, Pia Marais, Allemagne
Karamay, Xu Xin, Chine
La Petite Chambre, Stephanie Chuat & Veronique Reymond, Suisse
L.A. Zombie, Bruce LaBruce, U.S.A.
Luz Nas Trevas – A Volta Do Bandido Da Luz Vermelha, Helena Ignez & Icaro C. Martins, Brésil
Morgen, Marian Crisan, Roumanie
Periferic, Bogdan George Apetri, Roumanie
Pietro, Daniele Gaglianone, Italie
Sac, Tayfun Pirselim, Turquie
Songs of Love and Hate, Katalina Godros, Suisse
Womb, Benedek Fliegauf, Allemagne

Hors-compétition
C'etait Hier, Jacqueline Veuve, Suisse
Get Out of the Car, Thom Andersen, U.S.A
Hell Roaring Creek, Lucien Castaing-Taylor U.S.A
Io Sono Tony Scott. La Storia Del Piu Grande Clarinettista Del Jazz,
Franco Maresco, Italie
Les Champs Brulants, Catherine Libert & Stefano Canapa, France
Mademoiselle Else, Isabelle Prim, France
The Indian Boundary Line, Thomas Comerford, U.S.A
Low Cost, Lionel Baier, Suisse

Compétition Cinéastes du présent
Aardvark, Kitao Sakurai, U.S.A
The Belly of the Whale, Ana Lungu & Ana Szel, Roumanie
Foreign Parts, Verena Paravel & J.P. Sniadecki, U.S.A/France
Songs of Tomorrow, Jonas Holmstrom & Jonas Bergergard, Suède
Ivory Tower, Adam Traynor, Canada
Jo Pour Jonathan, Maxime Giroux, Canada
La Lisiere, Geraldine Bajard, France
The Life Sublime, Daniel V. Villamediana, Espagne
Mandoo, Ebrahim Saeidi, Irak
Memory Lane, Mikhael Hers, France
Intolerance Now, Takahiro Yamauchi, Japon
Norberto's Deadline," Daniel Hendler, Uruguay/Argentina
Paraboles, Emmanuelle Demoris, France
Prud'Hommes, Stephane Goel, Suisse
Pulsar, Alex Stockman, Belgique
September 12, Ozlem Sulak, Allemagne/Turquie
The Fourth Portrait, Chung Mong-Hong, Taiwan
Tilva Ros, Nikola Leraic, Serbie
You Are Here, Daniel Cockburn, Canada

Projections sur la PIAZZA GRANDE
Au Fond Des Bois, Benoit Jacquot, France - ouverture
Cyrus, Jay Duplass and Mark Duplass, U.S.A
The Silence, Baran bo Odar, Allemagne
The Ugly Duckling, Garri Bardine, Russie
Hugo Koblet -- Pedaleur De Charme, Daniel von Aarburg, Suisse
Invisibleboy, Philippe Parreno, France
King's Road, Valdis Oskarsdottir, Islande
L'avocat, Cedric Anger, France
Monsters," Gareth Edwards, U.K.
Rammbock," Marvin Kren, Germany
Rare Exports: A Christmas Tale, Jalmari Helander, Finlande
Rubber, Quentin Dupieux, France
Little Paradise, Paul Riniker, Suisse
The Light Thief, Aktan Arym Kubat, Kirgizistan
The Mission Of the Human Resources Manager, Eran Riklis, Israel
To Be or Not to Be, Ernst Lubitsch, U.S.A
Uomini Contro, Francesco Rosi, Italie