La « House of Cards » de Kevin Spacey s’effondre

Posté par wyzman, le 4 novembre 2017

Plus rien ne va chez Netflix depuis le lundi 30 octobre. Dans la foulée des révélations de harcèlement sexuel liées à Harvey Weinstein, l'acteur Anthony Rapp a déclaré avoir été agressé sexuellement par Kevin Spacey. Les faits remonteraient à 1986, alors que l'acteur actuellement au casting de Star Trek Discovery n'avait que 14 ans et Kevin Spacey 26.

Révélations choc

Anthony Rapp aurait rencontré celui qui allait l'agresser lors d'une soirée organisée par les producteurs de Precious Sons (la pièce de théâtre pour laquelle Rapp était très applaudi) et de Long Day's Journey Into Night (le téléfilm qui venait de faire exploser Spacey). Quelques jours plus tard, Rapp aurait été invité à l'appartement de Spacey qui organisait une soirée uniquement en présence d'adultes.

Pris d'ennui, Rapp aurait préféré passer la soirée dans la chambre de l'acteur à regarder la télévision passé minuit. Après avoir salué tous ses convives, Spacey se serait tenu dans l'entrée de sa chambre, ivre, alors que Rapp était toujours à l'intérieur. L'acteur aujourd'hui âgé de 58 ans aurait alors attrapé l'adolescent, placé sur son lit, serait monté sur lui en tenant ses bras. Rapp aurait réussi à se soustraire à Spacey pour foncer dans la salle de bains, y aurait vu une photo de son hôte entourant un autre homme de ses bras et aurait directement quitté les lieux. Sur le pas de la porte, Spacey aurait tenté de le faire changer d'avis, en vain. Tout cela est au conditionnel. Les faits sont lointains et une enquête est en cours.

Coup de théâtre

Quatre-vingt huit minutes précisément après la publication de l'article de BuzzFeed News relatant les faits, Kevin Spacey y a répondu dans un communiqué publié simultanément sur Facebook, Twitter et Instagram. Dans celui-ci, il écrit : "J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour Anthony Rapp en tant qu'acteur. Je suis bien plus que terrifié d'entendre cette histoire. Sincèrement, je ne me souviens pas de cette rencontre, elle aurait eu lieu il y a plus de 30 ans. Mais si j'ai agi comme il le décrit, je lui dois mes excuses les plus sincères pour ce qui aurait été une attitude d'ivrogne profondément inappropriée et je suis désolé pour les émotions qu'il a dû porter avec lui toutes ces années."

Il poursuit : "Cette histoire m'a encouragé à évoquer d'autres aspects de ma vie. Je sais qu'il y a des histoires ici et là à propos de moi et que certaines ont été nourries par le fait que j'ai été très protecteur vis-à-vis de ma vie privée. Comme mon entourage le sait, j'ai eu des relations avec des hommes et des femmes au cours de ma vie. J'ai aimé et eu des rapports amoureux avec des hommes tout au long de ma vie, et je choisis désormais de vivre en tant qu'homme gay. Je veux gérer cela de manière honnête et cela commence par revoir mon propre comportement."

Très peu appréciés par la communauté LGBT+, les propos de Kevin Spacey sont "du pain béni pour les homophobes" qui pourraient voir ici l'affirmation que les homosexuels sont des prédateurs (et des pédophiles). Du côté de Hollywood, les réactions des people sont allées du refus de la formulation "choisir de vivre en tant qu'homme gay" à la moquerie liée à la création par Kevin Spacey d'un "mauvais moment pour faire son coming out". Vous l'aurez compris, depuis que les vannes se sont ouvertes avec l'affaire Harvey Weinstein, le 5 octobre dernier, il ne fait pas bon de soutenir quiconque serait accusé de harcèlement ou d'agression sexuelle, qu'il soit ministre ou artiste. Une situation qui fait doucement rire lorsque l'on sait que l'an dernier, Casey Affleck, pourtant accusé de harcèlement sexuel par deux femmes, s'est vu remettre l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans Manchester by the Sea.

Netflix passe la 3ème

Si les propos d'Antony Rapp ont donné le courage à plusieurs hommes d'évoquer des cas similaires de harcèlement, d'agression sexuels mais également de viol, la réaction de Netflix a été instantanée. Le géant du streaming a pris son courage à deux mains et a annoncé ce que tous les fans redoutaient depuis un an : l'annulation de House of Cards à l'issue de la sixième saison. La décision avait été prise cet été. Première création originale, la série créée par Beau Willimon était le fer de lance de Netflix. Passées les trois premières saisons, le programme, très coûteux (Robin Wright empoche quand même 9M$ pour sa performance en Claire Underwood) s'est mis à rapporter moins de nouveaux abonnés mais est parvenu à ramener de multiples prix et nominations, un gage de qualité dont Netflix ne pouvait se passer jusqu'à récemment.

Tournage suspendu, star virée

Les dernières révélations dans cette affaire, dont des accusations portées par des membres de l'équipe de tournage de House Of Cards, ont forcé l'entreprise américaine à interrompre indéfiniment le tournage de cette saison 6, le temps de trouver une solution. Netflix réfléchissait déjà à la suite: un film, une série spin-off sur un des personnages secondaires...

Ce qu'ils pouvaient étouffer au fil des tournages (Kevin Spacey a semble-t-il la main et la blague salace faciles) n'est plus possible. Cependant, il faut quand même sauver cette 6e saison, contractualisée avec des centaines de personnes employées sur le tournage qui, eux, n'ont rien à voir dans l'histoire. Très vite, les producteurs de la série ont envisagé (et officiellement) de tuer le personnage campé par Kevin Spacey, Frank Underwood. Scénaristiquement, les fans de la série savent que cette option serait cohérente au vu du final de la saison 5 puisque cela permettrait de mettre Claire (Robin Wright) sur le devant de la scène - qu'elle mérite pleinement ("C'est mon tour" lançait-elle en conclusion). C'est sans aucun doute l'option qui risque d'être retenue. La suspension du tournage a conduit les producteurs à réécrire la saison. Mais cela reste sans doute le cadet des soucis de Kevin Spacey qui vient d'être officiellement viré par Netflix vendredi 3 novembre.

Fin d'un règne

L'image de Kevin Spacey est écornée à jamais. C'est un fait. Mais l'affaire atteint aujourd'hui un nouveau sommet puisque la campagne de promotion de sa performance dans All the Money in the World vient d'être stoppée net. En effet, dans le prochain film de Ridley Scott, la star de House of Cards incarne le roi du pétrole J. Paul Getty et pouvait jusque-là prétendre à une nomination dans la catégorie meilleur acteur. Malheureusement, celle-ci ne devrait jamais avoir lieu bien que la sortie du film soit toujours prévue pour le 22 décembre.

Tandis que l'Emmy Award d'honneur qu'il devait recevoir a été tout simplement annulé, Kevin Spacey fait aujourd'hui profil bas. Lâché par son agent, c'est sans aucun doute entouré de ses avocats et conseillers qu'on le reverra dans les jours qui viennent. Une chose est sûre : les prochaines semaines seront ponctuées de scandales sexuels puisque l'acteur des Goonies Corey Feldman a déclaré être prêt à communiquer le nom de l'homme qui l'a agressé et vouloir démanteler un réseau de pédophiles sévissant dans l'usine à rêves depuis des années.

N'importe quel prédateur sexuel devien ainsi un "usual suspects" qui n'a plus sa place dans la beauté américaine.

Le réalisateur James Toback accusé de harcèlement sexuel

Posté par vincy, le 23 octobre 2017

Une enquête du Los Angeles Times a recueilli une trentaine de témoignages d'actrices accusant le scénariste et réalisateur James Toback d'harcèlement sexuel. Ce grand déballage est la conséquence d'une parole qui s'est libérée du côté des femmes, mais aussi des gays, après la révélation de l'affaire Weinstein.

Nommé aux Oscars, récompensé à Cannes

Au total, le quotidien de la métropole californienne a enregistré la plainte de 38 femmes contre le réalisateur. James Toback a scénarisé des films comme Le flambeur de Karel Reisz et Bugsy de Barry Levinson, et réalisé 9 longs-métrages (dont le dernier The Private Life of a Modern Woman, avec Sienna Miller et Alec Baldwin, présenté à Venise en septembre). Plusieurs stars ont tourné pour lui: Robert Downey Jr, Ben Stiller, Sarah Michelle Gellar, Harvey Keitel, Nastassja Kinski, Jared Leto... Il a également réalisé trois documentaires, dont Tyson sur le sulfureux boxeur Mike Tyson et Seduced and Abandoned présentés tous deux à Cannes respectivement en 2008 et 2013. Bugsy lui avait valu une nomination aux Oscars et aux Golden Globes comme meilleur scénariste. Tyson avait été récompensé sur la Croisette d'un Prix «KO du certain regard».

Ejaculation sous le caleçon

Selon le journal, James Toback, 72 ans, a abusé de son statut pour draguer des actrices lors de rendez-vous et d'auditions. Le cinéaste a nié toutes les accusations. Selon lui, il n'a même jamais vu 31 des 38 femmes qui l'accusent et rappelle que son diabète et ses problèmes cardiaques l'empêchent d'avoir un tel comportement.

Selon elles, le scénario était similaire dans tous les cas. Il aimait utilisé un langage ouvertement sexuel pour décrire les rôles avant de commencer une séance de masturbation sous son pantalon, jusqu'à l'éjaculation.

Cette situation répétitive a amené certaines actrices à inventer une expression: "You got Toback-ed".

"Il justifiait ses actes, comme si c'était quelque chose de normal", raconte ainsi Adrienne LaValley (Quantico). Elle raconte qu'en 2008, dans une chambre d'hôtel, le réalisateur a tenté de frotter son entrejambe contre sa jambe, avant d'éjaculer dans son pantalon lorsqu'elle l'a repoussé. "Je me suis sentie comme une prostituée, une immense déception pour moi, pour mes parents, pour mes amis. Et je ne méritais pas de le raconter à quiconque", confie l'actrice.

Aucune actrice n'a porté l'affaire en justice jusqu'à présent.

En 1989, pourtant, le magazine Spy dans son édition de mars, avait déjà révélé le comportement scandaleux de ce membre de la Director's Guild of America et du Club Harvard de New York. Le mensuel avait recensé 12 cas, qui expliquaient en détail les situations qu'elles avaient vécues!

James Gunn dénonce son comportement de prédateur sexuel

Le réalisateur des Gardiens de la Galaxie, James Gunn, a avoué avoir rencontré au "moins quinze femmes, probablement plus, qui ont été accostées par lui à New York", dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux ce week-end. "Il l'a fait avec trois de mes copines, deux de mes proches amies et un membre de famille, deux fois" précise-t-il. "La prédation sexuelle se répand à Hollywood. Mais elle se répand aussi partout" en rappelant que des gérants de restaurants aux vendeurs de voitures d'occasion en passant par les prêtres, ce mal avait contaminé la société. "Ils sont partout, et ils nous tuent".

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Harvey Weinstein : anatomie d’une sale affaire

Posté par wyzman, le 17 octobre 2017


C'est le scandale qui agite Hollywood (et donc la planète entière) depuis près de deux semaines. L'autrefois intouchable producteur Harvey Weinstein est accusé de harcèlement et d'agression sexuels. Comme nous, les médias américains sont d'avis que cette affaire est synonyme de clap de fin pour le nabab, co-fondateur de Miramax et de The Weinstein Company - avant un retour.

La magie d'Hollywood et des avocats surpayés aidant, le producteur de Pulp Fiction, Sin City ou encore Happiness Therapy pourrait en effet réatterrir sur ses pattes sans même passer par la case prison. Mais tout cela sera pour un autre épisode, tout aussi tumultueux.

Pour l'instant, concentrons-nous sur l'un des plus grands scandales qui ait jamais touché l'industrie du cinéma (ce n'est pas le premier).

Les victimes

Le 5 octobre dernier, Jodi Kantor et Megan Twohey publient un article dans le New York Times dans lequel elles accusent Harvey Weinstein de faits de harcèlement sexuel sur des actrices. L'article est porté par les témoignages d'Ashley Judd et Rose McGowan, ainsi que par les commentaires de victimes dont l'identité n'est pas révélée. Quelques jours plus tard, The New Yorker donne le coup de grâce au producteur : Lucia Evans, Asia Argento, Rose McGowan, Lysette Anthony et une cinquième femme (dont l'identité n'est pas révélée) l'accusent de viol.

Plus les jours passent, plus The New York Times, The New Yorker et même The Guardian dévoilent des témoignages de femmes qui ont eu le malheur de croiser la route d'un Harvey Weinstein en rut, avec ou sans peignoir. Parmi ces femmes, on trouve ainsi les actrices Rosanna Arquette, Kate Beckinsale, Emma de Caunes, Cara Delevingne, Judith Godrèche, Romola Garai, Heather Graham, Claire Forlani, Eva Green, Jessica Hynes, Florence Darel, Mira Sorvino, Ashley Judd, Angelina Jolie, Minka Kelly, Gwyneth Paltrow, Sarah Polley, Mia Kirshner, Léa Seydoux. Et la liste ne s'arrête pas là ! Asia Argento s'est ouverte au public en racontant son triste passé de femme violée, harcelée et abusée.

Ceux qui l'avaient dit

Les récents articles des médias cités plus haut l'attestent tous : le petit monde hollywoodien était au courant des pratiques de Harvey Weinstein. Mais entre ceux qui l'ont aidé à payer, soudoyer, faire taire ses victimes, ceux qui avaient peur de lui et ceux qui assurent n'avoir eu vent que de "rumeurs", il est possible de comprendre comment un tel monstre a pu récidiver sur plusieurs décennies. Courtney Love avait déjà laissé entendre que le comportement d'Harvey Weinstein laissait à désirer avec les jeunes actrices dès 2005. Des blagues irrévérencieuses, notamment celle de Seth McFarlane lors de la cérémonie des Oscars 2013 trouvent aujourd'hui un drôle d'écho, sans oublier le personnage de Harvey Weingard dans Entourage, décrit comme agressif, harceleur et vulgaire.

Dans 30 Rock, le personnage de Jenna Maroney (Jane Krakowski) balance quand même: "Oh arrête, je n’ai peur de personne dans le show-business. J’ai refusé des rapports sexuels avec Harvey Weinstein à trois occasions différentes… sur cinq."

Cependant, Gwyneth Paltrow assure s'être confiée à Brad Pitt, son petit ami de l'époque qui aurait exigé de Harvey Weinstein qu'il ne touche plus l'actrice. Par la suite, le producteur aurait demandé à Paltrow de ne plus jamais évoquer le sujet avec qui que ce soit. De son côté, Angelina Jolie aurait été harcelée pendant la promotion de La Carte du cœur. Le film était distribué par Miramax et Harvey Weinstein l'aurait approchée dangereusement dans une chambre d'hôtel. Résultat : l'actrice a fait de son mieux pour ne plus croiser sa route et aurait "prévenu les autres d'en faire de même".

Au micro de la BBC, la partenaire de Bob Weinstein, Kathy DeClesis, a reconnu que ce que faisait Harvey "n'était pas un secret pour le cercle fermé". Quand le prédateur n'agressait pas ses employées, il faisait appel à elles pour qu'elles organisent des rendez-vous dans des chambres d'hôtel avec de jeunes actrices. De temps à autre, les employées l'accompagnaient comme l'assure Léa Seydoux, avant de disparaître et de laisser les actrices livrées à elle-même.

Autrefois employée par TWC, Lauren O'Connor aurait envoyé une note à ses cadres pour décrire ce que les femmes devaient supporter au sein de l'entreprise, elle y compris. Tout cela après avoir découvert que sa collègue Emily Nestor avait été contrainte de masser Harvey Weinstein. Et Harvey Weinstein avait jusque-là de si grandes connexions qu'il se murmure même qu'une chaîne comme NBC a préféré fermer les yeux sur les accusations portées par plus d'une trentaine de femmes.

Au cours de l'émission "Hardtalk" de BBC World, la grande amie de Harvey Weinstein, Jane Fonda a avoué avoir eu vent des accusations de harcèlement sexuel l'an dernier mais ne pas l'avoir dénoncé pour ne pas avoir à révéler l'identité de celles qui l'accusaient. "J'aurais dû être plus courageuse et je pense qu'à partir de maintenant je le serai quand j'entendrai de telles histoires", a-t-elle déclaré.

Les conséquences pour la société

The Weinstein Company a beau employer 180 personnes, ce ne sera pas le cas encore longtemps. En effet, si Robert "Bob" Weinstein assurait le week-end dernier qu'il souhaitait sauver la société, cela passera nécessairement par de nouveaux investisseurs (via le fonds d'investissement Colony Capital, en négociations depuis hier pour acquérir une grande partie du capital, et donc du catalogue, de la société), un changement de nom, une restructuration et donc des licenciements. Déjà Hachette Books US a fermé jeudi dernier la filiale Weinstein Books. Une fois n'est pas coutume, le scandale sexuel entourant un seul homme pourrait mener à la perte de leur emploi pour des dizaines d'autres.

Si les films produits et distribués par The Weinstein Company et Miramax ont récolté plus de 300 nominations aux Oscars, cette page de l'histoire devra bientôt être tournée. A l'origine prévu pour une sortie le 24 novembre prochain, The Current War pourrait être décalé à 2018 afin d'éviter de faire un bide au box-office. Le film est en effet un drame historique avec Benedict Cumberbatch, Michael Shannon, Nicholas Hoult, Katherine Waterston et Tom Holland dont l'exploitation collait parfaitement à l'Awards season mais qui est malheureusement distribué par TWC.

Les réactions

Depuis les révélations du New York Times et du New Yorker, plus personne ne tient en place. Les 54 membres du conseil de direction de l'Académie des Oscars ont ainsi exclu Harvey Weinstein. Cette décision aurait d'ailleurs été votée "bien au-delà de la majorité requise des deux tiers" précise le communiqué de presse.

Et parce que les langues se sont largement déliées ces derniers jours, politiques et organisateurs de festivals prennent petit à petit conscience de l'ampleur du scandale. Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé qu'il souhaitait retirer la Légion d'honneur à Weinstein, une décision saluée (en français) par Rose McGowan.  Et pendant que Deauville efface le nom de Harvey Weinstein des Planches, le Festival de Cannes, par les voix de Pierre Lescure et Thierry Fremeaux dénoncent "un comportement impardonnable qui ne peut susciter qu'une condamnation". Dans Quotidien (TMC), hier soir, les producteurs Marc Missionnier et Charles Gillibert, ont appelé à cessé ces pratiques et encouragé la libération de la parole.

Quentin Tarantino, qui lui doit beaucoup, a été obligé de prendre ses distances: "Ces dernières semaines, j'ai été abasourdi et j'ai eu le cœur brisé par les révélations faites sur mon ami de 25 ans, Harvey Weinstein. J'ai besoin de quelque jours de plus pour gérer ma peine, mes émotions, ma colère et mes souvenirs, et ensuite, je prendrai publiquement la parole."

Du du côté des réseaux sociaux, la fermeture temporaire du compte Twitter de Rose McGowan a suscité la colère des internautes. Certaines femmes ont décidé de boycotter la plateforme, rappelant au passage que le compte de Donald Trump est toujours opérationnel et qu'il menace quotidiennement de déclencher une guerre nucléaire. D'autres femmes (et quelques hommes) ont décidé de donner de la voix en lançant #BalanceTonPorc, un hashtag sous lequel ils racontent leurs expériences de harcèlement sexuel.

Aux Etats-Unis c'est l'actrice de Charmed Alyssa Milano qui s'est emparée du réseau social à l'oiseau bleu pour #MeToo, le pendant anglophone de #BalanceTonPorc. Le hashtag a d'ores et déjà été relayé par les actrices Debra Messing (Will & Grace), Anna Paquin (True Blood), Pauley Perrette (NCIS), Rosario Dawson (Daredevil), Evan Rachel Wood (Westworld) ou encore Gabrielle Union (Being Mary Jane).

C'est un feuilleton qui n'est pas terminé. Mais une chose est certaine: dans le marché sans foi ni loi hollywoodien, machine à broyer par excellence, l'industrie a décidé de se réguler et de jouer la transparence. La sale affaire pourrait amener d'autres cas. Les hommes et des femmes de pouvoir, qui ont harcelé actrices, acteurs, mannequins, employé(e)s, peuvent désormais craindre pour leur avenir. Le patron d'Amazon Studios, Roy Price, accusé de harcèlement en fin de semaine dernière, a d'ailleurs été évincé.

Game Over?