La Cinémathèque française toujours aussi populaire

Posté par vincy, le 8 janvier 2010

jacquestati_cinematheque.jpg383 000 visiteurs, dont 200 000 spectateurs. Cela en fait un des trente complexes cinématographiques les plus importants de Paris. La Cinémathèque Française a réussi à s'installer durablement dans notre paysage cinéphile, sans doute au détriment de salles art et essai du Quartier Latin, hélas, depuis son inauguration en 2005. Pourtant, les salles de cinéma n'ont vu leur fréquentation augmenter que de 2%, soit une hausse comparable par rapport aux complexes art et essai de moyenne taille. Cependant, 200 000 spectateurs, cela reste exceptionnel pour une programmation variée, allant de Danielle Darrieux à Luis Bunuel en passant par Fellini, Laurel et Hardy, André Téchiné, Michael Mann, Michael Haneke, et Cecil B. De Mille.

Avec une hausse globale de 15% du nombre de visiteurs par rapport à 2008, selon les chiffres fournis par la Cinémathèque, l'institution a connu une belle année, remplissant plusieurs fois ses espaces, que ce soit pour un concert de Michel Legrand ou par ses activités édicatives (+15%). Si aucune exposition n'a battu le record détenu par celle de Renoir (110 000) en 2005/2006, celle sur Jacques Tati se classe désormais deuxième, plébiscitée par 70 000 fans, soit 20 000 de plus que pour celle consacrée à Pedro Almodovar.

Pour 2010, la Cinémathèque prévoit deux expositions (Paris-Berlin-Hollywood de 1910 à 1939 et Brunes / Blondes à l'automne) et des rétrospectives comme Pedro Costa, Jim Carrey ou encore Andrzej Wajda.

(c) photo vincy thomas / ecran noir 2009

Gainsbourg censuré : fume du Belge et la moquette avec !

Posté par benoit, le 23 novembre 2009

Gainsbourg, vie héroïqueQuel est le point commun entre André Malraux, Jean-Paul Sartre, Lucky Luke, Jacques Tati, Coco Chanel/Audrey Tautou, Serge Gainsbourg/Eric Elmosnino ?... Tous, sur des visuels vantant leur personnalité, ont été amputés de leur objet de fumaille.

En 1995, André Malraux voit sa cigarette disparaître de son bec sur un timbre poste. En 2005, exit la sèche de Jean-Paul Sartre sur l’affiche de l’exposition à la Bibliothèque Nationale de France. En 2008, celle de Jacques Tati à la Cinémathèque casse sa pipe au profit d’un tourniquet qui rit tout jaune en prenant une allure sinistre de jour de fête.
La débilité du consensualisme ambiant ne s’arrête pas là. Elle éradique aussi la tige des êtres fictifs. Dans ses BD, Lucky Luke a les poumons sains puisqu’il a lâché son sempiternel mégot au profit d’un … brin d'herbe !

Telle hier la clope de Coco avant Chanel de Anne Fontaine, c’est au tour des volutes de fumée de Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar de quitter l’affiche. Début 2010, elles s’évaporeront si bien dans les airs (purs, bien sûr !) que nul ne les verra dans les couloirs de métro. Condamné par la régie publicitaire de la RATP, au nom du respect de la loi Evin contre le tabac, Gainsbarre le Dieu fumeur de Gitanes, n’est pas près de griller une brune en la voyant briller au fond de ses yeux, nom de Dieu !

Pendant longtemps, j’ose confesser que j’ai mis ma santé en péril en fumant au minimum deux paquets de cibiches par jour. Grand adepte de la succion, je ne cessais de tirer ma clope et avalait la fumée profond, très profond. Le non-fumeur était alors - à tort ! - considéré comme un pisse-froid et un rabat-joie. Pour les besoins d’un film, j’ai cessé mon vice à l’entrée du XXIe siècle.

Grand bien m’a pris ! J’ai évité de justesse le tsunami cleano-écolo-Hulot qui stigmatise et traque le pollueur tabagique. Race à proscrire de l’humanité, le fumeur est à présent relégué sur les balcons dans les dîners, expulsé des restaurants et des cafés, parqué sur les trottoirs, exposé aux frimas en espérant que le virus h1N1 n’en fasse qu’une bouffée. Euh, pardon… une bouchée !

Attention, messieurs les censeurs et les biens pensants ! Savez-vous que le mieux  s’acoquine souvent avec l’ennemi du bien ? Savez-vous qu’en gommant l’existence du vice à la face du monde, vous exciter la turgescence de l’interdit ?

J’en suis la preuve vivante. À cause d’une éducation judéo-crétine, j’affectionne le désordre. J’aime le mélange un peu crade des couleurs et des odeurs. J’adore les bouts qui dépassent et les tiges qui crachent. Oups, j’en ai peut-être trop dit… Allez, comme je suis brave fille, je vous laisse le droit d’effacer tout ce qui fait tache. Moi, je vais fumer du Belge et la moquette avec !

Pierre Etaix récupère (enfin) cinq de ses films

Posté par vincy, le 30 juin 2009

etaix1.jpgPremière victoire après de nombreuses défaites Le cinéaste Pierre Etaix est devenu ces derniers mois un symbole de la défense du droit d'auteur. Etaix a remporté un Oscar en 1963 avec son court métrage Heureux anniversaire co-signé avec Jean-Claude Carrière et a réalisé cinq longs métrages. Homme de cirque et dessinateur, amateur de burlesque à l'instar de son ami Jerry Lewis, il fut aussi l'assistant-réalisateur de Jacques Tati sur Mon oncle

Vendredi 26 juin , le Tribunal de Grande instance de Paris l'a autorisé à recouvrer les droits sur cinq de ses films que lui contestaient depuis 2007 la société Gavroche Productions, qui n'a jamais exploité ses longs-métrages. La décision du tribunal étant exécutoire, les négatifs sont déjà partis aux Archives françaises du film (AFF) pour des vérifications techniques, notamment les éléments sonores.

Flash-back en 2004. Pierre Etaix et le scénariste Jean-Claude Carrière entrent en négociation avec la société Gavroche Productions, en vue de restaurer et d'exploiter quatre films qu'ils avaient co-écrits : Le Soupirant, Yoyo, Tant qu'on a la santé et Le grand amour, en plus d'un autre écrit par Pierre Etaix seul, Le pays de Cocagne. Ils signent un contrat de cession de droits d'auteur, donnant ainsi l'intégralité des droits sur les cinq oeuvres réalisées entre 1963 et 1970. Ce contrat, proposé par l'ancienne avocate du réalisateur, Me Francine Wagner-Edelman, cédait à la société Gavroche Productions, gérée par le producteur Alain Wagner, frère de l'avocate, les droits exclusifs de restauration, de représentation et d'exploitation des cinq longs métrages pour le monde entier. Mais la société de production ne leur avait adressé en retour aucun document d'acceptation. Deux ans et demi plus tard, les auteurs avaient donc fini par considérer que, faute d'engagement ferme de la part du producteur, le contrat était caduc.

etaix21.jpgUn contrat annulé et 10 000 euros de dommages 

Cependant Gavroche Productions s'est dépêché de contester cette interprétation, et, dès janvier 2007,  elle fait publier le contrat au Registre public de la cinématographie et de l'audiovisuel (RPCA). En réplique messieurs Etaix et Carrière engagent une action en justice en décembre 2007, soutenus par la SACD. Le TGI vient de leur donner raison, "en l'absence de consentements valablement échangés" et a prononcé la "nullité du contrat de cession de droits d'auteur publié au RPCA".

Le tribunal a aussi débouté la société de productions des poursuites de contrefaçon qu'il avait engagées contre la Fondation Groupama GAN pour le cinéma à qui elle reprochait d'avoir fait restaurer les négatifs de Yoyo et présenté le film lors de projections publiques en 2007 (Festival de Cannes, du Festival du cinéma de Paris). Gavroche productions devra d'ailleurs verser 10 000 euros de dommages et intérêts à la Fondation pour procédure abusive.

Pourtant ce même TGI de Paris avait créé la polémique. Le 28 novembre dernier, il avait rejeté vendredi la demande formée par Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière, de "restaurer et d'exploiter non commercialement" ceux-ci. Tout en reconnaissant "l'importance pour le patrimoine cinématographique français des oeuvres en cause", le Tribunal avait estimé qu'un tel argument est "sans portée" sur le contentieux qui oppose les demandeurs à la société Gavroche Productions. En revoyant l'affaire, afin que le dossier soit jugé sur le fonds, il a laissé les milieux culturels s'emparer rapidement du sujet, devenu depuis une affaire politique. "Je me battrai jusqu'à la mort pour qu'aucun autre auteur ne subisse ce que je vis", avait alors affirmé Pierre Etaix, dont le ton inhabituellement tragique contraste avec les oeuvres burlesques.

etaix3.jpg 56 000 signatures pour la pétition 

Car depuis, aucun de  ces cinq films puissent ne peut-être exploité ou restauré. La ministre de la Culture et de la Communication de l'époque, Christine Albanel, a souhaité une "issue rapide" du conflit juridique qui empêche la nouvelle sortie en salles des films de Pierre Etaix et a réaffirmé son "soutien moral" au cinéaste. Elle avait reçu une délégation, conduite par le comédien Jacques Weber et composée de Tom Novembre, Christophe Malavoy, Cabu et Jean-Paul Rappeneau qui lui avait remis une pétition de 56 000 signatures appelant à favoriser la diffusion des films de Pierre Etaix.

Etaix, 80 ans, a très mal vécu cet épisode. Accablé, il spérait que ses oeuvres très estimées soient diffusées de nouveau au plus grand nombre de son vivant. La décision de novembre dernier était pour beaucoup incompréhensible. Le cinéaste avait en plus trouvé un partenaie, la Fondation Thomson, qui s'engageait à restaurer les quatre négatifs à ses frais, et ne demandait ue le droit de sauvegarder son oeuvre. Des distributeurs réputés pour leur travail pour les films de patrimoine, Wild Side et Carlotta, avaient fait des offres fermes pour exploiter ces films et Arte souhaitait les diffuser lors d'une rétrospective. Cette demande pouvait aussi se ressentirsur les marchés internationaux.

Aussi les amis du cinéastes ont-il décidé de jouer l'opinion conte le système. Mise en ligne sur le site internet d'Etaix, une pétition avait recueilli près de 19 000 signatures, dont celles de Woody Allen et David Lynch, en quelques jours, avant de tripler son nombre grâce aux réseaux sociaux et à Internet. Le monde du cinéma belge s'est mobilisé le 18 novembre 2008 lors d'une soirée de soutien organisée au théâtre de la Toison d'or à Bruxelles.

C'est donc la fin d'un imbroglio juridique. Même si Gravroche peut faire appel d'ici un mois, on peut espérer (re)voir les films de Pierre Etaix en version restaurée prochainement. "Ce n'est que justice ! J'espérais ce dénouement heureux, j'ai attendu bien longtemps", a déclaré de son côté à l'AFP Pierre Etaix, vendredi dans la soirée. "Mon souhait est avant tout que mes films ressortent en salles et pour cela qu'ils soient restaurés au plus vite" a-t-il dit, ajoutant : "ce cinéma-là franchit très bien les frontières, car il n'a pas besoin de sous-titres".

Cannes 2009 : Qui est Elia Suleiman ?

Posté par MpM, le 21 mai 2009

cnz_suleiman.jpgOn compare souvent Elia Suleiman à Jacques Tati ou Buster Keaton, dont il a la physionomie perplexe et mélancolique. Mais, plus qu’une apparence, c’est une filiation formelle que partage l’acteur, écrivain et réalisateur palestinien avec ces grands comiques burlesques et lunaires qui avaient le don de tourner en dérision leur époque et ses absurdités.

Intervention divine (prix du jury et gros coup de coeur sur la Croisette en 2002) a révélé au grand public sa capacité à manier tour à tour poésie absurde et gravité désabusée pour décrire des difficultés de la vie quotidienne dans les territoires palestiniens. Pourtant, le sujet le préoccupe depuis longtemps déjà. Ses premiers courts métrages, tournés entre 1982 et 1993, alors qu’il vit à New York, montrent la représentation des Arabes à la télévision et dans le cinéma américain. Chronique d’une disparition (son premier long métrage) traite de l’identité palestinienne. Le deuxième (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2001) s’intitule Cyber Palestine et met en scène des Marie et Joseph modernes revenant vivre à Gaza sous occupation israélienne.

En parallèle, il écrit des articles et des essais pour lesquels il est invité dans les écoles et facultés du monde entier. En 1994, mandaté par la Commission européenne, il rentre en Palestine où il crée le département "cinéma et média" de l’université de Bir Zeit, près de Ramallah.

Cette année, pour son 4e passage à Cannes (en 2007, il avait réalisé le segment Irtebak du film collectif Chacun son cinéma), Elia Suleiman revient là où on l’attend avec Le temps qu’il reste, un film qui interroge une nouvelle fois la quête d’identité des jeunes Palestiniens.

Cannes classics : douze chefs d’oeuvre restaurés

Posté par MpM, le 28 avril 2009

accidentDepuis 2004, la section Cannes Classics propose une sélection de classiques restaurés ou retrouvés, dans le cadre de leur ressortie en salle ou en DVD. Cette année, on croisera notamment Godard, Tati et Visconti ainsi que plusieurs films restaurés par la World Cinema Foundation qui, sous la présidence de Martin Scorsese, aide les pays en voie de développement à sauvegarder leur patrimoine cinématographique.

Classiques en copies neuves et restaurées
Les Chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger
L’Enfer retrouvé, souvenirs d’Henri-Georges Clouzot
L'Avventura de Michelangelo Antonioni
An uns glaubt Gott nicht mehr d’Axel Corti
Loin du Vietnam de Joris Ivens, William Klein, Claude Lelouch, Agnés Varda, Jean-Luc Godard, Chris Marker, Alain Resnais
Pierrot le fou de Jean-Luc Godard
Prince Yeonsan de Shin Sang-ok
Senso de Luchino Visconti
Les vacances de M. Hulot de Jacques Tati
Victime de Basil Dearden
Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff
Les yeux sans visage de Georges Franju

Dans le cadre de la World Cinema Foundation 2009
A brighter summer day d’Edward Yang
La Momie de Shadi Abdel Salam
Redes d’Emilio Gomez Muriel et Fred Zinnemann

Documentaires sur le cinéma
Les deux de la vague d'Antoine de Baecque et Emmanuel Laurent.
Pietro germi, il bravo, il bello, il cattivo de Mario Bondí

Dans le cadre du centenaire Joseph Losey
Accident de Joseph Losey (photo)

Après Tati, Coco avant Chanel et Anges et Démons censurés par Métrobus…

Posté par vincy, le 22 avril 2009

coco_censuree.jpg"Révisionnisme insupportable", "droit d'auteur baffoué", "infraction au code de la propriété intellectuelle"... La polémique a enflé autour du gommage de la pipe de Jacques Tati sur les affiches collées dans le métro parisien (voir actualité du 17 avril 2009). La Cinémathèque Française a dû publier un communiqué réclamant un amendement à la Loi Evin, en faisant cun compromis entre l'oeuvre artistique et la stricte application de la Loi, la rendant ainsi ridicule. Le moulin à vent, comme preuve de l'absurdité, a été choisi par les ayant-droits pour répondre à l'interdiction de la régie publicitaire : Métrobus, filiale de Publicis. Cette dernière a a récidivé deux fois.

D'abord avec Coco avant Chanel. Il n'a échappé à personne que les affiches dans le métro n'étaient pas les mêmes que dans la rue. Sous terre, Tautou passe des bras de Poelvoorde (placar de gauche) à ceux de Nivola (placard de droite)./ Métrobus a refusé celle où Tautou/Chanel regarde droit devant, la clope, dans une main.  Mais surtout, Warner a diminué la part de l'affichage dans les transports urbains dans son budget de communication. anges_censuree.jpg

Ensuite, Métrobus recale la deuxième campagne d'affichage d'Anges & Démons. Là Métrobus ne contrarie aucune loi. L'accroche interpellait le passant avec un "Que nous cache le Vatican?  Pas des capotes en tout cas, sûrement quelques témoignages honteux de l'inquisition et des manuscrits secrets qui ébranleraient l'église, malgré la prescription. Terrible slogan, n'est-ce pas? Selon Télérama, Métrobus considère que cela contrevient à sa convention avec la RATP et la SNCF car le Vatican est un Etat et il est interdit de diffuser un message à caractère politique ou religieux. Sony a donc changé l'accroche... Le Vatican evient la cible et nons plus la menace. "Depuis 500 ans, une vengeance se prépare contre le Vatican."

Métrobus, champion du politiquement correct? En tout cas, cela donne un coup de pub supplémentaire aux films et anéantira définitivement toute ambition créativce dans l'affichage promotionnel. L'obscurantisme gagne du terrain...

Jacques Tati privé de sa célèbre pipe

Posté par MpM, le 17 avril 2009

tati1.jpgtati2.jpg

Ca commence à devenir une habitude ! Après entre autres Jean-Paul Sartre et André Malraux, c'est au tour de Jacques Tati d'être victime d'une application bête et méchante de la fameuse Loi Evin contre le tabac. Le célèbre réalisateur, qui fait l'objet d'une exposition à la Cinémathèque française, s'affiche dans les couloirs du métro parisien avec, en lieu et place de sa célèbre pipe, un jouet pour enfant ! Propagande ambulante pour le tabac, Monsieur Hulot ? Déjà, dans les films, sa pipe n'était jamais vraiment allumée : comment savoir si l'on n'avait pas tout simplement affaire à un ancien fumeur ayant gardé l'habitude de l'objet plus que du produit lui-même ? Et puis Monsieur Hulot se déplace en solex, ce qui en fait un modèle de vie saine et sportive !

Non, décidément, les "censeurs" (les services juridiques de la Ratp) sont allés trop loin dans l'application du sacro-saint principe de précaution. Claude Evin, auteur de la fameuse loi contraignant la publicité sur le tabac, a déclaré que cette polémique était "ridicule" sur France Info : "L'objet de la loi de santé publique que j'ai fait adopter, c'est d'interdire la propagande et la publicité directe et indirecte". Dans ce cas, "on n'est pas dans cette situation de publicité indirecte, il s'agit d'un patrimoine culturel qui s'inscrit dans notre culture cinématographique". En outre, "la cinémathèque n'a aucun lien avec une industrie du tabac".

Laquelle Cinémathèque a d'ailleurs de son côté refusé toute réécriture de l'histoire : puisque Monsieur Hulot ne se sépare jamais de sa pipe, hors de question de la gommer ou de la remplacer par quoi que ce soit d'autre sur le matériel promotionnel ou le catalogue. De toute façon, au milieu de l'exposition traîne une immense pipe... inratable.

A priori, l'affiche qui annonce le retour du personnage sur nos écrans (Les vacances de Monsieur Hulot resort en version restaurée le 1er juillet prochain) devrait suivre le même chemin. Ouf ! On se demande toutefois ce qui aurait le plus surpris Jacques Tati lui-même : qu'on l'ampute de ce symbole hulotien ou que sa pipe devienne le symbole du combat contre le politiquement correct ?

Jacques Tati, jours de fête à Sainte Sévère et au Centquatre parisien

Posté par vincy, le 7 avril 2009

villaarpel.jpgParallèlement à la superbe exposition qui est consacrée à Jacques Tati à la Cinémathèque française (à partir du 8 avril), de nombreux évenements fêteront l'un des plus grands cinéastes français. Jérôme Deschamps et Macha Makaeïeff, parents des Deschiens, mettent en scène au Théâtre national de Chaillot, "Salle de fêtes", du 15 avril au 16 mai.

Mais avant la scène, il y aura le 104 (Centquatre). Le prestigieux centre polyvalent artistique accueille du 10 avril au 3 mai, la Villa Arpel, le décor principal du film Mon Oncle (en maquette à la Cinémathèque, photo). "La vedette est avant tout le décor" disait Tati.

Cependant, c'est loin de ces lieux que Tati est LA vedette. A Saint Sévère sur Indre. Village d'à peine 900 âmes entre Limousin, Auvergne et région Centre. Il s'agit du lieu de tournage de son plus grand succès, Jour de fête (plus de 7 millions de spectateurs en 1948). Le village vient d'inaugurer, samedi dernier, la Maison "Jour de fête". En plein berry, dans le Pays de George Sand, Tati a joué les facteurs et fait hurler de rire une France abîmée par la guerre. Aujourd'hui, la maison propose un spectacle en scénovision de 60 minutes d'images en 3D, avec des décors reconstruits à l'identitique. Le visiteur revivra ce tournage à travers le regard d’un enfant qui a conservé les souvenirs en les filmant... avec son moulin à café !

Les 100 plus beaux films du cinéma au Reflet Médicis

Posté par vincy, le 18 novembre 2008

citizenkane.jpgLe critique Claude-Jean Philippe a initié cette programmation insolite intitulée Les 100 plus beaux films du cinéma. Ainsi, cent personnalités du 7e Art - scénaristes, critiques, cinéastes, producteurs, ... - ont désigné leur Top 100.

Du 17 novembre 2008 au 6 juillet 2009, le cinéma parisien Le Reflet Médicis diffusera deux à trois de ces classiques en version originale.

Ouvrant avec Lola de Jacques Demy, le festival enchaînera evc Citizen Kane, La règle du jeu, Mulholland Drive, Les temps modernes, Les 400 coups, Parle avec elle, La mort aux trousses...

Parmi les cinéastes plusieurs fois cités, et donc projetés, on notera la présence de Federico Fellini, Kenji Mizogushi, Jean Renoir, Alfred Hitchcock, Vincente Minelli, Charlie Chaplin, Max Ophuls, Jean-Luc Godard, Jacques Tati, Howard Hawks et Francis Ford Coppola. L'absence de films venus d'Amérique latine, d'Afrique ou même de Chine, montre cependant que le patrimoine cinématographique se concentre autour de cinq grandes cinéphilies : Etats-Unis, Russie, Italie, France et Japon.

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Au Reflet Médicis
3-5, rue Champollion 75005 Paris

Tout le programme
Tarifs. Plein : 8 euros 90, réduit : 6 euros 80, scolaire : 4 euros 30, matinée : 5 euros 90 ; Tarif réduit pour étudiants, chômeurs, + de 60 ans et familles nombreuses, du lundi au vendredi jusqu’à 17h30, - de 18 ans et carte imagin’R, tous les jours.
Cartes Les Ecrans de Paris, UGC illimité et Le Pass acceptées.

Une leçon pas comme les autres

Posté par Morgane, le 4 juillet 2008

pariscinema_carriere.jpgHier, Paris Cinéma s’est offert rien moins que Jean-Claude Carrière dans le rôle du professeur. Face à Michel Ciment (critique de cinéma et directeur de la publication de la revue Positif), le débat fut fort intéressant et très riche en anecdotes.

La discussion débute de manière très détendue sur les différences entre l’adaptation d’un roman ou d’une pièce de théâtre au cinéma. Pour Jean-Claude Carrière, la différence majeure réside dans le fait que « le dialogue d’un roman est fait pour être lu alors que le dialogue de théâtre est fait pour être entendu » comme le disait si bien Mankiewicz. Dans le cadre de l’adaptation d’une pièce de théâtre, contrairement à un roman, un travail de dramaturgie a déjà été fait. De plus, la lecture en est bien distincte. « Lorsqu’on lit un roman pour en faire un film, on cherche le film en transparence ».

Michel Ciment a, par la suite, dirigé la conversation vers le métier de scénariste et les différents types de scénaristes. Il y en aurait donc trois : celui qui envoie un scénario à un studio, celui qui reçoit une commande de scénario de la part d’un producteur et celui qui travaille main dans la main avec le metteur en scène. Vous l’aurez deviné, Jean-Claude Carrière appartient à cette dernière catégorie. Selon lui, « un scénariste doit être un cinéaste [car le scénario] n’est pas la dernière étape d’un travail littéraire mais la première étape d’un travail cinématographique ».
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