Rencontres Henri Langlois 2013 : la Palestine, le Liban et Israël dans un focus commun

Posté par MpM, le 5 décembre 2013

rencontres henri langlois 2013En organisant un focus autour du cinéma de l'est du bassin méditerranéen, les organisateurs des Rencontres Henri Langlois ont pris le risque de voir politique et diplomatie s'inviter dans leur manifestation, puisque ce sont des écoles de Palestine, du Liban et d'Israël qui ont été invitées à présenter leurs travaux à Poitiers.

Hormis une réaction épidermique (et isolée) du Comité poitevin France-Palestine, qui a appelé au boycott des Rencontres, l'initiative a été extrêmement bien accueillie par les principaux intéressés, à savoir les écoles représentées et les réalisateurs invités comme Raed Andoni (Fix me), Hiam Abass (Héritage) ou encore Danielle Arbid (Dans les champs de bataille).

Pour le grand public, c'est surtout une perspective passionnante sur la manière dont l'Histoire et le contexte géopolitique influent directement sur les préoccupations des jeunes cinéastes de la région. Ainsi, comme le souligne Gassam Koteit, directeur adjoint de l’Académie libanaise des Beaux-arts (ALBA) : "les questionnements sont les mêmes des deux côtés".

L'occupation israélienne est ainsi lebanontape1aux centres des films présentés par l'ALBA : familles séparées, enfants ostracisés parce que leur père a coopéré avec l'armée israélienne, étrangers perçus comme de possibles espions israéliens...

Ce qui n'empêche pas un certain recul, voire une bonne dose d'humour. Ainsi, Lebanon: tape 1 qui raconte les étranges relations entre une journaliste française et son équipe technique libanaise. La jeune femme aligne les clichés sur le pays tandis que les deux hommes la traitent d'abord en touriste sexy, puis en ennemie potentielle. Volontairement décalé, le film caricature gentiment à la fois le regard que portent les autres nations sur le Liban, et les mécanismes de méfiance de ses habitants.

space the alleysLe ton est plus sérieux, voire tragique, dans les films des trois écoles palestiniennes Dar al-Kalima College de Bethlehem, Media Development Center de la Birzeit University et Institute of Modern media de l'Université Al Qods.

Il s'agit principalement de documentaires qui donnent la parole à des réfugiés palestiniens, à des familles qui ont été contraintes de détruire leur propre maison, ou encore à des jeunes qui s'opposent à l'occupation israélienne en pratiquant le "parkour", un sport d'acrobaties urbain. Ce dernier film, intitulé Space the alleys, et réalisé par Mohammed Al Fateh, mêle les vues spectaculaires des acrobaties aériennes des personnages à l'utopie d'un mouvement de résistance non violent susceptible d'attirer l'attention sur le sort réservé à ses pratiquants, souvent arrêtés arbitrairement, et parfois même assignés à résidence.

On est également extrêmement touché par le portrait sensible de Naser, jeune homme handicapé qui se démène pour gagner sa vie dignement. Le regard porté sur lui par le réalisateur Ma'moon Al-Herimi semble comme l'éclairer de l'intérieur, donnant à ce simple destin individuel une portée humaine universelle.

Enfin, impossible de ne pas être captivé women of refaiyapar le programme spécial "Water" proposé par le département film et télévision de l’Université de Tel Aviv. Ce projet, dont les neuf films (documentaires et fictions) seront projetés vendredi 6 décembre à Poitiers, regroupe des réalisateurs israéliens et palestiniens autour de la thématique commune de l'eau.

Il s'inscrit dans un ensemble plus vaste qui permet à des réalisateurs des deux pays de travailler sur des projets communs, au-delà de toute considération purement politique. Ce qui constitue au final la meilleure réponse à ceux qui s'accrochent à une vision volontairement manichéenne de la situation israélo-palestinienne.

Rencontres Henri Langlois 2013 : voyage à l’Est du bassin méditerranéen, compétition internationale et leçon de cinéma sur la production

Posté par MpM, le 11 octobre 2013

rencontres henri langlois 2013A l'Est, que du nouveau ! Pour sa 36e édition, le festival international des écoles de cinéma explore les cinématographies du Liban, d’Israël et de Palestine, en présence notamment de Hiam Abbas (Les Citronniers, Héritage...), Raed Andoni (Fix me), Khalil Joreige (The Lebanese Rocket Society, Perfect Day) et Nadav Lapid (Le Policier).

Côté compétition, 45 films (sur les 1424 reçus) venus de 21 pays et 34 écoles ont séduit cette année les membres du comité de sélection. Qu'ils viennent d'Estonie ou du Brésil, de Norvège ou de Turquie, on leur souhaite une carrière à la hauteur de certains de leurs illustres prédécesseurs !

L'an passé, on avait ainsi été bluffé par la mise en scène au cordeau de l'envoûtant Pude ver un puma d'Eduardo Williams ou encore par le ton étonnamment libre et décalé de La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo, vrai faux documentaire mêlant animation et prises de vue réelle. Or les deux cinéastes ont à nouveau fait parler d'eux en 2013, le premier avec Que je tombe tout le temps, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, et la seconde avec son nouveau court métrage, Les chiens.

Tous ces jeunes cinéastes sont sur la voie d'auteurs aujourd'hui reconnus comme Andreas Dresen (Septième ciel), Joachim Trier (Oslo, 31 août), Na Hong-Jin (The Murderer) ou encore Pascale Ferran (Lady Chatterley), qui sont eux-aussi passés par les Rencontres Henri Langlois.

Pour compléter ce programme déjà bien rempli, la traditionnelle Leçon de cinéma sera consacrée aux rouages de la production, avec la complicité de la productrice Anne-Dominique Toussaint (Alceste à bicyclette, Le Hérisson, Les Beaux gosses, Respiro...). Plusieurs séances spéciales (dont une consacrée à la Comédie musicale), des avant-premières (dont Jacky au royaume des filles de Ryad Sattouf) et une carte blanche à La Mouette à 3 Queues (collectif d'artistes multidisciplinaires) sont également prévues, sans oublier les incontournables rencontres entre le public et les réalisateurs.

Comme tous les ans depuis 2007, Ecran Noir est fier d'être partenaire de ces Rencontres qui portent si bien leur nom, et vous en fera vivre les principaux temps forts du 29 novembre au 8 décembre.

Festival de Lecce : le cinéma européen à l’honneur

Posté par redaction, le 8 avril 2013

LecceLe festival de Lecce (Italie), qui se tient du 8 au 13 avril 2013, met chaque année le cinéma européen à l'honneur. Pour sa 14e édition, il propose ainsi une compétition de dix longs métrages venus de tout le continent ainsi que plusieurs rétrospectives.

Parmi les films en compétition pour "l'olive d'or", on retrouve notamment Trois mondes de Catherine Corsini (présenté à Un certain regard en Cannes en 2012), Rêve et silence de Jaime Rosales, The almost man de Martin Lund ou encore Ships de El?f Ref??.

Trois personnalités sont par ailleurs à l'honneur : le réalisateur finlandais Aki Kaurismaki (L'homme sans passé, Au loin s'en vont les nuages, Le havre...), l'actrice italienne Francesca Neri (En chair et en os, Dommage collatéral, La felicita...) et l'acteur, réalisateur et scénariste italien Fernando di Leo (Roses rouges pour le fuhrer, Les Insatisfaites poupées érotiques du docteur Hitchcock, Pour une poignée de dollars...)

En parallèle, le focus sur le cinéma méditerranéen met l'accent sur Israël avec 5 longs métrages, 5 courts et 5 documentaires.

Enfin, une table ronde sur le cinéma européen : "créativité et rentabilité" est également organisée.

Ecran Noir sera à Lecce pendant toute la durée du festival et vous le fera vivre de l'intérieur, grâce à notre collaboratrice MpM, membre du jury FIPRESCI (Fédération internationale de la presse cinématographique).

Eytan Fox présente son nouveau film, Yossi : « Aujourd’hui, il est possible d’être ouvertement gay dans l’armée israélienne »

Posté par redaction, le 16 décembre 2012

eytan foxMardi 11 décembre a eu lieu l’avant première de Yossi, la suite d’un de son culte Yossi & Jagger (2004), au MK2 Beaubourg en présence du réalisateur Eytan Fox, qui s'est révélé ouvert, drôle et simple.

Lors d'une brève présentation, il a indiqué qu’il faisait des films pour les partager et introduire un dialogue avec le public. Le scénariste et l’ingénieur du son étaient également présents. On regrettera tout de même l’absence de la chanteuse Keren Ann qui aurait du être présente mais n’a pas pu se libérer suite à son récent accouchement.

Après la projection, Eytan Fox a répondu aux diverses questions des spectateurs de la salle. Avec beaucoup d’humour. La majorité des interventions tournaient autour de l’homosexualité. Le cinéaste avouait qu'il trouvait intéressant de revisiter un de ses personnages et de lui faire vivre l’évolution de la société et d’Israël. Il croit être le seul et unique réalisateur gay israélien.

Ce film est pour lui plus personnel et moins politique que les précédents. Aujourd’hui, il est possible d’être ouvertement gay dans l’armée israélienne. Eytan Fox veut montrer aux jeunes générations que c’est possible. Il faut savoir qu’en Israël, tous les jeunes de 18 ans sont soldats. Il existe donc une nouvelle Israël à laquelle Yossi est confronté. Le réalisateur se rappelle d'une certaine tension dans la salle lorsque les soldats israéliens apparaissaient à l’écran ; c’était la première fois qu’il ressentait ça.

Il a également expliqué qu’il voulait faire une certaine critique de la culture gay, notamment avec un personnage que rencontre Yossi, au début du film, sur internet. Il pense que l’image de l’homme de nos jours est celle d’un homme qui doit être sexy et musclé et que cela vient probablement directement de la culture américaine : il le regrette et le montre d’ailleurs très bien dans son film.

La musique, pilier fondamental de son film, permet au cinéaste, selon lui, de transmettre les émotions de manière juste, mais aussi de séparer différents univers et différentes interprétations de la vie. Keren Ann, née en Israël, est très présente dans le film et quand on lui a demandé pourquoi, il a simplement répondu « car elle écrit des chansons d’amour ».

Yossi sort en France le 2 janvier 2013.

Antoine


Derniers jours à Jérusalem ou les derniers instants d’amour…

Posté par cynthia, le 22 mai 2012

Synopsis : Après s'être rencontré dans des circonstances peu praticable dans leur pays d'origine, le Jérusalem-Est, Nour et Iyad décide d'immigrer en France. Alors qu'ils sont en route à l'aéroport pour une nouvelle vie, les évènements désastreux que rencontre leur ville, va obligé ce dernier, chirurgien, a favorisé son métier aux détriments de son épouse.
Délaissée une fois de plus par son mari, Nour va remettre en cause leur voyage ainsi que leur relation, tout en témoignant son attachement à ceux qu’elle s’apprête à quitter.

Critique : Entre Nour et son mari, tous les opposent. Elle est moderne, séduisante, croque la vie à pleine dents et débute une carrière d'actrice. Iyad, quant à lui, est un chirurgien stressé qui a laissé sa jeunesse mourir au bloc opératoire.

Au premier abord, nos deux protagonistes semblent représenter un couple tout ce qu'il y a de plus banal, les contraires s'attirent mais l'amour est là. Et pourtant, outre leur environnement qui est risqué, il y a quelque chose en eux de mort, une chose qui les empêchent de savourer leur vie de couple pleinement. On a l'impression que seul le voyage, ce changement, pourra sauver leur mariage. Mais ce dernier étant repoussé, nous sommes témoins de leurs "derniers jours à Jérusalem" et on se demande si ce n'est pas non plus leur derniers jours d'amoureux. Il est vrai que dès leur rencontre, les questions fusaient. Sous forme de destin, cette rencontre était à la fois une naissance et une mort dans une histoire qui vacille entre rire et larmes.

Comme cette scène qui illustre parfaitement le paradoxe présent dans leur relation : Nour se maquille devant son miroir et commence à se chamailler avec Iyad qui l'observe. Celui-ci rentre dans son jeu, ils se mettent à rire comme n'importe quel couple jusqu'à ce que cette dernière se lasse et s'arrête subitement de jouer.

Soutenu par le festival de Locarno et sélectionné par celui de Toronto, le film de Tawfik Abu Wael est un hymne à la complexité amoureuse. "Je t'aime moi non plus" ou "tu veux ou tu veux pas", serait un qualificatif parfait pour cette histoire. Un amour à double sens mais trop bancal, nous laissant ainsi sur notre fin.

Polémique à Cannes : Yousry Nasrallah ne veut pas que son film soit projeté en Israël

Posté par vincy, le 17 mai 2012

Première polémique, dès le deuxième jour. Et, soyons honnête, on est étonné. Le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah, qui présente ce soir son film Après la bataille en compétition, a affirmé en conférence de presse qu'il ne voulait pas que le film soit vendu à Israël. C'est d'autant plus surprenant que dans son film, l'héroïne, Reem, journaliste engagée, incarnée par Menna Chalaby, vante la tolérance vis-à-vis des minorités comme les Chrétiens d'Egypte et le rapprochement des peuples et des citoyens, peu importe leurs origines ou leurs croyances, mais aussi l'éducation comme seule vertu cardinale pour sortir de l'obscurantisme.

Après la bataille retrace les mois qui ont suivi les débuts de la Révolution égyptienne en 2011.

Mais Nasrallah estime qu'Israël n'est "pas un allié" de la révolution égyptienne. Le pays, sans doute, mais ses habitants? La culture ne devrait jamais être prise en otage par les idées politiques ou les pouvoirs en place : c'est un outil de partage et de de connaissance qui dépasse les frontières. C'est une forme d'instruction, valeur mise en avant durant tout le long-métrage du cinéaste.

Durant sa conférence de presse, le cinéaste explique : "Je ne sais pas du tout si le film a été vendu à Israël mais si vous voulez connaître mon avis, non je ne veux pas qu'il soit vendu à Israël. Pas tant que les Israéliens occupent encore les territoires palestiniens". Plusieurs journalistes ont applaudit alors que ces propos contredisent le message porté par le film.

Evidemment, Nasrallah précise et atténue son propos : "De merveilleux réalisateurs israéliens sont mes amis, Avi Mograbi par exemple ou Amos Gitaï. Ce n'est moi qui décide si les films sont vendus ou pas en Israël. De tout façon, ils sont montrés là-bas".

Il ajoute qu'il "ne pense pas, qu'au moment où les Egyptiens sont encore en train d'essayer de franchir la première étape vers une libération vis-à-vis de leur propre régime, de l'oppression et d'une gouvernance militaire, Israël soit un allié pour cette libération".

Il y a sans doute d'autres moyens pour stigmatiser la politique du gouvernement israélien que de priver les spectateurs israéliens d'un tel film, montrant les contradictions qui traversent la société du pays voisin. Nasrallah aurait, au contraire, tout intérêt à le montrer dans les Festivals et les Cinémathèques du pays Hébreu, tout en lançant des débats et ainsi devenir un témoin public de cette Révolution.

Berlin 2012 : le prix Berlin Today pour Rafael Balulu

Posté par vincy, le 13 février 2012

Avec Batman at the Checkpoint, le cinéaste israélien Rafael Balulu a remporté le prix Berlin Today, l'équivalent de l'Ours d'or de la sélection Berlinale Talent Campus, récompensant un réalisateur en devenir. Balulu vient d'être diplômé en 2010 de la Sam Spiegel Film & Television School of Jerusalem. Il travaille actuellement sur Ghetto Neighborhood, un documentaire, et écrit The Money, son premier long métrage de fiction.

Son court métrage Batman at the Checkpoint raconte l'histoire de deux enfants, l'un israélien, l'autre palestinien, qui se disputent pour une poupée en plastique de Batman alors qu'ils sont bloqués avec leurs familles à un Checkpoint près de Jérusalem.

Le jury était composé de Jasmila Zbanic, cinéaste bosniaque, Judith Kaufman, chef opérateur allemande, et Guy Maddin, réalisateur canadien.

Une mention spéciale a été attribuée à David Lale pour son court métrage documentaire White Lobster.

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D'autres vidéos de Rafael Balulu sur son compte viméo

Les Arcs 2011 : Gael Garcia Bernal et Marina Foïs dans un projet du Village des coproductions

Posté par vincy, le 9 décembre 2011

Suzanne la pleureuse fait partie des 22 projets sélectionnés pour le Village des coproductions au Festival du cinéma européen des Arcs.

Ce premier film de Cyril Cohen, au budget de 2,8 millions d'euros, réunira l'acteur mexicain Gael Garcia Bernal, la comédienne française Marina Foïs et l'actrice israélienne Hanna Laslo. Un casting qui devrait allécher les professionnels présents dans la station de ski.

Ce drame plein de dérision, qui se déroule à Tel Aviv, est l'adaptation d'un roman d'Alona Jimhi, paru chez Gallimard en 2001. C'est l'histoire de Suzanne Rabin, la trentaine, qui vit chez sa mère, et passe son temps à expliquer qu'elle n'est pas de la famille de l'ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin, assassiné en 1995. C'est aussi une fille qui n'arrête pas de pleurer. L'arrivée d'un lointain cousin d'Amérique marquera son passage à la vie d'adulte.

Le projet recherche encore quelques coproducteurs. La société israélienne Lama Films est en cours de négociation avec les deux producteurs, Barbecue Films, créé par le réalisateur et son associé Emmanuel Murat, et Thelma Films. Aux Arcs, ils espèrent trouver un coproducteur européen et une société en charge des ventes internationales.

Cyril Cohen a réalisé trois courts métrages (Il n'y a qu'un seul Dieu, Big Family, 10 euros). Sa première pièce de théâtre, "Biyouna "!, se jouera au théâtre Marigny à partir du 24 janvier prochain. Il s'est fait connaître en réalisant de nombreux making of (RRRrrrr !!!, Mr Batignole, Vidocq) et surtout le clip parodique Flou de toi, avec Alain Chabat (voir la vidéo).

Hiam Abbass enrôle Hafsia Herzi pour son premier film

Posté par vincy, le 2 juin 2011

L'actrice Hiam Abbass passe derrière la caméra. Elle commencera le tournage d'Inheritance dès juillet, avec un budget modeste de 2,5 millions d'euros. Elle y tiendra aussi un rôle face à son actrice principale Hafsia Herzi. Les deux comédiennes sont à l'affiche de La source des femmes, en compétition au 64e Festival de Cannes.

Abbass a co-écrit cette histoire d'une famille palestinienne vivant en Israël, près de la frontière libanaise. Alors que cette famille prépare un mariage, un conflit entre Israël et le Liban éclate en plein été 2006. Le beau Tom Payne (qui sera l'une des vedettes de la série "Luck" produite par Michael Mann) est aussi de la partie.

Hiam Abbass est sans doute l'actrice arabe israélienne la plus connue dans le cinéma contemporain. Elle a joué devant les caméras d'Amos Gitaï, Steven Spielberg, Tom McCarthy, Patrice Chéreau, Jim Jarmusch, Jean Becker... Elle a déjà réalisé deux courts métrages au début des années 2000 : Le Pain (2001) et La Danse éternelle (2004), avec Zinedine Soualem et Jules Sitruk.

Cannes 2011 : Qui est Joseph Cedar ?

Posté par vincy, le 13 mai 2011

Il appartient à cette nouvelle vague israélienne. Des cinéastes qui osent se confronter à la pensée majoritaire de leur pays en montrant les failles de la politique d'Israël, en critiquant les guerres à répétition, en tentant un dialogue avec la Palestine et les autres pays voisins.

Joseph Cedar, 42 ans, arrive dans la compétition cannoise avec son quatrième film, Hearat Shulayim (Footnote). Né à New York, il a grandit dès l'âge de cinq ans à Jérusalem.

Dès son premier long métrage, en 2000, Ha-Hesder, il remporte les Oscars israéliens du meilleur film et du meilleur scénario. La guerre, les soldats, la colonisation des territoires occupés : toutes ses obsessions sont déjà là.

Son deuxième film, Medurat Hashevet, confirme sa volonté d'offrir un regard humaniste, fondé sur les convictions personnelles d'individus qui refusent la fatalité et la destruction de l'autre. Il reçoit là encore les prix israéliens de meilleur film, meilleur scénariste et s'ajoute celui du meilleur réalisateur. Le film présenté à Berlin reçoit une mention spéciale. Au Festival de Chicago, la critique le récompense.

L'ascension  de Cedar ne va pas s'arrêter là. En 2007, il présente Beaufort. Un désert des Tartares de Buzzati sur le front libanais. Gros succès en Israël (300 000 entrées), le film remporte l'Ours d'argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin. Sa mise en scène, presque abstraite, fait d'un camp militaire sur la ligne de front, rend le huis-clos oppressant. Le fort pourrait être celui de n'importe quel pays dans n'importe quelle bataille. Cette allégorie souligne l'absurdité des conflits. Son talent rend ses oeuvres fortes, sèches mais aussi sensuelles.

Depuis quelques années, le cinéma israélien est omniprésent sur la Croisette. Sa richesse, sa diversité en font une cinéphilie incontournable. Le cinéaste, diplômé en philosophie et en histoire du théâtre, évoque dans son nouveau film la religion. La sienne. Juif orthodoxe. Ironiquement la presse a vu le film un vendredi... Après tout Cannes est un territoire laïque.