Deauville 2018: jurys, hommages et films

Posté par vincy, le 23 août 2018

Le 44e Festival du cinéma américain de Deauville (31 août - 9 septembre) rendra hommage à Morgan Freeman, oscarisé en 2004, 134 films au compteur à l'âge de 81 ans, et ce, malgré l'accusation par huit femmes d'harcèlement sexuel, dont il nie les agressions tout en s'excusant de son comportement. D'autres hommages seront rendus à Kate Beckinsale, Jason Clarke et Sarah Jessica Parker pour les Deauville Talent Awards et à Elle Fanning et Shailene Woodley pour le prix Nouvel Hollywood (lire aussi l'actualité du 5 août).

Le jury de la compétition sera présidé par Sandrine Kiberlain et composé Leïla Bekhti, Sabine Azéma et Sara Giraudeau, l'écrivain Leïla Slimani, les cinéastes Stéphane Brizé, Pierre Salvadori et Xavier legrand, et le musicien Alex Beaupain.

Le jury de la révélation sera présidé par Cédric Kahn, entouré de Hubert Charuel, François Civil, Karim Leklou et Kate Moran.

Sinon Deauville s'ouvrira avec Le secret des Kennedy (Chappaquiddick) de John Curran se clôturera avec la version remasterisée 4K de Harry Potter à l’école des sorciers de Chris Colombus (Warner)

Compétition
Friday’s Child de A.J. Edwards
American Animals de Bart Layton
Nancy de Christina Choe
Puzzle de Marc Turtletaub
Diane de Kent Jones
The Tale de Jennifer Fox
Night Comes On de Jordana Spiro
Monsters and Men de Reinaldo Marcus Green
Dead Woman Walking de Hagar Ben-Asher
We The Animals de Jeremiah Zagar
Thunder Road de Jim Cummings
Blindspotting de Carlos Lopes Estrada
The Kindergarten Teacher de Sara Colangelo
Leave No trace de Debra Granik

Premières
Searching - Portée disparue de Aneesh Chaganty
Hot Summer Nights d’Elijah Bynum
Ophelia de Claire McCarthy
Arctic de Joe Penna
Peppermint de Pierre Morel
Galveston de Mélanie Laurent
Here and Now de Fabien Constant
Line on Fire de Joseph Kosinski
Les frères Sisters de Jacques Audiard, qui recevra le premier Prix du Festival du cinéma américain de Deauville

Documentaire
The Great Buster: A celebration de Peter Bogdanovich
Elvis Presley: The Searcher de Thom Zimny
Hal d’Amy Scott
Whitney de Kevin Macdonald
Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché de Pamela B. Green
Nice Girls Don’t Stay for Breakfast de Bruce Weber
RBG - Ruth Bader Ginsbury de Betsy West et Julie Cohen

Vanessa Redgrave honorée à Venise

Posté par vincy, le 24 juillet 2018

L'immense comédienne britannique Vanessa Redgrave recevra un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à la 75e Mostra de Venise. A 81 ans, l'actrice est honorée pour ses "performances sensibles, aux infinies facettes". "Son élégance naturelle, son pouvoir de séduction inné et son talent extraordinaire ont fait qu'elle est passé nonchalamment du cinéma art et essai européen aux productions hollywoodiennes" souligne Alberto Barbera, directeur artistique du festival.

Vanessa Redgrave a reçu un Oscar (meilleur second-rôle féminin pour Julia en 1977) et 5 nominations (Retour à Howard's end, The Bostonians, Mary Queen of Scots, Isadora et Morgan). Côté Golden Globes, elle a aussi été récompensée pour Julia, mais également pour la télévision pour If These Walls Could Talk 2. Les Golden Globes l'ont aussi citée pour Camelot, A Month by the Lake et Prick Up Your Ears et quatre fois dans la catégorie minisérie. Véritable légende britannique, elle a reçu deux fois un prix d'interprétation à Cannes (Morgan en 1966 et Isadora en 1969). Son documentaire, Sea Sorrow, a été en sélection officielle l'an dernier. A Venise, elle avait déjà re!u un prix d'interprétation pour son second rôle dans Little Odessa.

Le grand public l'a vu dans des films comme Deep Impact et Mission: Impossible, le premier film de la franchise où elle jouait la "méchante". Redgrave a tourné ces dernières années avec Bennett Miller, Jim Sheridan, Joe Wright, Sean Penn, Paul Auster, James Gray...

A 81 ans, cette grande dame (1m81 au passage), fille du comédien Michael Redgrave et sœur des acteurs Corin et Lynn Redgrave, a eu une vie mouvementée: ex-épouse du metteur en scène et cinéaste Tony Richardson (leur fille Natasha Richardson, mariée à Liam Neeson, est morte en 2009), qui la quitta pour Jeanne Moreau, ex-compagne de Timothy Dalton (qui fut James Bond deux fois) et actuelle femme de Franco Nero, tombeur d'actrices mondialement connues, acteur et metteur en scène italien, avec qui elle a eu un fils, Carlo Gabriel Nero, réalisateur et scénariste.

Cannes 2018: Hommage à Marin Karmitz

Posté par vincy, le 5 mai 2018

"A l’occasion du dîner des professionnels de l’industrie cinématographique mondiale organisé par le Festival de Cannes le vendredi 11 mai, un hommage sera rendu à Marin Karmitz pour l’ensemble de son œuvre en faveur du cinéma d’auteur et alors que son film Coup pour coup (1972) sera projeté dans le cadre de Cannes Classics le même jour" annonce le Festival dans un communiqué à trois jours de l'ouverture de la manifestation.
Marin Karmitz sera présent salle Buñuel le vendredi 11 mai à 14h30 et rencontrera le public à l’issue de la projection de son film.

Auteur, réalisateur, producteur, distributeur, exploitant (et militant), "Marin Karmitz a produit plus d’une centaine de films, en a distribué près de 400, a réuni un catalogue de droits de plus de 600 films, créant également et développant un réseau de cinéma de 12 salles et 68 écrans à Paris et désormais de 10 salles et 128 écrans en Espagne" rappelle le Festival à propos du fondateur de MK2.

C'est aussi une manière de faire un lien avec les commémorations de Mai 68. Après avoir crée mk2 productions en 1967, il devient membre du mouvement maoïste la Gauche prolétarienne (et réalisera trois films engagés: Sept jours ailleurs (1969), Camarades (1970) et Coup pour coup (1972)), revendiquant un "cinéma de lutte".

Coup pour Coup, une chronique d'une usine textile en grève jouée par des ouvrières, avait été alors refusé par les distributeurs, poussant Marin Karmitz à fonder son propre réseau: "Je revendique plus que jamais Mai 68, et j'ai d'ailleurs construit mon entreprise comme un militant".

Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes précise: "En cette année-anniversaire de Mai 68 dont il est l’un des héritiers, c’est Marin Karmitz que nous souhaitons honorer et dont nous voulons saluer l’œuvre, l’engagement et l’inlassable défense du cinéma d’auteur."

Karmitz préfère se définir ainsi: "Je ne suis pas un producteur de cinéma, mais un éditeur et un marchand de films."

L'homme de cinéma s'est tourné vers la création contemporaine et la photographie. Il a toujours été transdisciplinaire, dès ses débuts avec Nuit Noire Calcutta (1964), d’après un scénario de Marguerite Duras, et Comédie (1966), adapté d’une pièce de Samuel Becket

Marin Karmitz a travaillé avec quelques-uns des plus grands metteurs en scène de l’histoire du cinéma contemporain : Jean-Luc Godard, Alain Resnais, Claude Chabrol, Louis Malle, Krzysztof Kieslowski, Paolo et Vittorio Taviani, Pavel Lounguine, Theo Angelopoulos, Gus Van Sant, Jacques Doillon, Hong Sang-soo, Michael Haneke, Olivier Assayas, Xavier Dolan et Abbas Kiarostami qu’il a accompagné jusqu’au bout.

Au Festival de Cannes, Marin Karmitz a obtenu une quarantaine de prix dont trois Palmes d’or, il a également obtenu trois Lions d’or à Venise, un Ours d’or à Berlin, trois nominations aux Oscars et vingt-cinq César.

César 2018 : un César de la singularité plutôt qu’un César des entrées!

Posté par kristofy, le 28 février 2018

Nouveauté cette année : la création d'un nouveau César qui récompensera le film ayant fait le plus d'entrées dans l'année, il s'appellera le César du public. Donc une statuette qui devait faire plaisir à Dany Boon pour son film Raid Dingue, sauf que. Le règlement est précis (et absurde puisque normalement on récompense un film de l'année précédente:  "Un « César des Entrées » peut être décerné chaque année, au film occupant la première place du box-office France (les chiffres étant arrêtés à minuit le mardi précédant la Cérémonie), parmi tous les films de long métrage admis à concourir pour le « César du Meilleur Film ». Tout arbitrage sera effectué sur le nombre d’entrées comptabilisées par la CNC au terme de la huitième semaine d’exploitation de chaque film."

Le César ira donc au film Les Tuches 3. Le pire est qu'il peut aussi gagner ce César l'année prochaine si aucun film français ne le dépasse d'ici un an. Pour les années précédentes cette récompense aurait été pour Les Tuches 2, Les Nouvelles Aventures d'Aladin, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, Les Profs… On l’avait déjà dit : c'est juste un César sur mesure pour des films qui n'ont pas retenu l'attention des professionnels. On peut gloser année après année sur les aberrations ou les oublis des listes de nommés. On peut être étonnés de certains films surestimés ou manqués...

Pour rappel historique, la vocation des César est celle-ci : "La gloire vient à un film de cinéma de trois manières : par le plaisir du public (les entrées en salles, les achats vidéo, les audiences télévisées), par les faveurs de la critique (les médias et les festivals), et par la reconnaissance des professionnels de l’industrie cinématographique (les Académies nationales de cinéma). L’Académie des Arts et Techniques du Cinéma est l'institution qui, en France, organise cette troisième voie de distinction cinématographique, dédiée aux films et aux personnes qui les font."

La création de ce nouveau "César des entrées" est donc un contre-sens avec la raison d’être de cette cérémonie...

Souvent règles varient

Le problème des récentes orientations des César est de vouloir flatter les égos de tous : les grosses comédies populaires (Dany Boon, peut-être Taxi 5 l’année prochaine…), depuis 2011 aussi un maximum d’acteurs et actrices populaires avec désormais 7 noms dans leurs catégories au lieu de 5 (pareil pour la catégorie meilleur réalisateur). Le règlement a même évolué pour que le César du meilleur film et celui du meilleur réalisateur ne coïncident plus. Pour exemple, si 120 battements par minute obtient le César du meilleur film, et si Robin Campillo, son réalisateur, arrive en tête des votes, le César du meilleur réalisateur ira au 2e cinéaste ayant reçu le plus de suffrages (Albert Dupontel ?).

Certes, les Oscars ont aussi évolué au fil des ans. Désormais le meilleur film est calculé de manière complexe avec un système de points: les votants hiérarchisent leurs choix. Un film majoritairement fois cité en 2e ou 3e position a plus de chances de gagner l'Oscar suprême que celui qui a reçu des votes inégaux, même s'il cumule plus de premières places.

Mais, de toute façon, c’est inutile de vouloir faire comme les Oscar sans la même rigoureuse organisation chronométrée…
Oscar : durée 4 heures, durée des remerciements : 45 secondes
César : durée 3 heures (avec 30 minutes en plus de débordement), durée des remerciements depuis 2016: 2 minutes 30 secondes (avec des débordements à 4 minutes)

Un C'hti ou les Tuche plutôt qu'une carte vermeille du 7e art

Chaque année, après chaque cérémonie, le bilan est presque le même : c’était trop long, trop lent, et il y a des voix pour pester car certains favoris du public qui avaient été nommés n’ont pas gagné. L'audience est morne en bonus. La solution est simple : ne pas alourdir certaines catégories en choix et revenir à 5, ne pas rajouter un César des Entrées, et il faut équilibrer le César d’honneur à un talent international avec un hommage à une personnalité chère au public (en 2017 George Clooney et hommage à Jean-Paul Belmondo). Cette année le César d’honneur sera pour Pénélope Cruz, mais aucun hommage n'est prévu, hormis sans doute celui à la défunte Jeanne Moreau (bon courage quand-même pour la séquence nécro : Danielle Darrieux, Jean Rochefort, Mireille Darc, Claude Rich, Emmanuelle Riva, Gisèle Casadesus, Victor Lanoux, Jean-Marc Thibault, Alain Berbérian, Manuel Pradal, Johnny Hallyday...). Cet hommage disparaît, sans doute pour malheureusement faire de la place à ce nouveau César du public…

Pourtant les candidats ne manquent pas: Michel Piccoli, Anna Karina, Claudia Cardinale, Michel Deville, Michael Lonsdale, Jacques Doillon, Jean-Claude Carrière, Michel Legrand, Vladimir Cosma, Robert Hossein, Jean-Pierre Marielle, le Splendid, Alain Chabat, Nicole Garcia, Kristin Scott Thomas, Costa Gavras... la liste est longue. Mais évidemment c'est moins vendeur qu'un Ch'ti ou qu'un Tuche.

Il faut pourtant trouver une idée pour moderniser cette cérémonie jugée un peu ringarde, et la création d’un nouveau César est une bonne idée. Il est souhaitable d’abandonner ce César des Entrées. Danny Boon et autres champions du box-office peuvent être distingués autrement à un autre moment : d’ailleurs en 2015 en amont de la cérémonie ça avait été déjà le cas pour Luc Besson avec une Médaille d'or de l'Académie des arts et techniques du cinéma. Il y a aussi les Trophées du Film français. Et NRJ et TF1 pourraient créer un palmarès sur le modèle des People's Choice Awards et des NRJ Music Awards.

Hors coffret, point de César

Alors, cher Alain Terzian, Président, nous vous proposons la création d’un nouveau César, qui serait un César de la Singularité (tout comme il y a meilleur espoir féminin et masculin pour les acteurs). Ce nouveau César serait enfin une façon de ne plus ignorer lors de la cérémonie la majorité des films plus modestes qui constituent justement la fameuse exception culturelle française et toute la diversité de notre cinéma, ces films qui ont des difficultés à être produits quand manque le financement d’une chaine de télévision… Des vrais films indépendants dont le producteur et le distributeur ne peuvent pas se payer le ticket d'entrée en cotisant pour un coffret luxueux envoyé aux votants par exemple. Mais les critères peuvent être élargis (nombre de salles inférieur à 20, budget inférieur à 2 M€, etc...).

Subjectivement, on aurait plaidé pour ce César de la Singularité pour des films comme:
- Compte tes Blessures de Morgan Simon
- Dans la Forêt de Gilles Marchand
- La Belle Occasion de Isild Le Besco
- Kiss & Cry de Lila Pinell et Chloé Mahieu
- Diane a les Épaules de Fabien Gorgeart

Et ce César est remis à...

Edito: mon biopic pour un César!

Posté par redaction, le 14 décembre 2017

Pour beaucoup, la mort de Johnny Hallyday a été une épreuve de saturation médiatique. Près de 15 millions de personnes ont quand même assisté à l'hommage populaire derrière leur petit écran. Sur France 2, Jean-Philippe, le film avec Johnny, a réalisé une belle performance lundi avec 3,7 millions de téléspectateurs. Arte a séduit 1,3 millions de téléspectateurs hier avec Conseil de famille de Costa Gavras.

L'autre grand défunt de la semaine, Jean d'Ormesson, qui a eu le droit à un hommage national, n'a pas démérité lui non plus offrant un record d'audience à La Grande librairie jeudi dernier sur France 5 (950000 téléspectateurs) et une jolie audience à France 3 avec Les saveurs du Palais où il incarne un Président de la république (2,3 millions de téléspectateurs).

Bref il y a eu overdose mais beaucoup réclamait leur piqûre. Il ne reste plus qu'à attendre les biopics sur le chanteur et l'écrivain. Le cinéma va forcément s'en emparer. Qui pour jouer Johnny et Jean? Ne vous moquez pas: ça doit trotter dans la tête des producteurs. On a bien eu Cloclo, Dalida, Cousteau, YSL, Coco Chanel... La tentation est trop grande et, comme le disait Oscar Wilde, il ne sert à rien d'y résister. Les deux ont des zones d'ombre, une grande gloire, une apothéose nationale...

Si on regarde de près les Golden Globes, douze acteurs et actrices dans 4 catégories ont reçu une nomination grâce à un personnage ayant existé. On peut y rajouter les quelques nominations pour la télévision où des acteurs et actrices qui ont incarné des personnages réels sont aussi bien présents. Depuis 2006, Michel Bouquet, Mathieu Amalric, Vincent Cassel, Eric Emosnino, Omar Sy et Pierre Niney, Marion Cotillard, Yolande Moreau, Catherine Frot ont tous et toutes été césarisé(e)s grâce à un biopic ou un film centré sur une personnalité non fictive.

Le biopic ça paye. Et surtout ça fait entrer la célébrité dans une mythologie. Celle où l'on transforme une réalité banale en effet spécial, on l'on déforme des faits divers en fiction extraordinaire.

Festival Lumière 2017: un Prix Lumière sucré-salé-épicé pour Wong Kar-wai!

Posté par Morgane, le 21 octobre 2017

La semaine est passée vite, trop vite, au Festival Lumière à Lyon. Nous voilà déjà au vendredi 20 octobre et à sa soirée de remise du Prix Lumière dans le traditionnel amphithéâtre du Palais des Congrès.

Le public s’installe, les personnalités du 7ème Art font leur entrée tour à tour: Niels Arestrup, Anne le Ny, Olivier Assayas, Pierre Lescure, Clovis Cornillac, Emmanuelle Devos, Anna Karina, Bertrand Tavernier, Isabelle Adjani, Charles Aznavour… Puis c’est au tour de Wong Kar-wai et de son épouse de faire leur entrée sous un tonnerre d’applaudissements sur la chanson phare d’un de ses films, Happy Together.

Vient ensuite le moment des hommages, en chansons ou en paroles. La chanteuse québécoise Diane Dufresne reprend La Bohême d'Aznavour. Sonia Wieder-Atherton, violoncelliste qui a notamment travaillé à plusieurs reprises avec Chantal Akerman, reprend le thème cultissime de In the mood for love. Et, comme traditionnellement depuis plusieurs éditions, Camelia Jordana est montée sur scène et a entonné le célèbre Quizas, quizas, quizas que l’on retrouve également dans In the mood for love.

« Wong Kar-wai, je veux que tu reviennes!!!! »

La musique a laissé place aux paroles. Paroles de Zhang Ziyi qui, ne pouvant être présente ce soir, a envoyé un message video à Wong Kar-wai disant de lui : « Tu es le Grandmaster de tous les réalisateurs! »

Honoré à cannes par le prix "Pierre Angénieux ExcelLens in Cinematography", Christopher Doyle, directeur de la photographie des films de Wong Kar-wai de Nos années sauvages à 2046, a pris le micro. Déchaîné, il ne voulait plus le lâché. « I don’t need word, I have images. So fuck you very much. C’est de ta faute Wong Kar-wai, c’est toi qui as provoqué tout ça! … You bastard, you’e right, I can do better so fucking thank you very much!!! » Après ces quelques doux mots, un petit montage de prises de vues de Christopher Doyle d’In the mood for love avec pour bande-son la chanson de Françoise Hardy Je veux qu’il revienne. Et de conclure avec un cri du coeur : « Wong Kar-wai, je veux que tu reviennes!!!! »

«Quand on fait du cinéma, c’est comme arrivé dans un restaurant complet, il faut trouver sa place»

C’est ensuite Olivier Assayas, spécialiste du cinéma asiatique et notamment hong-kongais, qui a rendu hommage à Wong Kar-wai. Beaucoup moins exubérant. Mais ses mots transmettaient toute l’admiration qu’il a pour le cinéaste et son cinéma qui l’a « beaucoup marqué et beaucoup inspiré ». Il revient rapidement sur l’histoire du cinéma chinois, l’importance de WKW dans celui-ci et les mots de ce dernier : « quand on fait du cinéma, c’est comme arrivé dans un restaurant complet, il faut trouver sa place». Pour Assayas, « Wong Kar-wai n’a pas eu de mal à trouver sa place. Il l’a trouvée en filmant Hong-Kong à sa manière. Cinéaste poétique, son cinéma est construit sur l’éphémère, l’exil, celui d’une ville construite au bord d’un précipice. Mais pas seulement. Chez Wong Kar-wai on a aussi la nostalgie de la Chine, du Shanghaï des années 30… C’est ce fantôme aussi qui hante Hong-Kong et qui hante son cinéma. Wong Kar-wai est le cinéaste du souvenir du souvenir tout comme Modiano est l’écrivain du souvenir du souvenir. » Puis il revient aussi sur le fait que Wong Kar-wai a changé sa vie puisque dans un sens, c’est par lui qu’il a rencontré Maggie Cheung (au festival de Venise) et qu’il a écrit un film pour elle (Irma Vep) et qu’il l’a finalement épousée.

«L’allégresse visuelle»

Les mots de Bertrand Tavernier succèderont à ceux d’Olivier Assayas. « Impossible de passer après Assayas. En plus, contrairement à lui, je ne suis jamais allé à Hong-Kong, je suis complètement ignorant. » Quand on connaît le personnage Tavernier, l’ignorance n’est pas vraiment un mot que l’on peut utiliser pour le définir! La preuve en est encore une fois avec ce vibrant hommage sublime et poétique qu’il rend à Wong Kar-wai. Il parle de « l’allégresse visuelle» des films de Wong Kar-wai qui passent « de la nuit, de l’ombre aux néons de la ville. Le temps est au coeur de tous les films de Wong Kar-wai et le cœur bat dans tous ses films, écorché, mis à nu, on sent ses pulsations, ses emballements, les moments où il se fige. »

Le magicien chinois et sa muse Esther

Puis c’est au tour de l’homme du jour de monter sur scène et de commencer ainsi : « C’est un honneur d’être reçu ainsi dans la ville qui a vu naître le cinéma. » Et comme ce qu’il sait faire de mieux au cinéma c'est raconter des histoires, il nous raconte celle d’un magicien chinois qui découvrant le cinéma des frères Lumière décide lui aussi de faire du cinéma estimant que c’est ainsi qu’on fera de la magie désormais. « Cela fait 30 ans maintenant que je fais moi-même des tours de magie! »

Il remercie son fils et sa femme Esther, qu’il invite à le rejoindre sur scène. Lui qui à travers ses films dépeint des amours souvent impossibles a ce soir crié son amour à sa femme. « Esther ne vient que rarement sur mes tournages car elle veut me laisser travailler en paix et pourtant elle a toujours été là. Dans tous les personnages féminins de mes films, il y a toujours des éclats d’elle. Je dédie ce soir cet honneur qui m’est fait à ma muse Esther. » Et de conclure par ces mots : « Merci Lumière, merci Lyon et long live cinema! » après avoir reçu le Prix des mains d’Isabelle Adjani.

Le grand homme aux lunettes noires est ensuite rejoint sur scène par tous les invités du festival sur Happy Together de The Turtles interprété en live par le groupe lyonnais Mr Day.

L’obscurité se fait, place désormais à la magie du cinéma avec la projection des Anges déchus...

[Hommage à Dinard 2017] 3 questions à Christopher Smith

Posté par kristofy, le 28 septembre 2017

Le Festival du film britannique de Dinard avait plusieurs fois invité le réalisateur Christopher Smith à présenter ses films: une chance puisque puisqu'il s'agit souvent de la seule occasion de les voir dans une salle de cinéma en France.

Cette année le Festival lui rend un hommage, offrant ainsi l'opportunité de voir les différentes facettes de son travail. Une femme enfermée la nuit dans les couloirs du métro qui va découvrir qu'il y aurait une sorte de monstre (Creep), les employés d'une entreprise en week-end d'intégration qui vont être désintégrés les uns après les autres dans une comédie à l'humour noir sanglant (Severance), une naufragée en pleine mer sauvée par l'apparition d'un paquebot où apparemment il n'y a personne mais pas totalement (Triangle), dans l'Angleterre du 14ème siècle ravagée par une peste mortelle il y aurait un petit village où des gens survivraient (Black Death), un petit garçon et ses parents qui vont devoir aider le Père Noël à s'évader d'une prison (Get Santa) [par ailleurs Jim Broadbent joue dans ce film et il sera aussi honoré à Dinard] ou encore un jeune homme engageant un couple de voyous pour tuer son beau-père mais (Detour)... autant de personnages, de genres (de la comédie familiale au road-movie sanglant), de contre-point au formatage cinématographique qui font de ce cinéaste méconnu un auteur à découvrir.

L'occasion pour Ecran Noir de lui poser trois questions.

EcranNoir : On vous a découvert avec Creep il y a une dizaine d’années : au fil du temps, qu’est-ce qui est devenu plus facile ou plus compliqué pour faire un film ?
Christopher Smith : On pourrait croire qu’avoir un nom de réalisateur un peu connu dans la profession c’est plus facile, oui bien sûr, mais pas vraiment. Il y a l’idée générale dans la vie de gagner plus d’argent et d’en dépenser moins pour ça : la production d’un film c’est un peu pareil. Parfois pour tourner un film je dispose d’un budget confortable pour ce que je veux faire, comme par exemple le dernier Detour (photo) que j’ai pu faire comme il fallait. Pour d’autres films précédents, j’avais une très grande ambition qui devait s’arranger d’un budget un peu insuffisant. Je suis en train d’écrire un scénario qui devrait être un film à gros budget, je ne sais pas ce qui arrivera...

C’est naturel de vouloir se dépasser et d’avoir des ambitions créatives plus fortes. Après avoir fait Get Santa, on aurait pu penser que c’était le genre de "film de noël commercial" qui aurait du succès, et en fait il n'en a pas eu pas tellement à l’international, donc ça n’est pas plus facile ensuite. Pour le film Triangle, à priori plus bizarre, ça a pris beaucoup de temps pour pouvoir le faire (ndlr : voir ce qu'il nous en disait ici). Et pendant que j’étais sur ce projet de Triangle j’ai eu la proposition de réaliser Black Death juste après. j'ai donc enchaîné deux films à la suite mais après; j'ai dû attendre quatre ans pour revenir au cinéma. Ce que j’essaye de dire c’est qu’il faut un certain temps et un certain budget pour réaliser un film en respectant son imagination et ses ambitions. Woody Allen a fait des dizaines de films avec un petit budget avec lequel il peut contenir son monde, son imaginaire. J’écris des films pour lesquels souvent le budget ne peut pas contenir mon monde, alors ça prend plus de temps de pouvoir les faire.

EN : En France vos deux premiers films Creep et Severance sont sortis dans les salles de cinéma, mais pour les suivants Triangle, Black Death et Get Santa ça n’a pas été le cas et ils sont arrivés directement en dvd…
Christopher Smith : Je sais que je ne devrais pas dire ça comme ça, mais je ne veux pas y accorder une trop grande importance car ce qui compte vraiment c’est que les films circulent et qu’ils puissent être vus. Par exemple le cas de Get Santa est révélateur de ce genre de chose. On a découvert que, à moins d’être un très gros film de studio qui sort partout, en fait chaque pays semble sortir son propre film de Noël local quand il y en a un, mais pas un film venu d’ailleurs aussi bon soit-il. Pour Triangle c’est probable que Melissa George n’était pas considérée suffisamment comme une grande tête d'affiche. Black Death est sorti aux Etats-Unis dans un petit réseau de salles et son distributeur a pu gagner pas mal d’argent; j’aurais parié que ça arrive en France mais ça n’a pas été le cas, alors qu'il est sorti au cinéma en Allemagne. On ne sait jamais comment le film sera distribué. Pour le dernier Detour il y aurait une date de sortie en salles (ndr : en fait il est arrivé en dvd). C’est vraiment dommage parce que Black Death est un grand film qui mérite un grand écran dans une salle, je considère que c’est mon meilleur film (ndr : revoir ce qu'il nous en disait là).

EN : Avec ce dernier film Detour pour la première fois le décor n’est plus britannique, il a été tourné aux Etats-Unis : est-ce que faire un film là-bas, où il est plus naturel de voir des armes à feu, a une influence sur l’histoire qu’on écrit ?
Christopher Smith :
Il y a eu dans le passé, dans les années 50, plein de polars qu’on relie au genre film noir américain. J’adore ce type de film noir et aussi plein de thrillers américains du débuts des années 80. En fait j’aime particulièrement ce que j’appelle les ‘thrillers imaginatifs’, comme par exemple L'Inconnu du Nord-Express de Hitchcock. J’ai eu l’idée de l’histoire de Detour il y a longtemps en 2007, pendant que je cherchais le financement de Triangle. A cette époque j’étais beaucoup focalisé sur les structures d’un récit. Et pour cette histoire particulière il fallait des personnages américains dans un décor américain. On a l’impression que certaines choses ne peuvent se passer qu’aux Etats-Unis et que ça ne serait peut-être pas logique ailleurs. J’avais d’ailleurs eu à l’époque un producteur exécutif américain qui était partant pour lancer une production mais le projet a été mis en parenthèse puisque j’ai pu faire Triangle puis Black Death. Ce n'est que plusieurs années plus tard que j’ai développé de nouveau l’idée de Detour.

Si j’avais fait Detour en Angleterre ça aurait été à propos de l’Angleterre ou ici en France ça aurait été à propos de la France, le film aurait eu la couleur du pays. Faire ce film aux Etats-Unis , ce n'est pas à propos du pays mais c’est tout de suite directement en rapport avec les films américains, avec une certaine mythologie de codes du cinéma américain que, bien entendu, j’ai manipulé à ma façon. J’ai commencé avec l’idée d’un jeune qui voudrait tuer son beau-père et que son destin serait différent selon s'il le tuait ou pas. Detour est un jeu de structure avec des twists que le spectateur doit lui reconstruire, il fallait quelques balises. Pour revenir à ce qu’on disait, le processus de faire un film c’est comme l’expression 'man plans, God laughs', il y a tellement de paramètres incontrôlables…

Ce 28ème Festival du Film britannique de Dinard a programmé des projections de Severance, Triangle, Black Death . Une rencontre avec le public est également prévue.

Venise 2017: Un hommage spécial à Catherine Deneuve

Posté par vincy, le 6 septembre 2017

19 ans après son prix d'interprétation à Venise, Catherine Deneuve, présidente du jury de la Mostra en 2006, est revenue sur le Lido pour recevoir un hommage de la marque Jaeger-LeCoultre, qui décerne également à Venise chaque année le prix « Glory to the Filmmaker » (cette année destiné au cinéaste britannique Stephen Frears).

Ce prix sert à "célébrer les talents et les performances iconiques qui façonnent et enrichissent l’univers du cinéma." Agnès Varda, récipiendaire en 2007, est la seule française à l'avoir reçu.

Pour cette soirée de gala annuelle, qui a eu lieu le 5 septembre, l’actrice Diane Kruger a été choisie comme remettante. Les deux comédiennes partagent l'affiche du prochain film de Thierry Klifa, Tout nous sépare (8 novembre).

"Peu d’actrices ont su mener une carrière aussi riche et variée que Catherine Deneuve. Dès ses débuts, dans les années 60, elle tourne avec les plus grands noms du cinéma : Luis Buñuel, François Truffaut, Jacques Demy, Raul Ruiz... Depuis toujours, elle ne cesse de relever des défis cinématographiques et à étendre les possibles de son art en mettant son talent au service de réalisateurs à l’univers particulier et fort de créativité. Célébrer Catherine Deneuve, c’est rendre hommage à un talent iconique du cinéma, qui a toujours su se réinventer à travers des rôles uniques" explique le joaillier.

Venise 2017 : Lion d’or pour Robert Redford et Jane Fonda

Posté par kristofy, le 3 septembre 2017

Leurs deux noms réunis ensemble convoquent tout un pan de l’histoire du cinéma américain: Robert Redford et Jane Fonda ont reçu chacun un Lion d’or d’honneur pour leur carrière à cette 74e Mostra de Venise. Ils sont venus à Venise présenter leur 4ème film tourné ensemble : Nos âmes la nuit (Our Souls at Night) de Ritesh Batra.

Redford avec ses 81 ans est acteur depuis les années 60, magnifié par Robert Mulligan, Sidney J. Furie, Peter Yates, Alan J. Pakula, Richard Attenborough, Barry Levinson, Ivan Reitman, Adrian Lyne, Tony Scott, Lasse Hallström, J. C. Chandor…

Jane Fonda et ses 79 printemps est aussi sur les écrans depuis les années 60 sublimée par George Cukor, René Clément, Roger Vadim, Otto Preminger, Alan J. Pakula, Joseph Losey, Jean-Luc Godard, Hal Ashby, Delphine Seyrig, Norman Jewison, Sidney Lumet, Garry Marshall, Lee Daniels, Paolo Sorrentino…

Ils avaient déjà formé un couple de cinéma trois fois, dans La Poursuite impitoyable d’Arthur Penn 1966, Pieds nus dans le parc de Gene Saks en 1967, et Le Cavalier électrique de Sydney Pollack en 1979.

Jane Fonda, qui a d’ailleurs vécu et tourné en France, représente aussi une certaine contestation politique aux Etats-Unis en manifestant contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques des noirs, contre la guerre en Irak. De même Redford est connu pour avoir été un écologiste précoce et avoir créé Festival de Sundance pour valoriser le cinéma indépendant. Cette récompense d'un Lion d'or d'honneur peut également être vue comme un symbole anti-Trump... Mais ne cherchons pas du sens à tout. Redford et Fonda, ce sont avant tout deux monstres sacrés, multiprimés et oscarisés, en tête d'affiche de gros succès et de films devenus des classiques.

Ainsi Redford était dans Captain America: The Winter Solder, Proposition indécente, Out of Africa, L'arnaque, Butch Cassidy et le Kid, Les hommes du Président, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Jane Fonda a aligné des hits comme Le retour, Le syndrome chinois, Comment se débarrasser de son patron, La maison du lac, Sa mère ou moi!, Le Majordome...

C’est Robert Redford qui a initié la production de Our Souls at Night, à la fois pour reformer avec Jane Fonda un couple à l’écran (environ 38 ans après leur dernière collaboration), mais aussi pour proposer un film destiné aux seniors car il considère que c’est un public désormais presque oublié par les studios (avec la submersion de films destinés qu'aux jeunes).

Le scénario est très classique, c'est en fait l'adaptation d'un roman de Kent Haruf, pour un film dans la lignée de Ainsi va la vie de Rob Reiner (Michael Douglas et Diane Keaton). Redford et Fonda sont tout deux voisins, veufs et seuls. Elle lui propose de venir dormir chez elle juste pour parler avant la nuit, et progressivement ils vont se découvrir des sentiments envers l’autre. Le début est amusant puisqu’il évoque avec légèreté un regain de désir amoureux à leur âge et la crainte du qu'en-dira-t-on. Ensuite il s’agit de partager ses fêlures intimes (adultère, décès, enfants trop loin…) jusqu’à essayer de recomposer un semblant de famille en gardant quelques temps un petit-fils (c'est d'ailleurs Matthias Schoenaerts qui joue le fils de Jane Fonda). Le film joue avec les personnalités des acteurs: comme dans la vie Jane Fonda est une femme volontaire qui ne craint pas de s'affirmer face aux autres et Robert Redford a une penderie de chemise à carreau tout en regrettant la bonne époque du passé...

D'ailleurs à ce propos le film ne sortira pas au cinéma : il sera diffusé sur Netflix. Vieux mais modernes.

Deauville 2017: Hommages à Laura Dern, Jeff Goldblum et Michelle Rodriguez

Posté par vincy, le 25 juillet 2017

Le 43e Festival International du Cinéma Américain de Deauville (1er-10 septembre) rendra hommage à Laura Dern, Jeff Goldblum et Michelle Rodriguez, en leurs présences.

Ce sont donc trois comédien(ne)s très différents qui seront honorés sur les planches normandes. Laura Dern et Jeff Glodblum ont joué ensemble dans Jurassic Park en 1993. Mais leurs itinéraires sont très différents.

Laura Dern est avant tout une actrice lynchéenne: Blue Velvet, Sailor et Lula, Inland Empire et la nouvelle saison de Twin Peaks. On l'a aussi vue dans Un monde parfait de Clint Eatswood, Citizen Ruth d'Alexander Payne, Docteur T et les femmes de Robert Altman, The Master de Paul Thomas Anderson, et dans le récent Nos étoiles contraires. Elle sera également Vice Amiral dans le prochain Star Wars! Elle a été citée deux fois aux Oscars.

Jeff Goldblum est plus populaire. Sa longue carri!re l'a amené à tourné pour Robert Altman (Nashville, The Player), Woody Allen (Annie Hall), Philip Kaufman (L'invasion des profanateurs, L'étoffe des héros), Lawrence Kasdan (Les copains d'abord, Silverado). Mais c'est avec La mouche de David Cronenberg qu'il deviendra une tête d'affiche. De là on le verra dans tous les Jurassic Park, Independance Day et sa suite, Neuf mois aussi, ... Il a aussi tourné pour Wes Anderson (La vie aquatique, The Grand Budapest Hotel), Roger Mitchell (Morning Glory), Paul Schrader (Adam Resurrected). En attendant de le voir dans Thor: Ragnarok cet automne.

Quant à Michelle Rodriguez, révélée par Girlfight en 2000, elle est l'une des vedettes récurrentes de la franchise Fast and Furious, et une adepte des Resident Evil. Evidemment on se souvient aussi d'elle dans Avatar de James Cameron, Machete de Robert Rodriguez et le récent Revenger de Walter Hill. Elle sera à l'affiche du prochain film de Steve McQueen, avec Viola Davis et Elisabeth Debicki, Widows.